Une petite question concernant l'histoire des chevaux enfermés voire rétifs.
Dans la mesure où ce que tu expliquais dans un de tes messages précédents, j'imagine, n'obtient pas de résultat immédiat sur l'enfermement; est ce que, du coup, cela veut dire que tu acceptes que le cheval soit plus ou moins enfermé sur plusieurs séances, le temps qu'il intègre que la main n'est pas à fuir?
Je précise que ce n'est pas pour polémiquer etc, mais pour comprendre le déroulé de l'opération.
J'aimerais bien revenir un unstant sur cette question de cheval encapuchonné, étant donné que j'ai passé pas mal de temps à y réfléchir ces derniers temps. La question ci-dessus ne m'était certes pas adressée, mais j'y réponds quand même...
Parfois, un cheval ne peut faire autrement que de s'enfermer. Quand ils sont jeunes, je pense qu'il y a en gros deux types de chevaux: les girafes et ceux qui s'enferment. Les gens qui n'y connaissent pas grand chose auront peut-etre tendance à dire que ces dernier sont plus faciles à monter. En réalité, tu passes des mois et des mois à essayer de les "sortir de là"... Car le problème, c'est bien celui là: pour des raisons physiques évidentes, tu ne peux pas le tirer vers le devant...
Voici donc un témoignage:
Voici mon cheval au bout d'environ 10 semaines de débourrage:
Édité
On est tous d'accord, ce n'est pas ce qu'on veut voir -- mais c'est lui qui choisit sa position. Je le sais car c'est moi sur son dos. Ce cheval a connu deux cavaliers dans sa vie qui (je le garantis) ne l'ont jamais forcé dans sa position, il n'a jamais vu d'enrênement de sa vie, il est en mors simple -- c'est juste sa façon de gérer ses problèmes d'équilibre et de force. Si je le renvoie en avant, il ira juste plus vite, il va courir derrière son équilibre, il sera encore moins décontracté. Du coup: à ce stade là, le bout du nez, on s'en fiche, c'est tout. On garde le contact, on fait en sorte que la porte de devant reste toujours ouverte, mais on ne fait rien de plus. Lâcher ses rênes ne sert à strictement rien. Psychologiquement, il est mieux si on garde le contact. Dès qu'on les rallonge, on perd ce contact puisqu'il ne vient pas encore le chercher.
Les semaines passent, et 4 mois après la première photo, ça donne ça:
Édité
Je sais que la photo n'est pas géniale pour juger l'évolution, mais je n'en ai pas d'autre. Et je pense honnêtement qu'on voit que le cheval a plus de muscles, qu'il commence à se porter beaucoup mieux -- et qu'il commence à "sortir de là".
Je n'ai malheureusement pas de photos plus récentes, mais c'est de mieux en mieux. On n'a toujours pas atteint notre objectif de lui faire tendre son encolure au pas, au trot et au galop (sans tomber sur l'avant-main), mais on se rapproche. Au bout de 11 mois... Si on y est dans un an, je suis contente de moi.
Il n'y a zéro raccourci et zéro solutions miracle en 5 secondes. Une étape cruciale à franchir, c'étaient les cessions à la jambe et une incurvation correcte. Mais avant d'en arriver là, il a fallu six mois de boulot de base. Depuis que les cessions à la jambe "marchent" dans les trois allures (et je ne parle pas de salade de jambes sur l'avant main et de mouvements complètement précipités vers le côté...), il a eu comme un déclic.
La technique des demi-arrêts à la PK, je ne maîtrise pas et donc je ne l'applique pas (et sans connaître grand chose à sa méthode, je doute qu'il la préconise dans un "cas" comme celui-ci). La seule action de main sur mon cheval, c'est qu'on maintient un contact léger en permanence. C'est tout. Les transitions, c'est au maximum en travaillant avec l'assiette (et au début: la voix), et on relâche dès qu'on a eu ce qu'on voulait.
Donc voilà: au bout d'un an, on y travaille toujours. Je continue à ne pas attacher trop d'importance à l'emplacement du bout du nez -- pour moi, c'est la conséquence d'autre chose, pas quelque chose que je peux travailler de façon isolée. Mon approche, c'est aussi toujours de ne pas rallonger mes rênes au-delà du point où je perds le contact parce qu'il ne me suit plus. Mais tous les mois, je "gagne" quelques centimètres... L'objectif de l'extension de l'oncolure est bien là. Mais il faut passer par quelques détours pour y arriver...
(Et pour ceux qui ont envie de nous placer dans une case: non, je ne suis pas du tout "PK". Pas parce que je rejette, mais parce que je ne connais pas bien et parce que je n'ai jamais éprouvé de besoin de changer de "méthode". Je dirais donc que je suis dans la case "échelle de progression" à l'allemande -- mais R. Klimke sur Ahlerich et non pas E. Gal sur Totilas...)
[édité pour corriger des fautes d'orthographe]