cavalierevendee Tu as la volonté de bien faire, malheureusement on n'achète pas un cheval avec le kit qui va avec. Et ton cheval, il a envie que tu fasses bien, donc il te rate pas visiblement (mais c'est ce qui me plaît
)
Je te dirais surtout d'accepter de prendre le temps plus que de parler de "patience" (plus dur mentalement à imager / "tolérer"). C'est très dur dans un monde où on est toujours poussés à vite, à plus, à encore. Ou dans l'équitation, le jour des trois ans, le cheval aura la selle sur le dos car, vite, vite, faut qu'il soit débourré, faut pas perdre de temps. Où on utilise du matériel, des coercitifs, pour toujours accélérer le résultat, qu'on ignore les souffrances, qu'on demande au cheval de se taire. La rapidité, ça va aussi avec ça (souvent), malheureusement.
Mais il faut encore qu'on s'en rende compte,
et on est pas aidés pour. Parce qu'en plus de se comparer aux autres, on se fait beaucoup critiquer. Alors c'est normal de précipiter un peu trop.
Tout décortiquer, aller dans le minimum, dans le détail, c'est gagner un temps infiniment précieux pour la suite. Mais quand on est au début, quand on est pas sûr des résultats, c'est difficile à croire et à accepter. Mais dans un an, deux ans, peut-être trois, tu te prendras la baffe du siècle, et là, tu réaliseras tout l'impact d'un travail à toute petite dose.
Mais Hocky te donne une belle leçon, et c'est une leçon qui te servira pour toute ta vie.
Je peux te reprendre l'exemple de mon cheval, où j'ai reçu ma claque en passant au western, après deux années et demi de critiques, à me faire rabaisser, à être seule et perdue. A ne plus y croire. Et bien, on a maitrisé des pas de la discipline en une à deux séances avec une aisance incroyable. Tellement toutes les choses étaient mises en place, que tout était ancré, simple, accessible, stimulé par de la motivation... ! C'est là que la notion de gain de temps m'a frappée au visage. Je pensais que c'était "facile", puis j'ai vu d'autres gens galérer à apprendre, ne pas y arriver depuis un moment. Je n'ai pas de capacités supérieurs, mon cheval n'a aucune facilité physique (fibrose + arthrose aux lombaires & anomalie du processus épineux, donc on est loiiin des facilités ahah T_T), mais c'était simplement que ces deux ans et demi à tenir tête aux mauvaises langues et à céder à mon grand, c'était deux ans et demi d'une base ultra solide, d'une communication aisée, et surtout, d'une relation déjà très forte.
La suite, il n'a cessé de me surprendre. Cheval totalement rétif à l'obstacle, qui embarquait de panique sur une barre au sol à pieds (si, si), j'ai fait un travail sans le but d'un jour sauter avec lui. Puis j'ai voulu essayer. Quatre ans plus tard, un travail très irrégulier aussi ahah, la troisième séance de saut en selle, je me faisais un triple (saut de puce, 1 foulée, 60cm) avec une aisance incroyable. La quatrième, je sautais une barre de 80cm de large. Pourtant, derrière, l'évolution pouvait paraître lente, irrégulière... mais finalement, une fois que tout était bien aligné, c'est devenu d'un naturel vraiment surprenant, sachant qu'il collait à terre le cavalier sur une bête barre. J'ai eu la sensation d'avoir un cheval qui avait fait ça toute sa vie dans le plus grand des bonheurs. Personne n'aurait pu dire qu'il était rétif.
Ca a été super intense. J'y aurais jamais cru. Il était bien plus calme, ravi, dans la maîtrise totale de ses mouvements (j'aurais pu l'arrêter entre deux barres), que n'importe quel autre cheval que j'ai pu monter avant.
J'en ai encore plein, des exemples. Pas que avec lui. Je te dis tout ça parce que c'est réel, parce que je sais qu'on a envie de se comparer au départ, mais au final, tu réaliseras qu'il n'y a aucune comparaison à faire. Mais ça prend du temps
En tout cas, je crois en toi, en tes capacités, en ta volonté.