La (non) maternité, un choix individuel

totox
C'est normal que ce soit long, on est pas fait pour élever un enfant seul (j'entends par là famille nucléaire papa maman le bébé). L'enfant a besoin de plusieurs adultes, plusieurs références même au sein d'une journée. Ça réduit et réparti entre les adultes la charge de l'éducation et c'est moins fatiguant pour tout le monde, y compris l'enfant pour lequel ses besoins sont comblés.
D'où l'expression ''il faut tout un village pour élever un enfant''.

lanamour

J'entends ce que tu dis mais je ne m'inquiète pas du tout pour mon copain.
Parce que j'ai un avant goût de ce qui nous attend vu le nombre d'animaux que nous attends.
Tous les jours il sort les chiens, les nourris puis s'occupe des équidés (foin + stabu), ensuite il attaquer les ovins et caprins.
Et ça plusieurs fois par jour.
Et puis il sait que cet enfant c'est clairement lui qui le veut le plus et que moi je pourrais m'en passer. Donc il faut qu'il soit très impliqué.
Déjà il est clair que c'est mon boulot qui passera avant le sien et que les gardes d'enfants malades ça sera pour lui car c'est mon boulot qui fait bouillir la marmite et paye les factures.

Après on a des loisirs qui finalement s'accordent pas trop mal avec un enfant. On passe notre vie dehors à marcher, courir, faire du vélo, de la randonnée, du trail, de la raquette et du ski de fond.
Bah finalement c'est plutôt compatible avec un petit. si je veux faire une sortie longue, il prend le vélo pour mettre le petit.
C est plus inclusif que si notre passion c'était le parapente par exemple.

En fait il y a une énorme différence entre ce que je lis sur le post des mamans et ce que j observe dans la vrai vie.
Moi les femmes que je vois en vrai c'est les mêmes que totox: elles ont continué de vivre leur passion et peuvent profiter avec la même intensité qu'avant (mais pas forcément de la même façon).
Alors peut être que c'est parce que je ne côtoie que des passionnés qui ne veulent pas lâcher leur objectif. Mais elles ont toutes repris leur loisir, certaines en compétition, d'autres plus light.
Alors effectivement, pour toute le papa est un minimum présent. Ce n'est pas toujours la panacée mais il les relai le temps qu elle fasse leur activité qui ne sont pas toujours très chronophages.

joual a l'inverse autour de moi j'ai des femmes qui font ce qu'elles peuvent pour conjuguer des métiers chronophage, bébé, une vie sociale, des loisirs? etc, et qui globalement en chie parce que c'est un exercice d'équilibriste.

Et je n'en connais pas qui par phase n'ont pas été contraintes de mettre en parenthèse quelques pans de leur vie, le temps de chercher et trouver des équilibres. Parce que la frustration de ne pas trouver le temps disponible pour faire ce que tu as envie de faire c'est hyper pénible et ça rend très triste.

Après personne ne s'est immolée hein! C'est pas grave grave. Il s'agit de choix. Et tout n'est que phase! Les moments où on met quelques petites choses en parenthèse ils passent.

Mais si l'objectif c'est que rien ne change avec l'arrivée d'un bébé (objectif qui était le mien, donc je vois bien le concept) ce n'est pas possible. Vraiment. Et je sais que tu préféreras lire le contraire, j'ai été exactement à ta place. Et je suis tombée de l'armoire.

lanamour
Ton témoignage est hyper intéressant mais va complètement dans le sens de mes angoisses de me retrouver piégée pendant les premiers mois/années.
C'est certainement très peu comparable et je suis vraiment hyper exigeante envers moi-même mais je gère mes chevaux à la maison depuis plus de 20 ans et j'ai déjà l'impression que plusieurs êtres dépendent de moi, de mon organisation.
Alors oui je peux les faire attendre le soir ou demander à une amie de s'en occuper si je dois partir en déplacement MAIS j'ai toujours ce poids et cette charge mentale de penser à la gestion de mes 4 chevaux (en plus du reste comme tout le monde)!
Je suis hyper exigeante car j'essaie de maintenir tout propre, je nettoie les abris matin et soir, je leur mets le foin en filet et je rationne car ils sont obèses etc...
Oui je m'emmerderai moins à balancer une boule de foin dans le pré et à les laisser sur 40cm de crottin
Mais c'est là que je vois que je suis très loin de pouvoir faire un mioche car je veux trop que tout soit bien pour ceux dont je m'occupe.
Désolée pour les personnes que j'aurai pu choquer par cette comparaison bébé/poney

Dans ce que tu décris il y a quelque chose de lâcher cet idéal qu'on va arriver à tout caser et tout faire..;qu'on va forcément être modifiée en tant que personne, femme, compagne...et c'est ça qui me fait flipper et que j'ai déjà observé chez des amies. Certaines je ne les reconnais plus du tout. J'ai fait mon deuil de notre relation d'amitié et je suis contente de les voir avec leurs enfants. Mais waouh quand tu prends conscience de ce que l'arrivée d'un enfant peut avoir comme retentissement psy.
Alors j'ai de très mauvais exemples autour de moi car 2 de mes tantes ont fait des décompensations psychiatriques en post partum et depuis sont très très malades. Bien sûr elles étaient fragiles avant de devenir mère mais je pense que quand on a ces éléments dans l'histoire familiale, on se pose quelques questions!!!

J'ai une collègue qui était à fond boulot, faisait des heures à la pelle, très investie.
Elle est tombée enceinte et est allée jusqu'au bout avant le congés maternité alors qu'on avait des clusters.
Et donc depuis que sa petite est là elle sait qu'elle ne reprendra pas le travail. C'est au dessus de ses forces. Elle vit un truc hyper fusionnel avec son enfant (c'est elle qui le dit) et n'envisage pas de la laisser. Elle a accouché il y a plus de six mois.
Je ne juge pas du tout ce qui lui arrive car je comprends l'état dans lequel elle est mais oui ça me fait flipper encore plus de devenir mère!!! ^^

Après j'ai envie de dire que si on se lance dans un nouveau projet, quel qu'il soit, c'est qu'on est dans une logique de changement et d'évolution.
Si on a une vie qui nous convient et qu'on veut que rien ne change, a priori ben... on ne change rien, on se contente de maintenir cet équilibre.
A partir du moment où on introduit un changement : ça peut être l'arrivée d'un bébé, mais aussi l'arrivée d'un animal, un déménagement, un changement pro, une formation, la pratique d'une activité, une conversion religieuse, n'importe quoi... on sait que l'équilibre va être modifié et que les lignes vont forcément bouger.
J'ai vraiment du mal à concevoir qu'on puisse entreprendre quelque chose de fort (encore une fois, ça peut être un bébé ou autre chose) en se disant : je ne veux surtout pas que ça change ma vie. Pourquoi l'entreprendre, alors?

Bien sur que l'arrivée d'un bébé va changer la vie, profondément, radicalement. Mais perso je ne l'ai jamais conçu en terme de renoncement, mais en terme d'évolution et d'enrichissement.
Un enfant (ou plusieurs) dans la vie, c'est quelque chose en plus, quelque chose qu'on avait pas avant et donc, bien sûr, il va falloir faire une place à ce nouveau paramètre.

Pour autant, en terme d'organisation matérielle, ça n'est pas forcément compliqué.
Pour moi le changement le plus radical, le plus profond, celui qui fait que tu ne seras plus jamais la même personne quoi qu'il arrive, ce n'est pas l'organisation de la nounou, des visites à Pompom ou le lavage des couches (ça c'est juste de l'adaptation pratique), c'est le fait qu'on va être désormais et pour toujours, quoi qu'il arrive, responsable de la venue au monde d'un être vivant.
ça c'est un vrai bouleversement, un mouvement tectonique intérieur. ça peut être grisant, mais aussi très violent et effrayant, en tout cas c'est abyssal. Mais c'est en tout cas à mes yeux le vrai coeur de la question de la parentalité, c'est ce qui rend les choses passionnantes. C'est ce changement qu'il faudrait se sentir prête à accueillir je pense, si on veut vivre la maternité de manière heureuse.

Ce qui est bien c'est qu'en lisant le témoignage de lanamour ça conforte à 300% les gens qui ne voulaient pas de gamins

Après moi je connais un paquet de couple pour qui ça n'a pas changé tant que ça.
Enfin si forcément que ça change d'avoir un enfant, mais les nanas ont continué leur passion à fond, les mecs aussi, ça demande de l'organisation mais le gamin les suit partout depuis la naissance et tout se passe bien.

A l'inverse, ça fait partie des raisons pour laquelle je ne me vois pas du tout avoir un enfant. Je pense que notre avenir est très sombre, voir foutu pour la plupart d'entre nous, et infliger ça volontairement à un autre mais jamais de la vie

Mais je ne me sens pas légitime à discuter de cela avec quelqu'un

elea2008 je crois que tu viens de poser les mots sur ma conclusion vis a vis de ma 3e grossesse que je n'arrivais pas à formuler ! Merci!

Édit : je ne sais pas si les gens de mon entourage ont conscience des changements que j'ai vécu. J'en parle sur le forum, avec mon mec ou mes amies les plus proches qui ont connus ces changements. Sincèrement de l'extérieur je ne suis pas sûre de renvoyer tout ce que j'ai exprimé ici (et notamment pcq j'avais déjà changé de voie pro, pcq je n'ai jamais été une cavalière compétitrice et qu'on n'a pas changé notre rythme de sorties/voyages). Ce n'est clairement pas un sujet (la matrescence pour poser un mot dessus) que j'aborde avec des personnes qui n'ont pas/ne souhaitent pas d'enfants où ont des enfants très grands.

lanamour

Je ne dis pas que rien ne va changer. Je sais que l'arrivée d'un enfant va bouleverser pas mal de pan de notre vie.
Mais ce que j'observe, c'est qu'un enfant ne veut pas dire "arrêter de vivre" si ce n'est pas ce qu'on veut.
On a déjà pas mal de contraintes dans notre vie qui nous bloque sur la spontanéité et les déplacements (parce que 5 gros chiens déjà et des animaux qui ont besoin de nous surtout en hiver).

On en revient à ce que disait totox (décidément il va falloir que j'arrête de te prendre en modèle): ça peut être un choix. Si tes passions d'avant ne te passionnent plus autant à l'arrivée de bébé, c'est pas grave. Tu arrêtes et puis c'est tout.
Mais si tu veux y accorder encore un peu de temps, je ne vois pas ce qui bloque.
Alors c'est clair que si tu n'as pas de thune, pas de famille et un mec non investi c'est compliqué. Mais ça c'est les mêmes paramètres qu'avant la naissance peu ou prou. Du coup c'était un choix de faire un enfant dans ces conditions.
Ici ce n'est pas notre cas. On a de l'argent, la famille par période et je pense que chéri sera très présent.
Du coup je ne vois pas pourquoi je ne pourrais pas courir.

Et puis de toute façon je n'aurais pas le choix. J'ai 5 chiens. Ils doivent sortir donc il faudra trouver des solutions.

ça conforte simplement les gens qui ne veulent pas de changement dans leur vie
Mais tout le monde n'aspire pas à la stabilité ou à l'immuabilité de son existence.

Perso en ce moment j'ai trouvé un équilibre idéal, je me lève tous les matins en me disant que je vis ma meilleure vie, je n'ai jamais été aussi bien dans ma peau, dans mon corps, dans ma tête...
Et pourtant, je sais que quoi que je fasse, la vie va m'apporter son lot de surprises, bonnes ou mauvaise, que les choses vont changer (sans forcément que je sois à l'origine de ces changements) et... c'est ça qui me donne le goût de vivre.
J'ai l'impression d'être un extra-terrestre en fait en lisant beaucoup d'interventions ici, mais pour moi, les changements, le mouvement, l'évolution, c'est ce qui fait le sel de la vie. Je ne peux concevoir la vie qu'en terme d'équilibre dynamique : c'est-à-dire quelque chose qui bouge en permanence et qu'on maintient debout par le mouvement. Et donc j'accueille tous les changements avec bienveillance et surtout avec intérêt.
Et je ne parle pas seulement des changements qu'on recherche, qu'on initie ou qu'on espère, mais aussi de ceux qu'on redoute, qu'on subit ou qu'on regrette. Il y a quelques mois j'ai vécu un deuil brutal, très douloureux et très difficile. Je ne peux toujours pas regarder une photo de la personne que j'ai perdue, je ne peux pas en parler ou l'évoquer pour l'instant. Mais malgré cette blessure vive et ce chagrin profond, je suis consciente de tout ce que ce deuil a bouleversé et fait grandir en moi, de la force qu'il m'a donné. Pour moi le plus effrayant dans la vie, ce n'est pas de souffrir (ça c'est inéluctable et je l'accepte), c'est de s'ennuyer et de ne pas découvrir et apprendre.

Donc si je n'avais pas d'enfants, je crois que le témoignage de lanamour me donnerait plutôt envie d'y aller parce que waouh, ça a l'air d'être une sacrée aventure cette affaire quand même! (Et comme j'ai des enfants je le confirme : ça l'est! )

Haha ! Test de grossesse négatif ce matin ! Après réflexion, il est possible que mes douleurs mammaires soient dues à la 3è dose de vaccin Covid... Si c'est que ça, ça me va

elea2008

Y'a changement et changement

Les changements ne me dérangent absolument pas, mais quand je lis lanamour jamais de la vie je ne veux de changement comme ça.

S'apercevoir que son mec si bien ne l'edt finalement pas et vivre comme elle le dit 2 ans de cauchemar de couple, moi ça ne me fait pas rêver lol
Et tout le reste pareil.

Donc oui les gens qui n'ont déjà pas super envie de gamins, quand ils lisent ça, ça les conforte, et c'est pas juste une question de changements.

joual voila, je n dis pas que ca ne change pas, je dis que c'est possible a qqs adaptations près.

Par exemple le chiens avant je les collais dans la voiture chaque fois que j'allais quelque part. Maintenant avec la petite c'est plus compliqué parce que le coffre est plein si je l'emmène. Bon ben du coup soit les chiens viennent, soit la petite, soit on prend tout le monde et on se balade dans le coin sans prendre la voiture.

D'ailleurs on a jamais autant fait de trucs tous ensemble que depuis qu'elle est la!
On allume plus la télé a la maison, on s'oblige a sortir prendre l'air le weekend donc quitte a prendre la petite et la poussette et tout le bazar autant que ca vaille le coup donc on va se balader en ville, aller boire un chocolat.. ou visiter un truc.

Le dimanche je ne vais juste plus aux écuries. De toute façon ce jour la je faisait rien d'autre qu'un gros pansage avec un peu de papouilles. Bah au fond ca ne manque a personne je crois dans ces conditions.

Les concours on a fait un compromis c'est 1 WE sur 2 ça reste raisonnable et a l'année c'est pas moins qu'avant. Parfois j'y suis seule parfois papa et bébé me rejoignent selon le temps et la distance. Idem quand c'est lui qui fait de la moto..

Apres oui je traine moins aux écuries, je viens je prend un cafe je monte je discute un peu et je rentre. Mais je le fais comme ca parce que j'ai envie de rentrer a la maison. Retrouver ma famille et Faire autre chose avec eux plutôt que passer ma journée avec les meme gens a regarder sauter des canassons.

Franchement la routine c'est pas mais alors pas mon truc! Et j'ai pas l'impression de vivre dedans. Le seul truc que j'ai clairement moins le temps de faire ce sont des peluches. Mais ca c'est un choix, parce que je le faisais en me posant le soir devant la télé et en ce moment le soir je bouquine. Du coup zéro frustration.

leolette ah tu me rassures je pensais que c'etait bizarre de compter les heures avant le retour de papa et lui coller dans les bras a peine le manteau posé.

Franchement je comprend pas comment font les nounou