Je pense qu'il ne faut pas confondre éthologie et non-violence. Même les plus grands éthologues, face à des animaux vraiment revêches, ont eu recours au geste pour se faire respecter. Dans un suivi plus ou moins complexe, l'animal était remis en place pour une cause juste. Il admettait que ce bipède avait l'ascendant sur lui. Ce bipède avait ôté ses doutes de "qui domine et qui suit ?", car cette question est essentielle pour un cheval.
L'éthologie n'a jamais écarté la punition dans l'éducation d'un animal, qu'il soit cheval ou chien. C'est une ineptie de prétendre cela. Elle doit être justifiée et proportionnelle au comportement du cheval.
Exemple tout bête assez fréquent : quand un cheval te prend pour un poteau se frotte contre toi, tu te dois de le repousser fermement avec une petite claque sur le plat de la ganache.
Pas pour lui faire mal, mais pour faire du bruit (et je suis convaincue que le bruit peut impressionner plus que la douleur). Pourquoi le repousser et ajouter une tape ? Parce que si tu le repousses doucement, il recommencera à se gratter et à te prendre pour un poteau.
Tu peux prendre l'initiative de lui gratter la tête si ça le démange, mais ce n'est en aucun cas à lui de te prendre pour un arbre.
Pour moi, la punition doit être proportionnelle au manque de respect. Ce n'est pas par la douceur que tu effaces un manque de respect. Dans son cerveau, le cheval ne comprend pas les choses ainsi. Il continuera à manquer de respect tant que la position de chacun ne sera pas clairement définie.
| | Juste parce que les chevaux entre eux sont pas "tendres", est-ce que ça nous donne tant que humains le droit de leur fait mal aussi? Je trouve que c'est juste un faible prétexte pour beaucoup de choses, de dire "oui mais entre eux aussi ils font si ou ça" |
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Ce n'est pas un faible prétexte :) Parce que le cheval n'est pas fait pour comprendre la subtilité dans la hiérarchie. Tout est toujours clairement défini et établi, par des attitudes menaçantes pour les uns et des comportements soumis pour les autres. Est-ce que les soumis se sentent frustrés ?
Non. Et ça encore, les éthologues le diront.
Un cheval se sent mieux à être soumis et savoir que nous sommes les leaders (et les dominants, les deux ne sont pas incompatibles, je le répète) qui le protégerons, plutôt qu'être dans l'incertitude parce que le cavalier culpabilise à l'idée de le remettre à sa place par des moyens physiques.
Vous avez observé les troupeaux de chevaux ? Le cheval est un animal silencieux. Ils ne hennissent que pour alerter ou appeler. Mais pas pour expliquer leurs rapports. Un dominant ne va pas hennir sur un dominer pour le faire partir. Il adoptera une attitude menaçante avant tout (peut-être accompagné d'un couinement agacé si le dominé ne file pas assez vite).
Le cheval est un être tactile. Tout passe par le toucher chez eux, et leur mode de compréhension est basé sur ce sens extrêmement développé chez eux. Aussi bien les attitudes menaçantes parfois abouties par des morsures, que les caresses et les grattements mutuels.
Je pense qu'au lieu de culpabiliser parce que la mode des romans et des films dernièrement, c'était la même histoire mâchée, digérée et remâchée d'un cheval traumatisé par des coups qu'il fallait rééduquer, il faut se dire que le cheval ne supporte pas le doute.
Le doute, dans la nature, c'est ce qui amène à la perte du troupeau (que ce soit des chevaux, des bouquetins, des cerfs...).
magdu84 a écrit le 05/05/2009 à 16h24: |
| | Le cheval montre son affection en restant à proximité de ceux qu'il apprécie. Vouloir créer des liens amicaux avec un cheval qu'on est sans cesse en train de soumettre/dominer est donc contradictoire, mieux vaut passer simplement du temps avec, se rendre agréable et lui occuper l'esprit en utilisant sa curiosité pour combler son besoin d'apprendre. |
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Ce n'est pas contradictoire, puisque leurs rapports sont ainsi faits. Le leader et dominant est rassurant. Il peut attaquer quand un soumis, dans un but de le tester, lui manque de respect en mangeant son espace, tout comme il peut être acceptant à certains moments, et les autres restent à ses côtés pour manifester leur sympathie pour lui.
Dans ma tête, je me dois d'être dominant et leader pour rassurer le cheval sur nos rapports entre lui et moi. Je dois aussi savoir être acceptant quand il a admis ma dominance et qu'il vient vers moi pour la sécurité que je lui apporte, et donc le bien-être. Car dans sa tête de cheval, il se dira "C'est elle qui domine, elle me protège, je ne risque rien avec elle et ça me fait du bien".
Voilà pour ma part :) Le manque de respect n'est pas acceptable pour moi, c'est pourquoi je me comporte comme un cheval dominant, pour que celui qui me fait face comprenne le message au mieux.
Ce n'est pas pour autant que je ne sais pas être acceptante et l'accueillir dans ma bulle quand
je l'ai décidé, parce que son attitude me fait dire qu'il a reconnu mon statut et qu'il veut être près de moi pour la sécurité que je lui assure.
Cela n'est pas une porte ouverte à la vengeance physique quand je suis frustrée. Non.
Je parle ici uniquement de rapports de comportements pour s'entendre au mieux. Une fois cela acquis, en selle, il n'est pas compliqué de se faire entendre et d'être lucide sur la moindre attitude du cheval.