Salut les filles !
Désolée pour cette longue absence. Mais entre les cours, les séances de kiné et les visites aux écuries, les semaines passent à une vitesse folle... et les we encore plus !
Je vais pouvoir bientôt souffler un peu puisque fin de semaine prochaine je serai en repos forcé pour 5 semaines pendant que les autres iront en stage. A ce propos, j'ai reçu mes affectations pour cette année : mon stage de S1 sera rattrapé en juillet prochain en service de gériatrie dépendant du CH Béziers ; et pour le S2 j'ai droit à la chirurgie ambulatoire et à un service de chirurgie mixte ortho/uro, le tout en clinique. Cerise sur le gâteau, tous mes stages sont à 20mn de la maison. Une bonne distribution pour ma 1ère année
Avec mes parents, les tensions se sont nettement apaisées. En même temps, on a plus abordé le sujet UFANO depuis notre dispute. Mais je préfère ça à la prise de tête. Mon père a avoué à ma soeur que l'engueulade de l'autre fois visait surtout à me faire "un électrochoc". Ils ont l'air de s'être adoucis, et veulent surtout "que la prochaine fois que je pose mes fesses sur ce cheval, je sois sûre qu'il soit sage". Mais un problème en appelant un autre, c'est maintenant au tour de ma grand-mère paternelle de piquer sa crise. Celle-ci n'a qu'un fils et deux petites-filles (ma soeur et moi) et nous a toujours tous sur-couver ! Peut-être les remords d'avoir vécu à l'étranger pendant de nombreuses années et de nous avoir vu qu'une fois par an.
Enfin bref, je vais aller passer quelques jours chez elle début novembre pour profiter de la venue de mes parents à l'occasion de l'anniversaire de mon père (et pour aménager ma petite soeur qui a trouvé du travail sur Mont-de-Marsan, à 2h de là). Il a donc fallu que je lui annonce mon accident afin d'éviter qu'elle ne fasse une syncope à la vue de ma carapace à mon arrivée. Jusqu'à présent, elle était tellement "stressée" par la recherche d'emploi de ma soeur qu'on avait tu mon souci. Au téléphone, réaction étonnamment calme. Mais par la suite, elle n'a pu s'empêcher de dire à ma soeur "qu'on ne serait jamais tranquille avec nous deux, qu'on ne pourrait jamais se dire ça y est tout va bien pour elles". Bref ma grand-mère tout craché !!
Moi qui avait prévu de lui annoncer lors de mon séjour que je n'étais au final pas tombée d'
UN cheval mais de
MON cheval... Car oui, elle n'est toujours pas au fait de l'existence d'Ufano depuis 1 an et demi que j'en suis propriétaire. Toujours pour les mêmes raisons - elle stresse, elle nous envahit, elle tente de nous faire culpabiliser. Ce séjour tant attendu (je n'ai pas vu mes parents ni mes grands-parents depuis 1 an) commence à me faire flipper !
Côté écurie, le domptage du dragon poursuit son cours. Je ne suis pas allée au club le dernier we de septembre pour cause de grosse fatigue et de boulot à faire pour les cours.
Début octobre, j'ai reçu ma soeur pour quelques jours (gros besoin de décompression après plusieurs semaines chez ma chère grand-mère qui l'a hébergée le temps qu'elle trouve du travail

). Du coup elle en a profité pour monter dans ma reprise et renouer avec l'obstacle à son plus grand plaisir, pendant que je jouais les vidéastes amateurs. Ensuite séance de travail d'Ufano. Très sage à la 1ère main, un peu moins réactif aux transitions descendantes et au STOP que la fois précédente cependant. Deuxième main, bon début... une 1ère tentative contrôlée d'élargir le cercle au galop... puis le début des conneries, cheval debout, demi-tour, ski nautique de Muriel sur plusieurs mètres avant qu'elle ne décide de lâcher prise. S'en est suivi 20 bonnes minutes de galopade effrénée autour de la carrière jusqu'à ce que le fauve, exténué, ait enfin l'autorisation de repasser au pas. Retour en longe, il n'a plus bougé une oreille !! Laetitia est montée dessus une dizaine de minutes, juste le temps de trotter un peu et d'effectuer quelques départs au galop aux deux mains. RAS. On a même bien ri lorsqu'Ufano, en entendant Muriel placée à côté de lui poser une question à Laetitia en fin de séance, a sursauté et fait les gros yeux comme si une bête féroce venait de lui bondir sous les naseaux

Quelle nouille ce lou ! Il faut dire qu'il craint tellement la "méchante Muriel" - qui pourtant ne lui a jamais rien fait physiquement - ou plutôt son énorme force mentale. Il faut d'ailleurs voir la tête qu'il fait lorsqu'après l'avoir préparé, je tend sa longe à Muriel pour qu'elle l'emmène bosser. On pourrait presque entendre un : "Oh non pitié pas encore elle" !
Samedi, nouvelle reprise assise au bord de la carrière, nouvelle séance de travail. J'ai oublié de mettre les élastiques à Ufano, mais comme il semble posé et vient se mettre tout seul dans une bonne attitude, Muriel décide de le laisser comme ça. Main gauche, un lou au top, calme, attentif, réactif. Changement de longe pour entamer le travail à main droite... et le voilà à la verticale, reculant toujours debout, jusqu'à réussir à faire lâcher prise à Muriel. Heureusement qu'il n'avait pas les élastiques, il se serait retourné cet idiot !!

Il est déjà tard, le crépuscule arrive, mais Ufano ne semble pas décidé à vouloir arrêter de galoper comme un forcené. Plusieurs fois Muriel tente un retour au calme, mais il ne saisit pas l'occasion et elle le chasse de plus belle. Il faudra pas loin d'une trentaine de minutes pour qu'il se calme enfin et que Muriel puisse le récupérer. Désiré, venu pour une fois passer un peu de temps aux écuries, a assisté à toute la scène sans un mot. Il m'avouera le lendemain qu'il a senti remonter à ce moment là tout le ressentiment qu'il a depuis des mois envers Ufano concernant tout ce qu'il m'a fait subir, et qu'il aurait été capable d'en faire du pâté ! Retour à la longe, RAS, le dragon est trempé et lessivé - Muriel reste pourtant persuadée qu'il a encore des réserves. Laetitia se met en selle, un départ au galop de quelques foulées à chaque main, aucun souci. On le laisse là dessus et on le marche. Dommage qu'il soit si tard, j'aurai bien douché Ufano, mais le vent et la fraîcheur des nuits passées me font craindre qu'il n'attrape froid. Je me contente de le bouchonner avec vigueur de longues minutes et de le ramener au pré avec une petite couverture (parce-qu'on-ne-sait-jamais-quand-même-au-cas-où).
Dimanche, nouvelle séance de longe pour voir si la nuit a porté conseil. Ufano ne bronche pas, d'un calme olympien, on le sent courbaturé de ses bêtises de la veille et il se traîne un peu. Après quelques minutes, ça va mieux mais on sent bien qu'il en a pris un coup physiquement. "C'est le métier qui rentre, la prochaine fois tu feras pas l'andouille, hein Ufano ?" lui lance Muriel. La séance se passera dans le calme, 5mn à chaque main. Devant tant d'application et pour ne pas trop forcer, Muriel le félicite et abrège la séance. Le soleil étant revenu, j'en profite pour le doucher longuement afin de masser ses muscles encore endoloris, et soigner une petite plaie au paturon - probablement due au frottement de sa cloche la veille lors de sa folle cavalcade et dont la croûte s'est arrachée. Puis il a le droit de sécher gentiment dans la cours en broutant... ou plutôt le nez dans le round-baller de foin qui se trouve dans un coin !