Ouf ! J'ai finalement tout lu ! :)
Choupifresh, j'avoue que je trouve ton style un peu trop simple et épuré. Mais c'est un ressenti personnel : en fait, je trouve qu'on reste dans le flou, que l'on arrive pas à se projeter... Ca vient peut-être du fait que j'ai toujours eu du mal avec les récits à la première personne

Mais c'est quand même sympa, car j'ai lu jusqu'à la fin, ce que je n'arrive pas à faire quand j'accroche pas
Mais sinon, comme Cheval381993 je trouve que le scénario est commun.
Cheval381993, j'aime beaucoup ce que tu écris ! Tu as une jolie plume, on sent vraiment la profondeur de ton univers, c'est très chouette.
Erwanae, pareil, j'aime ta manière d'écrire, c'est carrément prenant.
Après, ça dépend des lecteurs aussi, je pense. Je sais que perso, il y a des styles que je n'arrive pas à lire, et donc à m'imaginer et à me projeter dedans.
Bon, du coup, je vais vous demander un avis, sur un bout de biographie d'une de mes perso de RP (bout de bio entre deux rps)
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Un soupir franchit les lèvres de la jeune fille alors qu’elle perçait les derniers mètres de forêt dense d’Ombreuse, pour atterrir dans le cratère sablonneux. De retour, déjà, elle se demandait ce qui allait se passer désormais. Après tout, cela faisait deux fois qu’elle filait du Domaine pour trouver le Lac Chen, pour des rencontres étonnantes. D’abord, il y avait eu cette Khamill et Ney, et elles avaient été rejointes par Yan – l’ancien apprenti de sa mère – qui les avait sorties d’un mauvais pas, sans daigner donner une explication plausible à sa présence près du camp de l’apprentie Envoleuse. Décidément, elle ne comprenait pas ce garçon, d’autant qu’il n’avait rien lâché ; mais elle trouvait son explication bien trop tirée par les cheveux, et se refusait à le croire, car elle pensait réellement qu’elle l’aurait repéré s’il l’avait suivie tout ce temps.
Mettant pied à terre, elle amena Hurcul – l’étalon qu’elle avait emprunté au Domaine – dans les écuries, le dessella tranquillement en prenant son temps ; elle n’était pas pressée, le moins du monde, même si elle se sentait affreusement sale. Hurcul sembla apprécier l’effort qu’elle faisait, car pas une seule fois il ne protesta contre une brosse ou même quand elle lui prit les pieds pour les curer. Et pour couronner le tout, la distribution de carotte à la fin du pansage eut pour effet de donner une humeur joyeuse au cheval. Fermant la porte de son box, Kaünis déposa une dernière caresse sur son chanfrein avant de prendre la direction des dortoirs pour déposer son sac et prendre des vêtements propres ; après quoi elle se dirigea immédiatement vers la rivière Ombre.
Elle sentait chaque centimètre carré de sa peau recouvert de poussière et de boue séchée, et puis ses cheveux étaient devenus secs et cassants à cause de la poussière, justement. Les jours de voyage sans interruption ne plaisaient pas à son corps, et elle se maudit d’être aussi fragile – enfin, elle aurait quand même pu se débarbouiller un peu pendant le voyage, et ne l’avait pas fait, donc c’était aussi sa faute. Le bruit ronronnant de la rivière tumultueuse monta jusqu’à ses oreilles, lui arrachant un immense sourire. Se laver, c’était un luxe ! Posant ses affaires contre une souche d’arbre, elle ôta ses vêtements rapidement et se laissa glisser dans l’onde glacée. La morsure de l’eau filante sur sa peau lui fit un bien fou, et elle s’immergea lentement dedans, se repaissant de cet instant magique. Fermant les yeux, elle se permit même le luxe de plonger la tête sous l’eau pour mouiller ses longs cheveux noirs, et un soupir de plaisance franchit ses lèvres tandis qu’elle trouvait un rocher contre lequel se poser le temps de se sentir enfin propre.
Peut-être qu’elle s’endormit là.
Mais elle ne comprit pas réellement ce qui la sortit de sa léthargie. Ce n’était pas la fraîcheur de l’eau, qui restait agréable contre sa peau ; non, autre chose avait attiré son attention. Son regard effectua une ronde autour d’elle, et elle repéra bien rapidement une silhouette près de la rive d’Ombre. Fronçant les sourcils, elle se redressa lentement pour s’immerger jusqu’à la base du coup dans le courant, et s’approcha…
- Kaünis ? Mais… Mais comment tu arrives à tenir là-dedans ?!
La jeune fille faillit avaler la tasse, et elle se sentit soudain défaillir.
Devant elle, ce n’était pas n’importe qui : c’était le Mentaï – surement apprenti – qu’elle avait rencontré dans les écuries avant de faire son second voyage au Lac Chen. Fried, il lui semblait ; même si elle n’avait pas la mémoire des noms. En tout cas, lui se souvenait bien d’elle, et son cœur s’accéléra brusquement. Un Mentaï était là, à la fixer alors qu’elle était nue dans la rivière ; c’était peut-être la chance de sa vie.
S’astreignant néanmoins au calme, elle respira lentement plusieurs fois.
- Tourne-toi.
Fried, qui ne semblait pas le moins du monde gêné par la situation, se tourna sans poser de question, ni faire de chichi. Il respectait son intimité, et ce fut quelque chose qu’elle apprécia. Après tout, elle n’avait jamais vécu l’intimité avec qui que ce soit, alors c’était une première pour elle ; et même si elle n’était pas pudique, ce qu’elle avait envie d’attendre de lui la mettait légèrement mal à l’aise.
Ses pieds filèrent sur la terre sèche, et elle attrapa rapidement sa chemise trop grande pour l’enfiler sur sa peau, et fit glisser son pantalon en cuir sur ses jambes. Une fois prête, elle poussa un léger soupir, ramenant ses longs cheveux derrière son épaule.
- C’est bon.
Elle n’avait pas la parole facile, et ne l’avait jamais vraiment eue. Sauf peut-être avec Nana, mais c’était parce qu’elle avait confiance en elle, et que leurs échanges avaient toujours été très intéressants et passionnants.
- Qu’est-ce que tu fais ici ?
Levant les yeux vers le jeune homme, Kaünis retint son souffle. Elle ne comprenait pas pourquoi elle faisait ce genre de rencontres. Décidément, le destin lui jouait bien des tours, ces derniers temps. Mais se contentant de ne pas laisser paraître son doute, elle observa Fried quelques secondes, pour tenter d’ancrer un peu plus profondément son image dans son esprit. Son visage était harmonieux, un peu adolescent encore, et pourtant il avait passé les vingt-cinq ans, elle en était intimement persuadée. Le regard qui se posait sur elle, d’un noir profond, l’intriguait, tandis que quelques mèches mi-longues se balançaient sur son front.
- Tu sais, tout le monde a le droit de se promener et de se laver.
L’apprentie Envoleuse se sentit s’empourprer, mais la réponse, mordante, ne tarda pas à venir.
- C’est bizarre, pourtant tu n’as pas essayé de rentrer dans l’Ombre pour te laver !
Secouant légèrement la tête, la jeune fille finit par hausser les épaules. Après tout, elle s’en fichait, il faisait bien ce qu’il voulait. Ce qui l’agaçait un peu plus, par contre, c’était le fait qu’il lui emboite le pas.
- J’peux savoir où tu vas ?
- Ecoute Kaünis, j’aimerais bien qu’on fasse connaissance…
Stoppant abruptement sa marche, la jeune fille se tourna vers lui. Faire connaissance ? La réponse à sa question muette, elle put la lire dans le regard sombre du jeune homme : tout simplement parce qu’il ne l’avait pas oubliée, même si cela faisait deux semaines qu’ils s’étaient croisés pour la première et unique fois. Parce que son père était Voimakas Gil’Ohz. Parce qu’il la trouvait…
à son goût.
Soit.
- Faire connaissance ? Tu veux savoir quoi ?
Elle avait brisé cet instant en tout état et connaissance de cause. Aucune envie de tomber dans le panneau, et elle allait se faire désirer. Parce qu’apparemment, cela fonctionnait bien, et ainsi elle pourrait s’assurer de son désir d’être avec elle, et peut-être d’aller plus loin.
Après tout, il était Mentaï ; il était Dessinateur au Domaine. Il connaissait son père.
Et tout cela, c’étaient de bons points pour remplir les critères du futur qu’elle s’était envisagée, du futur auquel elle aspirait. Devenir plus forte, plus puissante, plus avertie pour pouvoir régner sur Gwendalavir. Mais en tant qu’Envoleuse simple, elle ne pouvait rien faire, ou presque ; il fallait qu’elle eût un Mentaï à ses côtés, pour pouvoir agir, et faire de son rêve une réalité. Un Mentaï avait beaucoup d’influence – ils n’étaient que trop peu – et surtout avait le pouvoir de soumettre tous les Dessinateurs – ou presque – à son joug. Seule, elle en était parfaitement incapable.
- Tu vas bientôt passer ton examen Alow-Til, je me trompe ?
* * *
*La prochaine fois, je le laisserai faire.*
C’est ce qu’elle pensait, alors que Fried s’éloignait dans la nuit. Cela faisait près de deux semaines qu’ils se voyaient tous les jours, vagabondant çà et là, parlant de tout et de rien. Ils s’étaient rapprochés, et cela n’était pas pour déplaire à Kaünis, qui calculait chacun de ses gestes pour les contrôler à la perfection ; pour faire fondre le Mentaï et le garder dans ses filets. Elle avait bien l’intention de le garder, et de se l’approprier ; ses projets fous prenaient les couleurs du futur proche – ou pas.
Cela faisait plusieurs fois qu’il s’approchait dangereusement d’elle, glissant sa main autour de sa taille ou bien caressant des doigts ses cheveux. Elle l’avait laissé l’embrasser une semaine plus tôt, et c’était toujours sur un baiser qu’il la quittait pour retrouver l’aile des Mentaïs, le soir ou la nuit. Mais il ne semblait pas vouloir se contenter de bisous, et elle aurait pu le comprendre si elle avait éprouvé une réelle attirance pour lui. Or, même s’il n’était pas vilain – il était même plutôt mignon – son inexpérience était contre elle, car elle ne savait pas vraiment interpréter son propre corps. Mais il allait bien falloir qu’elle cède du terrain pour ne pas éveiller sa méfiance.
Alors, la prochaine fois, elle le laisserait faire.
Peut-être pas jusqu’au bout
* s’il y a un bout… *, mais lui donner un avant-goût de ce qu’il voulait, au moins. Lui faire miroiter quelque chose que lui semblait connaître, alors qu’elle était en terrain totalement inconnu ; même si elle connaissait le principe, évidemment. Elle n’était pas une gamine naïve, loin de là.
Repoussant les draps de son lit pour en sortir, Kaünis se gratta le sommet du crâne avant de se lever. Remontant ses cheveux en un chignon négligé, elle descendit jusqu’au réfectoire pour prendre quelque chose à manger, encore toute endormie de sa nuit plutôt courte. Prendre un chocolat chaud avec une viennoiserie, s’installer le temps d’émerger complètement, et aller s’entraîner pour l’examen ; c’était son programme de la journée. Elle avait la fâcheuse impression de s’être négligée ces derniers temps, et avait besoin de s’y remettre correctement.
Mais à peine eut-elle poussé la porte du réfectoire, qu’on la bouscula. Grognant comme un chat de mauvaise humeur, elle jeta un regard noir à celui qui l’avait percutée… Ouvrit les yeux ronds. Tout comme lui. Vive, elle réussit à lui attraper le bras – même s’il ne semblait pas vouloir faire mine de s’enfuir – et planta son regard dans celui, d’un vert opalescent, de Yan.
- Toi ! Tu me dois des explications. Maintenant !
Elle avait crié le dernier mot.
De mauvaise humeur car pas vraiment réveillée et bousculée, sa colère remonta d’un coup d’un seul dans ses veines, et elle sentit l’adrénaline la parcourir allègrement. Mais Yan ne semblait pas effrayé le moins du monde – sans doute était-il persuadé qu’il pouvait la maîtriser en moins de deux, ce qui était le cas – et se pencha vers elle. Son haleine la percuta de plein fouet, et elle peina à reprendre ses esprits…
Elle sentit simplement sa main se refermer sur son poignet, et il l’entraîna dans les couloirs droits et hautains du Domaine ; dans des endroits qu’elle avait déjà explorés, mais très rapidement, sans jamais s’y attarder. Il lui fit monter des escaliers, passer des paliers, et elle se laissa guider.
Elle avait très envie de le gifler, mais s’il cherchait un endroit calme et parfaitement isolé pour lui parler, c’était qu’il allait sans doute lui dire la vérité. Ils montèrent encore une vingtaine de marches, passèrent sous une croisée d’ogives, il ouvrit une porte à la volée, traversa une salle, ouvrit un autre battant, tirant Kaünis à l’intérieur d’une nouvelle pièce.
Se sentant basculer, la jeune fille fit quelques pas pour se rattraper, et lorsqu’elle se tourna vers le jeune homme, elle le vit fermer à clef la porte. Jetant un coup d’œil autour d’elle, elle vit une paillasse sur le sol et haussa un sourcil. Ils étaient… dans sa chambre ?
Croisant ses bras sous sa poitrine, Kaünis le fixa intensément tout en tapant du bout du pied sur le sol.
- Je n’accepterai que la vérit…
Coupée dans son élan par un baiser passionné de Yan, elle en perdit ses moyens quelques secondes, avant de le repousser de ses bras.
- C’est TOI qui a envoyé ces brigands !
- Je te promets que non. Je t’ai suivie… Pour ça.
Elle voulut l’esquiver, mais il fut beaucoup trop rapide pour elle.
Et ses lèvres furent happées par celles de l’Envoleur, frémissantes.
Quelque chose explosa dans son ventre, alors que les mains de Yan se glissaient sur sa taille et ses hanches ;Kaünis s’entendit gémir.
* Non ! Non ! Il ne faut pas… Fried… *
Trop tard.
Devenue brasier, Yan était son combustible.
Et malgré elle, elle se laissa aller. Trop compliqué de faire marche arrière…
Enfin, surtout une envie bien au-delà des mots de continuer sur cette lancée.