Voilà c'est exactement ça.
Bon je ne me plains pas du mien. il fait des progrès en tout ! il est 99,9 % du temps super.
Reste le 0,1% où ça coince, je sais pas pourquoi, et à ces moments-là il m'exaspère à tel point que si le camion du boucher passait, je l'y foutrais dedans à coups de pied au c**.
Des fois on part en dextre.
Ca peut être nickel comme dérailler à un moment ou l'autre. Il en a marre et décide de se laisser traîner au lieu de suivre. Ca peut aussi bien être à 150m du départ qu'à 2 min de l'arrivée qu'en milieu de balade au fond des bois. Il se fait sa pause "escargot" et vas-y que je le treuille ! (en dextre je peux pas lui mettre la baguette aux fesses)
je peux pas dire que c'est dû à la fatigue, au dégoût, où à quoi que ce soit, on fait régulièrement une 15zaine de km en dextre au pas et trot, il adore. Alors pourquoi par moment il se bloque ?
D'autres fois c'est la nourriture qui lui monte au cerveau. Il regarde le seau avec des yeux flamboyants et me passerait sur le corps pour y arriver plus vite. Ca n'arrive peut-être même pas une fois par an mais je suis obligée de prendre la baguette et m'en servir sous peine d'être écrabouillée quand il pique sa "crise".
Pourtant je suis ultra-intransigeante niveau nourriture. Aucun cheval n'a été nourri par moi s'il faisait la mauvaise tête et ne respectait pas ma zone de sécurité.
Bon je dois dire qu''il est sympa tout le reste du temps donc je lui pardonne. clairement je ne suis pas du genre à m'emm** avec un cheval rétif, dangereux, ch*ant au quotidien donc il n'a pas intérêt à empirer
Il a aussi un entêtement atroce, au mental comme au physique.
Une fois (je sais pas pourquoi) il s'est mis à faire des demi-tours et grimper sur le talus. Quand il fait ça il raidit toute sa colonne vertébrale et personne ne peut l'en empêcher. tant en longe qu'avec un mors et des rênes. Une fois raidi c'est fichu. (il peut trimballer mon homme comme un cerf-volant au bout de la longe).
Après avoir vérifié la elle, tapis, sangle, mors, bridon, tout enlevé, tout remis, il recommençait donc pour éviter que ça m'empire avec sa cavalière
(ma hantise c'est de devoir annoncer à une maman que sa fille s'est blessée à cause de mon âne !)
...
je décide de le monter pour mettre les points sur les I.
Pas fière de moi, je fais 15 kilos de plus que les gamines mais dans ces conditions il faut en passer par là.
Aussitôt il a fait demi-tour sans que je puisse rien faire pour le contrer. Pourtant j'ai de la technique, de la force, des réflexes, je m'y attendais en plus. Bref embarquement immédiat comme si j'étais un fétu de paille.
Il saute sur le talus, ploie sous mon poids, tombe à genoux.
Pensant l'aider je me redresse, il avait les postérieurs encore en bas... et là il tombe en arrière...
Je me suis laissée rouler à terre au niveau des épaules, je l'ai fait descendre, je suis remontée sur son dos, et il n'a plus bronché.
Pas parce que ma technique l'avait contré et convaincu, mais parce qu'il avait été écrasé par mon poids.
10 min plus tard, il était nickel, je le redonne à la JF, fin de balade normale.
qu'est-ce qui s'est passé précisément ce jour-là j'en sais rien.
Des fois je me dis qu'il y a un pb, une migraine, chose qui ne se voit pas comme une boiterie ou une blessure.
C'est la seule fois où il l'a fait et c'est la seule fois où je l'ai "puni" comme ça.
Mais de mon côté j'étais clairement en impuissance quand il m'a trimballée pour faire demi-tour ! son esprit était "autiste" et son corps comme un bout de bois...
alors peut-être q ça m'a "choquée" pcq j'ai pas l'habitude de ce genre de chevaux : les miens ne se ferment jamais comme ça à moi, que ça soit dans la panique, la crainte, la douleur, la rebellion, il y a toujours une petite connection par laquelle je peux les atteindre. Et pas Albert.
et pis je ne peux pas non plis comparer Albert, qui est revenu la maison voilà même pas 2 ans, qui a dû quitter sa patronne, puis s'est attaché à ma filleule, qui l'a laissé tomber, et depuis est monté par 2 autres ados... et Lotus qui a 19 ans dont 16 de vie commune, on est un vieux couple. Ni Oskar que je travaille régulièrement depuis 4 ans et qui a découvert avec moi le "fun" des relations humain- équin et m'est très attaché.
Si je relativise tout ça Albert est un gentil bourricot et cent fois moins pénible que bien des chevaux que je croise au quotidien. Mais les moments où il décide de faire son bourricot !!! Ya de quoi l'envoyer au saucisson tellement il est exaspérant, peut-être pcq'il me renvoie à une impuissance totale.
Du coup ça me culpabilise et me frustre car je me dis qu'il mérite une cavalière attitrée en qui il pourrait avoir confiance, se donner à fond, travailler de tout son coeur. C'est ce qu'il se passait avec ma filleule mais elle a changé d'avis et je suis certaine que quelque part ça a perturbé Albert. (il a déjà dû partir de chez maman qui ne peut plus s'en occuper pour cause de graves pb de santé), tout ça il doit bien le sentir. Pour moi il est une joie mais aussi une "charge" de travail.