Je n'ai lu que les 5 premières pages du post mais je n'aurai pas le temps de répondre plus tard alors je réponds maintenant, comme j'ai vu qu'il manquait des témoignages de personnes qui ont toujours voulu être mères.
- avez vous toujours eu envie / pas envie d'un enfant?
Je considère que oui. Petite, je disais non; par principe, mais je n'y avais jamais réfléchi. Adolescente, je n'y réfléchissais pas, donc c'était ni oui ni non. Je disais que je n'aimais pas les enfants par principe aussi. Je n'avais ni petit frère, ni petite soeur, ni cousin... je ne connaissais juste pas les enfants.
- êtes vous restez sur votre choix initial ou avez vous changé au cours de votre vie?
Dès 16 ans j'ai fait du soutien scolaire et dès 18 ans j'ai travaillé avec des enfants. D'un non-choix faute de réflexion à ce sujet, je suis passée à l'idée qu'un jour je serai maman, de façon évidente.
On ne peut donc pas parler de changement car clairement le "non les enfants c'est nul" à 15 ans... c'était même pas un vrai ressenti lol
- êtes vous satisfaite de votre choix ou avez vous des regrets ?
Totalement satisfaite de mes choix.
- savez vous expliquer pourquoi vous vouliez/ne vouliez pas d'enfant? Était ce une (non) envie viscérale ou êtes ce sur des choix objectifs?
Quand je ne voulais pas : Par principe de jeune fille qui n'avait meme pas réfléchi à ce que ça voulait dire, et qui était elle même une enfant surtout.
Quand je me suis rendu compte que j'en voulais finalement : je ne me vois pas me suffire à moi même, ni un conjoint, ni même plusieurs, ni mes animaux... alors bien sûr si je n'avais pas pu avoir d'enfants j'aurais trouvé d'autres moyens de me rendre un minimum heureuse, j'aurais fait sans. Mais puisque j'ai eu ce choix, clairement, je voulais vraiment fonder une famille avec des enfants. Leur montrer la vie, avec ses bons et ses mauvais côtés, leur montrer l'amour, la beauté de ce qui nous entoure, leur donner l'occasion de vivre toutes ces choses intenses qui traversent l'existence. J'aime vivre, pour tout ce que ça représente, je pars du principe que c'est une expérience fantastique et c'est avec plaisir que je l'offre à mon tour.
- avez vous toujours été en accord avec vos partenaires sur vos choix?
absolument, je ne sais plus quand et si nous avons abordé le sujet, mais nous sommes ensemble depuis nos 17 et 19 ans et nous avons toujours su que nous serions parents un jour.
- si c'était à refaire, vous referiez tout pareil?
oui, absolument tout pareil
Pour les femmes étant mère:
- pourquoi avoir choisi d'avoir un, deux, trois ou plus d'enfants?
Pas encore fixée sur le nombre. Pas plus de 3 enfants car je viens d'une famille nombreuse et j'ai pas trouvé ça dingue. Mais mon mari veut 2 enfants au moins et je suis assez d'accord. A part mon mari, mon meilleur ami est mon frère. J'ai d'autres frères et soeurs avec qui je ne m'entends pas du tout mais globalement, 2 d'entre eux sont de véritables alliés dans la vie et c'est tout ce que je souhaite pour mes enfants.
- pensez vous que les enfants sont arrivés au bon moment? C'est quoi le "bon moment"?
Oui, mais nous avons attendu ce moment pour que l'enfant arrive surtout. Le moment, c'était quand on a été un peu plus mûrs; qu'on avait réglé un peu nos névroses, qu'on avait la situation matérielle et financière que l'on désirait pour accueillir un enfant.
- que sont devenues vos passions?
Ma jument ne prend plus autant de place dans ma vie au sens concret mais cela ne date pas de l'arrivée de mon enfant. Sinon, j'ai toujours les mêmes hobbies, ce n'est pas mon enfant qui m'empêche spécialement d'approfondir, je me passionne par périodes pour différentes choses mais une grande partie de mes centres d'intérêts concerne les enfants et les bébés, même professionnellement puisque j'ai été animatrice puis agent petite enfance en crèche et maintenant professeur des écoles.
La question de l'écologie, je me la suis souvent posée. Ici, on est en couches et lingettes lavables au maximum (en gros quand on sort on utilise souvent du jetable et couche jetable la nuit seulement faute de mieux). Allaitement (désormais mixte mais on fait tout pour revenir à de l'exclusif, il n'a eu que mon lait pendant 9 mois bien tassés), équipements et vêtements de seconde main au maximum donc on essaie vraiment de faire en sorte de minimiser l'impact autant que l'on peut à notre échelle. Nous nous sommes même débarrassés d'une voiture !
Et sinon, je suis convaincue que donner au monde un être que l'on aura chéri, tenté d'élever correctement en l'aidant à atteindre le maximum de son potentiel et en lui inculquant des valeurs correctes, on donne sa chance au monde plus que l'on ne le condamne. C'est pas en laissant des vieux comme mes parents et d'autres plus jeunes (je pense à Callmequeejosie sur insta par exemple faut voir le discours anti écolo c'est d'un stupide) qui ne font attention à rien et qui se laissent vivre que le monde ira mieux. Je pense que le monde ira mieux avec des enfants mieux élevés, qui auront appris à ne pas vivre de façon extrême dans la consommation et l'utilisation de tout et n'importe quoi en termes de produits, matériaux, etc, et qui, bien guidés, bien entourés, seront plus tard des adultes intelligents et capables de trouver, inventer et appliquer encore d'autres solutions et d'améliorer les choses.
C'est comme ça que j'ai décidé de voir les choses, j'en suis convaincue, même si pour moi l'égoïsme est chez les femmes comme moi qui ne se sont jamais vues sans enfant, plus que chez les childfree. Je ne fais pas un enfant pour sauver le monde mais je ne pense pas que c'est une mauvaise chose pour le monde, au contraire. Mais je le fais pour moi avant tout, il faut être honnête. Je ne fais pas un enfant pour l'enfant lui même. Il n'existait pas avant, la vie ne lui aurait pas manqué

Qu'est-ce que je ferais à 85 ans si je n'avais pas d'enfants, de petits enfants à chérir, à gâter, à aimer ? Quels souvenirs j'aurai ? De beaux paysages ? Des fêtes ? Question de personnalité, il y a des gens que cela rend heureux, mais ça n'a jamais été mon cas. Ma vie est riches de moments passés avec mes proches et je suis plus que comblée d'avoir un nouveau petit proche, suivi d'un ou deux autres je l'espère. Avec mon mari, nous agrandissons notre famille avec l'arrivée d'un enfant, nous prenons le meilleur de nos souvenirs, nos valeurs, ce qu'on nous a transmis, et on injecte le tout dans un petit cocon plein d'espoir et d'amour dans lequel notre fils grandira. J'adore mes animaux mais c'est différent, car malgré tout, nous partageons leur vie et ils sont notre famille, mais nous n'expérimentons pas la vie de la même manière. C'est une très belle aventure et pour rien au monde je n'aurais souhaité autre chose.
Ceci étant, c'est ma vision des choses, née de mon expérience de vie, de ma personnalité, et je comprends parfaitement qu'on ne veuille pas d'enfant, et je sais très bien qu'il y a d'autres façons de se sentir heureux et accompli. C'est un choix comme un autre que l'on a, les femmes ne doivent rien à la société, et certainement pas la maternité.
Édit : après avoir poursuivi la lecture, je viens ajouter deux choses.
Je ne crois pas au " parents sereins, enfants faciles ". Je suis une maman sereine, surtout quand je me compare à d'autres autour de moi. Je suis rentrée de la maternité zen, apaisée, pas de stress de la mort subite du nourrisson, pas d'hypervigilance, pas de stress sur la croissance de mon fils, sur son évolution motrice, un enfant jamais malade etc etc... et puis nous avons expérimenté le RGO compliqué. C'est pas de ma faute si mon fils a un RGO. Mais fatalement ça a rendu, parfois, pendant des périodes plus ou moins longues, notre quotidien très compliqué. Mon fils était un bébé que l'on ne pouvait pas poser. C'est beaucoup plus dur d'être là maman super classe avec son chignon qui enchaîne coiffeur, boulot et concours quand tu peux jamais poser ton bébé pendant des semaines, des mois

une fois que le reflux de mon bébé est pris en charge, c'est plus le même, et la ok c'est un bébé plus facile. Il n'en reste pas moins qu'il ne s'endort pas seul, que c'est pas un gros mangeur, etc etc. Il est comme ça. Ça ne vient pas de moi. Ma mère a eu 5 enfants, on est tous différents. Autant ceux qui ont 18 mois d'écart que ma soeur et moi qui en avons 12. Forcément, les parents influencent les enfants dans leur comportement. Mais même bébés, on est tous différents. Ma soeur a deux enfants, et ça n'a rien à voir entre les deux également. Y a pas d'enfants faciles ou difficiles, il y a des enfants qui empiètent plus ou moins sur les contraintes des parents. Donc ça dépend aussi des parents, de leur mode de vie, de leur adaptabilité, c'est sur, mais ça ne fait pas tout. Ce que j'ai surtout remarqué, c'est que les parents dont les enfants doivent s'adapter ont effectivement une vie plus facile (je parle de ce que j'ai vu autour de moi) que ceux qui ont choisi de s'adapter à leurs enfants. Là aussi, je pense, c'est un choix de vie. Et c'est une impression générale mais pas une règle établie, puisque même parmi mes proches qui clairement sont de la première catégorie, ben parfois un des enfants leur colle des difficultés type dodo, repas... et chamboule leur quotidien énormément. C'est un peu la loterie. Ce qui est sûr et certain, c'est que tout est plus facile à vivre quand on est serein et bien dans ses baskets. Si tout est facile alors tout est facile, c'est parfait. Si des difficultés surviennent, elles restent des difficultés et pas des obstacles insurmontables. Il est clair que ça doit aider d'être zéro prise de tête (je suis sereine mais pas zéro prise de tête

).
C'est comme les chevaux! Y a des gens ils ont des chevaux faciles, parfois c'est le fruit d'un dur labeur, et parfois c'est juste qu'ils ont des chevaux faciles. Un jour ils en changent et c'est plus pareil. C'était pas des merveilleux cavaliers / propriétaires. C'était le cheval, le couple qui collait bien à la situation.
Je m'étais beaucoup renseignée sur l'accouchement, la grossesse, l'allaitement. Ça n'a pas fait de moi quelqu'un de stressé mais quelqu'un de réaliste, qui sait à côté de quoi elle est passée ou non, qui savait (autant que possible je pense) à quoi s'attendre et surtout comment respecter mes propres choix. L'allaitement, par exemple. C'est un choix qui entraîne peut être plus de " prise de tête " que l'allaitement artificiel parce qu'il est moins favorisé de bien des façons. Mais j'aurais mal vécu de donner le biberon à mon fils si j'avais du abandonner au premier souci, car ce n'était pas ce que je souhaitais pour lui. Il est clair que plus on a de souhaits précis, plus on risque la déception. Mais plus la réussite est belle, aussi, quand ce qui nous tient à c?ur est respecté.
Concernant l'aspect financier. Ici, on n'est pas riches mais on ne se plaint pas, car on vit simplement. J'ai pu arrêter de travailler en restreignant le budget à l'essentiel et en revoyant à la baisse quand c'était possible. Du coup à part l'investissement couches lavables qui a été coûteux pcq je m'y suis mal prise, on s'en sort bien. Vêtements récupérés ou achetés d'occasion, jouets pareil, mobilier aussi sauf siège auto et chaise haute.
Ce qui coûte le plus cher c'est les rdv genre Osteo finalement mais c'est remboursé par la mutuelle. J'ai pas compté mais il ne nous coûte pas une fortune ça c'est sûr. On perd mon salaire car je suis en congé parental mais j'avais fait des simulations avec la nounou et on aurait continué à vivre sans trop s'inquiéter, même comme ça.
lanamour il est très beau et très vrai ton message ! J'aime la façon que tu as de toujours raconter objectivement, franchement et avec humour, aussi bien les " bons " que les " mauvais " côtés de la maternité. Je te rejoins sur ta conclusion qui est qu'il y a un avant et un apres. Et qu'on a beau essayer de se projeter, on ne sait pas comment sera l'après, ni qui on sera.
La marraine de mon fils dit toujours, quand elle parle d'enfants, d'éducation (éducatrice spécialisée) " enfin je dis ça mais je ne sais pas quelle mère je serai " et c'est tellement vrai. Même une fois maman, impossible de savoir comment on réagira pour chaque enfant aux différentes étapes qui viendront.