Une petite update un mois après ma séance catastrophique avec Pastor : il évolue super bien !
J'ai repris cours avec mon prof ce mardi, c'était la première fois depuis 4 mois (et notre déménagement) et on n'a eu aucun soucis avec la peur. Quelques arrêts intempestifs, mais rien de grave. Jeudi, j'ai raté mon timing et je me suis retrouvée dans le manège en même temps que le nettoyage de la stabulation au tractopelle (elle se trouve derrière le mur du manège). Ça n'a pas été une séance de travail en selle, Pastor était trop préoccupé, mais il a très bien géré la situation. J'ai fait de mini exercices ici et là, on est restés au pas, aucun soucis.
Ce soir, pour la première fois, j'ai pu faire une séance normale au pas et au trot, en utilisant l'entièreté du manège et sans qu'il essaie d'éviter certaines zones
.
Il y a eu des bruits soudains régulièrement, j'ai même une fois sursauté plus fort que lui ! Globalement, il peut encore se mettre un peu en alerte mais ça passe en quelques secondes. Quand c'est "trop", il s'arrête au lieu d'exploser. Trop fière de mon poney
J'ai continué la même approche que ce que j'ai expliqué ici il y a quelques pages : contre conditionnement classique du bruit, afin que bruit = clic = bonbon. Je commence peu à peu à décaler le timing du clic pour récompenser le fait que Pastor reprenne ce qu'il faisait au lieu de figer (étant donné que quand il n'aura vraiment plus peur... Ben je veux pas qu'il apprenne à s'arrêter n'importe comment pour réclamer un bonbon).
Quand le bruit est vraiment fort ou qu'il a vraiment l'air inquiet, alors je continuer de cliquer et nourrir aussi vite que possible. Mon but intermédiaire était de remplacer les sauts de mouton par l'arrêt, et à terme, par le fait de continuer de faire ce qu'il faisait avant le stimulus (utilisation du renforcement différentiel, où on remplace le comportement problématique par un autre comportement plus acceptable mais qui a la même fonction pour le cheval, avant de remplacer par le comportement idéal)
Il nous reste à généraliser ça dans tous les environnements. Autour de l'écurie et dans les zones de brouting, y a du mieux aussi. Hier je suis retournée dans la carrière pour la première fois depuis 3 mois... Bon c'était pas dingue
. Mais une chose à la fois.
Petits bonus: il rechignait à rentrer dans le bâtiment où se trouve le manège. J'avais d'autres causes en tête et je ne parvenais donc pas à régler ce problème (parfois il restait 3-4mn à la porte, avançait pas à pas avec des pauses... Pas grave, mais pénible). Une semaine après avoir commencé le contre conditionnement dans le manège, il rentrait dans le bâtiment comme une lettre à la poste ! Depuis quelques jours, il sort aussi du manège sans hésiter ni précipiter (y a une marche et une rampe assez raide à la sortie, et qui fait dos à la "porte des enfers")
Voilà voilà, comme quoi, il est possible d'améliorer des problèmes de peur sans mettre le cheval en difficulté, ni l'obliger à affronter (je le laisse toujours choisir sa zone de confort, quand on passe devant la porte c'est qu'il y a été de lui même, je coupe même les trajectoires si j'ai un doute sur le fait qu'il est ok d'aller quelque part), sans "l'occuper pour le concentrer" etc
Édit: ajout photo
Avec des filles qui veulent pas priver les chevaux de nourriture ! Fin j'ai mis les choses au clair direct hein, j'ai dit tous mes horribles défauts, celui d'être (trop) soucieuse, de bosser dans le respect de l'intégrité de mon cochon, de vouloir qu'il mange bien, qu'il soit confortable, qu'il a des compléments et des soins toute l'année pour ses soucis de santé... bon visiblement, c'est pas vu comme d'horribles défauts ! 
Il fera -11 degrés la nuit mais je suis à deux doigts d'aller poser une tente pour surveiller l'intégration quoi. Mais ça va être une véritable libération...
