Hier, le jour J est arrivé ! RDV aux écuries en début d’après-midi pour préparer les chevaux et réaliser une ultime répétition avant le spectacle prévu à 18h.
Astiquage de filet, pansage complet, damier sur la croupe bien laqué pour résister à ses fouaillements de queue incessants dus aux insupportables mouches, tresse de queue… reste plus que la tresse espagnole dans la crinière . Sauf qu’avec un loulou qui secoue la tête toutes les 30 secondes, c’est juste impossible ! Je dégouline, il fait une chaleur étouffante en plein soleil dans la cour. Tant pis, j’opte pour la crinière en damier. Sauf que si la pose régulière d’élastiques permet de ne pas « perdre le fil » malgré ses mouvements intempestifs… elle est aussi longue et fastidieuse ! Pas loin d’1h plus tard, le résultat en valait la peine.
Vite en selle pour la répétition.
On commence par le final, reprise créée par Muriel… et que nous n’avons encore jamais répété ! Rien de compliqué, un enchaînement de diagonales et de serpentines au botte à botte avec les 10 cavalières du spectacle. Je me retrouve en queue de peloton, à côté d’O de Shirley montée par Pauline… et là c’est le drame ! Cette petite peste sur pattes passe son temps à baisser les oreilles, tourner le cul vers Ufano et à lever les fesses ! Mon pauvre lou tout gentil fait des écarts pour l’esquiver, accélère comme un dingue ou au contraire se traîne pour éviter par tous les moyens de se retrouver à côté d’elle.
Je fais tout mon possible pour le tenir, ce qui le chauffe encore plus avec au choix trimballage au trot ou sauts de mouton. Ca promet !! Muriel nous dit que « ça va passer »… sauf que pas vraiment ! Pas grave, on a plus le temps, il faut répéter l’ensemble des numéros. Certains ne se passent d’ailleurs pas comme prévu… Notre tour est venu de revoir notre reprise à 3. Premier passage, problème de musique, on arrête tout au bout de 30 secondes et on recommence. Deuxième essai, du grand n’importe quoi, pas du tout en phase avec la musique, des chevaux qui nous trimballent et les spectateurs qui commencent à arriver (forcément, en s’y prenant au dernier moment, il est déjà 17h50). Muriel nous stoppe en plein milieu : « Ca sert à rien de répéter devant les parents, tant pis ». Super, je sens que le spectacle va être joyeux !
Changement de tenue, de tapis, pose des bandes… Les premières sont prêtes pour commencer. Pour ma part, je suis toute en blanc et Ufano aussi. Je prie pour qu’il ne se mouche pas sur moi ou ne salisse pas ses bandes, comme il en à l’habitude.
La 1ère reprise à 6 sur Blurred Lines, puis c’est à nous ! Mise en place… les 1ères notes de J’y suis jamais allé (BO d’Amélie Poulain) et c’est parti ! Les chevaux se tiennent, la synchronisation avec la musique est parfaite, les alignements plus que respectables… Doublers, cercles, arrêts, trot, croisements… et salut final ! Ils ont été PARFAITS !!
Quelle fierté, Ufano a été au top ! Hormis quelques foulées de dos rond, il n’a pas bougé d’une oreille !! Puis c’est le duo Charlyne / Carla sur Al Andalous, la reprise à 5 sur Tchiriri et pour finir le sublime duo de Laetitia et Julie en miroir sur Ameno.
Le moment est venu du final. Ufano semble posé depuis notre passage à 3, je me dis donc que ça va sûrement mieux se passer qu’à la répet… ou pas ! Nous entrons deux par deux, et quand vient notre tour Ufano se jette dans la carrière en saut de mouton pour rattraper ceux qui nous précèdent. Bon, le ton est donné ! Pauline et moi tentons de maîtriser nos monstres tant bien que mal, mais O de Shirley se traîne et nous ne sommes plus du tout au botte à botte. Arrivée à l’entrée de la carrière, on parvient à se réaligner à peu près mais nous sommes à la traîne sur les autres qui ont déjà entamé leur serpentine. C’est à ce moment là que Muriel, à 2m de nous, inconsciente de son geste et passablement agacée par le comportement récalcitrant d’O de Shirley décide… de frapper un bon coup dans ses mains pour la faire réagir !!
Et là c’est le drame !! Ufano, surpris par cette « agression » dégoupille, me colle un écart coupant au passage la route de Pauline et enquille en sauts de mouton, poussant de toutes ses forces des 4 pieds !!! Je ne sais par quel miracle j’arrive à rester bien en arrière et à encaisser ses bonds démoniaques, jusqu’à ce que j’arrive à reprendre le contrôle et à récupérer le tracé de la reprise. Show must go on !
Ce moment de folie aura au moins eu l’effet de l’assagir et on a terminé la reprise parfaitement calés ! Muriel s’est bien sûr excusée maintes fois de son geste non réfléchi. J’avoue que j’avais un peu les jambes en coton en descendant, mais je n’étais pas peu fière d’être restée dessus sur ce coup-là !
Tout le monde, participants comme spectateurs, a été très content du spectacle. Contrairement à toutes attentes, le résultat était très propre. Et moi très fière de mon lou pour cette première «représentation publique».
Résultat (après un loooong moment pour retirer la multitude d’élastiques de sa crinière) un gros tas de carottes, une bonne douche et le droit de se rouler avec délectation dans la poussière de la cour sous le regard amusé des spectateurs encore présents !
Pour le "vrai travail"... j'avoue que j'ai du mal à voir nos progrès. Certes il y en a, j'en suis consciente. Mais au même âge et pour la même durée de travail que ton Fango, je vous trouve tellement plus avancés ! Je sais que c'est très mal de comparer car chaque cheval est unique et rien n'est donc comparable. Mais je ne peux m'empêcher d'éprouver cette sorte de frustration. Non que j'aie des objectifs précis à court terme. Mais j'ai cette désagréable sensation de ne rien lui apporter, que mon travail ne mêne nulle part, de tourner en rond... Ce sentiment est dur à expliquer. Mais je le déteste ! J'ai hâte de retrouver la reprise, car aussi bête que ça puisse paraître, j'ai vraiment l'impression de ne pas avancer seule dans mon coin depuis des semaines (pas le choix, Muriel absente ou reprise annulée).
Pourtant aucun signe d'un quelconque mal-être physique : pas de boîterie quand je l'avais longé qqs minutes avant, pas d'engorgement / chaleur / sensibilité particulière, muqueuses OK, pas de déshydratation... et rien qui aurait été susceptible de l'effrayer non plus !
Je le boufferais, pas tant pour l’inutilité de la douche que je viens de lui donner que pour la dangerosité de ce qu’il vient de faire ! 
L'auteur de ce sujet l'a marqué par des "Post-It".
