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Je préviens l'écurie et je commence l'attente des 15 derniers jours sans lui...
).
Allez c'est parti, on se cale sur un cercle dans l'angle de la carrière côté porte. Muriel demande aux autres de ne pas venir galoper trop près de nous. 2/3 tours au trot, Ufano est calé, aides en place... et je demande un départ au galop, face à l'angle bien sûr (et pas face au grand côté pour éviter de le tenter). Départ immédiat, 3 foulées cadencées.... quart de tour et le voilà lancé plein cul à travers toute la carrière !!! Je m'accroche comme je peux, calée dans les étriers, je tente désespérément de le ralentir, de le mettre en cercle... et comme d'habitude je n'ai plus aucun frein !!! Je prie, je serre les dents... ça ralentit, ça repart aussitôt... ça dure une éternité. Muriel qui me dit "d'arrêter de donner des jambes"... Sérieusement ? Je maîtrise rien, j'essaye juste de ne pas me ramasser !!
moi c'est mon "médecin" préféré !
Dès la première "accalmie", je file à l'écurie pour m'aérer la tête, ce qui me fait le plus grand bien. Par contre je suis totalement à plat, et je n'ai même pas la force de longer Ufano. Muriel me propose donc de s'y coller... en carrière ! Connaissant le fauve, et au vu de ses exploits passés en longe en plein air, je doute du choix, mais elle persiste. Les voilà donc tous les deux dans la carrière, et je n'en perds pas une miette depuis la lice. Les débuts se déroulent dans le calme, et Muriel tente de travailler les déplacements de cercle. Je trouve ça osé, sachant que les 2 fois où j'ai tenté l'exercice en manège, il avait déjà tendance à monter en pression.... ce qui a fini par arriver. Une tentative d'écart vers l'extérieur, Muriel l'engueule et c'est le demi-tour ! Le voilà parti plein cul sur des tours et des tours de carrière, la longe traînant au vent
Habituée à la "remise dans l'axe" qui va suivre, je pars chercher la chambrière. Enzo nous a rejoint. Ufano ne semblant pas vouloir se calmer, Muriel prend la direction des choses et l'oblige à se bouger. Finalement, après plusieurs minutes, il s'arrête prêt de la porte. "Il va péter les fils ?!" se demande Muriel à haute voix. "Mais non, s'il y a bien un truc qu'il n'a jamais fait c'est ça...". Je n'ai pas le temps de finir ma phrase que je vois mon dragon appuyer son poitrail contre les fils de la porte... et démarrer en trombes, cassant tout sur son passage !! Je suis horrifiée. Mais c'est pas VRAI ?!!!
Le voilà caracolant sur le chemin le long des écuries, faisant le kéké avec les entiers parqués là et qui commencent à s'exciter. Je file me mettre au milieu du parking, des fois qu'Ufano aurait l'idée de partir dans l'autre sens en direction de la route. Muriel se précipite dans la cour, ouvre le portail en grand, enfourche une des juments qui attendaient la reprise suivante et se lance à la poursuite du dragon. Finalement, il rebrousse chemin suivi par Muriel sur Océane et s'engouffre dans la cour. Une fois attrapé, Muriel lui passe un savon et retourne dans la carrière, pendant qu'on s'empresse de rafistoler les fils.
Après plusieurs minutes de galopade effrénée, il s'arrête pour reprendre son souffle. Enzo en profite pour saisir l'extrémité de la longe qui traîne au sol... et décolle sous l'impulsion d'Ufano qui vient de démarrer en trombe ! Pendant plusieurs secondes, j'ai l'impression d'assister à la lutte acharnée entre un mustang sauvage et un cow-boy : Enzo fait du ski nautique, campée sur ses jambes, presque couché pour lutter contre les démarrages répétés d'Ufano. Finalement ce dernier s'immobilise, trempé et ronflant : Enzo a gagné. Muriel reprend les choses en main et dans un calme olympien malgré la colère que je sais gronder en elle, remet Ufano au travail. Le cercle est devenu plus petit, le forçant à engager davantage, à se plier et... à céder. Après plusieurs minutes aux trois allures, des STOP parfaits, Muriel l'arrête une dernière fois. "Là ! Ca suffira pour cette fois". Elle le caresse et lui l'observe d'un œil écarquillé, se demandant bien ce qu'elle lui réserve encore. Retour à l'attache, puis une bonne douche car il est intégralement trempé et "mousse" de partout. Pas de carottes ce soir là... et une bonne nuit de réflexion !
J'ai le sourire jusqu'aux oreilles et le félicite chaleureusement. Les passages suivants seront malheureusement beaucoup moins brillants mais tout à fait satisfaisants, car pour une fois je n'ai pas à le porter avec mes jambes ! Par contre il commence à me voler systématiquement le galop sur les barres, de manière très posée et cadencée. Muriel me dit de le laisser faire, et de récompenser son calme. Au final, elle décide d'écarter les barres et de tenter des passages au galop, "puisqu'il veut galoper". J'ai pour consigne (contrairement aux autres) de ne pas chercher à aborder le dispositif au galop, mais de le laisser faire tout seul. Premier passage, il est surpris du nouvel écartement des barres et part dans un trot décousu. Sur les passages suivants, il trotte mais refuse de galoper. Puis le déclic : entrée au trot et le voilà parti dans un petit galop impeccable. On repasse aux pas, je suis aux anges ! Petite pause, passage suivant pas terrible, et ultime passage dans un galop correct. On le laisse là-dessus.
Bien sûr, je ne relâche rien, et ne crie pas victoire pour l'instant. Je sais qu'il en faudra bien plus pour bannir l'angoisse qui loge au fond de mon ventre depuis des mois. Mais c'est un début, et il me redonne un peu d'espoir. Par dessus le marché, une nouvelle propriétaire dont le cheval est arrivé aux écuries juste après notre reprise a dit à Muriel vouloir prendre des cours "avec la jeune-fille blonde et son beau cheval noir". C'est vrai qu'il est beau mon loulou !!
(un peu d'auto-satisfaction ne nuit pas)
Evidemment, mes derniers souvenirs à l'obstacle ne sont guère reluisants - même si entre temps Ufano a un peu sauté avec Enzo et que ça s'est très bien passé.
Ufano est regardant, je le vois redresser sa tête à l'approche de la ligne... barre à terre... et malgré mes mains écartées, il tente sa traditionnelle dérobade sur la croix, en douceur par rapport à d'habitude par contre. Je refuse de le laisser faire, je crains notamment qu'il en profite pour m'embarquer (comme dans le passé). Je ferme ma rêne droite et écarte un peu plus la main gauche, pensant qu'il va piler... mais dans l'axe au moins ! Sauf que, contre toute attente, le lou décide de sauter tant bien que mal le bord droit de la croix, au ras du chandelier... que mon genou raccroche inévitablement ! Effroi de la bête qui m'embarque sur une quinzaine de mètres. Heureusement mes réflexes durement acquis - buste en arrière et direct en cercle - stoppent rapidement la chose. Je suis tendue et je ronfle au moins autant qu'Ufano. Muriel me demande de le caresser, sa fuite n'étant liée qu'à la chute du chandelier et très "gentille et contrôlable" par rapport à ce dont il est capable.
). Je me suis faite pardonner avec plein de carottes