Ok, allons-y, je voulais éviter cet exercice pénible à mes yeux et mon cœur mais c’est vrai, autant y aller jusqu’au bout.
Bon courage à ceux qui liront
J'ai la flemme de relire après une heure a écrire. Merci de votre indulgence
Je conseille à toutes les personnes qui ont un vrai désir de comprendre la biomécanique , la locomotion et l’équilibre du cheval monté de visualiser les vidéos en vitesse ralentie, pour se donner le temps de voir. Pour cette vidéo et n’importe quelle autre, les bons cavaliers comme les pilotes, débutants ou confirmés, et même ses propres vidéos quand on la chance de se faire filmer, ça fait mal aux yeux et à l’égo mais bon sang que c’est instructif !
Dommage sur celle-ci (peut-être à cause du lien) , on ne peut pas…
Je ne suis pas étonnée de voir un cheval déjà dans un trot passagé spasmodique avant même d’être sur le carré. Spasmodique. Je choisis mes mots. C’est-à-dire l’inverse de ce qui est fluide et délié. Le cheval est déjà faux car dans le levé des diagonaux, les antérieurs sont largement plus élevés que les postérieurs, quasiment 2 fois plus haut. Or, au trot, au passage et au piaffer, pour garantir l’équilibre des forces et la mise sur la bille, il convient d’avoir un report de poids au juste dosage. La report majoritaire que les hanches c’est dans la levade. Au piaffer, le cheval lève peut les pieds mais il est hyper assis sur les hanches. Ce qu'on ne verra jamais dans cette reprise.
0 :40 Le cheval passage/trotte/piaffe (je ne sais pas trop comment on appelle ce mélange) dans une attitude très raccourcie. La nuque est plongeante, c’est la courbe de l’encolure vers la 4ème cervicale qui est au plus haut, alors que cela devrait être plus haut : atlas axis pour ne pas rompre la tension de la totalité de la tige vertébrale de la croupe à la nuque. cette courbe très prononcée et courte comprime la totalité des cervicales. Le balancier de l’encolure est neutralisé afin de montrer une tête la plus immobile possible. Les postérieurs, après chaque levé spasmodique repiquent instantanément vers le sol sans s’y poser. Je ne sais pas comment s’appelle cette allure. Si c’était un piaffer, le cheval est sensé lever, garder le membre levé à niveau et reposer. Mais pour cela il faudrait que la ceinture abdominale et l’arrière main fonctionnent librement.
Au moment où il est de face, on voit une bascule de la nuque nette à gauche (cette bascule est récurrente , c’est un moyen pour le cheval d’éviter la mise en tension compléte de sa ligne vertébrale, donc l’absence d’une poussée complète des postérieurs dans l’axe), le cheval a la bouche couverte de bave blanche qui goutte au sol. Ce qui montre qu’il ne peut déglutir correctement pour avaler sa salive au fur et à mesure. Donc sa bave déborde ! La décontraction se manifeste de plusieurs façons parmi lesquelles, une légère mousse blanche venant à peine border la commissure. Ceci est le résultat d’une mâchoire qui se mobilise comme si le cheval mangeait, donc en salivant un peu et en déglutissant cette salive. Si la mâchoire est contrainte, fermée, contractée, le cheval salive sans déglutir, la bave s’accumule et finit par couler le long de sa bouche et goutter sur son poitrail où au sol.
Quand le cheval trotte allongé les postérieurs lèvent très peu par rapport aux antérieurs. Le cheval est fort encapuchonné l’encolure en courbe montante du garrot à C4, cassée à C4 le reste est à plat. La cassure C4 c’est la résultante de la contrainte exercée sur les cervicales. L’empan des postérieurs est plus court que celui des antérieurs et le pied qui avance prend contact avec le sol très en avance par rapport à l’antérieur. Dois-je rappeler le principe d’un trot juste ? C’est une allure diagonalisée à deux temps avec un temps de suspension. Chaque diagonal est sensé quitté le sol et le rejoindre avec un postérieur et un antérieur synchronisé, les membres postérieurs et antérieurs fléchir avec harmonie. Ce qui signifie des angles articulaires égaux, les canons des membres postérieurs et antérieurs doivent être parallèles.
Bon pour les fouaillements de queue, comme ils sont incessants, je le note une fois mais c’est du début à la fin… La décontraction est tout de même un élément majeur pour avoir un cheval qui se livre avec justesse en envie…. Un fouaillement de temps en temps vu le niveau de difficulté ok mais si le cheval est au top et se plait dans ses airs, il doit en témoigner.
Côté cavalier la décontraction et la légèreté ne sont pas au rdv non plus.
1.19, allongement au trot. Les postérieurs se soulèvent et plient mais le cheval repose ses pieds à peine à l’aplomb du grasset. L’empan est décalé vers l’arrière de la croupe et non vers le centre de gravité du cheval pour venir chercher le terrain loin sous la masse. Le jetée d’antérieur et le pédalage des postérieur en jettent mais ne correspondent pas à une bonne locomotion d’allongement. Il manque toujours cette synchronisation entre les postérieurs et antérieurs dans les diagonaux, la tension compléte de la tige vertébrale qui devrait envoyer la nuque en proue, plusieurs fois el cheval tente de plonger et son menton se rapproche de son poitrail, il est repris par des demi-arrêts . Ses pattes accèlèrent, plient mais se désynchronisent plus et les empans du derrière et du devant s’éloignent. La fin de la ligne est ponctuée par une petite rafale de demi-arrêts que l’on voit nettement.
Dans l’appuyer à gauche, le nuque bascule énormément à gauche. Le postérieur extérieur (droit) s’écarte énormément vers l’extérieur pour finalement venir peut sous la masse puisqu’il se pose à peine devant celui au sol. C’est l’inverse pour les antérieurs : l’antérieur interne à l’incurvation (gauche) croise fortement
Les diagonaux du cheval sont tellement désynchronisés que parfois les antérieurs sont dans les aires à Des dizaines de centimètres du sol alors que les deux postérieurs sont dans le sable ! Pour un appuyer au trot, (allure diagonalisée avec un temps de suspension) c’est peu académique. (voir précisément en arrêt sur image 1.54, c’est étonnant. On présente cette image seule, je suis sûre que personne ne devine ce que ce cheval est en train de faire !)
Côté cavalier : poings fermés, aucune dissociation bride/filet tout au long de la reprise. Pas de descente des aides. Jamais.
3.05. Le pas….. Pas de déroulement de geste des antérieurs. Je vais heurter les amateur d’hispanique mais il marche devant comme un espagnol sauf qu’il ne billarde pas. Il monte les genoux mais n’avance pas ses antérieurs devant lui, il les repose à peine devant l’aplomb de son épaule. La répartition des empan s’inverse par rapport au trot. Là dans le pas, les antérieurs marchent très court et les postérieurs longs. Il est aux portes d’enclencher du pas espagnol.
3.10 le cavalier laisse le cheval s’étendre dans son pas… Miracle, il ne fouaille plus ! Il déverrouille enfin son angle tête encolure, son bout du nez passe, le pas s’ouvre, les empans s’équilibrent. Mais c’est déjà la fin de la ligne brisée, le cavalier reprend les rênes, … Le cheval reprend les fouaillements…. Départ au galop à gauche complétement traversé à gauche, cheval se fâche. Les premières foulées se répètent avec une grosse frappe des antérieurs au sol. L’ordre revient à 3.35.
Appuyer au galop à gauche, bascule à gauche. Les postérieurs ne passent pas. Ça ne chevale pas derrière, le postérieur droit ne se trace pas jusqu’à l’autre côté du postérieur gauche. Parce que l’abaissement des hanches et le fléchissement des membres ne s’opèrent pas comme il faudrait.
Dans les changements d’incurvation, l’inversement du ploiement de l’encolure est très saccadé, presque cranté. Toujours cette frappe des antérieurs très verticale avec un geste court.
Le cheval s’écrase dans sa pirouette, sur chacune des foulées, ses postérieurs ont une réponse différente. Pas de fluidité, le geste n’est pas stable, la sortie de la première pirouette est laborieuse, le cheval s’est fort écrasé sur ses postérieurs il peine à se remettre dans le mouvement en avant. Ça me laisse penser qu’il se gère principalement à la force de ses postérieurs et que son dos et ses abdos ne fonctionnent pas comme ils devraient dans cet exercice.
Toujours les mêmes choses, nuque effondrée, beaucoup de genoux, encapuchonné, pas de déglutition, des fouaillements.
Les changements de pieds,… le cavalier pompe et s’agite, les jambes partent en arrière et remontent vers le tapis à chaque foulée pour pincer à l’éperon et faire sursauter la croupe. A ce niveau moi j’espère bêtement de changement à l’assiette à peine visible comme à Vienne mais non, plus c’est grossier et visible plus ça semble satisfaire les canons de ce type de dressage. Pourtant cette agitation perturbe l’équilibre. Ne pas espérer une descente des aides dans cet air. Tous les deux ou trois changements de pieds, un demi-arrêt sec pour remonter cette tête qui s’effondre.
5. 47 Piaffer ou passage, je ne comprends pas bien ; le cheval n’avance plus mais encore un peu. Je ne saurais trancher. Peu importe que ce soit l’un ou l’autre, il retape encore les sabots postérieurs entre le levé et le posé. Il ne faudrait pas. Transition passage piaffer. Les hanches devraient s’abaisser plus dans le piaffer et les postérieurs s’avancer au lever sans que le cheval lui n’avance. Mais là on a un passage sur place.
Toujours les mêmes choses : bascule de la nuque, bave, contraction, encapuchonné, genoux qui montent et postérieurs qui retapent le sol.
Il salue, rend les rênes. Le cheval s’étire, son dos s’articule enfin et son pas se révèle.
Conclusion. Le cheval est extraordinaire, son cavalier l’éteint et en fait une caricature avec des allures détraquées.