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Je préviens l'écurie et je commence l'attente des 15 derniers jours sans lui...
. Mais avant tout, j’espère que vous avez passé de bonnes fêtes et je vous souhaite une très belle année 2015, qu’elle vous apporte à vous et vos proches tout ce dont vous rêvez !!
. On finit sur un huit de chiffre avec l’obstacle au milieu, entrée au trot puis le reste au galop, impeccable. Une très bonne séance qui fait du bien !
. Nous nous retrouvons donc entassés dans le manège, ce qui n’est pas de tout repos car difficile de travailler comme on le souhaite sans se gêner les uns les autres. Il est vrai qu’on prend vite goût à la grande carrière (50x70m environ, ça laisse de la place !). Ufano s’avère à nouveau raide à droite, avec une tendance à garder le bout du nez à l’extérieur sur les petits côtés, malgré mes jambes. Mais le pire arrive lorsque nous entamons le travail sur un grand huit de chiffre… déjà, il est quasi impossible de faire sa figure sans se gêner car nous travaillons tous en même temps (ce qui m’agace, car j’ai déjà du mal à mettre en place Ufano dans une bonne attitude, et qu’il m’échappe dès que j’y arrive car je dois esquiver quelqu’un). Par-dessus le marché, Ufano s’obstine à tourner le nez à l’extérieur à droite. Même quand je repasse au pas, je n’y arrive pas. Alors quand Muriel nous demande de travailler l’épaule en dedans au TROT, alors qu’il ne sait même pas la faire correctement au pas et que de toute manière il n’arrive même pas à « marcher droit »… j’avoue que j’explose un peu
. Contre elle qui me demande un exercice absolument pas adapté au niveau d’Ufano et à son attitude du jour ; contre lui qui m’épuise et joue les fortes têtes malgré tous mes efforts. Bref, je finis par me ressaisir mais ne parviens quand même pas à obtenir une once d’incurvation à droite… Au final, on se place toutes au centre du manège pour que celles qui souhaitent galoper le fasse une à une. Et là, contre toute attente, Ufano mal placé m’offre un pseudo demi-tour autour des hanches avec un magnifique reculer pour s’aligner aux autres… mais d’où il sort ça ?!!
. Finalement, mes soupçons se confirment lorsque je décide de la ramener au paddock après la séance : je fais, sans l’avoir calculé, un pseudo demi-tour à droite… et là je vois Ufano faire une multitude de petits pas, sans réussir à passer son postérieur droit sous lui. C’est bien ce que je craignais, il y a VRAIMENT quelque chose qui bloque
. Je m’en veux terriblement de m’être fâchée contre lui la séance précédente… Je prends le temps de le masser au niveau des lombaires et de la croupe pendant plusieurs minutes, ce qu’il semble vraiment apprécier ! J’observe néanmoins quelques sensibilités à droite… Demain, je contacte l’ostéo !
Puis elle a enchaîné avec les manipulations « habituelles », quelques points de pression aussi (elle mélange techniques ostéopathiques et shiatsu, pour plus d’efficacité). Ufano est d’un calme olympien, et elle l’en félicite – « ah, si tous les chevaux étaient aussi sages que toi ». Je suis fière de mon lou, qui malgré toutes nos péripéties, reste un amour de cheval. Verdict final : cervicales, épaule droite et jonction lombo-sacrée bloquées. Pas de travail monté pendant 48h, si possible massages au Synthol des lombaires les 2 jours à venir. Et des nouvelles à lui donner d’ici 10-15 jours, afin qu’elle revienne « peaufiner » son travail si besoin.
Je réitère dans les mêmes conditions, et finis par obtenir quelques foulées ! Je suis bluffée. Même si ce ne sont que des prémices, il a obtenu en 10mn ce que je n’ai pas eu en plus de 2 ans ! Question de méthode, apparemment. Pour finir la matinée, nous affrontons à tour de rôle l’exercice de la bâche, coincée sous un carré de barres au sol pour ne pas décoller. Faire le tour, laisser sentir, traverser dans le calme. Pour les plus calmes, un arrêt sur la bâche, un demi-tour. Vient le tour d’Ufano… qui épate tout le monde. Il regarde et renifle à peine, franchit l’exercice avec une décontraction déconcertante. Il est vrai que je lui avais déjà présenté le même genre de chose une fois, avec pas mal de succès. Mais ce jour là, avec le vent, les autres, en carrière… je suis trop fière !!
Ceux qui le souhaitent retentent individuellement les exercices de la matinée : je réessaye le trot avec succès, idem pour la bâche.
Je le repose par précaution avant qu’il ne commence à faire vraiment l’andouille, mais finalement ça aura suffit à lui redonner de l’énergie pour le reste de la séance !
Je refuse toutefois la proposition de Muriel : je ne me sens toujours pas prête à lui demander moi-même un départ au galop. Chaque chose en son temps !
Muriel me propose alors, comme la veille, de tenter un départ au galop sur demande : « Tranquille, tu ne te mets pas la pression. Trot assis dans la largeur, et à la sortie, tu lui demandes… Tout doucement, avec une voix posée… Il est top en ce moment, je suis sûre que ça va le faire ». Non sans une petite appréhension, je me laisse tenter. Une largeur au petit trot, passage du virage… et un « galop » presque murmuré, presque comme une prière, un mot prononcé comme pour lui exprimer ma fragilité, lui dire « stp, fais attention à moi », bien loin du « GAAALOP ! » brandi avec aplomb lorsque je le longe. Et là, comme s’il avait perçu l’enjeu de ce moment, Ufano prend le galop, calmement, posément. Puis repasse au trot tout aussi calmement, comme si de rien n’était. Comme s’il avait toujours fait ça, comme si c’était naturel. Moi je suis sur mon nuage !!!
Je retente l’expérience, avec pour mot d’ordre d’essayer de me décontracter afin d’avoir plus de liant dans mon assiette. Cette fois Ufano est un peu plus rapide, et moi un peu moins à l’aise, même si tout reste sous contrôle. Je décide d’en rester là, car je sens que j’ai eu mon quota d’émotions pour la reprise. Je termine le sourire aux lèvres, fière de lui… et un peu de moi aussi !
On passe ensuite à main droite… et ça se complique. Ufano ne semble pas comprendre ce qu’on attend de lui, et valse autour de moi sans rejoindre le cercle, perturbé notamment par le gogue semble-t-il. Muriel essaye à son tour, et parvient à le mettre en cercle, non sans mal. Là encore, il faut quelques minutes à Ufano pour trouver ses marques, mais il finit par adopter l’attitude adéquate et travaille dans le bon sens. La séance cesse rapidement, je ne souhaite pas trop forcer pour cette reprise de la longe. Je décide alors d’essayer d’adopter un rythme de 2 séances par semaine (longe + reprise) autant que possible, en fonction de mon planning de cours.
Muriel demande alors aux autres cavalières de faire la même chose au galop. Puis elle leur installe un exercice à réaliser au galop avec une petite croix. Pendant ce temps, elle me propose de continuer sur les barres au sol, en essayant de prendre le galop sur les barres uniquement, si je le souhaite. Je travaille donc tranquillement dans mon coin, et finis par obtenir quelques passages avec un joli petit galop sur les barres. Ufano est souple, délié, posé, attentif, contrôlable… un régal ! Je regarde alors les autres réaliser leur exercice, et l’envie me prend : moi aussi, je veux passer une croix ! J’en fais part à Muriel, qui me demande au moins 3 fois si je suis sûre de moi. « Oui, je suis sûre ! Mais une touuute petite croix de rien du tout, et au trot seulement ». Après un premier passage avec une simple barre au sol pour montrer le dispositif à Ufano (qui regarde bien partout !), je reviens sur la fameuse petite croix. Le lou hésite un peu, j’essaye de rester à ma place et la plus détendue possible, je l’encourage… et il franchit la croix. Je demande un arrêt dans le calme un peu plus loin. J’ai le sourire ! Bon, Ufano n’a pas sauté mais seulement enjambé l’obstacle. Une croix de rien du tout, dont le plus grand des débutants lui-même aurait ri. Mais je m’en moque, pour moi le but était ailleurs : oser venir « franchir » un obstacle, dans le calme, en ordre, avec un cheval droit qui ne s’inquiète ni des chandeliers (que j’avais fait tomber la dernière fois qu’on avait sauté) ni du reste, qui n’embarque pas ni avant ni après, ne dérobe pas. Pour moi, le contrat est rempli et je décide d’en rester là… pour cette fois !
Muriel me propose alors de monter dans la reprise des petites (petit niveau). Je saute sur l’occasion : la carrière est assez grande pour que je puisse travailler dans mon coin, et Muriel sera sur place en cas de « souci ».
Muriel me propose alors de participer avec elles à l’exercice suivant de barres au sol au trot. Les passages s’enchaînent, et vient mon tour. Ufano engage fort et se présente sur les barres super rond… avant de me voler le galop et de franchir les barres par 3 élégants petits bonds, puis de repasser au trot ! Je suis aussi surprise qu’amusée. Je réitère l’exercice, idem. Encore un coup… toujours ses petits bonds ! Je souris car je sens qu’Ufano s’éclate sur cet exercice, même si j’aimerais bien qu’il respecte la consigne… Les petites, elles, le trouvent « trooooop beau ». Le rythme de la reprise se calme un peu, et finalement lorsque l’on change de main pour continuer l’exercice à droite, le lou un peu plus « endormi » décide que franchir les barres au trot, ça suffira largement. Bref une super séance, où j’ai pris autant de plaisir qu’Ufano à travailler. Seul petit bémol : au fur et à mesure des passages, il avait tendance lorsqu’il galopait à charger son avant-main, malgré les arrêts que je lui demandais à la sortie des barres pour le redresser. Serait-ce dû à ma position en équilibre, peut-être un poil trop en avant ?
Cela fait un moment que je ne l’attache plus à une ficelle car il s’amusait à les casser pour aller brouter… cette fois ça aurait été utile
Le voilà donc en train de caracoler dans la cour, où une proprio débutante ne trouve rien de mieux à faire que de rester plantée en plein milieu avec son petit de 3-4 ans !!
Après lui avoir demandé de mettre son enfant « en sécurité », je finis par rattraper le fugitif dans le recoin de la cour à côté de l’enclos des shetlands. De loin, Manu (l’ami de Muriel) qui s’occupe ce jour-là de la reprise avant la nôtre me donne des directives sur comment m’y prendre, et m’engueule presque lorsque je caresse rapidement Ufano qui s’est enfin laissé attraper malgré son stress. « Vas y, récompense-le alors qu’il a fait une connerie, comme ça il recommencera ». Je sens la colère monter : il a eu PEUR, il ne s’est pas sauvé pour s’amuser !!
C’est donc remontée que je ramène Ufano à l’attache avec une nouvelle longe et que je finis de le préparer. Je n’espère qu’une chose : que ce ne soit pas Manu qui nous fasse cours, car je sens que ça va clasher. Je l’ai rencontré pour la première fois à la féria l’été dernier, et même si je respecte énormément son savoir et son talent de cavalier-cascadeur, j’ai énormément de mal avec sa façon de dire les choses, sa personnalité. Entre les deux reprises, j’ai enfin réussi à redescendre en pression… mais il revient à la charge, et je l’écoute d’une oreille pour rester polie devant les parents présents, même si dans ma tête une voix lui hurle de façon crue de se taire !!
Malheureusement, le nouveau frontal à strass que j’avais acheté avec ne rentre pas sur son filet !
Je n’en pouvais plus que ces petites bêtes viennent déféquer et surtout uriner sur mes affaires dans mon armoire, via les 2 trous qu’elles ont creusés dans le contreplaqué du fond (oui, DEUX, j’ai découvert le 2eme en nettoyant l’autre fois). L’huile essentielle d’eucalyptus que je disposais par endroit sur des cotons ne semblait plus les repousser depuis un moment. Début janvier, j’ai acheté du Sanytol en spray – enfin, la sous-marque d’Intermarché. Senteur eucalyptus, et avec un véritable pouvoir bactéricide, virucide et fongicide. Bref de quoi éradiquer toutes les cochonneries véhiculées par l’urine de rongeur ! Bon, ça m’a pris 2h de touuuut nettoyer, armoire et matériel compris. J’ai tout passé au produit, des boîtes de rangement aux pots de graisse souillés, en passant par les housses de mes couvertures gluantes d’urine (BEURK !!). J’ai même dû passer en machine une couverture et un amortisseur en mouton souillés, avec de la lessive Sanytol bien sûr. Et bien miracle : mercredi, pour la première fois en presque 3 semaines, j’ai retrouvé à peine… 2 petites crottes !! Il semble que le produit les ait fait fuir… La prochaine fois, je vais repasser un petit coup de spray histoire d’entretenir l’effet répulsif, et pourvu que ça dure !! Et surtout quel bonheur d’ouvrir l’armoire qui sent bon le frais et plus l’urine !
Au trot, je constate que mon lou s'applique à bien ramener son postérieur intérieur sous lui lors des changements de direction, ce qui se ressent clairement en selle !
Bon, lorsqu'on change de main et que le 1er angle s'effectue à main droite, Ufano a tendance à se coucher plutôt qu'à rentrer son postérieur, et je dois donc être très vigilante pour l'en empêcher. Muriel m'explique que cela représente un bon exercice préparatoire aux déplacements latéraux... qui constituent la suite de la reprise.
Bien sûr, le mouvement est loin d'être parfait : tantôt trop d'épaules, tantôt trop de hanches. Il va falloir affiner le dosage de ma jambe isolée, qui soit se retrouve ignorée, soit provoque une "fuite" en avant ! On change de main et on reprend l'exercice dans l'autre sens, avec un déplacement vers la gauche. Et là, surprise ! Ufano refuse de se décaler, collant à ma jambe droite ! Il m'avait déjà fait ça début décembre, mais j'avais mis ce problème à posteriori sur le fait qu'il était bloqué physiquement à droite. Apparemment, ça n'expliquait pas tout
Pour m'aider, Muriel se place sur notre droite, ce qui provoque de façon réflexe un déplacement d'Ufano vers la gauche (aaaaah cette fameuse aura de la chef
). Petit à petit, les passages au pas s'améliorent et on tente au trot. C'est sportif ! Et surtout un travail de tous les instants, car Ufano a vite tendance à s'échapper des épaules à gauche, et à franchir la barre de sortie. On parvient quand même à obtenir un ou deux passages pas trop mal, et je le laisse là-dessus.
à bord !
), se sauve avec, s'effraye encore plus du poteau qui le suit puisque toujours attaché à sa longe, casse une partie des clôtures, libère d'autres chevaux... ça part dans tous les sens, Ufano est totalement incontrôlable, s'emmêle dans les fils de clôture, déracine un autre piquet... et finit par s'immobiliser dans un coin, tremblant comme une feuille. Avec Carine on parvient à l'approcher, à le libérer de tout ce qui lui entortille les jambes. Je regarde le chantier et les larmes me viennent. Un mélange de colère, d'injustice, de dégoût, de déception et de désespoir. Je ne veux même plus regarder mon cheval, j'ai envie de partir loin de lui. On replante les poteaux, on répare les fils, on remet les chevaux dans leurs paddocks respectifs. Je ramasse ma boîte de pansage et je m'en vais sans me retourner. A ce moment-là, je le déteste.
Et je préfèrais ça à avoir mon mf avec une main coupée par la faute de mon cheval.