poupipou
Citation :
La dominance est souvent associée, comme le montre Easttide, par exemple, à la “violence”.
C’est exactement ce que je dis.

Il faut donc se défaire de cette subjectivité car elle est réductrice sur la réalité de l'exercice de la domination.
Citation :
cette manière de toujours vouloir se définir comme "au-dessus" de l'animal
La aussi, énormement de subjectivité.

Dominer ce n'est être meilleur. c'est juste être celui qui décide. On peut être un mauvais dominant ou un bon dominant. Et cela, qu'on soit humain ou cheval... ou toute autre animal...
La dominance s’exerce au sein de toutes les espèces. Quelles soient territoriales ou sociales. Évidemment dans les espèces sociales, la nécessité de l’organisation hiérarchique met en scène plus explicitement les comportements de dominance. Si on s’attache à être neutre dans notre lecture de ce mot, on n’y voit pas de violence. Juste l’organisation hiérarchique indispensable à un fonctionnement harmonieux et respectueux. Par une attitude sûre, l’expression, la détermination, la confiance en soi on assoit son autorité sans aucune agressivité.
Celui qui impose sa volonté à l’autre est un dominant. Après on est totalement d’accord, je pense, sur le fait que cette volonté peut s’exprimer avec différentes nuances, allant jusqu’àux plus extrêmes lorsqu’elle s'exerce avec violence. Ce que je condamne évidemment.
D’ailleurs je ne parle pas de faire peur au cheval mais de le surprendre, ce qui est très différent. Lorsque je décide de sortir mon cheval du pré, de lui passer son licol et de le ramener à l’écurie, je lui impose mon choix, j’exerce mon pouvoir de domination. Pour autant, je n’ai aucune attitude, aucun geste et aucun langage agressif. Et pour obtenir que mon cheval vienne à ma rencontre, se laisse licoler et me suive je ne l’ai jamais brutalisé, au contraire. J’exerce ma domination avec respect et bienveillance. Je séduis mon cheval, je l’incite, je lui prouve qu’il aura un intérêt à accepter mes décisions. Bref, je m’impose à lui, je lui impose ma volonté, en douceur.
La dominance est permanente au sein de toute interaction. Peu importe de quel animal on parle, humain et non humain. Il y a toujours un décideur et un suiveur. Un hésitant et un sûr de lui. Celui qui passe toujours en premier et celui qui passe toujours en dernier. Le dominé n’est un synonyme de victime. Pour certains individus, il est bien plus sécurisant de se reposer sur une personne déterminée qui sait et indique ce qu’il faut faire. Dès lors le rapport de domination s’exerce. Si tu assimiles obligatoirement la dominance à la violence, tout le langage poli qui l’exprime aussi t’échappe. c'est dommage. Pourtant c’est celui là qu’il faut observer et reproduire en priorité.
Le complexe de supériorité de l’animal humain anthropocentré sur les autres espèces animales ne fait pas partie de mes nombreux défauts.
Citation :
Alors effectivement, Couagga, je maintiens que la crainte, le fait de vouloir être au dessus de l'animal, est incompréhensible pour ce dernier, puisqu'il n'interagit pas comme cela.
Au sein d’un groupe de chevaux, le plus dominé de tous est très attaché à son groupe et souffrira dans être séparé mais c’est bien par crainte d’un conflit qu’il cède sa place aux plus dominants. Les brutalités interviennent peu et dans des situations particulières parce que contrairement à nous, les autres animaux ne sont pas « fous », ils évaluent très rapidement lequel est potentiellement le plus déterminé et ils évitent le plus possible les conflits.
La domination intelligente et basique c’est la détermination.
Les dominés ne vivent pas dans la peur et la maltraitance. Ils vivent dans le réalisme intuitif des capacités de chacun des membres de leur groupe et de leurs propres capacités au sein de cette organisation. Les plus déterminés sont les dominants. L’observation d’un groupe stable, dès qu’il y a à minima 2 individus, permet rapidement de voir qui domine qui sans même qu’il n’y ait de contacts entre eux. On aurait de bien judicieuses leçons de sagesse à tirer de leur exemple, nous, les humains.
Citation :
Le souci c'est que dans l'esprit humain, on ne sait PAS communiquer sans montrer qui fait pipi le plus loin. En général, humainement parlant, moi, ce genre de comportement, je le fuis. J'ai tout sauf envie de montrer de l'intérêt, ni même du respect.
Tout à fait en phase avec cela. As-tu déjà lu « Eloge de la fuite » de Laborit ?
Le respect s’exerce dans les 2 sens. On ne doit pas s’autoriser à brutaliser le cheval pour obtenir ce que l’on souhaiterait de lui. A-t-il lui le droit de de brutaliser une personne pour obtenir ce qu’il souhaite ? pas plus à mon sens. Ce qu'on cherche c'est un équilibre relationnel où chacun s'exprime sans mettre en danger l'autre, sans lui porter préjudice.
La mise en place d’une organisation hiérarchique ne se fait pas en se bagarrant. Il s’agit de négocier habilement et d’être déterminé pour être le décideur, et d'être juste et bienveillant pour être l’ami.
Pour moi, la partie est gagnée lorsque le cheval vient chercher de lui-même des solutions à ses problèmes en sollicitant spontanément « un humain de confiance », lorsqu'il exprime toutes ses émotions mais avec contrôle pour ne pas nous être désagréable, de la même façon que nous veillons à le faire avec lui.
Dans la situation de
nightreason , il est clair que ce qui lui fait défaut pour sortir de cette relation limite conflictuelle, c’est qu’elle soit plus déterminée que son cheval. Il existe un bel adage qui dit que « la nature a horreur du vide ». Et bien dans cet esprit, « si tu ne sais pas ce que tu veux, ton cheval le saura à ta place ». Parce que dans toute organisation sociale, si personne ne décide de rien, c’est le dawa.

Et pour se sentir bien, les chevaux ont besoin d’exister au sein d’un groupe organisé, donc hiérarchisé, où chacun sait son rôle et sa place. Pour l'instant, c'est Barrilero qui est le plus déterminé et qui met certainement à profit les petites hésitations ou maladresses de sa nouvelle propriétaire. Passé compliqué ou pas, ce cheval a du caractère et bien naturellement, comme tout cheval qui se respecte, il négocie l'organisation avec opportunisme. A 8 ans, c'est l'âge parfait... Il s'appuie avec assurance sur son expérience (les bonnes comme les mauvaises) et sa maturité physique.