Le calvaire des éleveurs

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Meg_13

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 16/01/2019 à 21h30

Bonsoir à tous

Je suis tombée sur ce dessin en baladant sur Facebook
Cliquez pour voir l'image   

Je ne suis pas éleveuse donc je ne suis pas concernée mais je partage avec vous ces moments bien compliqués parfois.
Et c’est valable pour tous les éleveurs que ça soit pour les chiens, les chats ou les chevaux.

Racontez nous vos pires anecdotes ! Il vaut mieux en rire même si je l’avoue ça doit être difficile

Édité par meg_13 le 22-01-2019 à 03h43

Lunaloveisgood

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 14h46

gobi
Je suis d'accord pour dire que c'est un sujet très délicat et je savais que mes prises de positions ne feraient pas l'unanimité.

Je suis absolument contre le fait d'interdire de faire naître. D'ailleurs, j'ai bien dit que ceux qui ne respecteraient pas ces régulations seraient sanctionnés fiscalement. Donc en soit, pas de mesures pénales et un choix personnel de chacun à effectuer. J'estime simplement que tous les vendeurs réguliers devraient être taxés sur un même pied d'égalité ( que ça soit pour les pro par le biais de la tva et autres diverses taxes et pour les " semi-particuliers" par une imposition plus importante).

Je fais juste une différence entre :

- l'élevage de plaisance ( particulier qui veut faire naître un ou même allez 15 poulains pour son plaisir sans chercher à les vendre)

- le " semi- particulier" qui ne vit pas de l'élevage car il a un métier rémunérateur à côté ( que ce soit en rapport avec la filière ou non) et qui decide de faire naître régulièrement avec l'intention de commercialiser ses produits.

Dans le premier cas, le particulier qui veut une descendance de sa jument de coeur, qui souhaite préserver une race en voie d'extinction par passion ou qui a tout simplement le temps, les moyens et la place pour avoir des chevaux fait vivre les pro ( étalonniers, vétérinaire, cavaliers pro, gérant de pension etc.).

Celui par contre, qui décide de devenir éleveur sans avoir les contraintes des pro du métier ( charges, comptable etc.), qui vend sans avoir besoin de rentrer dans ses frais ( car pour rappel il ne vit pas de l'élevage), lui pauperise toute une population de professionnel qui souhaiterait valoriser leurs formations et vivre de leurs métiers.

Je ne suis pas anti-régularisation car on n'oublie trop souvent que ce sont ces dernières qui ont permis des améliorations et des avancées énormes dans le domaine agro-alimentaire ( mais pas que, il n'y a qu'à observer le domaine de la santé !).

Je fais simplement un constat sur les conséquences de la non-régulation sur les professionnels du secteur. Je ne suis même pas concernée en tant que particulier et pourtant le tout me révolte !

J'essaye simplement de me projeter dans 10 ou 20 ans et, même en tant que simple amatrice, je vais être extrêmement impactée par le traitement actuel que l'on réserve aux éleveurs...
En effet, plus il y a d'éleveur pro qui arrêtent, plus la qualité et la diversité génétique va baisser. Par exemple, en tant que particulier, j'ai acheté un cheval à un éleveur il y a 4 ans et je vais faire naître un poulain cette année. Ils seront très certainement mes deux uniques chevaux dans ma vie ( pour des raisons de temps et de finance). Pour la saillie, je vais plutôt aller vers des étalons confirmés et non de la jeune génétique car cela serait trop risqué pour mon seul et unique poulain et que je souhaite maximiser mes chances d'obtenir un produit de qualité.
L'éleveur lui a reçu une formation adéquate, il connaît ses lignées sur le bout des doigts et sera beaucoup plus enclin à tester la jeune génétique et donc à participer à la diversité et au brassage des courants de sang (idéalement).

L'herbe n'était pas toujours plus verte " avant" et peut-être que plus d'éleveur pourraient vivre de leurs métiers et valoriser leurs savoirs si certaines réformes étaient mises en place.
Après, je comprends parfaitement ta réaction et j'accepte qu'on ne soit pas d'accord avec moi sans souci .

Édité par lunaloveisgood le 27-01-2019 à 14h56



Gobi

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 15h01

lunaloveisgood
A quelles avancées énormes tu fais référence (en agro ou en santé ?)

Et quelle règlementation choisir? De toutes façons, suivant que tu élèves en normandie ou en région niçoise, tes couts de production ne peuvent être les mêmes, suivant le suivi les soins que tu choisis, suivant si tu produis les aliments sur place ou pas suivant si tu as hérité de l'élevage ou non ... Enfin bon, les variables en prendre en compte pour viabiliser une activité d'élevage équin sont quand même énormes ! dans ce cas, je trouve bien plus important de se poser la question des éthiques d'élevage et de production agricole en général que de réglementer le paiement de taxes autour des activités d'élevage.

Carapace

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 15h09

l élevage récolte ce qu' il et les professionnels ont semé.

un élevage très axé champion au détriment du mental, un manque de sélection sur le mental... ajoutez des pratiques douteuses, aussi bien en terme de nourriture, de suivi sanitaire, éducation, déclaration de naissances erronées..

les pros font miroiter à leur client des rêves de podium.. espérant rentrer des champions dans leur écurie. un discours déconnecté du niveau du cavalier et de sa capacité d évoluer...
résultat des cavaliers desapointés, ayant dû mal à trouver des chevaux adaptés à leur niveaux... les histoires finissant mal fleurissent, des chevaux plantés, loupés sont bradés. .

et la méfiance s est ainsi installée. chacun accusant les autres plutôt que balayer devant sa porte.

la dessus s ajoute la tendance de la société de consommation tout , tout de suite, sans effort, on veut une couleur avant des qualités mentales, physique...

si l élevage produisait en fonction du marché en faisant attention au mental, rigoureux sur l éducation, le suivi, ...

si les pros tenaient un discours honnête à leur cavalier, sans promesses miraculeuses....

enfin si le cavalier arrêtait de se croire champion en devenir, fier de monter un gentil, et acceptait d avoir des critères en phase avec son niveau réel !

Lunaloveisgood

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 15h14

gobi
Le thème principal du sujet était la souffrance des éleveurs pro face à la baisse des prix induites par les éleveurs dit particuliers. J'y ai répondu dans mon précédent message en proposant différentes réformes qui, selon moi, aideraient les éleveurs pro à vivre de leurs métiers ( après je ne suis ni éleveur, ni ministre de l'agriculture donc mes propositions sont simplement issues de ce que je constate en tant que particulier et en tant qu'acheteur).

Les coûts de production ne sont pas les mêmes oui, et cela devrait bien sûr être une variable quant à la fixation d'un prix mais c'est aussi à l'éleveur de gérer son exploitation en fonction de tous ses facteurs et de proposer un prix en accord avec le marché ( ce qui ne veut pas dire brader). Le fameux prix du marché lui serait plus élevé si certaines régulations empêchaient l'élevage amateur.

Je pense que c'est surtout là dessus que nous ne sommes pas d'accord. J'ai une position très stricte sur ce problème : pour moi, il ne devrait exister que des élevages professionnels ( dans le sens déclaré et ce, même si le nombre de naissance est minime) et des élevages de plaisance ( sans but commercial).

Ps : pour les avancées, je pensais surtout aux normes alimentaires et à toutes les contraintes sanitaires ( pénibles à mettre en place, je me doute) auxquelles doivent faire face les agriculteurs pour vendre leurs produits hors circuit court.
Pareil pour la médecine, la régularisation constante des pratiques et des exigences sanitaires permettent d'éviter énormément la propagation de maladies, de bactéries et d'infection post-opératoire. Ça n'a clairement rien à voir avec l'élevage mais je tenais simplement à illustrer mon argument ( qui était la régularisation d'un secteur n'apporte pas forcément du négatif aux consommateurs, loin de là).

Édité par lunaloveisgood le 28-01-2019 à 11h48



Gobi

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Posté le 27/01/2019 à 16h03

lunaloveisgood
demi HS : ouais mais tu vois, tout ça est encore relatif. de mon côté je trouve que toutes ces réglementation sont souvent contreproductives, déshumanisantes et surtout déconnectées de la réalité (de production agricole, de soin...) Et je suis pas loin de penser qu'elles n'aident que les gros (en milieu agri) ou tout ce qui rentre dans une norme et pas du tout les petits, qu'on cherche une uniformisation des systèmes avec un nivellement qui ne se fait pas sur des critères de qualité mais uniquement techniques, quantifiables, évaluables.

De mon côté je suis une naisseuse "de plaisance", une pouliche à la maison qui y est restée mais à la base je pensais la vendre, juste faire un bébé pour que ma ju ait déjà pouliné au moment d'une relève plus tard... Combien d'entre nous ont le parcour inverse : faire naitre pour soi et ne pas pouvoir/vouloir garder. Où les place-t-on ceux là ?

Un problème est aussi que même en pro ou en déclaré (amateur), rien ne fixe de règle quant à une limite de production, le marché foisonne d'invendus... Rien qu'ici sur ce forum, le nombre de gens qui ne vivent pas de leur élèvage (et ne le pourraient pas même avec un marché "juste" parce qu'ils ont deux trois naissances max par an...) Sont-ils moins légitimes dans leur activité ? Souvent sont bien plus raisonnables : ou c'est vendu, ou pas de nouveaux bébés, ce n'est pas le cas des gros qui eux bradent leurs "râtés" à des cavaliers fiers d'avoir un "de ..." et continuent à faire naitre à tour de bras...

Édité par gobi le 27-01-2019 à 16h04



Minetteuh

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 16h17


lunaloveisgood a écrit le 27/01/2019 à 15h14:


Ps : pour les avancées, je pensais surtout aux normes alimentaires et à toutes les contraintes sanitaires ( pénibles à mettre en place, je me doute) auxquelles doit faire face les agriculteurs pour vendre leurs produits hors circuit court.


Et est-ce que l'agriculteur vit correctement de son travail ?

On pourrait faire un // entre le contrôle de l'élevage (et donc des naissances) et la "naissance" de plantes : le fameux catalogue. Une abérration en terme de protections et de diversités du patrimoine justement. Qui a la main sur ce catalogue ? Les industriels c'est à dire les 3 ou 4 semenciers qui se partagent le business, qui font du lobbying, qui mettent la main sur des appellations, des gênes etc ... Il y a des centaines voires des milliers de variétés pour certaines espèces et pourtant le nombre de variétés inscrites au catalogue est très très réduit. Et les autres ? On peut pas les vendre ... elles se perdent... Heureusement qu'il y a les particuliers, les associations et autre petit groupement pour protéger cette diversité. Au niveau "institutionnel" on a des conservatoires. Ah la bonne blague ! Un musée quoi ... c'est pas comme ça qu'on fait perdurer un être vivant.

Ex tout bête : ma mère cultive une variété de salade qui est née tout près de chez nous, une variété très locale et peu connue. Elle tient les graines d'un vieux papy qui les tient lui même d'un petit vieux etc..

Il suffit de voir la pauvreté de la diversité alimentaire qu'on nous propose avec perte de qualité nutritionnelle, de goût, alors méfiance quand on veut brandir la norme à tout va

Regarde un peu du côté des "semence fermière" ou la question de savoir si le paysan peut resemer sa propre récolte, c'est assez effrayant !

Plutôt que sortir de nouveaux outils il faudrait déjà que les autorités compétentes se servent de ceux qu'ils ont à disposition ça serait déjà pas mal !

Ecuriessaglini

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 16h20

gobi les pros représentant à peine plus de la moitié des naissances, j'ai du mal à suivre ton raisonnement sur le fait qu'ils produiraient trop.
Dans n'importe quel élevage il y a des moins, il faut les écouler mais y a aussi un marcher pour ça (loisirs, clubs...).
Je ne vois pas où est le problème.

Gobi

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Posté le 27/01/2019 à 16h26

ecuriessaglini

Je ne crois pas avoir dis que les pros produisaient trop mais que même dans ce cadre là il n'y a pas de limitations donc même obliger chacun à déclarer les naissances correctement au fisc, ne garantirait pas une régulation des naissances.
Mais toi qui mets-tu dans les pros ? Y compris les tous petits qui font les choses dans les règles (déclarent leus ventes) ?
Et puis en tant que cavalière de loisir, je refuse d'être la poubelle des élevage de sport... Dans ce cas, il s'agit aussi de concurrence déloyale pour les éleveurs de chevaux de loisir qui font un vrai travail de sélection adapté et qui se font couper l'herbe sous le pied par des "moins" de l'élevage de sport.

Ecuriessaglini

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Posté le 27/01/2019 à 16h37

gobi tu suggères d'en faire quoi des chevaux moins qualiteux des éleveurs alors ?
Je suis assez choquée par ton usage de cette expression : poubelle des eleveurs...
les chevaux qu'on vend, bons ou pas... on les voit naître, on accompagne leurs premiers instants de vie et plus... pardon mais le mot poubelle passe moyennement en ce qui me concerne.
Tu souhaites qu'on ne fasse aucun raccourci facile avec les particuliers mais avec les pros....

Par pros, je l'ai bien assez détaillé dans mes précédents commentaires, j'entends les gens dont c'est le métier. Moi je n'ai rien contre les naissances pour le plaisir dans la mesure où c'est bien la réalité et que donc c' est non commerciale.

Vivi03

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 16h41

je suis éleveur amateur. un peu de terrain, du temps, sans emploi...
je fait naître des poneys et chevaux de loisirs et compétitions. Les étalons utiliser sont tous agréés HN, tous les poulains ont des papiers.
je pense bien élever mes poulains, que ce soit en nourriture, soins généraux, éducations, et surtout vie collective en troupeau.
je vends donc mes poulains en m'alignant sur les prix du marché, et je voit beaucoup d'annonces de pros qui cassent les prix... les particuliers ne sont pas les seuls à le faire.
si pour X raisons, j'ai un besoin urgent de vendre, et bien je baisse mon prix. et oui, vendu moins cher, plus vite partis, moins d'entretien, et pas de baisses au niveau des soins pour ceux qui restent est ma priorité.

attention, je ne fait naître que 1 ou 2 poulains par an, certains resteront, d'autre qui devait rester sont finalement parti pour raison financière à ce moment là.

alors oui, je ne paie pas la TVA, mais je paie tous le reste plein pot. et même en vendant au prix du marché, je vends toujours à perte, sauf si départ de la maison à 6 mois, ce qui est plus qu'exceptionnel...

Édité par vivi03 le 27-01-2019 à 17h02



Gobi

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Posté le 27/01/2019 à 16h50

ecuriessaglini

Ben j'en sais rien je ne dis pas qu'ils ne méritent pas de trouver une place. je dis juste que quand même, ce n'est pas le même travail d'éleveur de sélectionner des reproducteurs pour du sport de haut niveau que pour du loisir ou de l'enseignement (quoi que je ne parlais pas de ce cadre car je pense que beaucoup de chevaux n'ayant le potentiel de réussir en compèt peuvent apporter à des cavaliers en apprentissage). Tu dis toi-même qu'il faut les "écouler" et qu'il y a un marché pour ça. Dire que ces chevaux qui ne remplissent pas les critères pour lesquels ils ont été élevés peuvent satisfaire des cavaliers avec des optiques différentes c'est à mes yeux aussi déconsidérer les éleveurs de chevaux de loisir. Quand je parle de "poubelle" je ne parle pas des chevaux ou de comment leurs éleveurs les considère (quoi que, ça dépend des éleveurs), je parle de moi à qui on dit "pour ton loisir, tu peux avoir un cheval aux papiers long comme le bras, sélectionné sur d'autres critères que ceux qui correspondent à ton équitation".

Pour les pros, si tu parles de gens dont c'est le métier, tu parles de gens qui en vivent... donc de gros éleveurs déjà !

Ecuriessaglini

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 16h55

gobi n'interprète pas ma definition d'éleveurs s'il te plait.
les gens dont c'est le metier ne sont pas forcément gros ou aisé...
tous n'en vivent pas décemment... ça encore je l'ai déjà exprimé dans les pages précédentes.

Lunaloveisgood

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 17h03

gobi
Il y a beaucoup de chose dans ton message, je vais essayer d'y répondre point par point. Je rappelle aussi que je ne suis pas concernée par les problématiques des éleveurs. Je donne mon avis en tant que simple particulier et il y a donc sûrement des choses qui me dépassent notamment sur la partie agricole.

1) Je ne connais pas assez le milieu agricole pour répondre spécifiquement aux interrogations que tu soulèves. Je suis d'accord pour dire que la régularisation et les réformes ne font pas de miracle et qu'une législation à outrance ne serait pas juste voire carrément néfaste aux petits acteurs du secteur. Maintenant, entre ne rien faire du tout et légiférer à tout va, pour moi, il y a un monde. Je persiste d'ailleurs à dire qu'en tant que consommateur, le renforcement des règles sanitaires, nous a été bénéfique.

minetteuh
Est-ce que les agriculteurs sont convenablement rémunérés à l'heure actuelle ? Non, maintenant, pardon, mais je trouve que le sujet dérive un peu trop vers les normes sanitaires ( par ma faute en plus ). Je ne me vois pas débattre sur le sujet car je ne m'y connais pas assez. Personne n'interdit les circuits courts, personne n'empêche quiconque de vendre sa salade régionale au marché du coin ou carrément à l'exploitation. Maintenant si un agriculteur veut intégrer un label particulier ou toucher un public plus nombreux en fournissant des supermarchés ou autres géants du secteur, il faudra qu'il respecte des normes sanitaires et, désolée, mais je trouve cela plutôt rassurant en tant que consommateur.
Mon argument était d'ailleurs celui là : toutes les régulations ne sont pas mauvaises, elles empêchent la propagation de certaines maladies, la vente de nourriture ne respectant pas les règles sanitaires de base etc. POINT. Je n'ai jamais dit qu'il n'y avait pas un lobby à l'oeuvre dans le secteur de l'agro ou qu'il fallait accepter toutes les nouvelles réformes gouvernementales sans protester. J'ai simplement avancé le fait que les régulations étaient mises en place pour assainir le marché et que l'Autorité de la concurrence dans le secteur agricole avait notamment était créée dans ce sens.



2) Justement, si ces reformes étaient mises en place, les éleveurs de plaisance seraient moins nombreux car plus ou moins dissuadé de faire naître. Resterait donc que les éleveurs de plaisance avertis ou passionnés. Je m'explique :

À l'heure actuelle, je vois pleins de gens autour de moi ou sur les forum qui veulent faire naître parce que : la jument est arrêtée pendant quelques temps, parce qu'eux même ne peuvent pas monter pour cause de grossesse ou de problèmes de santé, parce qu'on espère voir le tempérament de la jument changer, parce qu'on veut que la jument puisse avoir une relève après sa carrière sportive et puisse donc pouliner d'ici 10 ans sans être primipare, parce qu'un poulain c'est mignon et que cela est censé coûter moins cher etc. etc.

Dans tous les cas de figure que je viens de citer, ce que j'entends le plus souvent c'est le fameux : " j'aimerais le garder si c'est une pouliche/un pie/ou tout autre critère spécifique/ mais sinon je le mettrais à vendre" ou le : " je me lance sur un coup de tête, me rend compte des coûts engagés, panique, et décide donc de le vendre trois clopinettes pour vite m'en débarrasser". Idéalement c'est cet état d'esprit qu'une réforme changerait. Les gens réfléchiraient bien plus longtemps avant de mettre leurs juments à la saillie et n'envisageraient plus la vente (plus ou moins bradée), comme une échappatoire, ce qui entraînerait à son tour une revalorisation des prix du marché.

Je ne fais aucune distinction entre élevage dit sportif ou de loisir car pour moi, bien élever en loisir ou pour du sport entraîne les mêmes coûts incompressibles ( hors frais de saillie bien entendu).
Alors oui, je suis pour les libertés individuelles mais plus je vieillie, plus je me rends compte que c'est le plus souvent le cheval qui trinque...
Il y a évidemment des gens prévoyant qui se sont fixés un budget plus ou moins modeste pour l'achat et qui se gardent une grosse enveloppe en cas de coup dur mais il y a en aussi qui sont tentés par les annonces comme celle postée plus haut, où pour 500€ tu as une jument pleine et son poulain de l'année soit 3 équidés pour le prix d'un canapé. Ce sont ces personnes là qui se retrouvent ensuite dépassées par les frais qu'engendre l'entretien d'un cheval et c'est ensuite des équidés dans des états dramatiques que les associations récupèrent.

J'ai l'impression que ces cas de figures ont augmenté avec la démocratisation de l'équitation et de l'élevage plus spécifiquement. Pour moi, il y a clairement un lien de cause à effet...


3) Les gens ne vivent pas de leur élevage parce que il n'y a pas de régulation quant à la production. Si les taxes étaient les mêmes pour tous (éleveurs pro et semi-particuliers) alors le marché se régulerait de lui-même.

Le secteur du cheval est en crise et ceux qui s'en sortent :

- on soit hérité d'un bien déjà financé ( élevage, propriété agricole).

- on soit de gros moyens pour assumer les investissements nécessaires à l'installation.

- se sont fait petit à petit en agrandissant et diversifiant leurs activités.

4) Pour moi la légitimité n'a rien à voir la dedans, nous ne sommes pas moins éleveurs si nous produisons moins de chevaux et notre cheval n'est pas meilleur parce qu'il vient d'un elevage réputé ( la qualité dépendant de chaque individu).
Les gros éleveurs vendent généralement plus ( et pas forcément plus cher) car ils bénéficient d'une visibilité plus importante ainsi que d'une réputation de qualité qui apporte certains garanties à l'acheteur. Après libre à chacun de faire le tri, je préfère mille fois acheter à un éleveur " anonyme" mais qui me propose un cheval qui me correspond parfaitement que d'acheter un " de quelque chose" qui ne me correspond pas et qui n'est pas forcément plus qualiteux que celui du petit éleveur. Tu soulèves ici la question du paraître et de l'effet de mode. Ce n est pas inintéressant mais ce n'est pas vraiment le sujet non plus..

5) Enfin, tous les éleveurs ont du "surplus" dans le sens où la génétique n'est pas une science exacte. Cela n'empêche pas que chacun des poulains ( futur crack ou cheval plus limité sportivement) aient bénéficié des mêmes soins et donc engendrés les mêmes frais de base. D'ailleurs, plus haut dans le fil quelqu'un avait posté les statistiques démontrant que la majorité des naissances provient d'élevage non déclaré donc l'argument du pro qui inonde le marché est caduc.

Pour moi, si tu envisages de faire naître régulièrement, tu te déclares auprès de la chambre de l'agriculture et tu paies une cotisation calculée à partir de ton CA. A partir du moment où tu es dans la légalité, le reste ne me concerne pas. Je l'ai déjà dit, j'ai une position très arrêtée et très clivante quant à cette situation, mais, clairement, pour moi, si l'on continue comme on le fait aujourd'hui, on va droit dans le mur.

Édité par lunaloveisgood le 27-01-2019 à 17h11



Gobi

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Le calvaire des éleveurs
Posté le 27/01/2019 à 17h24

ecuriessaglini

je pense que la mauvaise compréhension vient des deux côtés ! Je ne vois pas comment un "petit" éleveur peut rentrer dans ta définition s'il fait le choix de quelques naissances par an : ça ne peut pas alors être sa seule source de revenu et donc pas son unique métier. Je n'ai d'ailleurs pas non plus parlé de gens aisés, il sa'git là d'une extrapolation (sans critique de ma part, nous en faisons tous et chacun nécessairement dans des contextes de communication).

lunaloveisgood mais même en régulant, les petits élevages ne permettront pas d'en vivre.Pour les cotis MSA, le cadre est aussi très carré : je connais plein de copains ayant choisi de petites exploitations (pas forcément en équin) ne ouvant prétendre qu'au titre de cotsant solidaire, statut qui n'apporte rien du tout au niveau protection ou reconnaissance...

Ecuriessaglini

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Posté le 27/01/2019 à 17h29

gobi un petit rentre sans problème dans ma définition d'éleveur pro et déclaré. le fait que ce soit un métier n'implique pas qu il en vive, ni que ce soit son unique métier.
C'est justement l'objet du sujet, le calvaire des éleveurs.
Je connais des éleveurs, déclarés comme il se doit, qui font leurs 2 naissances annuelles proprement, ils cotisent, ils sont assujettis, certes ils n'en vivent pas uniquement, mais ils sont pros et déclarés. C'est ça la justice.
Ils font naître à des fins de ventes, il se déclarent, ils sont pros.
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Le calvaire des éleveurs
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