Oh, merveille !!!! Je débarque devant mon ordi et là, un post fait pour moi.... Miamm.
Je vous parle d'un temps que les moins de cinquante ans ne peuvent pas connaître, tralalala...
Oui, quand j'avais 17 ans, le gros achat, le coup de folie de la cavalière, c'était le tapis de selle ; la paire de bottes en caoutchouc (avec intérieur cuir quand même, si, si)... avec une bombe (très séyante

) en velours avec un élastique sous le menton et une culotte (sans élastis et bien ch... à laver) furent mes premiers investissements équestres, achetés avec les sous gagnés en garde d'enfants le soir après le lycée (le baby sitting, c'est venu plus tard

) tout comme mes cours.
Mes parents étaient des ouvriers qui avaient bien du mal à réaliser que leur fille descendait chaque dimanche à 5 h du mat' du haut de la butte Montmartre pour rejoindre en métro un bus qui la déposerait à la Courneuve où un autocar l'amènerait dans une lointaine banlieue rejoindre sa passion, l'équitation, un sport réservé aux "riches".
Là, des chevaux... normaux, ferrés, en boxes paillés, plaques de boxes sans affixe. Pour lesquels, en effet, on n'envisageait pas d'autre retraite que la boucherie

.
Là, des selles... normales, cuir de bonne qualité qu'on nous demandait (commandait) d'entretenir régulièrement.
Là, des filets avec embouchures très classiques dont nous devions laver le mors après chaque utilisation sous peine de réprimande pouvant aller jusqu'à l'exclusion.
Là, un instructeur, que nous appelions maître et vouvoyons, ancien de Saumur, nickel-chrome et gueulard, pète sec et pas pédagogue pour un sou, qui nous enseignait le "marcher droit", les "mains dans un blanc d'oeuf", le "tenir droit" (avec cravache dans le dos si affinité

), passait en revue notre alignement au cordeau, nous saluait en début de séance, nous vouvoyait et nous remerciait à la fin du cours.
Un cavalier se présentant en retard à la séance n'entrait pas, non plus que celui avec un cheval mal entretenu.
L'un ou l'autre rentrait immédiatement aux écuries pour passer son heure de cours à envisager les avantages comparés du bouchon, de l'étrille, du cure-pieds et de l'huile de coude.
Là, pas d'éperons, des jambes.
Là, pas d'enraînements sophistiqués, une assiette et des actions de mains fines.
Là, pas de Galops distribués contre paiement mais des Etriers ou Eperons Bronze, Argent, qu'il fallait bosser fort et dur pour obtenir.
Et puis, en fin de chaque année, la sélection, récompense suprême, pour un carrousel (pas déguisé).
Chaque année aussi, un tour au tout nouveau "Salon du Cheval" (dans la gare de la Bastille désaffectée où s'érige depuis 1989 l'Opéra du même nom) : Beaucoup de chevaux, peu de stands de vente où alors bien au-dessus des moyens de l'apprentie cavalière que j'étais.
Pas que de bons souvenirs de cette époque, d'autres extraordinaires : Le retour vers le bercail, en autocar, bus, métro, marche, culotte déchirée dans le pare-bottes, la jambe gonflée imprimée du pied ferré
("vous n'aviez qu'à lacher les rênes au lieu de vous y suspendre bêtement. Bon, maintenant en selle... Besoin d'un palan pour remonter, mademoiselle":
) fallait vraiment être "mordue" de l'équitation (maso peut-être) pour continuer mais quand on s'accrochait, quel bonheur.
Jamais, dans ces années, je n'ai imaginé une seconde posséder un jour mon cheval.
Ma fille en possède deux (que je ne monte pas, je les aime trop pour leur imposer ça

) ; je les chouchoute, gâtifie autour d'eux, m'inquiète du passage de l'osthéo, du dentiste, paye la retraite dorée du premier accidenté à 6 ans, leur cuisine des plateaux entiers de biscuits bio, casse ma tirelire régulièrement pour le couvre reins, la couverture, le p'tit truc en plus tellement indispensable, évidemment, à la bonne santé physique et mentale de ses compagnons.
Si, quelque chose est restée de cette époque : Ma fille a fait de sa passion (héréditaire...) son métier et lorsqu'elle donne un cours elle salue ses élèves en début de cours et les remercie en fin de reprise, tout comme, cavalière, elle salue les piétons de rencontre.... mais, tout ça, je n'ai pas eu besoin de le lui apprendre.