shalam a écrit le 12/07/2013 à 13h33: |
| | Mag, est ce qu'on peut trouver le protocole de "nourrissage" de ces rats qui ont fait l'experience?
J'ai regardé tout le reportage, j'en avais vu d'autres moins complets, c'est interessant.
Ce que je me suis demandé tout de suite, c'est si le maïs OGM a été distribué dans le cadre d'une alimentation équilibrée à ces rats, ou en aliment unique. |
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Je ne me rappelle plus si c'est précisé par contre, le principe d'une étude comparative est de ne faire varier qu'un seul facteur entre le groupe témoin (la référence) et le groupe testé.
Les 2 groupes reçoivent donc exactement la même nourriture en même quantité, aux mêmes heures, dans les mêmes conditions, à même température etc etc... seule la présence du Round up avec ou sans l'OGM change entre 2 groupes et la présence d'OGM ou non entre 2 autres groupes.
shalam a écrit le 12/07/2013 à 13h33: |
| | Ca ouvre également beaucoup de pistes de reflexion. J'ai été étonnée de voir qu'il n'y a pas de rapport entre la dose d'ogm ingerée et un taux de mortalité/maladie plus elevé. Il semblerait même qu'au final, les animaux qui en ont mangé plus développent naturellement un moyen de lutter, bien que l'issue soit fatale. Ca aurait peut être été interessant de poursuivre l'étude sur plusieurs générations de rats nourris aux OGM, histoire de voir si l'animal finit par s'adapter en contrant les effets négatifs de l'aliment, un peu comme quand notre corps se défend contre une maladie. |
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non en fait, c'est le principe des hormones : des substances qui agissent à très faible concentration dans l'organisme sur des organes cibles. Ces organes possèdent des récepteurs spécifiques à ces hormones et modifient leur fonctionnement en fonction du nombre de récepteurs activés (donc de la concentration hormonale). Ainsi, certains organes sont programmés pour réagir d'une certaine façon à des doses faibles et d'une autre façon à des doses plus fortes (c'est d'ailleurs ainsi que le cerveau commande les ovaires en provoquant à certains moments du cycle soit une inhibition soit une activation de l'ovulation).
Par contre, une fois les récepteurs saturés (tous occupés), si on augmente la dose, la réponse de l'organe restera inchangée.
La communication hormonale c'est de l'orfèvrerie, une moindre petite modification de la concentration peut entrainer des réponses très différentes. Et comme l'organisme est programmé génétiquement pour répondre à de très faibles concentrations, c'est à cette échelle que les effets sont les plus importants.
Ainsi, les aliments OGM agiraient comme des perturbateurs de la communication hormonale : c'est ce qu'on appelle des
perturbateurs endocriniens. Le bisphénol A qui fait tant parler de lui et qu'on commence enfin à supprimer de nos plastiques en est un également.
En fait, une hormone a une structure en 3 dimensions qui lui donne une forme et lui permet de s'emboiter dans des récepteurs un peu comme une clé dans une serrure, donc d'activer certaines réactions chimiques ou d'activer l'expression de certains gènes.
Il existe de nombreuses molécules naturelles ou de synthèse qui possèdent une partie de leur forme identique à nos hormones, ce qui leur permet de prendre la place de nos hormones naturelles et d'agir comme elles sans aucune régulation par l'organisme...le système peut s'emballer dans n'importe quelle direction...
Le problème c'est qu'on ne sait pas ce qui agit comme perturbateur dans le mais OGM, pourquoi ? tout simplement parce que l'époque du "un gène donne une protéine" est révolu. On sait aujourd'hui qu'un seul gène peut s'exprimer de différentes façons en fonction du temps mais aussi en fonction de l'espace, c'est-à-dire où la cellule se situe dans l'organisme, son environnement cellulaire : on appelle ça
l'épigénétique (c'est la révolution de ces dernières années)
L'expression des gènes est activée par des facteurs internes de l'organisme mais aussi externes de l'environnement (air, eau, composition chimique du sol pour les plantes, aliments pour les animaux...) et on ne maitrise pas toutes ces interactions (déjà qu'on n'en connait qu'une poignée pour l'instant...)
La protéine codée par ce gène peut à son tour interagir avec 50 autres différentes, participer à des réactions chimiques, des combinaisons, c'est ce qu'on appelle les conséquences métaboliques.
Sans compter que les gènes sont morcelés chez les plantes et les animaux, ce qui veut dire qu'un gène peut donner naissance à plusieurs protéines de composition différente en étant découpé de différentes façons par des enzymes (c'est
l'épissage).
Bref, on joue avec une théorie qu'on ne maitrise pas...
shalam a écrit le 12/07/2013 à 13h33: |
| | En tout cas, à l'échelle d'une vie de rat, les effets se font ressentir après 3 mois... il faut faire l'équivalent chez l'homme, et en toute logique on subit déjà silencieusement les effets de ces organismes nous aussi. |
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Un rat vit entre 2 et 3 ans et les 1ers signes peuvent commencer à apparaitre au-delà de 3 mois mais ils restent rares. On comprend pourquoi les autorisations de mise sur le marché ont été validées grâce à des études portant sur 3 mois
maximum...
C'est comme si on éteignait la télé au moment où il commence à y avoir des scènes d'action dans le film...
3 mois c'est 1/8 de la vie d'un rat qui vivrait 2 ans.
Chez l'Homme, 1/8 correspondrait à 10 ans considérant quelqu'un qui vivrait jusqu'à 80 ans.
Pas besoin de préciser que le taux de cancers est particulièrement faible chez les enfants et que le seuil critique c'est plutot autour de 40 ans...
Et oui, il faut refaire des tests mais sur des durées de vie totales ! car les effets de notre environnement sont insidieux, l'organisme encaisse en silence jusqu'au jour où les symptomes apparaissent et là c'est trop tard...
C'est le même problème avec les pesticides, les cancers touchant les agriculteurs se manifestent à partir de la 40aine après 15-20 ans d'exposition...
shalam a écrit le 12/07/2013 à 13h33: |
| | Et du coup, je me demande quel impact ça peut avoir quand on consomme des OGM occasionnellement (notre alimentation est variée, donc pas basée sur une consommation quotidienne de ces produits) sur une durée de vie humaine. Est ce qu'on s'intoxique totalement à la vitesse du rat, ou bien est ce qu'on finira par devenir résistants à force d'y être exposés? |
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On ne peut pas devenir résistant, les bactéries le peuvent car elles se reproduisent très vite et accumulent des mutations qui confèrent des avantages à la génération suivante...Notre corps peut juste encaisser, jusqu'à un certain point. Par exemple, l'organisme sait stocker les toxines dans les cellules graisseuses, jusqu'à un certain seuil. Quand on mange une viande grasse nourrie dans de mauvaises conditions, on s'expose à consommer ces fameuses toxines.
Le problème dans l'agro-alimentaire, ce n'est pas la consommation d'UN OGM ou d'UN pesticide, mais le cocktail chimique qu'on ingurgite, toujours pour ces histoires d'interactions complexes.
Car il faut savoir que les additifs autorisés (conservateurs et compagnie) ont été testés un par un mais qu'on ignore tout de l'effet de ces mêmes produits quand ils sont cumulés...
shalam a écrit le 12/07/2013 à 13h33: |
| | Bref, même si certains qualifient les résultats de cette étude comme non significatifs (à cause du nombre de rats, de leur propension naturelle à déclarer des tumeurs entre autre), la différence est quand même très nette avec les résultats optimistes des semenciers... Mais bon, c'est comme ça avec énormément de choses dans l'industrie agro alimentaire, les OGM ne sont que la face médiatique de l'iceberg, il y a des centaines d'exemples de trucs tout aussi nocifs qu'on nous fait ingurgiter tous les jours, et dont personne ne se doute. |
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Le plus choquant dans l'histoire, c'est que le professeur a établi son protocole en se basant sur les tests réalisés pour l'autorisation de mise sur le marché, réalisée elle-même par Monsanto avec la même race de rats et les mêmes tailles d'échantillons. Comique, non ?
Par contre, il ne s'étend pas à la fin du reportage mais si des tests avaient été faits auparavant pour évaluer la dangerosité du Roud up d'une part et de l'association Round up + OGM d'autrr'e part, il est le 1er à proposer des tests pour évaluer les effets des OGM seuls et il est très inquiétant de voir qu'une plante OGM peut avoir des répercussions sur nos organes alors qu'elle est sensée traverser l'intestin.
J'ai parlé en début de post de recombinaisons génétiques dans les bactéries intestinales mais là il s'agit carrément d'absorption intestinale par l'animal lui-même(nous ou notre cheval). il reste à découvrir quoi : des produits métaboliques issus de l'activité de ce gène qui n'avaient pas été prévus?