erell29 a écrit le 09/11/2015 à 13h29:
Je me permet de poser la question, car c'est toujours un intrigue pour moi:
Si on aime le métier et qu'on aime les animaux qu'on élève (ce qui veut dire, faire attention à l'autre, être au plus près de ces besoins), pourquoi leur faire subir de telles souffrances à cause de l'exploitation (car même un éleveur qui fait très attention, il sait qu'il induit de la souffrance à un moment donné pour pouvoir survivre) et surtout de les envoyer à l'abbatoir alors qu'on les aime ?
Est ce que ce n'est pas difficile pour vous de vivre ça ?
Il existe un documentaire qui s'appelle Peaceable of kingdom qui explique la souffrance énorme des éleveurs à voir mourir leurs animaux, à l'impact psychique que cela a sur eux.... Franchement, je ne pourrais plus être là dedans, être divisé entre l'amour et la souffrance...
Je suis désolé pour cette réponse tardive, je preparé l'arrivée de ma pouliche qui arrive demain
Alors pour ma part ... lorsque je charge le camion, j'ai TOUJOURS un pincement au cœur, car même si mes vaches sont habitué a monter dans le camion et ne présente donc pas de marque de stress lors du départ vers les abattoirs, mes bêtes, je les aimes oui et m'en séparer pour vivre et pouvoir faire vivre les autres qui restent a l'exploitation c'est le sacrifices que je dois faire ...
Et d'ailleurs c'est bien pour ça que le métier d'éleveur (le vrai) n'est pas simple ...
Je sais que tout les éleveurs ne sont pas tous aussi sensible à la condition dans laquelle ils font vivre leurs troupeau mais moi, personnellement (donc ça n'engage que moi) c'est le choix que j'ai fait, c'est un métier difficile mais fabuleux a la fois, jamais une journée pareil, beaucoup de bonheur lors des vêlages, lors d'une bonne production, lors des tours dans les près lorsque les vaches viennent te voir sans craintes mais aussi quelques passage difficile, les naissances qui se passent mal, les veaux que l'on ne peut pas tous garder alors qu'ils sont tous " Trop mignnooooon", les vaches que l'on ne peut garder, l'arrivée à l'abattoir, le départ aussi ...
Mais après tout... si on réfléchi, la vie est composé de ça, des mauvais moments, qui autorise les bons. Mais le mieux, c'est de pouvoir vivre de sa passion et de faire un métier qu'on aime, car rien ne permet plus l'ouverture aux autres, l'ouverture d'esprit, le partage que d'être heureux.
Donc voilà, oui je suis omnivore, éleveuse, mais heureuse et en phase avec mes convictions personnelles.
Voila Erell, je t'ai apporter ma réponse, et je le répete je suis ravie de pouvoir échanger dans le respect sur ce sujet, c'est très enrichissant !