oubeule
Tu fais quoi du petit ensuite: abbatoir ou réinjecté dans l'élevage ? Ha oui mais si c'est un mâle il y'a pas le choix faut le manger....
Et puis cette maman et ce bébé, est ce qu'on leur a demandé leur avis quant à prendre leur lait pour le consommer ?
En sachant qu'aller jusqu'au sevrage est justement pas du tout rentable et que ça ne se fait pas du tout... Si ce n'est pour les vaches à viande...
Et au fait, est ce que leur projet de vie c'était de se reproduire (en se faisant inséminer !!!), d'avoir plein de petits, de se faire tirer le lait avec des trayeuses (mammite, douleur etc), de manger une alimentation trop riche et épuisante, de vivre 1/3 de leur vie, de se faire tuer au final... pourquoi ? parce que l'humain a décidé que le steack, le lait et le fromage c'était bon et que pour accepter tout ça il fallait qu'il croit que l'animal ait vécu au pré, en famille, heureux....
Si les cannibales revenaient, qui a vécu heureux et veut bien se faire manger ?
Bref, pour en revenir à l'équitation, il n'y a pas d'échelles entre ce qui est pire et moins pire.... tout mérite réflexions, pour peut être se décaler et considérer les choses autrement. Car finalement le cheval qui vit au pré, qui est gratouillé et qui va faire de la balade, ça c'est notre point de vue tout simplement car c'est comme ça qu'on le vit et qu'on le considère.... c'est la représentation que nous en avons qui a le mérite de nous rassurer (de nous dédouaner ?) et de nous apporter du plaisir...
Est ce que le cheval le vit pareil ?
Nous savons bien que chez les humains, une même situation est vécue très différement en fonction des individus... j'imagine qu'il en est de même pour les autres espèces (notamment mammifères)....
Citation :
Par exemple en quoi promener ton cheval en longe est plus respectueux que de mettre un cavalier sur son dos ou encore de décharger ses émotions auprès de lui?
En longe sur la route, en liberté sur les chemins... autrement en vélo, ça serait trop chiant ;)
Bah je l'ai expliqué dans mon gros pavé: conséquences physiologique importante (notamment sur la colonne vertébrale et les muscles dorsaux), le cheval ne peut pas s'exprimer comme il le souhaite (pas le droit de brouter, pas le droit de faire des coups de cul/ruade etc, de choisir la vitesse qu'il souhaite etc...
Et j'ai également un petit paragraphe sur le travail sur soi, sur le fait d'entendre le message qu'ils ont à nous dire... Nous tissons des liens avec eux, nous apprenons en leur présence énormément de choses, tout cela est au delà de la notion de travail, c'est ça que vous venez chercher: qu'est ce que le cheval a à vous dire ? Qu'est ce qu'il vient révèler de vous ?
Pour découvrir leurs messages, rien de mieux que d'enlever tous les faux semblants comme l'équitation, la compétition, la musculation du cheval, l'égo.... pour ne laisser place qu'à une histoire de relation ;)
mimidada Oui ta question est intéressante on remarque ça chez pas mal d'animaux..... pas que les chevaux... Il y'a plusieurs pistes de réflexions en éthologie:
- Le fait que l'animal a été "aliéné": un quotidien très ritualisé rassure et automatise la vie d'un animal, quand cela change tous les repères s'écroulent (changement d'environnement, changement de groupe ou pas, changement de stimulations, changements de relation avec l'humain)... la retraite est une étape difficile: autant pour les humains que pour les animaux que nous avons peut être voulaient mettre dans un moule similaire aux nôtres... La retraite ça se prépare ^^
- Un des besoins fondamentaux du cheval est le besoin de déambulation... Actuellement ce besoin n'est jamais satisfait à part quand le cheval sort de "chez lui" pour être bossé, promener, emmener au paddock/pré etc. On pense qu'un cheval actif au niveau monte peut satisfaire parcimonieusement ce besoin.
N'oublions pas que les chevaux marchent normalement plusieurs kilomètres par jour: tout dans leur physiologie les pousse à marcher... De plus en marchant plusieurs kilomètres par jour, les stimulations sont énormes: rentrer en interaction avec d'autres animaux, découverte de plantes/arbustes/fruits/légumes/aromates variées, découverte de relief, de sol, de matières et certainement d'autres choses qu'on imagine pas... Bref, quelle richesse par rapport à ce qu'on leur propose ^^ donc ça m'étonne pas qu'un cheval a besoin de l'humain pour avoir accès à des stimulations nécessaires à sa vie psychique, cognitive, physique etc... nous sommes devenus un intermédiaire entre le monde extérieur et le cheval puisqu'il ne peut plus aller de lui même goûter aux "plaisirs" de la vie... Ce genre de constats me rend triste.....
En général ce sont les deux hypothèses mais il en existe certainement d'autres adaptés à l'individu qui exprime son mal-être... Ce qui est sûr c'est que l'animal n'arrive pas à s'adapter à une nouvelle situation et qu'il pose une question...
corleone Bien de questions judicieuses, je vois que tu as toi même été mener ton enquête
Tu as tout à fait raison quand tu dis que finalement, est ce qu'il ne faudrait pas les relâcher complètement ?
D'un point de vue personnel, je pense que c'est en acceptant de lâcher prise, d'enlever le contrôle et la maîtrise sur l'autre qu'on accède à des relations où chacun a le choix de refuser ou d'accepter... C'est un élément qui n'existe plus aujourd'hui, qui demande à son cheval si il veut bien mettre le nez dans le licol pour sortir de son endroit de détention ? Rien que cette petite chose... et en essayant par la suite de ne pas faire intervenir le renforcement négatif qui a des conséquences sur le fonctionnement du cerveau très dévastateur...
Pour aller plus loin, je pense sincèrement que le jour où on aura permis à la faune sauvage de reprendre une vraie place dans notre monde d'humain, on découvrira quelles relations nous pouvons avoir avec les animaux car finalement eux aussi sont capables de nous guider pour nous montrer leur façon de vie, leur monde, leur culture et ce qu'il pense des humains... Sommes nous aujourd'hui à l'écoute de ça ?
dolimos a écrit le 20/02/2017 à 08h22:
@erell29
je vais rebondir sur ça :
Citation :
Si je choisis que l'autre à sa propre liberté, sa propre volonté de vivre et de disposer de son cerveau et de son corps, comment je peux me permettre de choisir pour lui ce qui est bon pour lui ?
qui m'interpelle un peu .
As tu des enfants ? Si on applique ce précepte a l'education de ses enfants , ça veut dire qu'on ne leur impose rien . Mais ont t'il pour autant la capacité de choisir ce qui est bon pour eux ? certainement pas . En tant qu'adulte responsable , on se doit de leur mettre des limites et d'instaurer des regles , et ce pour leur bien , pour leur survie même !!!
Meme chose pour tes chevaux . Ok ils sont en prairie . Mais quoi que tu puisses dire ils sont quand même enfermés .... Et par là ,
TU decides ce qui est bon pour eux ,
TU decides de ce qu'ils mangent .
Bref tes chevaux n'ont pas un total libre choix .
En fait , on a juste des limites bien/mal un peu différentes , c'est tout ! Quoi que tu fasses , tu imposes tjr qlq chose a quelqu'un . C'est un fait c'est comme ça .
Sauf qu'un cheval n'est pas un enfant...en plus du fait que l'enfant s'insère dans sa propre famille... alors que le cheval a sa famille et un éthogramme bien différent du notre... Néanmoins, tu soulèves quelque chose d'intéressant: la responsabilité que nous avons envers "nos" enfants, nous l'avons aussi envers "nos" animaux !
Je ne souhaite pas qu'on impose à mes enfants de travailler à leur dépend, au dépend de leurs corps pour qu'ils finissent malades bien plus tard car ils n'auront pas pu respecter leur corps, ce qu'ils étaient etc...
De plus, mettre des limites, un cadre, se structurer ensemble ne veut pas dire exploiter l'autre... C'est à dire que l'enfant garde sa liberté et notamment celle d'élaborer pour comprendre que cela lui apporte sécurité et contenance: nous verbalisons ce que nous faisons, nous parlons de nos émotions, nous échangeons... bref, c'est une relation qui s'établit car on souhaite sécurité et amour mais avons nous comme arrière pensée de faire travailler cet enfant pour notre propre compte ? d'utiliser ce qu'il est pour nous faire plaisir ?
Est ce que l'équitation apporte tout ça ? non... Le cheval n'a pas besoin de développer ses capacités naturelles, il les a déjà et décide de s'en servir quand il en a envie et surtout si il en a besoin, si il en a pas besoin quel intérêt de les développer ? ... Si le cavalier fait évoluer son cheval, c'est pour se persuader qu'en faisant ça le cheval ne souffrira pas de le porter sur son dos et pour se valoriser d'arriver à demander au cheval ce que ce dernier fait seul sans le poids déséquilibrant du cavalier... ça paraît joli du côté du cavalier... du côté du cheval, on sait tjrs pas ce que cela lui apporte si ce n'est douleurs, obligation de répondre à des stimulus sous peine de recevoir des sévices corporels (la fesse a été interdite pour les enfants !!!), obliger de vivre d'une certaine façon pour répondre aux besoins du cavalier etc etc.
Alors, bien sûr qu'actuellement la société ne me permet pas d'ouvrir mes clôtures et de dire à ces compagnons de vie "allez go, en espérant vous recroiser un jour".... je pense que je n'ai pas besoin d'en faire une démonstration pour comprendre pourquoi ;)
Alors, je me satisfais de ce que je peux faire pour que la détention soit la moins difficile possible et en l'occurence j'avais le pouvoir d'arrêter de monter à cheval.... et j'avais également le pouvoir de changer leur environnement pour essayer de donner de la cohérence à une espèce entièrement créépar la société qui n'a plus de sens... J'ai aussi le pouvoir d'utiliser mon intelligence afin d'essayer de trouver la meilleure alimentation possible... en sachant que de toute façon les chevaux savent bien mieux que nous ce qui leur convient, donc j'ai appris à lâcher prise et à me laisser guider...
Difficile de donner du sens à notre animalité et à notre rapport avec l'alter-animalité dans une société qui ne considère aucun des deux....