Léa, dommage pour le permis. Mais ne t'inquiète pas, dans le genre championne du monde, j'ai eu le mien au... 4ème essai ! Ca m'empêche pas de conduire bien mieux que la plupart des gens ici
Quant au ventre d'Ufano... tu es bien la seule à me dire ça ! Justement avec Muriel, on trouvait qu'il avait un peu pris. Ca doit être un effet de perspective !
Pour ce qui est d'Ufano... il a fait sa rentrée, un peu douloureusement, comme moi !
Samedi dernier, je file au club pour la 1ère reprise de la nouvelle année. Il pleut et l'orage approche. Sur le bord de la route, je manque d'écraser un gros chien visiblement échappé (il traîne sa chaîne), perdu et boiteux. Je m'arrête, il est effrayé mais à force de persuasion, il ose s'approcher et se révèle très calin. Finalement je vais passer plus de 30mn sous les trombes d'eau à tenter de trouver qqn qui veuille bien le recueillir : police, gendarmerie, pompiers, police municipale... tout le monde m'a envoyé chi** avec une foule de conseils plus absurdes les uns que les autres : "mettez-le dans votre voiture et allez voir un véto" (si le chien panique dans l'habitacle, c'est l'accident), "laissez-le il rentrera seul ; et puis si ça se trouve ça fait 15 jours qu'il boîte", "vous avez qu'à le garder jusqu'à lundi"...

Bref j'ai fini par trouver un refuge qui est venu le chercher. Du coup, j'ai loupé ma reprise.
Tant pis j'y retourne dimanche, et demande à Laetitia et son cheval Salem de monter avec moi pour plus de sécurité. Tout se passe bien, en dehors d'une largeur de carrière en sauts de mouton parfaitement maîtrisés. Muriel fini par nous rejoindre avec son jeune entier Aquil qui est en cours de débourrage. On trotte chacune de notre côté, j'entame un cercle de 20m... je sens l'entourloupe, trop tard, un saut de mouton de force raisonnable mais je n'ai pas le temps de me mettre en arrière et c'est la chute...
L'impact au sol me donne l'impression que ma colonne s'est pliée en deux... J'ai mal en bas du dos, je pleure, je n'arrive pas à bouger et subi ma position inconfortable (un coude sous les côtes). Ufano est parti rejoindre Salem, d'après Muriel il a fait l'andouille car il ne voulait pas rester seul dans son coin.
Après 5mn, et avec de l'aide, j'essaye de m'assoir. Trop douloureux. Je roule et me retrouve à 4 pattes, la bouche pleine de copeaux de caoutchouc du sol... Après quelques minutes je tente de m'assoir sur mes talons... Impossible aussi. Je me rallonge, cette fois c'est clair, on a plus le choix : pompiers ! Evidemment Désiré n'est pas à la maison, mais à Port-Leucate, à plus d'une heure de route. Prévenu, il prend immédiatement la route pour revenir. Il appelle ses collègues de garde pour les prévenir que leur bip allait sonner pour moi.
Le transport est douloureux, malgré le matelas à dépression, je ressens chaque bosse de la route. Et bien sûr aucun infirmier pompier dispo pour un Perfalgan afin de me soulager.
Arrivée aux urgences, je n'en peux plus. On me file un Doliprane. Puis c'est le train-train : inscription, radios et surtout attente. Muriel m'a suivie, et Désiré nous a rejoint.
20h30, radios faites, on m'oublie dans un coin de couloir. J'ai mal mais n'ose pas déranger. Je pleure et un AS fini par s'en appercevoir. L'infirmier arrive pour me perfuser afin de me soulager. Comme d'habitude, il doit s'y reprendre à deux fois (aaah mes veines rebelles !). Ouf ça va mieux.
23h, on me met dans une salle, le verdict va venir. Perso, je suis persuadée que je n'ai rien de grave. Sinon j'aurais plus mal. Et puis on ne m'aurait pas fait attendre. Dans 10mn, on va me renvoyer avec une ordo de Voltarene, Lumirelax et 15 jours de repos... Au pire une ceinture lombaire. J'en suis sûre !
"Bon je vais faire venir l'interne de chirurgie pour être sûr, mais vous avez une vertèbre fracturée". Je souris. c'est impossible. Il me fait une blague. "Ah non Mademoiselle, je vais faire confirmer, mais vous restez avec nous. Je pense pas qu'on opère, mais je préfère pas m'avancer".
Le monde s'écroule. L'interne arrive, m'explique que ma 2ème lombaire a perdu 17% de sa hauteur sur sa face antérieure en s'enfonçant sur elle-même. Pas de chirurgie, mais un scanner de vérification, et un corset sur mesure.
Je n'en reviens pas. Muriel s'en va, Désiré rentre me préparer un sac d'affaires. A 1h du matin, on m'installe dans un lit en chirurgie orthopédique. Interdiction de sortir du lit jusqu'à ce que j'ai mon corset. Demain matin scanner, l'aprem prise de mesures pour le corset. Mardi le corset sera là, je pourrai partir. Vous voulez le bassin ? Ca marche pas ? Bonne nuit, à demain. A 6h du matin, on me réveille pour échographie de vessie. Ca va, y a de la marge. Sinon sonde.
J'ai passé toute la journée du lundi à attendre mon scanner. Un jeune infirmier me répond sympathiquement que j'irai "quand il y aura de la place" et que "de toute façon vous avez que ça à faire, d'attendre". CONNARD !
Je finis par être sondée car en larmes de douleur. Elles me charcutent, je pleure. Pour me consoler, on me prescrit du Lexomil.
19h, alléluia le scanner. Jamais eu de nouvelles du résultat. Mardi soir, enfin on prend les mesures pour mon corset. Mercredi soir, enfin voilà ma carapace. Je suis autorisée par le chirurgien à me lever, le bonheur ! Je fatigue vite mais je peux sortir du lit !!!
Jeudi matin, radio de vérification pour être sûr que le corset me maintient comme il faut. Adieu la sonde, j'y arrive seule. L'après-midi, délivraaaaaance : les ambulanciers me reconduisent chez moi !!!
Bien sûr je passe rapidement sur la difficulté d'accepter la dépendance : sonde, toilette au lit, couche... La nuit où j'ai été réveillée par des douleurs type colique néphrétique, le Topalgic qu'elles m'ont filé et qui m'a donné la migraine, la nuit entière à réclamer mon anti-inflammatoire habituel pour apaiser cette migraine juqu'à ce que, me voyant au bors des vomissements par la douleur, on veuille bien exaucer mon souhait. Les loooongues heures à attendre. Le malaise en pleine nuit quand, confiante en mon corset, je me suis levée seule pour atteindre les toilettes.
Heureusement, le personnel dans l'ensemble a été adorable, compréhensif, plein d'attentions et de bons conseils quant à la suite de ma formation ; j'ai même passé 30mn à papoter avec une ASH qui a eu 2 apophyses cassées suite à une chute de son jeune Portugais de 4 ans.
Seul bémol, aucune consigne lors de mon départ. Le chir n'est pas venu, il me manque la moitié des papiers, l'ordo pour la kiné n'est pas clair, il m'a prescrit le fameux Topalgic que je n'ai pas supporté (malgré la notification faite dans mon dossier).
Une certitude : corset pendant 3 mois, impossible de l'enlever sauf quand je suis allongée. Pas de douche intégrale possible donc. Et probablement pas d'équitation avant le printemps
Désormais, j'apprend à vivre le quotidien avec. Je m'agace car tout me prend du temps. Je fatigue vite. Je n'ai pas le droit de conduire. Je dois régulièrement m'allonger.
Heureusement j'ai pu négocier avec l'école un report de mon stage de novembre à l'été prochain. Lundi je retourne en classe, en espérant que je tienne le choc une journée entière, car la position assise est rapidement douloureuse et je dois me lever, voire m'allonger, régulièrement. On verra ! Mais je vais tout faire pour ne pas être obligée de reporter mon année.
De son côté, Muriel a décidé de prendre en main mon poney sauvage. Lundi soir, 1h30 de travail. Arrivé dans la carrière pour le longer, il lui a arraché la longe des mains. Il a été quitte pour 45mn de travail intensif en liberté, avant de revenir vers elle "la queue entre les jambes". Fin de séance dans le calme, petit galop cadencé, incurvé, bref ce qu'il n'a jamais fait en longe !
Mercredi soir, rebelotte. Il a coopéré plus rapidement. Vu qu'il était posé, Muriel a mis Laetitia en selle pour 10mn. Juste le temps de trotter un peu, et de faire un départ au galop à chaque main, sur la piste et sur le bon pied SVP !
Affaire à suivre...