Journal d'un (ex?) rétif - rééducation

marj1981 c'est quand même hyper gentil de regarder merci

liquescence oui je referai plus non plus ^^. Trop perfectionniste pour que ça soit positif. Ou alors faut filmer une fois et on rend ce qu'on a fait mais ça me rendrait dingue je pense.

Du coup là on s'est entraîné deux trois fois mais sans trop se focaliser dessus, dimanche on tourne, ensuite on prépare le dernier exo qui va être hyper dur pour nous (lateral à distance) et ensuite on reprend notre petite vie.


J'ai appris qu'il avait été complètement amorphe au paddock au point de faire peur aux apprenties, j'aurai aimé le savoir avant ^^' mais ça me rassure pas sur son moral au pré.

blindh tu as beaucoup de mérite dans les soins et examens que tu prodigues à ton loulou
en tout cas, je lis aussi, mais pas de conseils, donc je m'abstiens......
je ne connaissais pas ce soucis de "vidange" non plus

Je trouve que tu as beaucoup de lucidité dans ton analyse et je conçois ça comme faisant partie de ta progression.
Un de mes enseignants disait que chaque cheval était le brouillon du suivant. La formule est dure et pourtant elle est si juste. Chacun profite de ce qu'on a acquis précédemment et "subit" nos approximations dans la poursuite de notre apprentissage sans fin !

J'ai des réserves sur les méthodes qui consistent à avoir des montées en phase... Notamment à cause de ces petits dérapages involontaires et leurs conséquences. Et puis je suis de la vieille école qui érige en principe fondateur "le cheval a toujours raison même quand il a tort" !
Je préfère donc les approches plus longues où on répète la demande sans modification (avec vérification quand même de sa justesse car le cavalier à tort par défaut quand ça ne fonctionne pas ^^) respectant l'espace de réflexion et de réponse du cheval entre chaque demande et s'inscrivant dans la durée (détermination). L'option pour éviter les impasses et renouer avec la réussite étant de réduire la difficulté de l'objectif sans y renoncer.

Et puis pour alimenter tes analyses, j'ai envie aussi de te soumettre cette remarque qui m'est venu en regardant la vidéo : tout comme dans tes difficultés à l'obstacle, pour moi, tu fais encore à la place de ton cheval Tu réponds à sa place, exagérément, avant lui car tu voudrais tant qu'il fasse. Je retrouve complétement ton envie qu'il fasse bien et de l'aider pour cela. Sauf que tu fais à sa place

Le même enseignant cité plus haut a radicalement changé mon rapport au travail du cheval le jour où il m'a dit de m'occuper de ce que je fais et pas de ce que je voudrais que mon cheval fasse ! Ce qui signifie que mon attention, mes actions, mes choix, mon placement, mon intensité doivent être les seules choses qui occupent mon esprit quand j'ai un objectif de réalisation. et puis... je regarde/écoute/ressens la réponse de mon cheval et celle ci me donne des indications sur ce que j'ai fais et non sur ce qu'il aurait du faire.

couagga merci beaucoup pour tes interventions toujours justes

Je suis assez d'accord sur la question des montée en phase, à vrai dire j'essaye de mixer un peu de positif dans tout ça mais avec lui j'ai besoin de repère et le positif pur est encore assez peu enseigné. Celui qui se déplaçait finalement dans nos écuries faisait une phase 4 gênante mais pas violente, pour bouger les épaules il faisait comme tu le décris, il continuait de frôler le cheval jusqu'à ce que celui ci donne la bonne réponse. Je suis pas assez posée dans ma tête pour être constante en fait, je trouve.

J'ai commencé à bidouiller au clicker mais c'est plus obscur pour moi même si j'applique ça sur mes chiens. Je l'ai utilisé pour décomposer la valse et ça a bien réussi mais il a un rapport trop compliqué à la nourriture pour que je l'utilise sereinement actuellement. Même si bien entendu y'a une infinité de façon de faire.

Mais ma prof continue sans cesse d'évoluer et du coup on en a parlé de ces fameuses phases durant la séance, et elle m'a également dit qu'elle était de moins en moins pour leur rentrer dedans.
Quand on voit par exemple Pauline Beulze faire le même concours que nous (épreuve du dessus bien évidemment) en ayant l'air de ne pas bouger un petit doigt on rêve de légèreté.

Et franchement je ne sais pas si il me prépare à un suivant, mais il m'apprend à être persistante parce que j'ai l'impression que la facilité n'a vraiment pas sa place dans tout ça !

geriko42 merci ça fait vraiment plaisir ! Et toujours du bien de ne pas se sentir seule
Alors j'ai sans doute un côté un peu prétentieux quand je me réconforte justement en me disant qu'au moins je fais vraiment de mon mieux pour qu'il aille bien. Et c'était tellement agréable de le voir se faire chouchouter hier.

blindh

Je n'aime pas les phases..dit le schtroumph grognon !! lol

Ni les gênantes, ni les rentre-dedans, ni aucune.

J'aime les questions claires et polies et les réponses quelles qu'elles soient

Je crois que c'est Oliveira qui évoquait une personne qui se présente devant la porte d'une maison pour imager le dialogue cavalier/cheval.
La personne se place devant la porte et sonne (demande de la cavalière). L'objectif étant que l'habitant de la maison ouvre (réponse du cheval).

Quand on sonne à une porte en étant bien élevée, on sonne un petit coup et c'est tout, on attend. Pas 15 coups, pas en continu jusqu'à ce que la porte s'ouvre, pas comme une brute en s'acharnant sur la sonnette et en donnant des coups de pieds dans la porte...

Et si personne ne vient ouvrir, on sonne à nouveau un petit coup, le même, des fois que la personne n'ait pas entendu...

Une troisième tentative des fois qu'elle soit au fond du jardin....

Et si ça ne vient pas ouvrir on se dit qu'elle n'est pas là, on revient plus tard "dans de meilleures conditions".

Pour moi la seule chose qui change dans la transposition de cette histoire à la question/réponse du cheval, c'est qu'on va sonner et attendre peut-être plus de 3 fois, et toujours en vérifiant à chaque fois que la demande est correctement formulée... Mais on ne varie rien. La question est toujours identique en intensité et politesse.

Toujours le même enseignant (oui ce fut un de mes mentors dans mon parcours) nous disait aussi que si les aides sont justes et les préalables respectés (placement, timing, progression du travail), elles n'ont besoin d'aucune intensité, juste un contact, donc encore moins d'une augmentation d'intensité.

Et tout au long de mon parcours je n'ai pu que constater cette réalité.

Je lis aussi sans généralement intervenir, mais je sors du sous marin pour une fois !

couagga merci pour cette anecdote d'Oliveira et cette façon très juste de décrire la situation. J'avais pour habitude de dire "je ne parle pas espagnol, si tu me murmures quelque chose en espagnol je ne vais pas comprendre, mais tu peux le crier et je ne comprendrai pas mieux" mais j'aime la version de la porte pour la couche supplémentaire de politesse et de respect qu'elle implique.

J'ai l'impression que le problème des méthodes avec des phases, c'est qu'on suppose que chaque cheval et chaque humain devraient pouvoir travailler avec les mêmes codes. Et si ça répond pas, du coup on demande plus fort "parce que c'est comme ça qu'on fait". Chez les entraîneurs clicker et co, on voit une multitude de façon de demander le même exercice parce que chacun y va de sa créativité entre le leurre, la cible, le façonnage libre... Mais je pense que ça n'est pas (et ne devrait pas) être l'appanage des méthodes positives. Peu importe la façon d'entraîner, quand ça répond pas, on peut toujours refléter sur 1. Comment est ce que je pourrais diviser ma demande en de plus petites étapes pour rendre le tout compréhensible pour mon cheval (et quand on pense avoir trouvé la plus petite étape possible... Il y a toujours encore une demi étape à trouver !) 2. Si ça marche vraiment pas, comment puis je changer entièrement mon approche pour demander les choses différemment.

Et tout ceci, ça vaut pour l'humain aussi. Quand nous n'arrivons pas à faire telle chose, il y a toujours une autre perspective à prendre. Comme m'a dit mon prof le jour où je lui ai répondu que je ne parvenais pas à avancer mon épaule droite "Ben alors, recule ta hanche gauche :-) " . Ça a causé des feux d'artifice dans mon cerveau huhu

couagga Très intéressant merci beaucoup. Je ne sais pas encore comment appliquer au profil de ma bestiole et aux différentes demandes que je lui fais mais c'est quelque chose qu'il faudrait que j'approfondisse en essayant sur plusieurs séances.

J'avais l'impression que le fait de demander en phase amenait une progressivité qui lui permettait naturellement d'anticiper ma demande par la suite mais aussi de trouver par lui-même la solution pour éviter l'inconfort (exactement le même principe qu'une leçon de jambe). Après en effet je suppose qu'on peut simplement répéter exactement la même action légère et récompenser quand on obtient une réponse. On en a pas mal discuté pour la mise en avant, le formateur La Cense ne suggérait pas d'y aller par phase mais plutôt de lui fixer un objectif clair du genre " allez on avance jusqu'à ce coin " et lui le motivait en faisant des bruits divers et variés on va dire, c'était assez marrant et plutôt efficace.

uneraell merci pour ton message également ! Je ne sais pas j'ai pas mal l'impression que ce que tu décris c'est aussi ce qui est fait dans des méthodes plus classiques. Par exemple sur ce qu'on travaille en ce moment ma prof m'a repété plusieurs fois que ce qui était important c'était de décomposer l'exercice pour qu'il soit clair pour le cheval, et quand on échoue toujours revenir à une étape plus simple. C'est ce qu'on a toujours fait sur toutes les embûches par exemple, comme à l'obstacle : tellement progressif qu'on ne va pas au conflit ou au stress. C'est + quand on me laisse gérer seule que c'est le bazar.

Par contre je suis d'accord pour dire qu'il faut être créatif et s'adapter aux différents profils. J'essaye de le faire mais en fait j'ai vraiment un gros travail sur moi surtout, y compris sur mes émotions.

Le problème du terme "classique" c'est qu'il est aussi utilisé pour tellement de choses qu'on ne sait plus de quoi on parle :D. Je prends mes inspirations du "dressage classique", des entraîneurs R+ / clicker training et de quelques autres personnes qui ne rentrent pas dans une case mais sont sensibilisés à la gestion de l'anxiété, des traumatismes et du système nerveux tant chez l'humain que chez le cheval. Concernant la méthode "équitation éthologique" , j'ai vu beaucoup plus de choses qui m'ont déplu que de cas où j'ai pensé que c'était du beau travail tant pour l'humain que pour le cheval.

Je suis ton post car mon cheval a un profil assez similaire au tien, très anxieux, très émotif, veut bien faire mais se laisse beaucoup dépasser aussi. Souvent, tes expériences et réflexions m'ont aussi donné à réfléchir (raison pour laquelle la plupart du temps je lis dans répondre :-) ). Ma formation en clicker training m'a permis d'être plus consciente de mes actions et d'avoir plus d'outils pour réagir à une variété de situations. Ça m'a aidée à canaliser mes émotions car je sais quoi faire et comment réagir et dans le pire des cas, j'ai toujours un exercice par défaut qui calme tout le monde et me permet de réfléchir.

Par contre, l'entraînement je trouve que ça ne marche que jusqu'à un certain point pour la gestion émotionnelle. Comme tu le dis très bien, il y a aussi l'humain dans cette histoire. Depuis 2-3 semaines je viens de passer un cap en m'intéressant à des entraîneurs qui adaptent des techniques de gestion du stress et du traumatisme utilisées en psychologie humaine dans le travail des chevaux. Évidemment c'est pas de la correspondance parfaite, car toute la partie cognition ne fonctionne pas pour le cheval. Mais le lien émotion - corps, la gestion de l'attention, revenir dans le moment présent, travailler en conscience, ... C'est un peu pareil pour eux et pour nous.

Depuis une petite dizaine de jours j'inclus des exercices de l'approche de Warwick Schiller dans mon travail avec Pastor et en vrai, je pense que les exercices me font plus travailler sur moi mdr. Il parle de beaucoup de choses que je savais, mais que je n'avais pas intégrées et ce qu'il conseille m'aide à mettre en pratique ma propre gestion de mon anxiété car sa façon de travailler ne fonctionne que si tu es présent, là et maintenant avec ton cheval. Et c'est en train de faire une grosse différence chez Pastor, qui se régule beaucoup mieux.
Autant je détestais la façon de travailler de Schiller il y a 5-10 ans, autant son évolution personnelle depuis 2-3 ans et sa "nouvelle" vision des chevaux est très touchante. Ça me parle beaucoup et je pense que c'est la pièce qui me manquait : mon problème c'était plus tellement comment "faire" mais comment "être".

uneraell je vais faire un pavé ce soir, d'abord je vais tenter de poser mes fesses sur papi cheval. Beaucoup d'échos en te lisant, et une question pour moi même : mais comment je faisais quand ma question avant c'était juste comment ne plus avoir les jambes en avant alors que je sors de chaque moment avec mon cheval en ne sachant plus rien et en autant 1000 questions en tête.

uneraell Caprice est assez paradoxal dans son anxiété. Par exemple les embûches, les drapeaux, les bâches etc ça passe très facilement. L'obstacle c'est pareil. Pendant que ma prof faisait une séance de désensibilisation pour le cheval de mon amie le mien était en train de roupiller. Je sursautais plus que lui.

Mais je pense que c'est principalement parce que justement il est curieux et intelligent. Donc je ne dirais pas qu'il est à proprement parler peureux, mais sensible ++++ oui. Et en fait il se résigne vite à la mollesse comme protection. En tout cas je le vois comme ça.

Après quand il s'agit de savoir gérer ses pieds je le trouve très vite paniqué. Au moutain trail c'était net. En extérieur avec moi il est horriblement stressé, chez ma prof c'était un vrai cheval de club après la première sortie. (Ce qui me fait dire qu'il est pas franchement stressé par cette méthode quand c'est fait par quelqu'un qui ne monte pas en émotion).

Pour ce qui est du classique en effet je parle de classique comme quelque chose que j'apprécie quand je discute avec un cavalier qui monte selon une monte " moderne ", et comme qqch qu'on rejette quand on parle avec un cavalier " éthologique " mais ça désigne pas la même chose

Pour l'instant en éthologie je m'intéresse plutôt à des personnes avec lesquelles j'aime échanger qu'au fait de suivre vraiment une méthode, les gens qui ont pu m'encadrer suivent une méthode plutôt axée Andy Booth mais avec leur propre sensibilité et honnêtement ça a eu beaucoup de bon sur mon cheval, plutôt quand c'est fait par eux d'ailleurs que par moi.
Maintenant ça ne m'empêche pas d'aspirer à toujours plus et je crois que c'est pour cela que j'aime ceux qui m'encadrent, car eux aussi cherchent à évoluer et changer. Une de mes profs commence à se former au positif, j'échange pas mal avec mon educ canin pour voir comment on peut transposer à mon cher cheval.

Par exemple pour sa mise en avant je mixe les deux tendances. Mais pour le motiver, pour le rassurer, je suis convaincue qu'il faut que je cherche d'autres moyens.
Pour l'instant j'ai en tête l'idée qu'avant de monter en phase il faut que la demande soit comprise. J'abandonnerai peut être totalement cette façon de faire, mais pour l'instant je n'ai pas la clarté théorique nécessaire. Si tu as des recommandations de lecture je suis preneuse ^^.

La capture je sais faire, le ciblage en théorie aussi, maintenant pour réussir à obtenir du latéral par exemple j'en suis pas là. Pour être sure qu'il parte pas en cacahuète quand il a peur, idem.

Là actuellement il faut que j'arrive à gérer une séance pour le garder tonique et calme, pour un exo tout bête comme une spirale en gestion des allures j'ai déjà plein de problème : s'il est tonique, il oublie de répondre à des demandes précises d'arrêt et transition. S'il est mou bien évidemment on arrive pas à partir au trot. S'il est angoissé il suggère plein de choses sans savoir où se mettre.
Si on ne répète pas c'est compliqué pour lui de savoir comment se comporter, si on répète il en a marre et il me snobe.

Bref aujourd'hui je suis restée positive, joyeuse, et quand il donnait pas je demandais plus loin. Après jai filmé et là je l'ai perdu, j'ai commencé à m'agacer quand il s'est mis en tête de regarder dehors toujours au même endroit durant l'exo, j'ai décalé l'exo, puis j'ai mis de la tension sir la longe à cet endroit et je l'ai agacé aussi donc je suis redescendue, j'ai abandonné l'idée de faire un contrat plus élevé et je me suis contentée de ce qu'il pouvait me donner. En ayant oublié qu'il devait marcher longuement car suite de la séance de massage. On voit qu'il redécouvrait son corps donc j'ai eu des pépites et des maladresses. J'ai fini sur un passage propre même si pas aussi léger que ce que j'espérais. On s'en fout, l'objectif sera de trouver d'autres voies.

Et je me reconnais tout à fait dans ce que tu dis sur le : savoir comment être plutôt que comment faire. C'est vraiment la clé ici. C'est d'ailleurs ce qui va jouer le plus pour l'extérieur par exemple.

Bon en tout cas j'ai plus très envie de remonter dessus, j'ai trop de pistes passionnantes à pied. Faudra bien essayer au moins pour son dos mais rien ne presse. Il m'a montré une fois son ventre aujourd'hui donc y'a encore du boulot là dessus.

En résumé car je m'égare pas mal : je vois bien qu'il y a d'autres voies à suivre, je suis engagée dans celles ci avec les chiens mais il me faut encore éclaircir des choses pour vraiment m'y engager avec lui. Peut être avoir moins peur d'abord ? Et moi " envie " de faire à sa place, comme le dit bien couagga , le laisser suggérer, se tromper et dire non.

Édit : j'oubliais d'ailleurs mais la masseuse va dans le même sens, elle me disait qu'elle s'oppose à tout ce qui stresse les chevaux ou les poussent à la résignation. Encore une belle rencontre qui pousse à réfléchir et à chercher comment mieux faire.


Bon ce soir j'ai joué la facilité, j'ai sorti papi en balade plage. Premiers pas toujours compliqués pour lui mais ensuite il a tout fait avec l'énergie d'un jeune homme et il avait l'air ravi. Un seul ronflement de toute la balade, sinon un pas un peu trop tonique et le trot d'un char d'assaut qui pesait comme pas possible. La difficulté à gérer ses pieds de loulou douloureux, mais une belle sortie pour nous tous. Il est si paisible là où il est

Je trouve pas ça paradoxal pour être honnête. L'anxiété et la peur c'est pas la même chose. L'anxiété c'est à propos du futur, d'un truc qui va peut être se passer mais qui n'est pas là, tandis que la peur c'est une réaction très concrète à une menace perçue (et donc présente). Pastor est pareil, il peut aller mettre ses pieds sur n'importe quoi, s'il voit et peut interagir avec un objet, c'est un non problème en 14 secondes. Par contre, il peut se mettre dans des états pas croyables à côté d'une porte, quand tout est calme... Parce que parfois, ben, il se passe des trucs derrière cette porte.

Intégrer cette différence m'a beaucoup aidée à gérer les situations différemment. On ne travaille pas du tout avec l'anxiété comme avec la peur. Tu ne peux pas désensibiliser à un truc qui n'est pas là. À la rigueur, tu peux désensibiliser / contre-conditionner la réaction de peur elle-même mais faut vraiment bien savoir ce qu'on fait pour ne pas tomber dans l'immersion et risquer de se retrouver avec un cheval éteint qui va re-exploser sans prévenir 3 semaines plus tard.

Ce qui m'a aidé à entamer de chemin là, ça n'a pas été une méthode de travail avec les chevaux, mais creuser du côté psychologique et système nerveux. J'ai récemment fini "Le Corps N'oublie Rien" de Bessel Van Der Kolk qui traite de comment les troubles psychologiques (états de stress post traumatiques, anxiété, etc) impactent le corps et modifient la façon dont on peut fonctionner. Honnêtement cette lecture est un tournant dans ma vie, mais je préviens, moi il y a des moments que j'ai trouvé plutôt durs. Mais ça m'a fait comprendre tellement, tellement de choses.

Je peux te donner d'autres ressources plus précises, mais le lis beaucoup en anglais, je ne sais pas si tu es confortable en anglais ? Sinon, de manière générale, la compréhension du système nerveux et les thérapies somatiques devraient te faire tomber sur le même genre d'informations.

Plus j'avance dans ces réflexions, plus je suis convaincue qu'on en demande trop et trop vite aux chevaux. On suppose trop ce qu'ils comprennent, ce qu'ils devraient faire à tel âge, comment ils doivent répondre et on projette notre vision du monde sur eux. Je suis en train de lire un bouquin sur le fonctionnement du cerveau du cheval par comparaison au cerveau humain ("Horse brain, human brain" je ne sais pas s'il est traduit) et je viens de terminer le chapitre sur la perception sensorielle. On parle toujours du fait que les chevaux "voient des fantômes" ou "pff mais il est pénible, il n'y a rien dans ce coin", parce que nous on se repose sur la vue. Or ils ont une vision bien moins précise que la nôtre, une ouïe qui entend moins bien le grave et mieux l'aigu que nous mais qui localise bien moins précisément que nous, et un odorat bieeeen mieux développé que le nôtre. Or, qui fait de la désensibilisation aux odeurs...? (Et devrait-on le faire ? Pas sûre. Outre cas particuliers, je pense que la désensibilisation contourne le problème de la régulation émotionnelle. Mais c'est un autre débat)

Bref, j'ai pas de réponses toutes faites pour toi, tu es sur ton propre chemin et je trouve que tout ce que tu fais et toutes les questions que tu te poses sont honorables. De mon côté, j'ai récemment abandonné l'idée d'habituer mon cheval à tout ce qui pouvait lui faire peur ou lui causer de l'anxiété, mais de travailler sur ma façon d'être avec lui de manière à l'aider à se réguler. De l'extérieur ça n'a probablement pas l'air de grand chose parce qu'on fait "rien". Moi par contre, je suis occupée à réagir à chaque mouvement d'oreilles, d'yeux, à modifier mon attitude à chaque fois que la sienne change et à garder mes pieds toujours en synchronisation avec ses antérieurs. Et c'est un sacré taf, ça demande beaucoup de concentration ! Mais en dix jours, je vois des résultats que j'avais jamais eu avec aucune forme d'entraînement...

Pour finir, pour l'histoire de sa gestion de ses pieds: tu as déjà fait du mat training avec lui ? Lui apprendre à se tenir sur un tapis de la taille d'un tapis de voiture ? C'est une forme de ciblage, mais avec les pieds plutôt que le nez du coup.
C'est très apaisant comme exercice, ça demande beaucoup de réflexion et généralement les chevaux aiment beaucoup. Le mien joue parfois à Twister quand il a abordé le tapis du côté gauche avec son antérieur droit et qu'il cherche une solution pour aller mettre l'autre antérieur sur le tapis, ou quand il a gratté dessus, l'a replié et n'a presque plus de place pour mettre deux sabots. Je trouve que ça lui a donné une très belle conscience de ce qu'il fait avec ses pieds, et c'est plutôt marrant à travailler. C'est très bon pour l'anxiété aussi, car une fois que tu as un bon historique avec le tapis... Ben il suffit d'emmener le tapis avec toi. Ça fait une mini zone de confort portative :-)

uneraell alors justement j'ai choisi la masseuse entre autres parce qu'elle utilise des tapis de proprioception :) on fera des séances et si ça plait bien j'en achèterai.

C'est aussi pour ça que j'ai voulu tester le moutain trail, et poser les pieds sur un carré c'était compliqué pour doudou.

Oui je suis plutôt à l'aise en anglais donc aucun problème :) je suis preneuse !

En effet chez Caprice il y a des choses variées qui le font réagir. Avant en balade c'était ? tout. Mais celui qui le montait part du principe que le cheval " doit avoir + peur de toi que de ce qui lui fait peur " donc ça risquait pas trop d'aller. Petite dédicace pour les murs blancs.

Maintenant il peut avoir des journées de terreur et d'autres hyper stones. Mais en fait dès qu'il se met la tête en l'air, que je sens son c?ur qui bat, je suis terrorisée aussi. Alors qu'avec d'autres on va lui rendre les rênes et il va du coup réfléchir et se calmer de lui même.
En carriere terrorisé par le fait qu'un truc surgisse du coin méchant. J'avais réussi à le zenifier et c'est revenu après désensibilisation. Sur ça on fait juste du confort / semi inconfort. On bosse partout (donc inconfort tout relatif) et on câline/nourrit/descend/pause ici.
Ma prof nous suggérait de faire des séances sur ça, en mode je sors de la haie en faisant coucou. Étape par étape, pour apprendre comment réagir dans une situation surprenante. Le but n'étant pas de les blaser mais d'obtenir une réaction sécuritaire. Elle elle enseigne aux chevaux qui explosent le fait de se désengager quand ils sont surpris. Du coup elle disait qu'elle avait un cheval qui hurlait fort avant de bondir, après il hurlait puis désengageait tout seul, hop, sage.
Après je suis bien d'accord qu'on voit parfois des chevaux qui ont été " désensibilisés " qui en fait sont juste complètement amorphes.
Mais je me sens même pas de faire une simple balade avec lui parce que j'ai tellement peur d'un beau demi tour pour un truc tout bête genre un oiseau. Et le fait de savoir le lire c'est presque pire, dès que je le sens tendu je suis explosive aussi.

J'aimerais surtout qu'il n'oublie pas le reste du monde dans ces moments, qu'il apprenne à se fier à moi plutôt. Mais est ce qu'il y a d'autres solutions que juste faire, petit à petit ? Et comment gérer face à la possible situation dangereuse ? Bon bah pour l'instant on se réfugie dans le manège. Mais pareil yaura des jours il sera avec moi donc on s'en fiche du bruit, d'autres il se réfugiera dans l'environnement.

Pour l'immersion je vois plutôt pas mal, c'est ce que j'essaye de ne pas faire avec ma chienne hyper inquiète. Ça veut pas dire que je ne vais pas tomber dedans.

Merci c'est vraiment passionnant, j'aimerais bien voir un peu ce que tu décris comme travail avec ton cheval ^^

Ah si tu as l'occasion de faire un retour sur les pads de proprioception, ça m'intéresse beaucoup aussi ! Par contre, pense aussi au fait que les deux idées que tu cites sont un peu différentes: il y a une "bonne" façon d'utiliser ces pads, une "bonne" façon de faire les exercices de mountain trail. Ça peut créer une certaine anxiété de trouver la chose qui va te satisfaire. Si tu fais du mat training en liberté, il va avoir la possibilité de te proposer plein de choses et tu peux aussi décider que tout ce qu'il fait (ou presque ;) ) est une bonne réponse. Le résultat visuel sera peut être le même, mais le vécu pour lui sera très différent :)

C'est parti pour les ref:
https://www.warwickschiller.com/ : y a 7 jours gratuits d'essai à sa plateforme de cours, perso j'ai testé un weekend où j'avais plein de temps, en quelques heures il y a moyen de retirer beaucoup de choses. Il y a autant des vidéos de cours que des enregistrements de stages ou de Masterclass où absolument rien n'est coupé. C'est très instructif car il ne cache pas les moments "Heu, là ce que je fais d'habitude ne marche pas, donc je vais essayer autre chose sur base de telle idée". Sa femme a aussi des vidéos sur ce qu'ils appellent "le facteur humain" pour tout ce qui est gestion des émotions et de l'anxiété chez nous. Ça m'a été très utile.

https://equusoma.com/ : Therapie humain-cheval (tant de l'humain avec le cheval, que du cheval avec l'humain). Bon la théorie polyvagale c'est apparemment pas très scientifique mais tout le côté "engagement social" avec les chevaux c'est pas inintéressant j'ai trouvé

https://youtu.be/-GfbsEoCUe0 discussion de deux heures entre W. Schiller et Sarah Schlote de Equusoma

https://youtu.be/NBLVA3S-U7g ça j'ai pas encore regardé / écouté mais c'est sur ma liste. J'ai écouté 3 autres conférences de Schlote (disponibles via The Horse Fair mais l'accès n'est plus gratuit) et c'était intéressant

https://courses.understandhorses.com/courses/working-with-fear-and-trauma-in-horses Ce cours est donné par Emma Lethbridge qui est docteure en neurologie, éthologue (la science, pas entraîneuse d'équitation éthologique) et travaille au quotidien à la réhabilitation de chevaux traumatisés. Donc elle est scientifique ET personne de terrain avec les chevaux, quand elle parle de l'impact de différentes méthodes d'entraînement sur les chevaux, elle sait vraiment et très précisément de quoi elle parle. Elle est très accessible en plus, j'ai beaucoup échangé avec elle par email au sujet du cours et j'ai eu un coaching individuel la semaine dernière. Je lui avais envoyé des notes et des vidéos de mon cheval et on a parlé de pistes de travail sur la peur spécifiquement.

https://naturalhorseworld.com/cat-horses/ Intro sur la méthode constructionnelle avec les chevaux (tu connais peut être, ça vient des chiens). C'est une version un peu dérivée d'une vraie désensibilisation. L'entraineuse Andrea Mills ("Mills Consilient Horsemanship" sur Facebook) en parle un peu et met des vidéos de temps en temps.

D'ailleurs j'en profite pour relever un point: ce que tu dis sur "travailler partout ailleurs et caresser / nourrir dans le coin qui fait peur" c'est du contre-conditionnement. C'est un travail associatif, contrairement à la désensibilisation systématique (habituation) qui est du non associatif. Pour que ça marche vraiment bien, il faut que le confort ajouté soit vachement plus important que l'inconfort ressenti par le cheval à cet endroit.

Sinon en livre, j'ai déjà cités les deux
- Le Corps N'oublie Rien
- Horse Brain, Human Brain

Voilà pour les références principales, sur base des concepts évoqués par ces différentes personnes, je papillonne souvent pour lire des trucs différents ici et là ^^


Avec Pastor, je travaille sur le fait de s'arrêter quand il a peur. Avec le clicker ça marche plutôt bien, notamment parce que tourner la tête pour prendre à manger c'est pas compatible avec péter en l'air et envoyer les pieds dans tous les sens. J'ai un post dans la section photos et vidéos : "Pastor de Vara: histoire d'une leçon d'ancrage" si tu veux aller voir ce que je fais. Si tu retournes à début décembre j'ai mille pavés qui expliquent mes réflexions et détaillent ma façon d'aborder nos problèmes. C'était un petit soucis récurrent depuis que j'ai Pastor, mais j'ai eu une séance catastrophe début décembre puis quelques mauvais concours de circonstances qui l'ont rendu à nouveau totalement paniqué dans le manège. Donc j'ai décidé de me mettre à fond dans le sujet et ne rien lâcher jusqu'à ce que ça soit réglé.
Je mets assez peu de vidéos (notamment de mon travail au clicker parce que c'est pas ce qui intéresse le plus j'ai l'impression) mais je filme plutôt souvent au quotidien, donc s'il y a des choses que tu as envie de voir, n'hésite pas à demander là :)

uneraell oui je te dirai pour les tapis de proprioception ! Et du coup je vais tester ce dont tu me parles la semaine prochaine, je suis bientôt en vacances !

En ce moment j'ai l'impression que le lâcher prise ça réussit bien à ma grosse bête, dès qu'il me voit arriver il vient m'attendre à l'entrée du pré.
La dernière séance on a beaucoup travaillé en renforçant, sans forcément faire de phases d'ailleurs, en travaillant sur le fait d'être calme et très positive. Il était chouette mais bien sûr rapidement la frustration de la nourriture est arrivée.

Par contre il suggérait pleiiiin de trucs sans trop réfléchir c'était le bazar. On essaye de renforcer le coucher aussi en ce moment, par capture.

Je me tâte à l'emmener en main découvrir la plage, si une amie moins flippée que moi m'aide.
A suivre !

Merci pour toutes les références, je vais m'y mettre dès demain, liberté !

Sur un domaine autre, il a inversé sa posture de repos depuis le massage, postérieur droit reculé ! Intéressant.

Hello tout le monde.

Fin des épreuves d'equifeel virtuel avec pour maître mot : le lâcher prise.

J'ai donc choisi de me limiter dans les prises de vue et de faire les contrats minimum. J'ai eu raison parce que sur la spirale il était prêt à se pendre.
Mais pour les DL franchement incroyablement comme il a compris vite (bon j'ai bossé au clicker c'est hyper motivant pour lui) , trois séances + le tournage, première en restant proche de lui, une autre avec un peu plus de distance, puis j'ai obtenu à distance de chaque côté, et hop tournage.
On a aussi connu quelques moments de liberté vraiment sympa.


Bon maintenant je pense qu'il partira en DL dès qu'il verra une barre donc va falloir que je lui apprenne à distinguer entre épaules seules et DL, mais il a été chouette et toujours content de me rejoindre à l'entrée du pré. Je tente le coucher au clicker aussi.

Vidéo pour me voir toute en sueur en train de bosser l'animal, je peux pas bien l'insérer j'ai actuellement plus d'ordinateur ..

On arrive bientôt au + 1 mois de traitement donc je vais pas tarder à envisager un Check up + traitement intestin et infiltration ..