Punir ou récompenser ?

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Magdu84

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Punir ou récompenser ?
Posté le 05/05/2009 à 10h37

Quelques extraits choisis d'un bouquin qui a changé ma façon de voir le cheval au travail:

Trop de cavaliers se servent de la punition pour évacuer leur sentiment d'impuissance ou de frustration. C'est popurtant un acte grave dont l'utilisation dvrait toujours s'accompagner d'un extrême sang-froid, tant elle comporte d'inconvénients :

-Dans la plupart des cas, elle ruine l'execution du mouvement en cours, soit parce qu'elle implique un changement d'activité soit parce qu'elle contracte le cheval.

-Trop fréquente, elle endurcit le cheval qui se désensibilise. Une punition efficace doit être rare: s'il faut la répéter c'est que l'effet dissuasif ne fonctionne pas, soit parce que la demande dépasse les possibilités du cheval, soit parceque la punition arrive trop tard (plus d'1 seconde) soit elle est la dosée ou illogique.

-trop violente, la punition effraie et fait perdre toute faculté de raisonnement à notre monture qui risque de n'y rien comprendre. On obtient de sa part, au mieux une soumission inquiète, souvent de la fébrilkité, mais toujours une petre de confiance.

L'équitation traditionnelle connait bien les punitions, mieux que les récompenses, hélas.
Les punitions physiques (cravache, traction exagérée sur les rênes, éperons) reposent généralement sur des "actes réflexes" qui risquent d'embrouiller la compréhension du cheval.
Elles entrainent contraction, inquiétude, démotivation, désensibilisation...
Il existe des solutions alternatives : le renforcement positif. En utilisant davantage les récompenses, on obtient des progrès plus rapides, plus fiables, de la bonne volonté du cheval, de l'économie des aides... Le gain de temps dépasse 50% et augmente encore avec un cheval en formation, appelé à rencontrer beaucoup de nouveautés.

Pour qu'une récompense, ou une punition, produise un effet sur le cheval, il faut qu'elle intervienne dans la seconde qui suit l'action (ou qu'elle soit annoncée dans ce délai par félicitations vocales). Au delà de 3 secondes, le cheval ne fait plus le lien de cause à effet.

Exemples de récompenses (autres que friandises) :
-cesser de demander l'action quand l'exercice est réussi
-descente des mains, des jambes
-faire une pause au pas rênes longues
- alléger l'assiette (trot enlevé, équilibre)
-grattages,caresses
-prendre le chemin du retour
-rejoindre le groupe
-changer d'activité
-féliciter à la voix

exemples de punitions (autres que physiques)
-continuer à demander l'effort
-renouveller, renforcer les aides
-recommnecer l'exercice
-imposer ou prolonger un mouvement difficile, fatigant
-tourner le dos au retour, à l'écurie
-s'éloigner du groupe
-réprimander à la voix

Dans certains cas, il suffit de continuer patiemment à demander,sans sévir, pour laisser le cheval comprendre l'inutilité d'une résistance.


Lorsqu'un cheval se met à désobeir, il faut d'abord vérifier qu'il a bien compris ce qu'on attendait de lui, et qu'il est physiquement capable de satisfaire la demande.
Si c'est le cas, vous êtes devant un cas classique de balance négative : désobéir apporte à votre monture plus d'avantages que d'obéir.
Ne l'accusez pas d'être paresseuse, mal disposée ou méchante !! C'est à vous de rééquilibrer la balance des motivations en faveur de l'obéissance.
Le premier réflexe du cavalier consiste souvent, malheureusement, à punir davantage la désobéissance, ce qui ne va pas sans inconvénients. Il ferait mieux de regarder de plus près ce qu'il offre à sa monture lorsqu'elle obéit.
Trop souvent, l'obéissance est considérée comme un dû et ne s'accompagen ni d'un relâchement des aides, ni d'une pause, ni d'un mot d'encouragement. Le cheval n'y gagne que le droit de recommencer encore et encore l'exercice... C'est beaucoup demander à sa gentillesse naturelle !
Il y a même des cas où le cavalier punit involontairement l'exécution : il se raccroche à la bouche lors du départ au galop, tape dans la selle au trot, plante ses éperons pour tenir pendant le saut...
Parfois aussi, la désobéissance est récompensée : lorsque le cheval se cabre, la traction des rênes se relâche, lorsqu'il donne un coup de tête, le contact cesse pendant quelques instants, lorqu'il s'agite à la douche, le désagrément s'interrompt... le cheval croit donc avoir trouvé une solution ! et non une forme de rébellion...
Il suffit d'un peu de logique pour repérer et corriger ces petites erreurs qui font pencher la balance du côté de la désobéissance : avec le cheval, il est toujours plus efficace de raisonner en terme d'agrément et de désagrément, plutôt que d'invoquer une prétendue "mauvaise volonté".

Magdu84

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Posté le 06/05/2009 à 21h42

il n'y a dominance que lorsque les ressources sont limitées.
Les ressources comprennent : l'accès à la nourriture, à l'eau, à l'ombre ou à quelconque abri contre les intempéries, aux partenaires sexuels.
Un cavalier n'a aucune raison de se comporter en dominant puisqu'il n'est pas en compétition pour les ressources !
Un cheval est suffisamment observateur pour comprendre que son cavalier ne va pas manger ses granulés, le cheval ne considère pas l'homme comme un congénère.

Saberhagen

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Posté le 06/05/2009 à 21h46


magdu84 a écrit le 06/05/2009 à 21h42:
le cheval ne considère pas l'homme comme un congénère.


D'où un partenariat d'autant moins possible. Et le cheval sait que s'il le veut, l'homme peut le priver. Il est encore moins bête que ce que tu dis. Il sait que ses ressources viennent entièrement de notre seau et qu'il dépend de nous. Cette dépendance le rend d'ailleurs propice à s'incliner à nos désirs farfelus (le monter, en somme, d'où mon expression "échanges de bons procédés").


Dans mon club, les ressources n'étaient pas limitées, et les dominants jarretaient les autres à grands coups de ruades et de morsures :)

Edité par saberhagen le 06-05-2009 à 21h47



Magdu84

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Posté le 06/05/2009 à 21h48

la cravache est le prolongement de la main donc ne devrait servir qu'à toucher et non à claquer, donc pour moi, aucune utilité alors que le stick est plus doux et ne permet pas d'ambiguité dans son utilisation.

J'ai appris en éthologie, une technique très pratique pour éloigner un cheval (à la longe, dans le parc, au moment de nourrir etc...) : il suffit d'agiter les bras dans sa direction (sans toucher) en faisant des grands gestes. J'ai fait ça quelque fois avec mon poulain (j'ai rajouté la voix "hé, recule !"ferme) et ça marche bien.

Saberhagen

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Posté le 06/05/2009 à 21h56

Mag, ça c'est efficace avec un poulain, comme tu le dis, ou quand le cheval respecte déjà l'homme :) (ou bien le craint, auquel cas effectivement il s'écartera). Dans mon club, on avait des chevaux adorables. Mais deux de nos grands chevaux fonçaient sur leurs cavaliers à peine la porte du box ouverte (alors qu'ils étaient déjà sortis en liberté toute la matinée) uniquement pour les bousculer et leur faire comprendre qu'ils ne les respectaient pas.


Pour ma part, j'ai été confrontée à ces chevaux. Je n'ai pas eu ce problème. Et je n'ai jamais traumatisé un cheval.

Donc l'éloigner avec les bras, je veux bien si le cheval est jeune, malléable, ou éduqué dans le respect de l'homme (sous quelles conditions, à voir).

Mais j'ai déjà eu le cas d'un cheval qui, dans un travail en liberté, s'est bien fichu de la grosse voix et des bras agités en une attitude intimidante pour charger le pauvre bonhomme en question (côte brisée, le pauvre :/ ...).

Des chevaux irrespectueux, ça existe, parce qu'ils ont été éduqués dans l'anthropomorphisme sans jamais avoir de limites.

Imposer des limites, c'est aussi une forme de punition, de restriction à mes yeux :)

Edité par saberhagen le 06-05-2009 à 21h57



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Posté le 06/05/2009 à 21h57


saberhagen a écrit le 06/05/2009 à 21h46:


D'où un partenariat d'autant moins possible. Et le cheval sait que s'il le veut, l'homme peut le priver. Il est encore moins bête que ce que tu dis. Il sait que ses ressources viennent entièrement de notre seau et qu'il dépend de nous. Cette dépendance le rend d'ailleurs propice à s'incliner à nos désirs farfelus (le monter, en somme, d'où mon expression "échanges de bons procédés").


Dans mon club, les ressources n'étaient pas limitées, et les dominants jarretaient les autres à grands coups de ruades et de morsures :)

tu te contredis! tu m'as dit plus haut que les chevaux n'étaient pas partenaires! obligatoirement dominés dominants.

un partenaire est un individu qui ne présente pas de danger (contrairement au dominant) mais dont on recherche la compagnie, par intérêt ou affection.

Mes chevaux n'ont de friandises qu'une fois par jour (avec leurs granulés pas de ma main directement et à la fin du travail) c'est en général vers 18h. Ils se plantent devant leurs mangeoires respectives.
Le reste du temps, aucune friandise, et pourtant quand je suis dans le parc, mon poulain vient contre moi pour que je le caresse (ça peut durer une 1/2 h) ou juste pour faire la sieste à côté.
C'est une hérésie éthologique : on ne doit pas laisser le cheval envahir notre bulle, les calins ne sont pas bien interprétés par les chevaux (niveau dominance dominé) et pourtant... il craint la jument mais pas moi.

Saberhagen

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Posté le 06/05/2009 à 22h01


magdu84 a écrit le 06/05/2009 à 21h57:
un partenaire est un individu qui ne présente pas de danger (contrairement au dominant)


À partir de là, nos avis divergent. À chaque cheval son tempérament. Certains dominants seront plus agressifs, d'autres plus posés.

Seule l'agressivité est un danger. Or elle touche tous les statuts, dominants comme dominés, car c'est un trait de caractère et non pas une "fonction" liée à un "rang hiérarchique".

La dominance n'est nullement un danger pour le cheval. Pourquoi la nature instaurerait-elle une attitude (la dominance est une attitude) qui mettrait en danger toutes les espèces mammifères sur notre planète ? :)

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Posté le 06/05/2009 à 22h04

Toutes mes convictions sont valables quand il s'agit du rapport entre un homme et SON cheval, il est évident que le cas des chevaux des club est très délicat, malheureusement pour eux, pour le coup, on peut vraiment parler de soumission, là!
Comment éduquer un cheval qui jongle entre des dizaines de cavaliers bourrés de défauts (tous les cavaliers ont été débutants !), comment attendre de lui cette coopération alors qu'il en a plein les pattes de tourner en rond...

Pas étonnant que les chevaux de club soient parfois rétifs, mordeurs, "vicieux", quelle vie pour eux !!

Donc je répète que je parle d'un couple...

Magdu84

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Posté le 06/05/2009 à 22h12


saberhagen a écrit le 06/05/2009 à 22h01:


La dominance n'est nullement un danger pour le cheval. Pourquoi la nature instaurerait-elle une attitude (la dominance est une attitude) qui mettrait en danger toutes les espèces mammifères sur notre planète ? :)

le danger de se prendre un coup de pied ou de dent.
L'homme ne considère pas un coup comme un danger car il a conscience qu'1coup ne va pas conduire à la mort mais un cheval par instinct, va éviter les coups pour préserver son intégrité physique donc bien sur que l'attitude du dominant (oreilles couchées, tête en avant, queue qui fouaille) laisse présager un danger imminent. Une blessure dans la nature peut s'infecter et mettre en péril la santé de l'individu voilà pourquoi les animaux qui vivent en groupe ne cherchent pas les conflits sauf si la motivation est très forte (on en revient aux ressources...) et si la position relative dans la hierarchie n'est pas trop éloignée ( certains chevaux conservent toujours une distance de sécurité plus ou moins grande, jusqu'à plusieurs mètres, dans toutes circonstances quittes à se laisser mourir de faim ou de soif s'ils ne peuvent pas s'approcher de la ressource)

C'est la sélection naturelle.

Saberhagen

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Posté le 06/05/2009 à 22h12

Si tu as la chance de prendre un cheval dès son premier âge, alors oui, je te rejoins, les rapports font que la voix suffira sans doute, car il aura été façonné à ta façon ^^

Mais voilà, je parlais au titre de 80% des cavaliers en France : les cavaliers de club qui doivent supporter les erreurs passées d'une éducation bâclée au profit de longues heures dans une carrière en guise de rendements.

La vie de cheval de club, c'est le bagne, mais c'est la majorité des chevaux du pays qui vivent ainsi malheureusement :(


Mais dans un de mes précédents messages, j'avais précisé qu'avec mon propre cheval, je privilégierais le relationnel sur un terrain en liberté plutôt que régler mes problèmes avec une badine.

J'ai pour habitude de chercher à comprendre au lieu de sévir à l'aveuglette au premier pointer ;) Je ne suis pas une tortionnaire.

Saberhagen

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Posté le 06/05/2009 à 22h26


magdu84 a écrit le 06/05/2009 à 22h12:
C'est la sélection naturelle.


Crois-tu que le cheval dominant soit assez stupide pour mettre en danger les siens alors il est le protecteur ? Une simple attitude suffit bien souvent à dégager l'importun.

De plus, dans un troupeau ou une horde, il y a le dominant, mais plusieurs couches de dominés.

Chez les loups, on appelle les Alphas, les Betas ensuite qui ont un rôle important mais sous le joug des Alphas, et les Omégas, qui eux sont les premières victimes de la sélection naturelle.

Chez les chevaux, je ne connais pas les termes équivalents. Seuls les chevaux non-viables ou faibles seront les premiers à s'écarter naturellement du dominant, mais parfois même du troupeau, car les congénères rejetteront naturellement ce qui pourrait les ralentir en cas de fuite.

Cela ne concerne donc pas tous les dominés, seulement les plus faibles. C'est ainsi que je vois les choses.

Soffad

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Posté le 06/05/2009 à 23h21

J'ai toutlu...et c'est super interessant malgrés que je ne soit pas toujours d'accord sur votre façon de voir le problème...
je réfute toujours et plus que jamais cette notion de supériorité latente envers les chevaux de la part de SABEN...

Et votre discussion sur l'éthologie ne correspond pas tout a fait avec ce que j'en connais...
J' ai travaillé cette question plusieurs mois avec une éthologue réputée (E. de CORBIGNY)...ses DVD qui sont dans le commerce je les ait fait de A àZ, sous son contrôle(tournage/montage et fabrication du DVD)
Je dois dire que je ne reconnais pas tout a fait ce que j'ai entendu durant cette période de travail...
Ou tout au moins, en bien moins excessif dans le sens dominant/dominé...Mais sans doute y a t'il plusieurs sortes d'éthologie ?
Quand quelque chose est a la mode il y a énormément de gens qui essayent de s'approprier une part du gâteau...
En tout cas, a mon époque quand même pas si lointaine, (quoi que !!) on ne se posait pas toutes ces questions existentialistes..et je dois dire que même maintenant, étant en contact avec des cavaliers de haut niveau, je les voient continuer a ne pas s'en poser !

Quand même une question ?
n'y a t'il pas une différence de comportement dans la vie de tous les jours entre ce que vous décrivez et qui touche le cheval "sauvage" et notre fidèle coursier qui mache tranquillement son foin dans son box a l'abri de tous les prédateurs de la terre (sauf l'homme, toujours là) même si l'instinct grégaire est toujours plus ou moins latent !!

Je vais relire quand même vos propos...au cas ou quelque chose m'aurait échappé...


Edité par soffad le 07-05-2009 à 10h28



Saberhagen

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Posté le 07/05/2009 à 00h31

Je pense que chacun a ses techniques. J'ai connu des éthologues qui avaient des propos très acérés sur E. de Corbigny, et d'autres qui approuvaient sa façon de faire.

Tant que notre attitude va dans l'intérêt du cheval, n'est-ce pas plus simple de se dire que nous avons chacun nos méthodes ? :)

Le cheval est un animal complexe. Dire qu'il n'y a qu'une méthode valable serait l'uniformiser totalement. Or je pense que nous avons tous connus des chevaux radicalement opposés les uns les autres, qui réagissent différemment.

Le maître-mot est "adaptation" selon chaque cheval, en suivant des grandes lignes qui vont dans le sens de compréhension de cet animal sujet à tant de débats qui le dépassent :)

Ludival

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Posté le 07/05/2009 à 09h55

Je rejoins Soffad dans ses propos. L'éthologie est à la mode.
Si l'on est logique et à l'écoute de son cheval, si on sait l'observer (sans tomber dans la mièvrerie), on fait de l'éthologie sans le savoir. n'oublions pas que l'équitation est un dialogue permanent entre le cheval et nous. Nos chevaux nous décodent très bien parce qu'ils nous observent.
Quand j'ai le temps, je me pose dans un coin du boxe et je regarde, je me faits oublier, je faits partie du paysage, et bien depuis quelques jours, ma jument vient me chercher et j'ai droit à une toilette : je lui gratte le haut de l'épaule et elle me gratte le dos (sans les dents), les yeux rêveurs. lorsque je la mets en liberté, elle vient me chercher pour jouer, on fait la course, on se poursuit (j'ai toujours une badine pour allonger mon bras). Et quand on bosse, on bosse. Elle fait très bien la différence (licol = jeu ; filet = travail). C'est le 3ème cheval avec qui j'applique cette méthode et ça fonctionne bien. j'ai toujours considéré mes chevaux comme des partenaires et non pas comme des outils et j'ai passé 13 années merveilleuses avec mon Selle Français maintenant en retraite (de 3 à 16 ans). Un regard, une attitude de ma part et il s'exécutait, je pensais, il faisait, croyez moi c'est super à vivre. notre complicité faisait des envieux.

Saberhagen

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Posté le 07/05/2009 à 11h02

Effectivement, l'éthologie est une mode... qui me hérisse le poil d'ailleurs, surtout quand je repense à l'époque, il y a presque 20 ans. J'avais 6 ans et on se foutait de moi lorsque je parlais aux moniteurs du comportement du cheval, qu'il fallait le comprendre et non pas l'asservir comme un esclave sans se remettre en question... oui oui, j'étais assez précoce à cet âge-là, avec des mots d'enfants peut-être, mais j'étais lucide et sensible au cheval et à l'incompréhension de certains moniteurs injustes.

Depuis ça fait précisément 19 ans que j'étudie le comportement équin à mes heures perdues, même si je n'ai commencé à monter sur un cheval que très tardivement (à 21 ans, faute de moyens financiers)... Alors voir des gens parler de "stages" à La Cense ou en compagnie d'éthologues de renom, ça me fait rire jaune.

Nul besoin d'un Pat Parelli à côté de nous pour apprendre à connaître le cheval. Ce n'est pas par les discours de quelqu'un, aussi doué soit-il, que l'on apprend à connaître le cheval. Ce n'est que par nous-même et notre ressenti, à condition de ne pas tomber dans l'anthropomorphisme et savoir faire la part des choses.

Sans compter que l'éthologie n'est qu'une science, une étude de l'animal (pas uniquement le cheval) dans son milieu naturel. Donc rien que le terme "éthologie" est mensonger. Je préfère l'appellation "équitation comportementaliste".

Soffad

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Posté le 07/05/2009 à 15h45


ludival a écrit le 07/05/2009 à 09h55:
Je rejoins Soffad dans ses propos. L'éthologie est à la mode.
. lorsque je la mets en liberté, elle vient me chercher pour jouer, on fait la course, on se poursuit (j'ai toujours une badine pour allonger mon bras). .


(j'ai toujours une badine pour allonger mon bras).
Je reprend cette phrase de vos propos qui me semble intéressante et surtout importante
(j'espère avoir compris son sens qui serait d'écarter votre cheval..qu'il ne vous serre pas de trop pres..)
Ma grande peur actuelle est de voir des gamins(ines) jouer avec un animal de 6 a 700Kgs en liberté comme on joue avec un petit chiot...
L'éthologie a vulgariser cette pratique et, a mon sens, ce n'est pas ce qu'elle a fait de mieux...
Je considère pour ma part que le cheval est dangereux (pas méchant, je le précise)..dangereux par sa masse et ses réflexes bien supérieurs a ceux de l'être humain...
Un simple coup de sabot d'un cheval dans un moment de gaieté peut tuer...Une simple bousculade de sa part (600 K contre 50..) peut causer de graves dégats...

Les assurances ont d'ailleurs stigmatisées cet état de fait...

Trop alarmiste je suis ? Je l'espère bien sincèrement !!
Et je pense que le meilleur moyen d'être en sureté..est encore d'être dessus !


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