Cheval espagnol difficile

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Nightreason

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Cheval espagnol difficile
Posté le 08/01/2018 à 15h51

Bonjour à tous !

Voilà pour ceux qui me connaissait d'avant, je suis de retour sur le forum après plus d'un an d'absence, une année qui a été forte en émotion pour moi. En effet, mon fabuleux compagnon de route, mon merveilleux Night est décédé en Avril 2017 après avoir contracté la maladie de l'herbe (dysautonomie équine aigue), me laissant seule.
Après plusieurs mois de deuil, j'ai commencé mes recherches afin de retrouver un cheval et j'ai jeté mon dévolu sur un hongre ibérique de 8 ans. Barrilero, de son petit nom est un PRE de 1.60m barroque, avec un caractère bien trempé, il est arrivé chez moi le 24 Octobre 2017.

Au premier abord, disons que je savais à quoi m'attendre : selon la propriétaire cheval arrivé d'Espagne en camion à 5 ans, soit disant non débourré. Il a été castré à 6 ans et a vécu depuis ce jour chez son ancienne propriétaire, dans un petit pré avec abris et un copain. Elle l'a fait débourré par un pro et me dit que cela s'est bien déroulé, qu'il partait même en balade avec. Suite à ça, elle a essayé de le travailler seule mais il a commencé à prendre l'ascendant sur elle. A l'été 2017, il aurait soit disant pris peur de quelques choses dans le champ et serait parti au galop, la renversant et lui fracturant le tibia. Conclusion, ayant un cheval difficile qu'elle ne montait pas et qui lui faisait peur elle décidait de le mettre en vente.

Depuis que moi je l'ai, je vais de déception en déception. C'est une véritable catastrophe ! Je n'ai pas la prétention de détenir toutes les connaissances du monde, ni d'être parfaite, mais des chevaux j'en ai bosser un paquet et pas que des cas simples mais alors celui-là...
Pour résumé, le premier mois, je l'ai laissé s'acclimater un peu (il venait du sud et j'habite dans l'est..), trouver ses repères, comprendre comment fonctionnait la pension, etc... Je l'ai sorti 2/3 fois dans la carrière et en balade en main mais chaque fois c'était la même rengaine :
- Cheval qui s'en fiche littéralement de moi, me bouscule, me passerait dessus s'il pouvait, je prends donc le stick pour le sortir...
- Cheval qui a comprit qu'il avait de la force et qui décrète qu'il va ou il le veut quand il le veut... Il tourne la tête pour prendre la longe et prends son élan, après avoir fait du ski nautique derrière lui 4/5 fois je lache la longe maintenant et advienne que pourra..... La solution que j'ai trouvé pour le "manipuler" sans trop de danger (changement de champ, ramener à l'écurie pour le véto etc...) c'est le mors goya aga avec une gourmette et une longe de 10m...

Moi qui avait l'habitude de mon gentil petit cheval qui me suivait sans broncher en liberté, le retour à la réalité n'est pas évident...

J'ai voulu reprendre les bases avec lui, mais vraiment tout reprendre à 0 avec le travail au sol, dans un premier temps concernant les cessions (épaule, hanche, tête) et le respect de l'être humain. Le peu de séance que j'ai pu faire, il semble très bien avoir déjà assimilé tout ça, il me donne les bonnes réponses mais avec un caractère assez complexe (oreilles qui se couchent, naseaux qui se retroussent... bref pas content le coco). J'ai conscience qu'il tente de prendre l'ascendant sur moi comme il a du le faire avec l'ancienne propriétaire, et pour la première fois depuis que je bosse avec les chevaux, je ne sais pas comment m'y prendre avec lui. Je ne souhaite pas entrer en réel conflit avec lui, vu sa force et son caractère je serai perdante quoiqu'il arrive, et la méthode douce est visiblement trop douce vu que je n'avance absolument pas dans le travail.

Ca fait un mois que je lui fait juste des visites gratuites (gratouilles, pommes, présence...) suite a des soucis de santé que j'ai moi je ne peux pas prendre le risque de le sortir pour l'instant vu mon état.
En fait je suis surtout déçue que cela ne se passe pas comme je l'espèrais mais maintenant je partage ceci avec vous avoir un avis extérieur et surtout des pistes, des idées, des témoignages...

Pour résumé :
- Cheval de 8 ans, dominant +++, 1.60m de gras et de muscle
- A jour ostéopathe, pas monté depuis plus de 2 ans suite à son débourrage
- Presque impossible de le sortir du champ sans danger pour lui et les autres, il embarque en main là où il veut avec une force titanesque
- Il réponds aux exercices simples au sol (céder à la pression, se pousser quand on lui demande..)
- Cheval caractériel et impressionnant (et il le sait)

J'ai songé à me faire aider, mais dans ma région je ne connais pas de personne compétente selon mes principes. J'ai même songé à le revendre mais bon ça me fend le coeur...

Tout conseil est bon à prendre, je vous écoute !

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Poupipou

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Cheval espagnol difficile
Posté le 08/01/2018 à 22h39

Une pichnette a mes yeux c'est de la violence ordinaire. Comme quoi... Tout est subjectif.

Comme je dis... Pourquoi avoir le droit de se permettre de toucher un animal en souhaitant lui créer une action désagréable ? Pourquoi s'offusquer d avoir un animal qui ne "respect" pas l'humain... alors qu'on est prêt à faire autant de mal pour se faire entendre ?

On n'a pas besoin de violence. Qu'elle soit qualifiée de minime ou de plus intense...

L'idée avant tout c'est d'être cohérent. On ne veut pas que l'animal nous mal mène... Même un poil. Faisons de même... Sinon on n'a plus de cohérence... Et les animaux le sentent quand nous sommes en dehors de toute Congruence...
On ne peut pas faire les choses biens.

Zenquo

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Cheval espagnol difficile
Posté le 08/01/2018 à 22h54

Je me suis peux être mal exprimé si c'est le cas je m'en excuse. Lorsque je parle de pichnette ce n'est pas le frapper pour un oui ou un non ni même de le frapper tout court. L'auteur du post dit que le cheval irait jusqu'à lui marcher dessus. Lorsque je parle de pichnette c'est, à ce moment là, ce permettre de le repousser d'un geste franc, en le poussant franchement sans pour autant le frapper. ;), il ne faut quant même pas que l'auteur risque de se faire écrabouiller par son cheval. à bonne entendeur.

Couagga

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Posté le 09/01/2018 à 00h33

poupipou
c'est ça le problème : assimiler l'expression de la dominance à de la violence. Il faut sortir de la subjectivité. L'autorité n'a pas besoin d'être brutale, physiquement ou psychologiquement, pour s'exercer.
La seule existence d'une hiérarchie au sein d'un groupe détermine des statuts de dominants et de dominés.

Easttide

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Posté le 09/01/2018 à 07h32

Sans vouloir de la violence dans le travail des chevaux il faut quand même regarder les chevaux entre eux. Quand un cheval veut dominer un autre il n'est pas tendre. Mes jeunes portent souvent des traces des dents de leurs ainés. En effet mes deux vieux hongres font la loi et ils ne sont pas tendres quand il faut. Ça facilite mon travail aussi car les jeunes n'ont pas l'esprit dominant! Je rajoute que les deux vieux sont adorables. Les enfants les montent, curent les pieds etc très respectueux avec les humains.

Avec un cheval dominant comme le tiens malheureusement il faut que tu t'imagine comme un autre cheval dominant, il faut que tu peux coucher tes oreilles et montres tes dents. Je pense qu'il faut rentré en conflit avec lui, il a pris le dessus et il cédera pas comme ça. Par contre il faut être sur de gagner.

Fait toi aider car ça peut être sportif. Par contre il faut régler le problème. Il ne sera pas moins dominante avec l'âge il va au contraire gagner en confiance.

Poupipou

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Cheval espagnol difficile
Posté le 09/01/2018 à 09h24

Là où je ne te suis pas Couagga, c'est que je pense que nos définitions sont certainement différentes.

La dominance est souvent associée, comme le montre Easttide, par exemple, à la “violence”.
La définition de violence est déjà fortement biaisée puisqu'elle est subjective, comme tout un tas d'autres choses.

Mais qu'importe puisque...
Je pense, de toute manière, que ce qui me chiffonne, et ce qui, selon moi, émerge un véritable problème, c'est cette manière de toujours vouloir se définir comme "au-dessus" de l'animal. C'est là, où dans mon univers, et mon ressenti, bien des gens font fausse route.

La “dominance” peut être constatée au sein d'un groupe lorsqu'il y a des enjeux et de la ressource (et, bien souvent, celui qui exprime cet état d'âme, souligne qu'il y a une possibilité de manque) Par exemple, il y a quatre chevaux en pâture sur une étendue de 10 hectares. Ils grignotent de l'herbe. Ils ont deux énormes bassines d'eau. Rare sont les fois où je les ai vu interagir avec une forme de hiérarchie.
A ce moment là, ils sont apaisés. Tous, on probablement un rôle, mais un rôle linéaire.
Il y a assez de pâturage. Assez d'herbes. Assez d'eau... Tout roule !

En revanche, au moment où j'interviens, là, effectivement, nous pourrons voir que l'enjeu de la ressource (moi=bouffe) pourra éventuellement provoquer des comportements que l'on pourrait qualifié de "dominance" et c'est rarement de la communication sympathique.

De plus, il suffit parfois de rajouter quelques chevaux pour que l'équilibre soit complètement fichu à plat, et qu'il y ait des comportements de violence ou même entraver certains chevaux à pouvoir se nourrir.


Pour moi, j'ai toujours vu ces comportements de "dominant" être carrément fort et passé pour de la menace. C'est rarement doux. Il y a toujours une forme de crainte de la part de celui qui subit la "menace".


Alors effectivement, Couagga, je maintiens que la crainte, le fait de vouloir être au dessus de l'animal, est incompréhensible pour ce dernier, puisqu'il n'interagit pas comme cela.

Et que la dominance est à caractère violent, bien souvent, et ce dernier est inconfortable, désagréable, peu fiable. On peut décider d'être le chef, ou d'interagir avec douceur et égalité. On peut favoriser la communication, montrer que certaines situations ne sont pas forcément acceptables, mais dans mon esprit, toujours, quand on souhaite instaurer une base respectueuse, on se doit également de l'être avec notre semblable.

Le souci c'est que dans l'esprit humain, on ne sait PAS communiquer sans montrer qui fait pipi le plus loin. En général, humainement parlant, moi, ce genre de comportement, je le fuis. J'ai tout sauf envie de montrer de l'intérêt, ni même du respect.


Pour en revenir à ce qu'a conseillé Easttide. Nous ne sommes pas des chevaux, (enfin moi, je ne sais pas toi...) si tu acceptes de te considérer comme un cheval, alors accepte de recevoir les coups que pourraient t’asséner un cheval qui a une mauvaise communication.

On ne doit surement pas justifier une quelconque violence en prenant l'exemple des chevaux (et en plus, comme dit plus haut... un cheval bien dans sa tête, avec l'espace nécessaire, les ressources abondantes ne se comporte pas comme tel!) C'est tout sauf de la confiance qu'il va se développer, mais de la crainte. Et on arrive à RIEN de BEAU en agissant ainsi.

Tidesigual

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Posté le 09/01/2018 à 10h41

poupipou je suis assez d'accord avec ta vision des choses ( que j'essaie d'appliquer autant chez les chevaux que chez les chiens) mais concrètement avec un cheval qui visiblement n'a pas envie de s'en remette à l'humain que fait-on ?
On ne peut pas se permettre de ne travailler qu'en renforcement positif sans craindre que celui-ci ne soit à un moment pas assez fort pour contrecarrer une autre envie ( celle d'aller manger, celle de faire demi-tour de prendre la tangente, celle de bousculer pour être le premier à ..)
Ce cheval a peut être manqué de quelque chose et a donc adopté ce comportement "hiérarchique de défense" permanent ... y compris de l'humain.
En premier lieu, j'imagine qu'il faut rétablir " la confiance" à savoir si tu me donnes, tu seras récompensé en échange et surtout surtout tu seras [u]apaisé.
[/u]Je faisais cela avec mon déglingué de la vie ( aujourd'hui en pré retraite pour des raisons physiques) ... mais il était plus super soumis que super effronté ! Un exercice exécuté dans le calme valait plusieurs longues secondes de silence, d'immobilité, d'apaisement. C'est très long mais cela fonctionne.
Le problème est il le même ici ? je n'en sais rien .... est-il angoissé ce cheval ? ou est il simplement mal éduqué ? Traumatisé ? Difficile de le dire ...

Au hasard as tu la facture de la castration ? ( un PIF peut être ?)

Garder la tête je suis d'accord, il faut contrôler du moins au début tout déplacement de ce cheval. Je pense qu'il faut aussi lui montrer qu'il a tout intérêt à se laisser guider mais pour cela il faut effectivement être intransigeant avec soi même et se montrer toujours digne de confiance et ça c'est logique et facile en théorie et ça l'est moins en pratique.

exemple : Si manger de l'herbe est une priorité pour lui ( comme nombre de chevaux lol) il faudrait pouvoir le mener calmement à un endroit convoité et lui apprendre à se tenir. Tu m'embarques et me bouscule, je t'amène de l'inconfort en te privant, tu te tiens bien à coté et sage tu es récompensé parce que je te laisse manger ton herbe.

Easttide

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Cheval espagnol difficile
Posté le 09/01/2018 à 11h16

poupipou La situation est tres complexe.

Dans une situation ideale la relation homme/cheval se fait juste apres la naissance du poulain. On intervient, on gratte le poulain, on lui touches les pieds, la tete, on lui mets un licol, on le tourne, recule, avance. Quand il est en peu trop forte on lui repousse, quand il essaye de nous manger on lui repousse la tete etc etc etc. Tous ca sous l'oeil rasurrante de maman. On fait tous les jours pendant des longues mois. A la fin le poulain voir l'homme/femme comme une etre apart, pas un cheval. Il les respecte, il se fait manipule, gratte, il est nourri. Il les mords pas, il fait attention a leurs pieds, il les pousse pas etc etc. En generale apres ca roule, si les bonnes bases sont fait tous les travails qui suit, dans les annees a venir se font entre un homme et un cheval.

Le probleme c'est que quand les bases sont rate ou pas fait du tout et le cheval n'a jamais appris le respect de l'homme et en plus il a un caractere forte on cours vers le desastre. Ca peut devenir dangereux. La on n'est plus dans le meme optique que normale.

En ce qui concerne l'hierarchie en troupeau c'est sur que dans une group stable, adulte la dominance est presque invisible. Mais il est la quand meme, en generale il y a un cheval qui se deplace en premier et les autre vont suivre etc. Il y a un nouveau qui arrive et les places vont se re-faire. Un cheval qui se trouve plus bas dans l'hierarchie n'est pas forcement domine dans le sens que nous les humains pense au "dominance" avec une sentiment negatif ou stresse. C'est juste qu'il se deplace en premier quand les plus malins arrivent. Et le cheval plus dominant n'a rarement besoin de s'imposer nonplus, un oreille tourne et le jeune se deplace a grand vitesse. Les signes sont presque invisible. C'est le respect entre chevaux.

Mais pour revenir au probleme, un cheval qui n'a pas appris le respect de l'homme nous prends un peu pour un cheval. Il adopte un comportement du cheval dominante envers nous, il nous pousse, il nous mords, il donne des coups pieds ou menace de le faire, il baisse les oreilles etc. Il peut dans les cas extreme passe a l'acte et attaquer. J'ai vu et j'ai vecu des attaques, la c'est plus la rigolade.

Je ne sais pas a quel stade est rendu le cheval de l'auteur mais le probleme ne va pas se regler toute seule et le comportement va se degrader a chaque fois que le cheval arrivent a s'imposer.

Il faut commencer par s'imposer et se faire respecter. D'abord avec un licol classique c'est impossible. Un licol dit "ethologique" ou un mors pour avoir du controle est obligatoire. Un licol "ethologique" permet de controler mieux car la corde est fine et si le cheval pousse dessus c'est desagrable pour lui. Rien de douce mais c'est efficase si utilise correctement.

Apres le respect/dominance se fait on deplacant le cheval. C'est moi qui te pousse et tu va te deplacer. Si tu te met a son epaule par example et avec un cravache de dressage tu lui pousse les hanches en tapant dessus. Doucement au debut mais tu augumente l'intensite jusqu'au moment ou il deplace ses hanches. C'est une premiere petit exercise a faire et a reussir.

Par contre attention il faut aller au bout. Il se peut que le cheval fait de la resistance. Il ne veut pas forcement deplacer ses hanches car dans se cas la il n'est plus le dominante, maintenant c'est toi qui decide ou aller pas lui, m**** c'est moins rigolo. La resistance peut se traduire par des coups de pieds, il peut se mettre debout, il peut essayer de mordre. Il faut perserverer. Tu reste a son epaule ou tu peux pas recevoir des coups de pieds, tu garde une main haut vers son oeil au cas ou il veut te pousser avec sa tete, tourne sa tete en peu vers toi et garde en peu de tension dans la longe, il aura plus mal a se mettre debout, et tu continue a lui pousser les hanches jusqu'au moment ou il bouge. Des qu'il bouge tu arrete, tu lui caresse et tu recommences!

Fait toi aider, ne soit pas toute seule la premiere fois. Il faut prendre le temps necessaire et prendre tous les precautions necessaire - bombe etc.


Une bonne relation est possible avec ton cheval mais il y aura quelques etapes un peu desagreable a passer avant.

Couagga

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Cheval espagnol difficile
Posté le 09/01/2018 à 11h32

poupipou


Citation :
La dominance est souvent associée, comme le montre Easttide, par exemple, à la “violence”.


C’est exactement ce que je dis. Il faut donc se défaire de cette subjectivité car elle est réductrice sur la réalité de l'exercice de la domination.


Citation :
cette manière de toujours vouloir se définir comme "au-dessus" de l'animal

La aussi, énormement de subjectivité. Dominer ce n'est être meilleur. c'est juste être celui qui décide. On peut être un mauvais dominant ou un bon dominant. Et cela, qu'on soit humain ou cheval... ou toute autre animal...

La dominance s’exerce au sein de toutes les espèces. Quelles soient territoriales ou sociales. Évidemment dans les espèces sociales, la nécessité de l’organisation hiérarchique met en scène plus explicitement les comportements de dominance. Si on s’attache à être neutre dans notre lecture de ce mot, on n’y voit pas de violence. Juste l’organisation hiérarchique indispensable à un fonctionnement harmonieux et respectueux. Par une attitude sûre, l’expression, la détermination, la confiance en soi on assoit son autorité sans aucune agressivité.
Celui qui impose sa volonté à l’autre est un dominant. Après on est totalement d’accord, je pense, sur le fait que cette volonté peut s’exprimer avec différentes nuances, allant jusqu’àux plus extrêmes lorsqu’elle s'exerce avec violence. Ce que je condamne évidemment.
D’ailleurs je ne parle pas de faire peur au cheval mais de le surprendre, ce qui est très différent. Lorsque je décide de sortir mon cheval du pré, de lui passer son licol et de le ramener à l’écurie, je lui impose mon choix, j’exerce mon pouvoir de domination. Pour autant, je n’ai aucune attitude, aucun geste et aucun langage agressif. Et pour obtenir que mon cheval vienne à ma rencontre, se laisse licoler et me suive je ne l’ai jamais brutalisé, au contraire. J’exerce ma domination avec respect et bienveillance. Je séduis mon cheval, je l’incite, je lui prouve qu’il aura un intérêt à accepter mes décisions. Bref, je m’impose à lui, je lui impose ma volonté, en douceur.

La dominance est permanente au sein de toute interaction. Peu importe de quel animal on parle, humain et non humain. Il y a toujours un décideur et un suiveur. Un hésitant et un sûr de lui. Celui qui passe toujours en premier et celui qui passe toujours en dernier. Le dominé n’est un synonyme de victime. Pour certains individus, il est bien plus sécurisant de se reposer sur une personne déterminée qui sait et indique ce qu’il faut faire. Dès lors le rapport de domination s’exerce. Si tu assimiles obligatoirement la dominance à la violence, tout le langage poli qui l’exprime aussi t’échappe. c'est dommage. Pourtant c’est celui là qu’il faut observer et reproduire en priorité.

Le complexe de supériorité de l’animal humain anthropocentré sur les autres espèces animales ne fait pas partie de mes nombreux défauts.


Citation :
Alors effectivement, Couagga, je maintiens que la crainte, le fait de vouloir être au dessus de l'animal, est incompréhensible pour ce dernier, puisqu'il n'interagit pas comme cela.


Au sein d’un groupe de chevaux, le plus dominé de tous est très attaché à son groupe et souffrira dans être séparé mais c’est bien par crainte d’un conflit qu’il cède sa place aux plus dominants. Les brutalités interviennent peu et dans des situations particulières parce que contrairement à nous, les autres animaux ne sont pas « fous », ils évaluent très rapidement lequel est potentiellement le plus déterminé et ils évitent le plus possible les conflits.

La domination intelligente et basique c’est la détermination.
Les dominés ne vivent pas dans la peur et la maltraitance. Ils vivent dans le réalisme intuitif des capacités de chacun des membres de leur groupe et de leurs propres capacités au sein de cette organisation. Les plus déterminés sont les dominants. L’observation d’un groupe stable, dès qu’il y a à minima 2 individus, permet rapidement de voir qui domine qui sans même qu’il n’y ait de contacts entre eux. On aurait de bien judicieuses leçons de sagesse à tirer de leur exemple, nous, les humains.


Citation :
Le souci c'est que dans l'esprit humain, on ne sait PAS communiquer sans montrer qui fait pipi le plus loin. En général, humainement parlant, moi, ce genre de comportement, je le fuis. J'ai tout sauf envie de montrer de l'intérêt, ni même du respect.


Tout à fait en phase avec cela. As-tu déjà lu « Eloge de la fuite » de Laborit ?

Le respect s’exerce dans les 2 sens. On ne doit pas s’autoriser à brutaliser le cheval pour obtenir ce que l’on souhaiterait de lui. A-t-il lui le droit de de brutaliser une personne pour obtenir ce qu’il souhaite ? pas plus à mon sens. Ce qu'on cherche c'est un équilibre relationnel où chacun s'exprime sans mettre en danger l'autre, sans lui porter préjudice.
La mise en place d’une organisation hiérarchique ne se fait pas en se bagarrant. Il s’agit de négocier habilement et d’être déterminé pour être le décideur, et d'être juste et bienveillant pour être l’ami.
Pour moi, la partie est gagnée lorsque le cheval vient chercher de lui-même des solutions à ses problèmes en sollicitant spontanément « un humain de confiance », lorsqu'il exprime toutes ses émotions mais avec contrôle pour ne pas nous être désagréable, de la même façon que nous veillons à le faire avec lui.


Dans la situation de nightreason , il est clair que ce qui lui fait défaut pour sortir de cette relation limite conflictuelle, c’est qu’elle soit plus déterminée que son cheval. Il existe un bel adage qui dit que « la nature a horreur du vide ». Et bien dans cet esprit, « si tu ne sais pas ce que tu veux, ton cheval le saura à ta place ». Parce que dans toute organisation sociale, si personne ne décide de rien, c’est le dawa. Et pour se sentir bien, les chevaux ont besoin d’exister au sein d’un groupe organisé, donc hiérarchisé, où chacun sait son rôle et sa place. Pour l'instant, c'est Barrilero qui est le plus déterminé et qui met certainement à profit les petites hésitations ou maladresses de sa nouvelle propriétaire. Passé compliqué ou pas, ce cheval a du caractère et bien naturellement, comme tout cheval qui se respecte, il négocie l'organisation avec opportunisme. A 8 ans, c'est l'âge parfait... Il s'appuie avec assurance sur son expérience (les bonnes comme les mauvaises) et sa maturité physique.

Easttide

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Posté le 09/01/2018 à 11h33

tidesigual

"exemple : Si manger de l'herbe est une priorité pour lui ( comme nombre de chevaux lol) il faudrait pouvoir le mener calmement à un endroit convoité et lui apprendre à se tenir. Tu m'embarques et me bouscule, je t'amène de l'inconfort en te privant, tu te tiens bien à coté et sage tu es récompensé parce que je te laisse manger ton herbe"

Le cheval ne reflechi pas comme ca. Deja un cheval est moins facile a recompenser qu'un chien. Un chien est un carnivore, il mange pas tous le temps et que quand la chasse reussi. Il est donc toujours a la recherche de quelquechoses a grignoter. Un cheval mange 20 heures par jours, c'est presque comme respirer pour lui. L'impact des la bouffe comme recompense est moins forte.

Apres un cheval vit dans le moment. L'association, d'un action de ta part et sa reponse doit etre presque immediate. Si tu veux apprendre a un cheval de se deplacer quand tu lui pousse, tu lui touche le flanc avec tes doigts. S'il bouge pas tu repete et tu pousse en peu plus forte etc etc. Jusqu'au moment ou la pression de tes doigts lui gene sufficament pour qu'il se dit "je veux me deplacer" et la si toi tu reagis immediatement en enlevant la pression, ou encore mieux la pression de tes doigts se transforme en un petit caresse sur son flanc le cheval va comprendre que pour que la pression cesse suffit de me deplace. Au bout de quelques essayes le cheval va se deplacer sur une touche toute leger

Couagga

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Posté le 09/01/2018 à 11h39

easttide

tout à fait d'accord avec ton propos.

Je rebondis juste sur ton conseil d'utiliser un licol en cordelette ou un mors.
Je me répète mais question outil, je préfère conseiller le caveçon que le mors afin de préserver la bouche et bien sûr ok pour le licol en cordelette à préférer au licol plat pour le travail de rééducation.

Poupipou

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Cheval espagnol difficile
Posté le 09/01/2018 à 11h40

Sans parler de renforcement positif. Simplement le fait de ne pas vouloir se considérer comme au-dessus de l'animal, mais envisager un partenariat.

Tidesigual, pour reprendre ta phrase:

Citation :
mais concrètement avec un cheval qui visiblement n'a pas envie de s'en remette à l'humain que fait-on ?


Tu as soulevé un problème important. Ne penses-tu pas qu'il faille d'abord régler le problème de fond ?
Un cheval qui ne veut pas s'en remettre à l'humain, il a BESOIN d'avoir confiance. Acquérir la confiance d'un animal avec une histoire comme telle, c'est un beau cadeau qui certes, peut s'avérer long et périlleux, mais formateur.

Il est évident, Nightreason que ce cheval est, sûrement peut-être, le miroir de tes émotions.

Que gagnons-nous à utiliser la force ?
Vraiment rien.

Et si on veut jouer à ça, Easttide, je ne te souhaite vraiment jamais de tomber sur un cheval qui, un beau jour, usera véritablement de sa force avec toi. On ne gagne jamais contre un animal de ce genre !

L'idée de vouloir mettre un animal plus bas que terre pour qu'il comprenne (comprendre quoi d'abord? Craindre l'homme ? Ne lui donner aucune confiance ? Mon prof disait toujours: "Ne relâchez jamais l'attention quand vous utilisez la force avec un cheval...") d'avoir du respect pour l'homme ? Mouais. Là, oui, on coure vers la catastrophe. Et si ce n'est pas avec ce cheval, ce sera avec un autre.

Pour apprendre le respect à un animal, ou à un humain, le but est d'abord d'apprendre soin même à respecter son interlocuteur.

Easttide, la hiérarchie n'est pas présente comme tu sembles l'entendre. Mais, je te laisserai te documenter sur l'éthologie équine, il y a de plus en plus d'articles qui fleurissent sur la toile

Nigthreason, tu as un véritable joyau et maître de vie entre les mains.
Je t'assure que la peur a prit le dessus. Mon cheval et moi on a été dans cette situation si bien que comme toi, je ne rentrai pas dans son pré sans une badine. Quand je devais lui faire le minimum syndical, c'était en mors Waterford (!!) Et la personne que je t'ai envoyé par MP nous a littéralement sauvé. Au sens propre, comme au sens figuré...

Choisir des outils pour essayer de plier l'animal par peur... C'est vraiment très mal démarrer... Et je suis toujours autant attristée de voir ce genre de conseil. Créer la douleur pour espérer tisser une communication à cul-de-sac, c'est dommage...

Édité par poupipou le 09-01-2018 à 11h42



Quiebro13

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Posté le 09/01/2018 à 11h41

easttide

La par contre je ne suis pas du tout mais alors pas du tout d'accord ! On est pas un cheval mais un humain, on réagit donc comme des humains avec le cerveau qui va Avec.

Rentrer en conflit avec un cheval comme ça c'est juste Bon à finir à l'hosto. On a pas besoin de rentrer en conflit pour régler les problèmes et encore moins Avec un animal qui peut faire 10 fois notre poids c'est juste de l'inconscience !

Faut arrêter de croire que l'on fait partie de leur trouver et que Parce qu'ils se bastonnent entre eux il faut en faire de même, je pensais que l'être humaine était un peu plus intelligent que ça et peut trouver des solutions bien plus adapté.
Braquer un cheval le gérer Avec violence ne résout rien.

Poupipou

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Cheval espagnol difficile
Posté le 09/01/2018 à 11h45

couagga Merci pour ton long message. Je regarderai le livre.
Je pense qu'on ne voit pas la dominance du même œil, en réalité. Peut-être un souci de définition.


Si je me plie au terme de la dominance, par exemple, sache que d'un point de vue éthologie équine, le cheval qui exerce son pouvoir de dominant (priorité pour la nourriture, pour l'abreuvage, etc) n'est absolument pas vu comme le cheval “rassurant” mais au contraire, les chevaux le craignent.

Le cheval rassurant c'est le référent qui a confiance en lui, et est LA figure calme du troupeau.


Mais je crois que erell29 sera plus à même d'en parler, et sera largement moins confuse que moi !

Poupipou

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Cheval espagnol difficile
Posté le 09/01/2018 à 11h52

Je vous invite vraiment à vous renseigner sur la résignation... Elle est très puissante chez tout le monde (on en subit malheureusement souvent les méfaits...)
Elle a été étudié scientifiquement également.

Je pense qu'on peut éventuellement s'avérer gagnant quand on évite au maximum d'avoir à faire à celle-ci... même si à l'heure actuelle, de nos jours, on a parfois du mal à l'éviter.

Interférer avec un animal via la force, (qu'importe de quelle manière on l'utilise et à quel degré) on peut y arriver... Même si, comme l'a souligné Quiebro, ça, c'est prendre des risques...
La suite, c'est qu'on choisi tous par quel chemin passer... lorsqu'on souhaite tisser une relation bienveillante avec son animal... Dans ma définition, pour être éventuellement passée par là... avec des chevaux récupérés d'abattoir, ou simplement avec le mien... J'ai toujours mis un point d'honneur à ne plus utiliser une quelconque violence.

On est capable de dialoguer intelligemment, et c'est très souvent les animaux qui doivent nous le rappeler.

Edit: Correcteur auto. GRRR.

Édité par poupipou le 09-01-2018 à 11h54



Couagga

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Cheval espagnol difficile
Posté le 09/01/2018 à 11h55

poupipou

Personne ici n'a jamais évoqué un passage en force

ça fait 30 ans que je lis des ouvrage sur l'éthologie, équine, humaine et autre... Je t'invite donc également à élargir tes lectures au delà de ce qui va dans ton sens Bien amicalement. Ce n'est pas toujours évidement d'étudier des points de vue qui parfois ne nous sont pas familiers voire même nous heurte, je m'y suis obligée et le fait encore. ça m'a apprit à me défaire de pas mal de subjectivité sur certains mots, sujets, etc... A comprendre ce à quoi j'adhère mieux encore car je me suis instruite sur ce à quoi je n'adhère pas.
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Cheval espagnol difficile
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