Citation :
Et je ne suis pas d’accord qu’on agit par crainte.
Là dessus, comme
alecto et
badmonster. J'ai clairement pas été facile, surtout à l'adolescence, mais je n'ai jamais pris de coups de toute mon enfance et adolescence. Et ça m'a pas empêché de cocher la jolie liste du "jeune adulte" réussi : le Bac avec mention, les grandes études jusqu'à Bac+5, le copain dans une relation saine... Sans prendre une seule tarte. Par contre les violences vécus à l'âge adulte, même il y a presque 10 ans, elles ont toutes laissé des marques. C'est con de pas réussir à prendre de risque professionnellement, alors que dans le pire des cas je ne fais que me rater, parce que j'ai peur qu'on s'en prenne à moi... Bravo, "la crainte"
Tout au plus, comme Bad, je pouvais avoir peur qu'on me prive de poney en cas de grosse connerie. J'aime la vitesse en bécane mais je ne le fais pas parce que... J'ai pas envie de mourir ou de tuer quelqu'un. Et même pas parce que j'ai peur de la prison : j'ai surtout peur de la culpabilité et de porter ce poids toute ma vie, ce qui est une punition suffisamment horrible à mes yeux. Et pourtant, j'ai eu des envies très violentes quand des proches se faisaient violenter ou juste violé. Je pourrai n'en avoir rien à foutre et m'en prendre aux agresseurs de façon stupide, pour me défouler, mais je ne l'ai pas fait. J'ai pas non plus peur de la prison. J'ai juste pas envie de devenir ce genre d'être humain, de léser mes proches, de léser une tierce personne, d'avoir cette image minable de moi-même : ne pas valoir mieux qu'eux. Et pourtant elle m'a consumée cette haine, j'en ai fracassé des bûches par colère et impuissance. Des bûches. Pas des humains.
Si la seule raison pour laquelle vous ne voulez pas faire de mal aux autres c'est parce que vous avez peur de la prison ou que ça tape sur le porte-feuille, je m'inquiète pour votre sens moral. Il suffit de l'avoir vécu dans sa chair et d'avoir pris le temps du recul, pour savoir ce qu'on accepte ou non de faire aux autres. Ça n'empêche pas de pouvoir, comme
lanamour ou Alecto, ressentir une énorme colère, se sentir prête à exploser, voir en avoir l'envie. On est humains. Mais à un moment, on peut faire le choix de se dire "je vais apprendre à canaliser cette colère parce que je ne veux pas faire du mal".
Accessoirement, aucun de mes potes qui ont eu des châtiments corporels n'étaient forcément plus sages que ceux qui n'en ont pas eu. Mais beaucoup ont fini au clash total avec leurs parents avec parfois des rupture de contact initié par l'enfant, et pour beaucoup pas mal de problèmes psy (manque de confiance, immaturité totale sur certains pans de leur vie, angoisse, TCA...). C'est pas systématique mais c'est un risque. Après vous faites ce que vous voulez...