lilly49
C'est un sujet passionnant, j'ai dévoré les 8 pages et j'ai envie d'apporter ma pierre à l'édifice.
Je crois que je vais aller à l'encontre des autres mais clairement, je travaille pour vivre. Pour poser le contexte, j'étais en master 1 de droit cette année mais le covid a tout bousculé, travailler mes cours à distance, très peu pour moi. Du coup changement de plan, je me suis trouvée du boulot dans un tribunal, donc déménagement et emménagement avec mon chéri.
Je suis bien payée pour un premier poste (1500€ pour 37H30 en tant que greffier, sans avoir le concours car nouveau job contractuel proposé par le ministre en 2020, j'ai un CDD de 3 ans, renouvelable un fois avec possibilité de concours interne et co, fonctionnaire avec ces avantages...), le hic c'est que j'ai des collègues un peu spéciaux et que je bosse à 100km de là où j'habite (1h15 aller/retour chaque jour). Cependant j'adore ce que je fais. Contrairement à beaucoup, j'ai toujours eu du mal à me faire des amis (encore plus maintenant avec le covid puisque j'ai changé de région et que tout est fermé), que la pause à café/clope me permet de tisser des liens même infime.
De plus, j'ai un côté carriériste. Mon père à bac+10 en droit, et m'a mère m'a régulièrement rabâché que je finirais caissière dans un supermarché (vive la confiance en soi après ^^). Mais bon, je pense que c'était sa manière à elle de me dire que j'avais des facilités et que je ne les exploités pas et surtout qu'il fallait travailler à l'école. Alors, je ne veux pas me comparer à mon père, mais j'aime les belles voitures, je rêve d'une grande maison avec des chevaux, et par dessus ça j'adore la justice. Je vais travailler dur pour atteindre mon objectif: devenir juge. C'est un concours extrêmement dur et derrière un boulot avec des horaires parfois à rallonge... Cependant, ça serait un épanouissement personnel ainsi qu'une certaine revanche sur la vie par rapport à ceux qui n'ont pas cru en moi. Par contre oui y'a des contraintes, comme dans tout métier. Je crois que l'essentiel, c'est qu'il faut prendre en considération ses aspirations, ses compétences et faire la balance entre "je suis contente de me lever le matin pour aller bosser" et le "ça m'emmerde de me lever chaque jour".
Un jour, un de mes exs m'a dit: "tu sais le travail, c'est toujours faire ce que quelqu'un d'autre ne veut pas faire" et franchement il avait raison.
Concrètement, j'admire ceux qui arrivent à se contenter d'un petit smic ou d'un boulot sans passion, parce que je sais que j'en suis tout bonnement incapable par rapport à mes aspirations futures. Et je peux parfaitement comprendre l'inverse : qu'on me prenne pour une folle car je suis prête à tenir des audiences le weekend et être réveillée en tant que juge d'instruction à tout heure du jour ou de la nuit.
Enfin, mon discours est valable à l'instant T. J'ai commencé à bossé y'a à peine quatre mois, j'ai des rêves pleins la tête et peut être (surement) que mon discours ne sera pas le même avec le poids des années. Typiquement le weekend dernier, ma mère m'a avoué en avoir marre de son job. Elle est instit en maternelle depuis 20 ans. Elle a toujours été amoureuse de ce métier et pourtant, à ce jour, elle commence à fatiguer, ce qu'elle n'aurait jamais cru un jour, selon ses propos.
En tout cas, merci pour ce post, j'ai passé un peu de temps à faire mon introspection