Childfree

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Cheval381993

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Childfree
Posté le 11/06/2012 à 14h35

J'aimerai ici connaitre vos avis sur les Childfree, donc, les femmes, les hommes, ou les couples ne désirant pas d'enfants pour des raisons économique / politiques / social / de convictions ...etc...

Je ne parlerai pas ici des childless, des personnes ne pouvant pas avoir d'enfant pour des raisons de maladies pas exemple.

Pour vous, est-ce une bonne ou une mauvaise chose de ne pas avoir d'enfants ? Qu'en pensez vous ?


Je ne cherche pas de complications sur ce post mais un débat, clair, simple, sans exagérations, et surtout, dans le respect s'il vous plait.

Klavel

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Childfree
Posté le 14/11/2024 à 21h53

alecto techniquement parlant, autoriser une IMG pour cause de maladie comme le syndrome de Down, c'est de l'eugénisme, c'est vrai.
Après, est-ce que si je voulais être maman, que je tombais enceinte et qu'on m'annonçait que mon enfant serait atteint de trisomie 21, je le garderai ? Honnêtement, hein, pas sûr. C'est quand même un sacerdoce, bien plus qu'un enfant sans handicap ou avec d'autres formes plus "légères" de handicap.
Par contre j'ai pas vraiment de compassion pour les gens qui butent leurs gamins, même handicapés, il y a plein de cas comme ça : c'est un meurtre. C'est pas parce qu'ils sont parents qu'ils ont le droit de tuer leur enfant. Le seul cas où je n'ai rien à dire c'est si la personne concernée demande à ne plus vivre, je suis pour l'aide active à mourir, y compris illégale dans les pays qui ne l'autorisent pas. Même une personne en handicap lourd peut donner des signes de mal-être ou de joie... Vouloir regarder leur réalité avec des yeux valides est inutile, c'est impossible à appréhender. J'entends les explications mais la compassion, non, merci. Surtout pour les meurtres (des handicapés) sont quand même facilement acceptés socialement.
Des parents qui tuent leurs enfants valides il y en a plein aussi, et là c'est tout de suite les cris d'orfrais, on cherche pas à comprendre, on hurle "prison ! Peine de mort !" alors que pour les enfants malades, quand même, les pauvres parents, hein, ils souffrent, on va quand même les inviter sur les plateaux télés, les défendre... La blague ! D'ailleurs ils ont une tendance amusante à sortir du silence une fois les faits prescrits, c'est si délicat de leur part. On dirait les Pélicot et Depardieu qui sont malades le jour de leur procès

Édité par klavel le 14-11-2024 à 21h57



Alecto

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Childfree
Posté le 14/11/2024 à 21h56

ippy52
C'était avant que tu ne travailles dans le milieu du handicap du coup ?

Je crois que l'autisme ne m'a jamais fait peur. Je suis d'ailleurs moi-même plus proche TSA que de la norme d'après les tests que j'avais dû faire auprès d'un psychologue. Ça joue peut-être
Non moi c'est vraiment l'incapacité de communiquer et l'hétéronomie. Je me sais totalement incapable de m'occuper de quelques à 100% pour plus de quelques heures ou jours, c'est quelque chose qui serait au-delà de mes capacités.

Klavel

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Posté le 14/11/2024 à 22h00

lune22140

Citation :
Et si on est pas capable d'accueillir un enfant handicapé/malade, il faut remettre en question son désir de parentalité

Pas mieux ! Idem s'il est homo, trans... Un enfant c'est un futur adulte, un individu en devenir. Pas le prolongement de ses parents. Il sera une autre personne, il fera ses choix, il vivra des choses qu'il n'a pas choisi. Si c'est pour risquer de le haïr ou de lui faire subir des horreurs pour quelque chose d'aussi incontrôlable que l'attirance romantique/sexuelle, l'identité, les handicaps... Peut-être qu'il faut se poser 2 minutes et se demander si on veut "être parent" ou "être le parent d'un autre être humain fondamentalement unique"

Édité par klavel le 14-11-2024 à 22h01



Alecto

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Posté le 14/11/2024 à 22h01

klavel
Dans le cas que je citais, clairement oui, je plaignais la maman. Bien sur que c'est un meurtre mais je plains la vie qu'elle a eue, je ne m'imagine pas vivre cela plus de deux jours


C'est ça, c'est de l'eugénisme mais c'est terriblement touchy la limite ...

Tam89

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Childfree
Posté le 14/11/2024 à 22h01


ippy52 a écrit le 14/11/2024 à 21h46:

Les 2 raisons de ma décision :

Je connais le monde du handicap et je sais que l'on peut être handicapé et heureux, handicapé et amoureux, handicapé et autonome, etc.....



C'est là qu'on voit toute la différence de façon de voir les choses.
Je connais aussi le monde du handicap pour y bosser depuis pas mal d'année maintenant, et contrairement à toi c'est justement ça qui me fait dire que si un jour j'avais voulu un enfant et qu'on m'avait dit qu'il y avait un risque de handicap, jamais je n'aurai pris le risque.
Parce que je sais que ça peut être invivable pour les parents, que ça peut être une vie que je ne souhaite à personne pour la personne handicapée et que donc j'aurai préféré ne faire vivre ça à personne.

Quand l'hôpital de jour venait faire du cheval dans mon club, je me rappelle d'une gamine de 16 ans qui était née sourde, elle avait une déficience mentale, elle souriait ou criait, c'était sa façon de communiquer, et elle était en train de devenir aveugle.
Je m'étais dit que vraiment vivre en étant sourde et aveugle, c'est quoi l'intérêt ? moi si il m'arrive ça demain, je me suicide, elle, elle n'avait même pas cette possibilité.

Des amis qu'on voyait à chaque vacances scolaires quand on allait chez ma tante, avait plusieurs enfants dont une fille de mon age, Léna. En fauteuil, attaché dessus pour ne pas qu'elle tombe, elle ne parlait pas, ne bougeait pas, elle bavait toute la journée, la seule chose qui lui faisait avoir une réaction agréable c'était la musique, donc elle avait de la musique toute la journée.
Après des années sans voir cette famille, je les ai revu l'année dernière, Léna est toujours avec eux, elle a 45 ans, elle est toujours dans son fauteuil, attachée pour ne pas tomber, elle ne bouge toujours pas, elle bave toujours toute la journée et écoute toujours de la musique toute la journée.

Et bien moi, ce sont des exemples qui m'ont vraiment marqués, et vraiment je ne le souhaite à personne, que ce soit à la personne handicapé ou à ses proches.

Ippy52

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Posté le 14/11/2024 à 22h02

alecto

L'autisme me fait toujours peur aujourd'hui même en connaissant le secteur du handicap, bon le problème ne se pose plus car je n'aurai plus d'enfants.

Je travaille avec des adultes uniquement donc je dirais que je suis loin des turbulences de l'enfance avec ses incertitudes et que les personnes dont je m'occupe ont une vie construite.

Pour l'autisme, je ne sais pas l'expliquer, c'est cette impression de vivre dans 2 mondes qui s'effleurent sans se rencontrer vraiment.

Badmonster

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Posté le 14/11/2024 à 22h06

alecto En tout cas il faut vraiment être raccord avec l'autre parent sinon c'est un coup à se déchirer. Ma maman n'aurait pas fait d'IMG, elle a été gardée petite avec une fille de son âge qui était atteinte de trisomie, du coup elle a un regard différent (+ un côté croyance religieuse). Mon père par contre c'était non. Je ne sais pas s'ils ont fait des tests, mais clairement ça aurait pu exploser en vol.

ippy52 : c'est tellement vaste comme spectre ..
En tout cas j'ai aussi de plus en plus de patients qui le signalent sur le questionnaire médical pour eux ou leurs enfants. Je ne suis pas formée (ni équipée) pour soigner les patients avec une atteinte importante, mais quand c'est "léger", c'est facile de demander ce que je peux faire pour rendre le moment plus confortable pour eux.

Alecto

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Childfree
Posté le 14/11/2024 à 22h07


klavel a écrit le 14/11/2024 à 22h00:
@lune22140

Citation :
Et si on est pas capable d'accueillir un enfant handicapé/malade, il faut remettre en question son désir de parentalité

Pas mieux ! Idem s'il est homo, trans... Un enfant c'est un futur adulte, un individu en devenir. Pas le prolongement de ses parents. Il sera une autre personne, il fera ses choix, il vivra des choses qu'il n'a pas choisi. Si c'est pour risquer de le haïr ou de lui faire subir des horreurs pour quelque chose d'aussi incontrôlable que l'attirance romantique/sexuelle, l'identité, les handicaps... Peut-être qu'il faut se poser 2 minutes et se demander si on veut "être parent" ou "être le parent d'un autre être humain fondamentalement unique"



Je suis d'accord, c'est d'ailleurs l'une parmi tant d'autres qui me font dire que je serai une maman en carton perso.

Mais pour rebondir sur ton message, on en revient à mon questionnement sur le droit inaliénable à la parentalité : si on n'est pas prêt à ce que l'enfant soit un individu qui potentiellement nous déplaise, comment envisager les désirs d'enfants chez les personnes transphobes, homophobes, embrigadées par la religion etc etc ? Ça vient heurter deux réalités très, très rarement conciliables ; puisque même si ça finit parfois en happy end, c'est quand même pas super souvent qu'une famille rigide +++ finisse par accepter son enfant queer.

Klavel

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Childfree
Posté le 14/11/2024 à 22h11

alecto le truc c'est que ces parents ont toujours de la compassion. Jamais les parents violents d'enfants valides. Ça en dit très long sur la valeur qu'on donne à la vie des gamins handicapés qui sont, vivants, les plus maltraités, les plus à risque de viols, inceste.... Comme pour toutes les violences systémique, il y a plusieurs faces d'une même pièce.
Personne n'a de compassion pour les mères en dépression post-partum grave qui finissent par commettre l'irréparable sur elles où leurs enfants, personne n'en a pour les parents dans une misère impossible qui finissent par tuer leurs enfants... Ils ne font pas de livres, ne vont pas sur les plateaux TV ou à la radio. Il n'y a que les parents d'enfants handicapés qui ont de la compassion de la société entière.
Soit on admet que la parentalité ça peut être parfois terrible, voir ravageur, et qu'un parent au bord du gouffre peut avoir des envies de meurtre, que certains, très rares, vont secouer leur bébé ou le tuer à 10, 14 ans... Et on met en place des aides, autant pour les parents de valides que d'handi, et des dépistages des situations à risque en y mettant les moyens humains et financiers. Soit on admet que c'est le handicap le problème, et que si l'enfant est handicapé, ça excuse les maltraitances et les crimes.

Ah mais c'est touchy. Il y a des gens qui sont contre et ne procèdent pas à des diagnostics pendant la grossesse car c'est contre leurs valeurs / religions / ce qu'ils veulent.

Ippy52

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Posté le 14/11/2024 à 22h13

klavel

Je suis tellement d'accord avec ce que tu écris.....

Alecto

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Posté le 14/11/2024 à 22h16

klavel
Je ne sais pas si tu me mettais dans le "personne n'a de compassion pour [...]" mais perso si, énormément.
Je ressens beaucoup de peine de manière générale pour les parents en détresse (en même temps qu'une légère incompréhension tellement il me paraît risqué de vouloir faire un enfant quand déjà tout va bien avant). Qu'ils soient parents d'enfants valides ou non.

Klavel

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Posté le 14/11/2024 à 22h50

alecto non, je ne t'inclue pas toi, je parle de tendances sociétales. Toi je sais que tu as un cerveau et une sensibilité qui font que tu es très loin d'être bête et insensible aux souffrances des autres...

Badmonster

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Posté le 14/11/2024 à 22h51

klavel je ne sais pas si on peut parler de compassion.. Mais par contre on peut comprendre qu'un parent qui gère un enfant avec un handicap très lourd (et qui souvent porte seul, se bat avec des démarches interminables, gère H24 un enfant très compliqué) soit plus "à bout" que le parent d'un enfant qui n'a pas de souci. Ce n'est pas une question de valeur de la vie de l'enfant. Ce n'est pas plus excusable. Et je peux aussi comprendre que certains parents d'enfants valides soient à bout aussi.


Je ne suis pas parent donc peut être que je me trompe. Il y a plein de gens qui sont parents, qui ont été "au bout du rouleau", et qui n'ont pas maltraité leurs enfants. Alors ils se disent peut être que le parent lambda qui a maltraité un enfant lambda, c'est incompréhensible. Si eux ne l'ont pas fait, pourquoi quelqu'un d'autre le ferait ? Alors qu'un enfant avec un handicap très lourd, peut être qu'ils se posent la question de eux, comment ils auraient été dans cette situation ? C'est peut-être un facteur qui peut expliquer ce traitement public/ médiatique ? Les parents sauront sûrement dire mieux que moi.

Je n'aimerais pas travailler dans la PMI. Les gens qui font ça doivent être bien accrochés et je pense que la plupart font un excellent travail avec les ressources qu'ils ont. Mais ne pas avoir les moyens financiers et humains nécessaires pour, c'est terrible.

Mel312

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Childfree
Posté le 14/11/2024 à 23h55

Je regardais justement une série il y a quelques mois qui à abordés le sujet. Il y a 2 familles qui ont notamment eu un résultat d'amiosynthese avec trisomie 21. Au final les 2 familles ont pris une décision différente.
L'une rêvait d'un enfant depuis x années et à décider de continuer la grossesse après s'etre renseigné et côtoyer des enfants porteurs et leurs parents. L'autre famille à préféré arrêter la grossesse non bien sans mal afin que leur premier enfant ne soit pas laissé et est lourd à porter lorsqu'ils ne seront plus de ce monde.

Plus jeune je m étais posé la question et pour moi cela aurait été termination de la grossesse. Maintenant pas si sûr. Cela serait une décision difficile. On doit aussi penser à comment ils viveront sans nous et aussi si on a les moyens financiers. Car même si en France il y a des aides pas sûr que cela permette de rester à travailler en plein temps. Surtout si on vie loin d'une grande ville avec les structures adéquates.

Alecto

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Childfree
Posté le 15/11/2024 à 05h51

Merci pour vos réponses en tout cas, j'avais cette interrogation depuis les échanges initiaux sur le handicap mais je n'osais pas la poser.
Et au final, on a clairement un éventail de réponses et de points de vue, c'est intéressant !
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Childfree
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