lutecetje
Citation :
Au final est-ce que ce n'est pas cette volonté de toujours faire plaisir au client qui a aussi dégradé la qualité de l'enseignement équestre ?
Bien sûr que c'est cela le problème.
Faire croire que ça peut être un divertissement comme un autre.
J'ai commencé à monter en 1979. D'abord sous l'oeil d'un cavalier de formation militaire, qui m'a initié au respect absolu du cheval et à la rigueur de la technique, puis dans un poney club au tout début des années 80... Lorsque toute fière j'ai annoncé à mon premier mentor que j'étais inscrite au poney club, sa réponse fut : "ce n'est pas de l'équitation !" J'avais 11 ans... Prends ça dans les dents
ça m'avait marqué, et à l'époque les enfants ne répondaient pas avec insolence à leurs ainés
. Quelques années plus tard quand j'ai commencé à réfléchir à ce que je faisais, à monter à cheval avec de vrais enseignants pour apprendre la vraie équitation, à m'instruire et me cultiver sur l'art équestre et l'éthologie (la vraie), j'ai compris combien il avait raison.
Quelle que soit l'époque, quelle que soit la discipline on trouve des hommes de chevaux et des bourreaux.
La démocratisation de l'équitation a produit beaucoup d'ignorants sous prétexte de "s'amuser, se faire plaisir, sans trop se prendre la tête". C'est une équitation fast-food débarrassée de toutes contraintes, un royaume des aveugles où les borgnes sont rois, les bourreaux -assumés ou s'ignorant- ont pu proliférer. Mais l'ignorance n'est pas l'absolution de tout, heureusement il y a encore des personnes qui ont des doutes devant certaines pratiques, des personnes avec un peu de bon sens ou un peu d'empathie et de sensibilité. Ces personnes arriveront à sortir du fast-food et trouver des voies parallèles plus intimistes, plus élitistes, qui, bien que rares, coexistent pour proposer une équitation digne de ce nom, n'ayant pas renié un riche héritage et poursuivant même son oeuvre...
Le regard porté sur l'animal est aussi un élément déterminant. Il relève de la sensibilité personnelle, de l'éducation, de la culture. Et il y a encore énormément de boulot à faire sur ces questions dans notre société "civilisée".
Faut se donner les moyens. Et quand je dis ça je ne parle pas spécifiquement d'argent, je parle d'un investissement personnel, de travail, de rigueur, d'humilité, de patience... Des trucs par très à la mode
A mon sens, tant qu'on accepte d'assister à certaines pratiques sans réagir ouvertement, tant qu'on choisit de dépenser son argent dans des structures aux pratiques douteuses, on contribue à la persistance de ces dérives et de ces maltraitances.