Galop d'Essai - Chapitre 3
Le lendemain, Ziva passa voir sa belle grise. Elle avait été intégrée au troupeau le matin même et semblait très détendue. Sa propriétaire en profita donc pour la monter un peu en carrière, sous le soleil que pouvait offrir la banlieue de Washington.
La cavalière commença par mettre son filet à la jument, puis lui mit une martingale à anneaux et finit par la selle. Elle avait choisi de mettre à la grise un tais HV Polo rose et bleu marine, rapporté d'un voyage au Salon du Cheval, à Paris. Une fois prêtes, l'Israélienne se dirigea vers la carrière et monta sur le dos de la grise.
Elle entreprit une détente au pas et au trot, recherchant chez Balaïna qu'elle engage ses postérieurs et qu'elle tende son dos. À son grand étonnement, elle n'eût pas à lutter longtemps pour que la jument soie dans la bonne attitude, et finisse par se placer.
Elle repassa donc au pas, ressangla sa jument et se mit sur un cercle. La cavalière demanda alors à Balaïna le galop. La jument commença à galoper tranquillement sur deux foulées, puis rua une première fois, fit trois-quatre sauts de mouton avant de ruer une seconde fois. Puis elle se calma, et continua de galoper sur le cercle, comme si de rien n'était.
« Wow. On peut dire que tu tiens à cheval toi»
Ziva sursauta et arrêta la jument. Elle tourna la tête dans la direction de son interlocuteur, dont elle avait reconnu la voix.
«- Ah tiens salut Tony, souffla-t-elle. D'où tu sors ?
-Là, ben je sors des écuries. Tu sais le truc là bas là …
-Oui Tony, je sais ce que sont et où sont les écuries.»
L'agent du NCIS laissa échapper un petit rire. Ziva était jolie, perchée sur sa jument.
«- T'as changé de sport ? Tu passes de Ninja à Cavalière. Pourquoi pas, ceci dit.
-Non non, je suis toujours '' une ninja''. Je traite les cas plus spéciaux, comme cette andouille que voici»
Elle sourit. Oui, elle était vraiment jolie.
La jument dût commencer à s'ennuyer, car elle renâcla deux fois, avant de commencer à s'impatienter et à gratter le sol avec son antérieur.
« Ok Balou, j'ai compris.»
L'italien lui adressa un regard étonné.
« Elle s'ennuie. Ça doit faire deux minutes qu'elle est arrêtée devant la barrière, et on ne la caresse même pas. Et ça l'énerve.
-Oh. »
La jeune femme reprit ses rênes et demanda à la jument de marcher. Arrivée au milieu du petit côté de la carrière ( en C, pour les personnes qui comprennent le langage équestre et qui connaissent un tout petit peu leurs lettres de manège), elle demanda un doublé et recula sa jambe droite afin de réaliser un petit déplacement latéral. La belle grise l'exécuta parfaitement. C'était d'ailleurs un de ses exercices favoris.
Ziva repassa au pas, caressa la jument et mit pied à terre.
« C'est fini pour aujourd'hui 'Grosse.»
La jument renâcla
« Raaah Balou! J'suis pas un mouchoir!»
De l'autre côté de la barrière, Tony sourit. Avec cette jument, Ziva semblait vraiment dans son élément. Et elle était loin de la ninja qui avait travaillé si longtemps avec lui. Il avait presque l'impression de ne pas être avec la même personne. Quoi que c'était peut être le cas.
- - - - - - - - - -
Ziva ferma les yeux et expira, afin de tenter de garder son calme. Tony n'avait clairement pas changé. Voyant l'air exaspéré de son ex-partenaire, il se risqua à demander un «Quoi ?» d'un air innocent. L'israélienne leva les yeux sur lui, et si elle avait pu le tuer du regard elle l'aurait fait.
« - Tony, je te jure que la prochaine fois que tu vides ma boite de trombones je t'assassine avec!
-Oh. Euh c'est à dire que j'en avais plus et …
-Et ?
-Et y'avait cette boite sur ton bureau, et comme j'étais pratiquement sûr que tu ne reviendrais pas ben …»
Le visage de Ziva s'assombrit. Bien sûr qu'elle ne comptait pas revenir. Et ça n'aurait pas dû arriver, mais voilà il y avait ce type qui avait visiblement une dent contre la plupart des agences fédérales des États Unis. Pourquoi fallait-il que ce genre de chose tombe toujours sur eux d'ailleurs ? Pourquoi fallait-il que ça soit sur le NCIS que toutes les catastrophes du monde s'abattent ?
« Euuh … Tu me pardonnes ? »
La jeune femme sursauta, elle s'était perdue dans ses pensées tout en fixant la boite de trombones presque vide qui ornait son bureau. Elle leva légèrement la tête pour croiser le regard faussement innocent de Tony et lui accorda un sourire.
« Ouais. Je te pardonne.»
Tony lui rendit son sourire tandis que l'ascenseur émit son « Ding » caractéristique, attestant qu'il était bien arrivé, et un Gibbs en sortit, visiblement énervé. Il traversa l'Open Space à grands pas, balança un gobelet de café à moitié plein dans une poubelle, monta les escaliers quatre à quatre et s'engouffra dans le MTAC, le tout sous le regard éberlué de ses trois agents.
«- Qu'est ce qu'il se passe ? Demanda Tim, inquiet
-Je sais pas. Mais si tu veux mon avis, c'est pas bon, répondit Tony.
-Il restait du café dans le gobelet, souligna Tim.
-Qu'est ce qui a pu le mettre dans un état pareil ? S'interrogea Ziva.
-Bonne question ...»
Tandis que les trois plus ou moins agents réfléchissaient à la question, le patron descendit les escaliers à toute allure.
« Je veux tout savoir sur Andy Marston! Sa date de naissance, là où il habite, le collège où il a été, et même la marque de son matelas! Dépêchez vous!
-Euh patron … C'est qui Andy Mars-truc ?
-Le propriétaire du hangar. Allez au boulot!»
Tony, Ziva et Tim s'exécutèrent sur le champ pendant que Gibbs prit l'ascenseur en direction du Labby...
Des Avis ?