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Le post des supers mamans de ca...
Posté le 06/03/2025 à 11h41
lanamour Comme tu le dis, il peut y avoir des troubles de l’oralité, mais généralement, ces troubles s’accompagnent d’un ensemble plus large de symptômes, que je ne retrouve pas forcément chez ces personnes.
Je pense qu’il y a surtout un énorme manque d’éducation nutritionnelle et d’exploration du goût dans l’enfance. Ce sont des choses qui peuvent évoluer à l’âge adulte, ce n’est pas “fichu”, mais beaucoup ne voient tout simplement pas l’intérêt de changer leurs habitudes alimentaires, au-delà même de leurs préférences gustatives.
Pour te donner un exemple (certes extrême, mais très parlant) : depuis janvier, je suis un patient qui mange exclusivement du fast-food (alternant entre Burger King, McDo, kebab, pizzeria) deux à trois fois par jour. Ses rares repas maison sont du type tartiflette, raclette, sandwich à la charcuterie… Quand il m’a raconté ça, j’ai d’abord cru qu’il exagérait, mais il me rempli un carnet alimentaire depuis janvier, et force est de constater que c'est la réalité.
Ce monsieur est venu me voir car son médecin lui a parlé de la possibilité d'avoir des traitements par injection pour la perte de poids. Or, pour en bénéficier, il faut d’abord justifier d’un échec de perte de poids après six mois de suivi diététique et de mise en place de mesures hygiéno-diététiques. Quand je lui ai demandé quels changements il serait prêt à faire et quelles étaient ses motivations, il m’a simplement répondu : “Bah, je veux avoir le traitement.”
J’ai pris le temps de lui expliquer l’intérêt de modifier ses habitudes alimentaires, pas seulement pour perdre du poids, mais surtout pour améliorer sa santé sachant qu'il a plusieurs pathologies directement liées à son alimentation. Il pense qu’avec le traitement, tout ira mieux, sans avoir à changer quoi que ce soit (alimentation, consommation d'alcool et de soda, sédentarité extrême).
Concernant les enfants, les études montrent qu’il faut exposer un aliment à de nombreuses reprises, sans jamais forcer, pour qu’ils s’y familiarisent. Au début, ils peuvent l’écarter, ne pas le toucher, ne pas le goûter, et c’est normal.
Personnellement, j’évite les plats où un aliment qu’un enfant n’aime pas serait impossible à trier, mais je continue à cuisiner de tout. Par exemple, Alix n’aimait pas les courgettes à une époque. Je n’aurais pas fait une purée ou une soupe uniquement à base de courgettes, mais j’en mettais dans des légumes rôtis, un riz sauté, etc., et elle était libre de les retirer. Finalement, elle s’est remise à en manger et apprécie ça aujourd’hui.
C’est vraiment essentiel de continuer à proposer une grande variété d’aliments. Si on arrête de présenter un aliment dès que l’enfant dit ne pas l’aimer une ou deux fois, il risque de ne jamais regoûter alors que les goûts évoluent. Il y a mille façons de cuisiner un ingrédient, et parfois, il suffit de trouver celle qui lui conviendra. Il ne s’agit jamais de forcer, juste d’exposer l’enfant à ces aliments à différents moments et sous différentes formes. Bien sûr, on peut avoir de vrais dégoûts alimentaires (toi avec le mouton, moi avec les choux de Bruxelles), mais pendant l’enfance, varier et reproposer reste essentiel.
Mais pour cela, il y a plusieurs soucis : l'éducation nutritionnelle des parents qui eux même n'ont pas forcément conscience de l'importance d'une alimentation variée, le budget alloué à l'alimentation, le temps et l'énergie qu'on souhaite y consacrer, les batailles qu'on choisi ou non de mener avec nos enfants, ...
Je suis convaincue que l'éducation nutritionnelle devrait faire partie intégrante des programmes de l'éducation nationale.