La (non) maternité, un choix individuel

tsumughi J'ai croisé quelqu'un qui a eu un enfant car son conjoint en voulait un. Elle m'a dit texto : "c'était une erreur". Et je pense qu'elle était sincère là dessus. Elle avait imaginé que puisque c'était son homme qui en voulait un, ben il s'en occuperait et c'est tout. Et ça ne c'est pas passé comme ça, et elle regrettait beaucoup. Je ne veux pas extrapoler sur le bonheur de la famille ou si l'enfant a jamais manqué d'un truc ou quoi, je n'en sais rien

ça m'a marqué quand même, je me suis demandé combien de parents ont eu un enfant parce que les conventions, le/la conjoint(e), tout ça...

argamelle Le cas que je cite y ressemble beaucoup

Post super intéressant mais je manque de temps pour échanger avec vous

argamelle effectivement, c’est plus fréquent qu’on ne le pense mais sujet extrêmement tabou.

De par mon job, je suis amenée à rentrer dans l‘intimité de la vie de couple de mes clients. Ça reste mon expérience donc ça vaut ce que ça vaut mais… J’ai été surprise du nombre d’hommes qui me disent avoir fait un enfant pour faire plaisir à Madame et parce que « c’est la suite logique », et qui le regrettent. C’est moins flagrant chez les femmes.

Plusieurs m’ont dit texto : « maintenant mes enfants sont là, je les aime et je m’en occupe, mais je pense souvent à ma vie sans, et si c’était à refaire, je ne le ferai plus ».

Je pense que pour une femme c'est encore plus difficile à exprimer, vu que cette légende urbaine insupportable de "l'instinct maternel gna gna" est encore très galvaudée

Si tu es perdue, un sondage ne va pas t'aider.

C'est ton ressenti, ton choix de vie, ta vocation, ce à quoi tu te sens appelée.

J'ai l'impression que les enfants sont devenus des objets de désirs : "je veux/je veux pas". Il ne faut pas oublier tous les autres paramètres : avoir des enfants, c'est aussi transmettre la vie, des valeurs morales, une éducation, une prolongation de soi, de l'espèce humaine, etc. Pourquoi a-t-on des enfants ? Pour soi, ou pour transmettre la vie ?
Baser son choix sur le fait d'aimer ou non les enfants, c'est un peu oublier que l'enfant va grandir un jour. Qu'un jour l'enfant deviendra adulte.
Je suis toujours étonnée des gens qui parlent des enfants comme s'ils restaient enfants toute leur vie. Ca ne seront des marmots braillards que pendant 10ans. Après, ça grandit.

Il faut donc surtout déterminer si on se sent appelée à devenir mère, non pas juste parce qu'on aime les enfants, mais parce qu'on veut transmettre quelque chose de cette manière-là. D'autres vont donc transmettre d'une manière différente.

Tout le monde ne se sent pas appelé à cette fécondité.

Ce n'est donc pas un questionnaire qui va aider à faire un choix, mais un vrai discernement personnel à faire. Chaque personne est unique, et les raisons du choix de l'une ne seront pas celles de l'autre.

Des personnes changent d'avis car une période de leur vie les a poussé à réfléchir à cela. Et pour d'autres, à l'inverse, les événements ont plutôt conforté leur premier choix.
Je suis incapable de dire que tout le monde se pose la question un jour, mais néanmoins, lorsqu'elle vient, il est très bon de prendre le temps d'y réfléchir.....et pas par un sondage sur le net, qui mêle des vies, des éducations, des visions de la vie bien différentes de la notre.


Bon courage dans tes réflexions !

Je n'ai pas fait de comptage mais je n'ai l'impression que beaucoup de participantes ait exprimé une peur du changement. J'ai plutôt l'impression d'une non-envie de changement, parce que la vie qu'on s'est construite est riche et satisfaisante.
C'est comme dire à quelqu'un qui n'aime pas partir en vacances qu'elle ne gère pas le changement.

Et je confirme pour la vision "femme = attirance pour les bébés et instinct maternel". Être une jeune femme et être indifférente aux enfants interpelle beaucoup plus qu'un homme. C'est toujours à moi qu'on a essayé de coller les gosses dans les pattes, alors que mon frangin est bien plus intéressé. D'ailleurs il est jeune papa maintenant. Je sais faire (baby-sitting + bafa), mais j'ai aussi nettoyé les chiottes du centre aéré en job d'été, c'est pas pour ça que je kiffe.

argamelle ahah ha j'écrivais entre 2 rendez-vous, et bal, bêtises. Bah voilà, typiquement le genre d'erreur que je fais au quotidien tellement je suis exposée ! Ça aura au moins le mérite de t'avoir fait rire et tu m'en vois ravie

corleone je me retrouve vraiment dans ce que tu décris. Cet appel, que j'ai perçu comme un déclic, s'est manifesté suite à la perte brutale d'un être cher. Le besoin de transmettre est alors apparu et là je me suis sentie prête à devenir mère.

elea2008

Je suis d'accord avec tout ce que tu expliques.

Sauf ça




c'est vraiment sur ce point que je pense le contraire.
J'ai plein d'autres raisons aussi de ne pas en vouloir partagées par un certain nombre de sans-enfant, et que le message en question conforte dans ce choix.

Les raisons du non-enfantement sont multiples. Et je pense que celles qui sont le plus à même de savoir ce qui les conforte ou non dans ce choix dans les témoignages qu'elles entendent ce sont elles.

Chaque témoignage de parents, en ce qui me concerne, enfonce le clou qui pourtant l'est déjà jusqu'à la garde. Et comme en plus, les seuls sujets de la parentalité, de la responsabilité et du changement ne sont qu'une petite partie de mon non-désir. Convaincue et sans regret je suis et resterai.
Je pense qu'une femme instinctivement convaincue de son non-désir fonctionne un peu comme ça. Ce n'est jamais le doute qui s'insinue, c'est toujours la conviction qui se renforce. En tout cas mes copines sans môme, on le vit pareil quand on en parle.

Pour ce qui est des mères qui regrettent, j'ai aussi autour de moi, quelques personnes dans ce cas.
L'une d'elle, découvrant que sa vie n'était plus la même à la naissance de sa fille et me disant "tu sais, il faut bien réfléchir avant, on ne peut pas s'imaginer le bouleversement..." elle était tellement au fond du trou, je n'ai pas osé lui répondre que justement, j'avais beaucoup réfléchi au sujet et que c'est pour cela que je n'en aurais pas " Quelques années plus tard, le couple vole en éclat alors qu'ils étaient ensemble depuis 15 ans avant d'être parents... that's life.

Une autre, dont le compagnon réclamait un enfant. Très amoureux tous les deux. Elle est enceinte... il prend peur et se casse. La voilà seule avec un enfant qu'elle ne désirait pas particulièrement. Enfin si, elle le voulait avec lui mais pas de désir de maternité fou au point de le faire sans père. Elle l'a très mal vécu, l'enfant est compliqué, elle en a vraiment bavé. C'était il y a 15 ans, ça reste très dur pour elle, elle a un nouveau compagnon génial, ils s'aiment, mais elle ne veut plus du tout d'enfant. C'est une mère géniale, je suis admirative de sa résistance, de son courage, de la qualité de sa parentalité de femme seule durant toutes ses années de galère. Mais c'est clair qu'elle n'a pas la vie qu'elle aurait voulu.

Quand on ne veut pas d'enfant faut pas se forcer pour le conjoint.

Ma mère nous a eu à contre coeur (moi de force à cause de mon père et mon frère avec interdiction d'avorter par ses parents catholique) : elle regrette, elle est malheureuse depuis toujours et on le paie.

Je peux affirmer que c'est dur de ne pas être désiré et aimé.
Mon frère à réussi à s'y faire et à trouver sa place : pas moi.

J'en ai marre d'entendre que si elle avait pu elle nous aurait pas eu. Qu'on a gâché sa vie. Qu'elle ne m'aime pas (mon frère lui ça va elle l'aime quand même).

lucie44300


Ma mère non plus n'aurait pas eu d'enfants si mon père n'en avait pas voulu.
Mais par contre elle ne nous l'a jamais reproché, n'a jamais rien fait qui aurait pu le laisser penser. Elle a d'ailleurs été bien plus présente et dans son rôle de parent que mon père.
J'ai su son non-désir quand moi-même, j'ai exprimé ce non-désir, significativement et durablement et qu'une fois adulte, en en parlant entre nous elle me l'a confié.

couagga ici elle voulait me décourager d'avoir des enfants. Vu que madame n'en voulait pas, pourquoi j'en voudrais?

Pour elle c'est se rendre la vie compliquée pour "rien".

Je lui en veux de nous avoir fait subir son désamour.

lucie44300

Je comprends.
C'est compliqué et même douloureux quand les parents projettent leurs aspirations sur leurs enfants
Par contre toi, il faut que tu te sentes libre de ton choix, quel qu'il soit. C'est ta vie

couagga je suis heureuse et épanouie depuis que je suis Maman. Je crois même que c'était ma délivrance.

Je suis heureuse et sans regret.

couagga je te rejoins sur la projection des parents sur les enfants. J'imagine que c'est un peu la même chose lorsque les childfree sont assommés par leur entourage de toutes les phrases bidons qui ont été partagées ici.