Mercredi 8 mai, le jour du stage de dressage est enfin arrivé !!!!!
Arrivée au club en milieu d'aprem, histoire d'avoir le temps de préparer mon paquetage et de m'occuper du lou. Une fois toutes mes affaires réunies dans le 4x4 direction le pré pour chercher Ufano, pansage, lustrant... Il sera au top pour rencontrer le maître ! Vient la phase d'emmaillotage, puisqu'il est un peu (beaucoup) maladroit, je n'ai pas lésiné sur les moyens même si on ne va pas loin. Comme on plaisante avec Julie, heureusement que je ne traverse pas la France, sinon je l'aurais enroulé dans du papier-bulles !!
Puis on embarque, avec 30mn de retard. Quado en premier, il rechigne un peu, Muriel se fache, on sort de l'orge et hop le tour est joué. Puis vient le moment d'Ufano, qui était si bien monté lors de mon test il y a quelques semaines. Sauf que là, est-ce le stress qu'il ressent, sa "tenue de voyage", en tout cas il ne veut pas aller plus loin que le pont. Il monte, descend, remonte... Finalement une pelletée d'orge et le gourmand qu'il est se retrouve dans la boîte ! Sa gourmandise le perdra !!

Muriel ne fait pas le stage, sa jument qu'elle devait emmener la veille (van 2 places donc plusieurs trajets nécessaires) a éclaté le bas-flanc en essayant de se retourner dans le véhicule ! (Il a d'ailleurs fallu délivrer la jument à la masse, tellement elle avait fait de dégâts !

).
C'est parti pour 40mn de trajet, dont les 3/4 dos à la route à vérifier que tout va bien. Ufano alterne entre le filet à foin, les bisous au copain et le nez à la fenêtre, ce qui fait bien rire les gens dans les rond-points. Enfin on arrive, mais nous sommes en retard. On ne peut pas approcher des écuries avec le van, on se gare donc plus loin sur le parking. On descend les chevaux, Muriel part en éclaireur et Julie et moi préparons les chevaux en vitesse. J'avoue que celà ne me plait pas trop, ça ne fait que rajouter à notre stress et à celui des chevaux.
Bref nous voilà direction la carrière, Julie préfère que je passe en 1er. Je me présente à Michel (le maître) et fait faire un tour de carrière en main à Ufano histoire qu'il repère les lieux. Michel commence par me faire raccourcir mes montants de filet, et me dit de rajouter des trous à ma muserolle pas assez serrée selon lui. Muriel me l'a déjà dit, j'ai fait 1 trou. J'avoue que la muserolle est encore lâche, mais ce n'est pas dans mon esprit de clouer le bec à mon cheval ! Ensuite Michel me l'empreinte 2mn pour le travailler à pied afin de "vérifier si l'accélérateur et le frein sont au bon endroit". Quand je lui demande si c'est concluant, il me répond qu'il "est jeune et qu'il y a encore beaucoup de travail". Je ne sais pas comment je dois le prendre...
Me voilà en selle, et c'est parti pour 45mn. Au pas, au trot, il me fait enchaîner les cercles, puis marcher large, revenir au cercle. Le but étant d'avoir une cadence régulière - s'il précipite, le mettre en cercle immédiatement ; une incurvation dans le bon sens et d'essayer d'obtenir qu'il baisse la tête. Pour celà grande rêne d'ouverture sur une main assez basse, rêne extérieure soutenue qui empêche les épaules de déraper et BEAUCOUP de jambe intérieure. Ce dernier point fait d'ailleurs sourire Muriel qui nous observe, notamment lorsque Michel en milieu de séance me sort "là, c'est maintenant qu'il est vraiment avec nous et qu'il commence vraiment à bosser qu'il faut mettre des jambes". Muriel sait pertinemment qu'à ce moment-là, je suis déjà lessivée car depuis le début j'ai eu besoin de mes jambes. Mais Michel ne connait pas ma bête. Sur les lignes doites, il me demande de conserver un pli intérieur, ce qui s'avère bien difficile avec la horde de poules qui hurlent à côté de la carrière, le public, les chevaux qui font les andouilles dans les paddocks avoisinants... Je ne peux empêcher Ufano de faire la girouette pour regarder ce qui se passe ! D'ailleurs, à un moment donné, arrivée au fond de la carrière Michel me demande une transition au trot. A l'instant où je m'apprête à faire ma demande, 3 chevaux décident de péter un cable et partent en coups de cul à quelques mètres de moi... Je vais mourir ! (Décidément, cette obsession). Michel me dit simplement "euh attend pour le trot". J'avoue que de toute manière, je n'avais pas prévu de me suicider tout de suite ! Finalement Ufano me vole le trot mais repasse aussitôt au pas lorsque je le colle sur un cercle. On finira la leçon sur un enchaînement de voltes au trot, dans un sens puis à la demande de Michel directement dans l'autre et ainsi de suite.
En fin de séance, Michel m'explique que je devrais plus travailler Ufano à pied et à la longe, et surtout avec un enrênement type rênes fixes, un peu lâches, juste pour lui faire comprendre qu'il doit bosser avec son dos en baissant la tête, et pas en se creusant comme il a pris l'habitude de le faire au trot. Selon lui, il commence déjà au niveau de l'encolure à développer les mauvais muscles et il faut stopper ça le plus vite possible. Il m'explique qu'il ne monte ses chevaux que lorsqu'ils sont parfaitement mis aux 3 allures en longe et à pied, dans le bon sens ("J'ai un 5 ans, je ne monte dessus que depuis 2 mois, mais il est prêt et réalise épaules en dedans, départs au galop sur le bon pied en équilibre" etc etc). Dois-je comprendre que j'ai commencé le travail trop tôt ? Qu'il n'est pas prêt ? Est-ce une hérésie que de lui demander actuellement le galop à la longe ? Muriel me rassurera par la suite : vue ma fréquence de travail, il n'y a pas à s'inquiéter. Par contre pour elle hors de question de mettre des rênes fixes à Ufano : "Il ne le connait pas, perso je te le dis à force de le voir faire, je te donne pas deux séances pour qu'il pète un plomb et se retourne". Du coup on tentera plutôt les élastiques à son retour, moins contraignants et souvent mieux tolérés.
Je descend lessivée, Ufano ne semble pas en meilleure forme. La pluie a commencé à tomber légèrement, c'est au tour de Julie. On me propose de mettre Ufano dans un box libre à côté d'un entier de 4 ans très gentil (un vrai mec comparé au mien qui fait tellement bébé au même âge). Mon pauvre lou est un peu perdu avec ce copain inconnu, dans un box alors qu'il est toujours dehors, et avec un abreuvoir automatique par dessus le marché, lui qui n'a jamais vu ça ! Heureusement, il trouve du réconfort dans le carré de foin qui l'attend !
Le temps de m'occuper d'Ufano, je rejoins la carrière espérant pouvoir observer la reprise de Julie. Mais 10mn plus tard, c'est déjà fini. On regarde notre montre... le temps imparti n'a pas été respecté. Elle descend de cheval et nous rejoint avec Muriel. Le malaise est palpable. Elle est plus que déçue. Déjà par le timing (60€ les 45mn, pour n'en faire que 30...). Puis par le contenu : elle reste sur sa faim, la leçon ayant tourné autour de "mets ton cheval en place".
On débriefe toutes les 3. Si l'on admet que Michel est un professeur agréable, clair et posé, il en résulte que nous n'avons rien appris de plus qu'avec Muriel. Celle-ci est reconfortée de constater qu'elle est dans le vrai au niveau de son enseignement, mais très contrariée de nous avoir fait perdre notre temps (et notre argent, ne le cachons pas !). Julie et moi étions venues chercher le petit plus afin d'aller un peu plus loin qu'avec Muriel, et Muriel était venu trouvé des conseils pour nous faire progresser. Au final, la magie n'a pas eu lieu...
On reste tout de même boire un verre, mais le coeur n'y est pas. D'autant que la nuit est arrivée et que la pluie ne cesse de tomber. Finalement je retrouve Ufano, l'arnache et suit Julie jusqu'au van. Le parking n'est pas éclairé, et c'est sous la pluie et à la lueur des phares du 4x4 qu'il nous faut remballer, équiper les chevaux et les embarquer. Sauf que les clés ont disparu ! Julie est persuadée de les avoir donné à Muriel, qui ne les trouve pas... 30mn sous la pluie avant de les retrouver... dans la bombe de Julie. On est trempé, les chevaux sont tendus. On embarque, Quado refuse de monter, Muriel se fâche. Puis c'est mon tour, même problème qu'à l'aller, j'essaye de l'appâter avec du foin mais rien à faire... C'est au moment où il se décide enfin qu'un homme surgit derrière nous avec une lampe torche. Panique, Ufano se jette à droite du pont et commence à avancer le long du van alors que je suis toujours à l'intérieur. Heureusement il s'arrête là, car j'aurais été obligée de lâcher... et il se serait retrouvé dans la nature ! J'ai envie de tuer le mec, je souffle, on sort de l'orge, Ufano monte, on ferme tout et direction les écuries ! Il est 22h20 !!
23h, enfin de retour aux écuries, le trajet s'est bien passé, nous sommes tous lessivés. Retour au pré dans la nuit noire, distribution de la ration, rangement des affaires, retour à la maison : 23h50.
Pour terminer cette journée en beauté, le chéri qui a prévu un repas surprise en amoureux s'est retrouvé seul face à son assiette et m'en veut à mort. On s'en souviendra de ce stage !!!