Pastor de vara, une leçon d'Ancrage : nouveau départ

passionnant ! (j'essaie de transposer ca sur la chevre et son souci de seringue ) hate de lire la suite, notamment sur le "touche le monstre " qui est pas forcement adapté

uneraell Je suis TELLEMENT d'accord avec toi

Y'a qq années j'ai réalisé que nos chevaux n'avaient juste aucune prise sur leur vie. Ils passent de pension en pension et sont arrachés à leurs potes au gré des allées et venues des humains (ou juste d'un passage de pension pré en pension pré/box - le meilleur pote d'Ivy avait justement été changé "par confort pour les élèves" alors que franchement niveau boue ca allait..., et il a été déprimé un moment...).
Ils n'ont souvent pas leur mot à dire (ne serait-ce qu'au pansage, pas de prise sur leur corps, encore moins avec les attaches à l'américaine, et des gens qui brossent en disant "oh fait pas chier")

Il suffit de transposer à des humains, ou même des chats/chiens, et c'est "choquant".
Quand un chien se retourne en grogrant parce qu'on lui a touché le dos et qu'il dit non, on lui fiche la paix. Un cheval, on lui dit de la fermer. Ou si c'est une jument, que c'est une morue.

Les observables sont légion, et l'évolution des mentalités sera longue tellement on part de loin - et que le cheval est encore considéré comme "outil pour se faire plaisir absolument parce qu'il coute cher" (avec la nuance que tu sais, moi-même j'ai un cheval pour faire du sport, et parfois je lui dis "désolée mais c'est pas négociable, on va sortir de ta zone de confort et tester!")

earphoria95 Si tu veux m'en dire plus (ici ou en MP comme tu préfères) j'ai peut être d'autres pistes à te donner. J'avoue suis à la bourre sur ton post donc je suis pas au courant de toute la situation aha

himaliae c'est "marrant" j'ai justement réalisé hier que je ne touche plus les chevaux. Genre pas aléatoirement quoi. Avec Pastor encore un peu parce que c'est mon gros poneychon d'amour et quand il broute j'aime bien mettre ma tête sur son gros popotin eheheh. Mais je fais plus de caresses, je brosse peu et avec les chevaux de ma clientèle... Sauf si je dois mettre un licol ou une affaire du genre, je les touche juste pas.

J'ai du apprendre ça aux gérants de ma pension - qui sont adorables - et allaient tout le temps faire des papouilles à Pastor, qui mettait la tête de côté et me regardait toujours avec une face de "Help pourquoi tu les laisses m'envahir comme ça !!". J'ai demandé qu'ils arrêtent, expliqué, mis en évidence quels éléments de son comportement montrait qu'il n'aimait pas ça... Y a deux jours, la gérante passe à côté de Pastor et le caresse par réflexe, il l'a regardée de travers. Elle lui a fait "Oh oui pardon tu n'aimes pas qu'on te tripouille !" Et elle a arrêté immédiatement. J'étais trop fière ahaha.

Tu vois ce que tu me dis avec Ivy, ça me choque pas parce que 1) ton cheval montre quand même pas beaucoup de signes de réticence à faire du sport 2) il a une vie de cheval hyper équilibrée en dehors de ça 3) tu te poses ces questions là tout le reste du temps. La contrainte, ça fait partie de la vie, c'est normal. Mais y a une différence entre vivre constamment sous la contrainte et devoir s'y plier 1x par semaine.

Mais oui, les mentalités sont lentes à évoluer. Récemment j'ai considéré l'idée de refuser de prendre en accompagnement les humains qui ne mettent pas l'effort dans la pratique des enrichissements au moins 2x par semaine pendant un mois. Genre ça serait un pré-requis. Parce que je reçois beaucoup de chevaux anxieux / phobiques en ce moment et leur vie c'est : être monté en carrière, être monté en balade au delà de leur seuil de gestion émotionnelle, faire du travail à pieds à des niveaux de contrainte qui sont pour moi inacceptables (et je parle tant R+ que R-).

Ces chevaux-là, ils ont pas besoin d'éducation en premier lieu. Ils ont besoin de se planter 4 sabots dans le sol et réaliser que ici, maintenant, avec l'humain à côté, ils sont en sécurité et qu'ils vivent quelque chose de positif. Ça va pas arriver par magie en faisant exactement la même chose qu'avant mais en disant qu'on travaille la décontraction parce qu'on fait un exercice de respiration au milieu ou je sais pas quoi. Les gens veulent faire avec le cheval, lui faire faire des trucs et que ça règle le problème. Mais à quel moment quand un gamin a peur, tu le fais tourner en rond ou vider le lave vaisselle ? Genre qui se dit que ça va être une trop bonne idée et lui faire faire une meilleure association ? Non tu lui fais un câlin, tu lui donnes un jouet ou tu vas dans le jardin jouer au foot avec lui. Tu fais un truc que LUI aime.

Et ça me rend furieuse à quel point la plupart des humains sont hyper résistants à faire une activité uniquement pour leur cheval, si celle-ci ne lui apporte rien à lui-même. Même quand ça prend 10mn deux fois par semaine.

Bref je râle un peu et ça sert à rien. Suis en grande réflexion sur comment aborder ça de façon plus progressive sans aller à l'encontre de mes convictions et de ce que je perçois des besoins du cheval.

uneraell Merci beaucoup pour toutes ces informations.

J'ai un cheval qui correspond à ce schéma, il est très tendu dès qu'on touche son corps (curieusement, beaucoup moins sur la tête). Comme il a de la dermite, je suis obligée de lui mettre des couvertures, que je dois changer souvent à cause de la météo.

Il est très obéissant, prend beaucoup sur lui, (peut exploser effectivement si un imprévu arrive en même temps), mais j'ai l'impression de ne pas avoir trouvé la façon de l'aider à se détendre. Je fais des pauses régulièrement, mais il sait qu'il est à l'attache pour cette foutue couverture et du coup les pauses à l'attache n'en sont pas vraiment. Entre le moment où une couverture est enlevée et celui où il faut remettre l'autre, je l'emmène un peu brouter en main, mais je ne peux pas le faire avec la couverture à moitié mise ou enlevée.

Depuis peu, j'utilise les fleurs de Bach, je trouve que ça l'aide un peu.

Hop et je finis ma série sur le traumatisme donc.

Si je résume très brutalement ce que j'ai dit avant, le traumatisme met l'individu dans un état (constant ou partiel) où il n'est plus capable de se sentir en sécurité. Pour reprogrammer ça, il faut donc vivre l'expérience inverse, ce qui sous-entend aussi avoir conscience que on est présentement dans un autre moment que celui du traumatisme. C'est plus facile à dire qu'à faire, le cerveau il est hyper doué pour préserver ses connexions liées au danger.

C'est pour cette raison qu'avec les chevaux, les boîtes à fouille et autres exercices d'exploration c'est mon exercice de prédilection parce que ça répond à juste tous les critères de ce dont on a besoin. C'est souvent pratiqué avec de la nourriture mais ce n'est pas obligatoire. Travailler sur les odeurs est moins courant mais hyper bénéfique aussi !
- le cheval est au contrôle, réalise la tâche comme il le souhaite et l'arrête quand il le souhaite (y compris : ne pas commencer)
- c'est une expérience physique positive, qui fait appel à tous les sens, y compris la proprioception
- en cas de peur, le cheval peut se libérer de la contrainte car on fait ça de préférence en liberté et quand ils se font peur en faisant bouger un objet... Ils réalisent quand même vite qu'ils en sont responsables. Donc là aussi on a une reprise du contrôle
- ça demande un engagement cognitif qui est incompatible avec le fait de perdre la tête là au loin dans le passé
- l'humain peut être passif ou apporter son aide au cheval, ce qui est déjà une révolution pour 90% des chevaux
- on pratique la régulation émotionnelle à petite dose (frustration, peur)
- on crée une association positive et prédictive : objets bizarres = un truc intéressant à aller investiguer et j'ai des choses à y gagner
- on permet au cheval de reproduire la séquence d'exploration naturelle, qui fait partie de son éthogramme (et la capacité d'exprimer des comportements propres à son espèce fait partie de la définition du bien être)
- ça ne crée pas d'intensité importante grâce à tous les éléments au dessus. Je suis généralement contre l'utilisation des carottes en R+ car les chevaux perdent la tête, par contre c'est un problème inexistant dans les enrichissements. Ce qui est quand même super parlant.

Pourquoi est-ce que je suis contre le touch it pour la peur ? Parce que ça n'a aucun des bénéfices listés ci-dessus aha. C'est l'humain qui contrôle, ça ne reproduit pas la séquence d'exploration, presque aucun engagement cognitif, conflit émotionnel, pas d'engagement de tous les sens. La popularisation de cette pratique, de mon point de vue, c'est un vrai drame. C'est comme si je te disais "Ah t'a peur des araignées ? Viens la toucher après t'aura un morceau de chocolat. Ah tu as toujours peur ? Viens touche encore" . On prend vraiment les chevaux pour des êtres ultra simplistes parfois. Cet exercice est pas mieux que "arrête de bouger tes pieds et le truc disparaîtra". "Va le toucher puis on s'en va", c'est pareil. Sauf que y a conflit émotionnel avec de la bouffe en plus.

Alors c'est pas mal pour un cheval de toucher un objet inconnu évidemment. Mais l'investigation c'est le sentir, le toucher, le faire bouger un peu, l'observer sous différents angles, découvrir son odeur, son bruit. C'est pas juste "bonk j'ai touché bonbon salut". Ça marche parfois (surtout pour les objets qui font vraiment pas très peur) mais pas si souvent et ça apprend pas franchement un truc très intéressant.

Au travers de tout ça, y a 3 fils qui se sont constamment répétés : engagement cognitif, curiosité, contrôle. L'engagement cognitif contribue à ancrer dans le moment présent et à prendre conscience qu'il vit un instant différent ce celui dans lequel les réminiscences traumatiques sont submergées. La curiosité est une émotion positive basée sur des expériences qui ont été bénéfiques à l'individu, entraîner la curiosité ça ouvre des chemins différents pour aborder les situations de peur. Et le contrôle c'est l'antithèse à l'anxiété étant donné que l'anxiété c'est une peur de l'imprévisible, du futur. Si tu sais comment interrompre une situation peu importe comment elle évolue... Plus de raison d'être anxieux (bon je simplifie un peu. J'ai aussi un problème d'anxiété, je sais que c'est pas si facile en pratique)

Mais donc tous ces éléments doivent être développés, ancrés, solidifiés AVANT d'aller affronter les fameux triggers, parce que c'est pas dans cette situation-là qu'on peut faire découvrir au cheval qu'il est capable de mettre fin à la séance sans passer au travers de l'humain, ni qu'aller fouiller dans une boîte en carton ça peut être chouette alors qu'il est déjà en PLS à la vue du tuyau d'arrosage.

indji "curieusement beaucoup moins sur la tête" en vrai je trouve pas ça curieux du tout. Les chevaux abordent tout par leur tête, et j'ai presque jamais vu un cheval qui est pas ok d'être touché sur la tête et entièrement d'accord avec le reste du corps. À moins qu'il y ait justement eu un traumatisme particulier sur la tête.

On a juste cette habitude d'avoir des chevaux attachés, la tête devant eux et de leur coller des trucs sur le dos sans rien leur demander. Donc on se rend pas compte à quel point ils viennent tout voir avec leur tête. C'est pas une critique envers toi hein, je parle de façon générale dans l'industrie.

Genre qui, parmi vous, a laissé son cheval découvrir sa selle ? Je parle pas de vaguement coller son nez dessus, mais de la lui présenter en avant, en arrière, côté siège mais aussi côté matelassure, mettre le nez entre les quartiers, croquer un coin d'étrier ? Qui connait le naseau de prédilection de son cheval ? (Je fais des expériences avec ça en ce moment, c'est incroyablement intéressant)

On sous-estime ÉNORMÉMENT le besoin d'exploration du cheval. Comme je dis souvent en consultation : le cheval féral qui fait 20km par jour, il fait pas son jogging. Il marche 20km parce qu'il cherche de la nourriture, et que ses sens sont noyés par une quantité incroyable de stimulations sensorielles. Le besoin a remplir il est tout autant là que dans le fait de marcher. Avec les chevaux qui n'ont pas l'habitude, 15mn d'enrichissement et ils sont fatigués. C'est pas une blague.

Pour en revenir à ton cas particulier : c'est vraiment difficile quand c'est un passage obligé, parce que tu te retrouves toujours dans une situation où... Ben tu trahis, quelque part. Mais c'est pas impossible. Si tu veux m'expliquer en MP un peu plus en détail ce que tu as déjà essayé, je peux te dire si j'ai des pistes pour vous aider

Coucou uneraell, je sors de mon sous-marin juste pour te dire merci pour tous tes partages que je trouve toujours supers intéressants à lire ! (sinon j'ai le même side et je l'adore ahah)

oh bah en gros dryade n'aime pas les trucs "invasifs" dans la bouche, y'a toujours eu un sujet seringue, dentiste , etc . et elle n'aime evidemment pas la pression et se sentir coincée.

Petite j'avais fait un peu de desensibilisation basique pour que ca soit pas la guerilla a chaque vermifuge, ca avait ete plutot ok.

Mais c'est vrai que depuis mes dernieres luxations d'epaule en 2019 je délègue la vermifugation.

Y'a 10 jours je me suis retrouvée à devoir lui donner du sirop, et a constater que bah c'etait re pas vraiment ok pour elle. Donc ca s'est fait, mais un peu compliqué. Mais ca se faisait en etant patiente et en recompensant aux bonbons. Ceci dit pas satisfaisant pour moi donc je me dis va falloir rebosser ca . (d'autant plus avec mes bras qui tiennent pas c'est un truc utile pour tout le monde).

Et y'a quelques jours j'etais un peu pressée (jamais la bonne idée) une pote m'a proposé de m'aider (encore une fois tres mauvaise idée ) , et evidemment ca me l'a fachée vraiment tout rouge. Et moi je veux pas de ca sur un truc aussi basique.

Donc en effet si t'as des conseils je prends. La en gros j'en suis a la toucher autour de la bouche avec la seringue, recompenser. Mettre la seringue a la commissure des levres + recompenser, recompenser au max quand elle est "douce" et accepte le contact sans se braquer.

A terme j'aimerai pouvoir vraiment la garder avec moi quand j'insere la seringue, et puis ensuite lui donner un truc miam miam avec, genre la compote. histoire qu'elle associe plus ca a uniquement horreur malheur pression degueu etc etc

uneraell je lis souvent, pas tout, en sous marin.
Merci pour ces échanges qui questionnent. Qui me font dire que j'essaie de faire bien, mais j'ai encore des progrès. Et je sais que je n'arriverai pas au top.

earphoria95 Bon je pars du principe que tu n'as pas vocation à aller dans une approche 100% soins coopératifs (a. Qu'on vienne pas me dire que je conseille pas en pratique ce que j'explique en théorie b. Je respecte entièrement malgré tout. Prendre le temps d'avoir un cheval qui est ok qu'on lui fasse des trucs, c'est toujours vachement mieux que d'y aller dans la contrainte)

Tu peux faire attention aux points suivants :
1. ne pas imposer si elle recule quand même ou se tend. Laisse la se détendre, puis toi prends de la distance et laisse une pause. Recule toujours au moment où elle va dans ton sens (c'est purement du renforcement négatif, tu retires l'aversif = toi et la seringue). Pour que ça fonctionne et apaise la mauvaise association émotionnelle, faut le faire avant qu'il y ait eu recul / levage de tête intempestif / fuite etc. Je peux déjà te dire que tu dois reculer probablement 30s avant le moment où tu vas penser que tu devrais reculer

2.évite la récompense alimentaire quand elle est vraiment tendue, au risque de créer un conflit de motivation, voire d'empoisonner ta récompense. Si tu penses que c'est monté trop haut, fait un break

3. pense que pour fonctionner, le positif doit toujours venir après le négatif et avoir plus de valeur. Si ta seringue est horrible à un niveau 8/10, ta récompense doit valoir un 9/10. Plus les deux "scores" sont proches, moins le positif aura d'impact. Mieux vaut diminuer le négatif (voir point 1) avant d'insister avec la récompense

4. Travail en contact protégé. Par exemple mets la au box (ou abri ou paddock et clôture sans électricité etc), avec du foin et de l'eau et une chaîne pour séparer. 3 fois sur 4, récompense la quand elle vient juste te voir en mettant la récompense au sol / dans sa mangeoire / dans son foin (bref, qu'elle doive s'éloigner de toi pour aller la manger). La 4e fois tu fais la seringue. Varie un peu le rythme (seringue 1 fois sur 4/5/6 histoire que ça soit pas trop prévisible). C'est plus facile de faire un truc difficile si tu as des répétitions hyper faciles entre, et en mettant la récompense ailleurs, tu génères le comportement de revenir de voir, ce qui est toujours utile à récompenser. Tu peux récompenser le "Rien" avec un truc un peu moins goutu que la seringue si nécessaire. Mais si tu as un gros effort de sa part, récompense plusieurs fois le rien à plus haute valeur aussi

5. Si tu fais le point 4 et qu'elle revient plus, fais une pause, va faire un tour, laisse la souffler. Ne rentre pas dans le box pour faire la seringue. Ça lui donnera un élément de choix et de contrôle sur la situation

6. Mets toi un timer pour travailler ça. 2x5mn ou 3x3mn. Si tu n'as pas de progrès sur chaque "bloc", c'est que tu renforces pas au bon moment (donc probablement que tu essaies d'en faire trop). Comme c'est un exercice intense mentalement, le faire durer plus longtemps que ça n'est ni nécessaire, ni bénéfique, surtout que quand on insiste... C'est souvent parce qu'en fait, ça marche pas. Fais une pause de minimum 5-10mn entre chaque bloc, où tu la laisses entièrement tranquille


Une fois qu'elle passe la chaîne pour venir interagir avec toi, tu continues les étapes que tu as mentionné au dessus. Ça va probablement faire reculer ta progression pendant quelques jours (pour le dire platement elle va probablement t'envoyer chier quand elle aura compris que tu combles pas la distance entre vous deux) mais ça te permettra de recommencer sur une base plus sereine.

Je te déconseille de faire une seringue avec de la compote. Y a des chevaux qui tolèrent et passent au dessus, mais vu ce que tu dis de Dryade, ça risque d'être trahison ultime. On rejoint le point "transparence et confiance" : ah tu croyais avoir une seringue de compote ? PAF VERMIFUGE AHAHA. Vraiment pas cool.

Tu peux travailler avec de l'eau pour avoir un truc neutre et aller jusqu'au bout ou pousser le vice avec un truc qu'elle n'aime pas (moi je fais une purée de courgettes) et récompenser ensuite avec une seringue d'un truc bon. L'idée c'est que la seringue dégueu annonce l'arrivée d'une seringue miam

Beaucoup de compassion, les procédures invasives et répétitives c'est souvent difficile

globs on fait tous ce qu'on peut, au moment où on le peut, en fonction de la réalité dans laquelle on vit . Je suis heureuse de me savoir lue et que ce que j'ai à partager intéresse. Et je suis toujours dispo en privé pour ceux qui veulent se (ou me) questionner plus loin que ce qu'ils n'ont envie de le faire en public

Coucou ! Désolée je suis un vrai fantôme ici mais je lis religieusement tout tes posts, merci beaucoup d’ailleurs. Je me demandais ;
« Ces chevaux-là, ils ont pas besoin d'éducation en premier lieu. Ils ont besoin de se planter 4 sabots dans le sol et réaliser que ici, maintenant, avec l'humain à côté, ils sont en sécurité et qu'ils vivent quelque chose de positif. « 
Comment tu définis ça ? Ça m’interpelle car j’ai l’impression que Daim est super ok, mais … est-ce vrai finalement ?

liquescence Coucou ! Aucun soucis, je suis à la bourre dans tous vos posts aussi

Hmmm, j'ai dit ça assez spécifiquement pour des chevaux anxieux / réactifs. Les chevaux qui disent non à tout, viennent en défense, "surréagissent" à des stimulus simples, ou au contraire se précipitent pour répondre, te jettent mille options à la tête, n'arrivent pas à se poser pour attendre et proposer en conscience. Cheval qui colle à l'humain aussi, est envahissant, sans forcément bousculer ou être "irrespectueux"
Pour moi c'est très caractéristique d'un manque de sentiment de sécurité, ce qui dynamite les capacités d'apprentissage derrière. Ce sont des chevaux avec qui il y a peu de progrès, c'est lent, faut souvent répéter les mêmes choses.

Je vois surtout ça chez des chevaux qui ont clairement vécu un traumatisme (accident de telle ou telle sorte), des chevaux travaillés avec des méthodes qui se basent beaucoup sur la montée en phase (le pompon étant montées en phase et tentatives de R+ avec récompenses à haute valeur. Si vous voulez un cheval débile, faites ça, ça rate jamais.), ou des chevaux travaillés au clicker uniquement en capture avec un taux de renforcement assez bas. Globalement ce sont des chevaux dont on me dit souvent "il se lasse vite, comprend super vite, je dois tout le temps changer d'exercice sinon il arrête de répondre". Je n'en ai pas encore vu un où mon interprétation est la même. Ce que je vois à chaque fois c'est : il est stressé, il n'a rien compris, il te jete 14 comportements à la tête et dans le tas il y avait par hasard ce que tu cherchais, donc toi tu penses qu'il a compris.

De ce que j'ai déjà pu voir de Daim, j'ai pas tellement l'impression que ça soit son cas ?

uneraell Merci beaucoup pour ta proposition d'aide.

C'est un cheval que j'ai acheté traumatisé, en connaissance de cause. Quand je suis allée le voir à l'élevage, il avait 3 ans, ils ont dû le pousser dans un boxe et le coincer pour lui mettre un licol et il était absolument tétanisé après ça. A son arrivée chez moi, j'ai mis un mois à lui passer un licol, en allant tous les jours lui donner une ration dans le pré où il vivait en liberté, avec mes autres chevaux.

Pour la couverture et le masque, j'ai d'abord utilisé la récompense alimentaire (il est très cool avec ça, pas envahissant ni énervé) et l'approche/retrait. J'ai obtenu progressivement qu'il ne s'écarte plus en la voyant arriver et qu'il ne bouge plus pendant la pose. Mais j'ai remarqué qu'il restait figé et montrait des signes d'inconfort.

J'ai donc essayé de ne plus récompenser l'obéissance (acquise), mais de faire des pauses fréquentes et de récompenser les signes de décontraction (encolure qui redescend, mâchonnements, soupirs).

J'ai remarqué aussi qu'il craint le bruit des scratchs qu'on ouvre, pour décomposer la difficultés, j'ai travaillé hier avec un autre scratch à distance d'abord, puis en récompensant sa décontraction et en me rapprochant petit à petit. Il y a eu une amélioration quand j'ai défait ceux de sa couverture.

Il y a clairement des progrès, mais très lents (ça fait 4 ans que je l'ai, il a mis 3 ans à venir mettre sa tête dans le licol de lui-même et il sursautait encore l'année dernière lorsque je lui touchais l'épaule, en le prévenant.)

As-tu des pistes pour mieux l'aider?

Indji: je n'ignore pas ton message, j'ai envie de parler de Pastor dans ce message. Je te reviens plus tard ce soir ou demain :)

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BALADES

Je suis ra-vie d'avoir retrouvé un environnement super calme et sécurisant pour aller balader et des compagnons de balade zens qui sont contents de juste sortir au pas.
Samedi dernier on a donc fait la première de l'année en selle, la précédente datant d'octobre dernier et celle encore avant de -1200 avant JC lol. J'avoue j'étais un peu tendue. Pastor aussi. L'hiver à bouger au pré ça lui a déjà fait développer un peu plus de condition et il était PATATE. On monte dans les bois, il passe son temps à essayer de croquer le copain qui était devant. On s'était dit que ça serait mieux pour guider Pastor.

On traverse un graaand pré, Pastor chauffe un peu, je lui demande de revenir, il redevient sage. On continue à monter dans les bois par un chemin étroit et là : pas content. Il marchait à moitié sur le copain, je le sentais bouillonner. Je connais mon poney, je suis descendue. Je suis sûre que 10m en plus et on prenait un cabré ou un coup de dos. J'ai marché 5mn avec lui jusqu'à trouver un montoir.

Je grimpe sur une butte, je lui demande de se ranger. Pastor : OH TROP COOL DU HORS PISTE. Le voilà qui essaie de venir conquérir ma butte. On recommence, il reste bien en place, on repart en tête. Bananes en avant, pas de guerrier, bien attentif aux cailloux et aux détours du chemin. Il s'est posé, il était rênes longues, il était content de mener la danse.

Puis il s'est rendu compte que : grimper, ça fatigue quand même mdr. On a fait la deuxième moitié de balade en deuxième position :') . Il soufflait bien à la fin de la montée mais il avait vraiment de l'allant. Aucun monstre, aucun drama. Hyper brave. J'ai fait les dernières 20-30mn à pieds. Le dénivelé est quand même assez costaud et ça lui tire un peu dans le gras et les muscles quand même.

Aujourd'hui, on a refait exactement la même chose. Toujours aussi allant mais un peu moins téméraire au début, j'pense qu'il s'est souvenu que ça grimpait ! On a pris la tête dès le début, pas de fâcherie, rênes longues du début à la fin comme si il avait fait ça toute sa vie.

Moi ça me fait du bien aussi pour retrouver ma place en selle, délier les muscles tout ça, se remettre ensemble sans les contraintes de tournicoter dans une carrière. On va néanmoins programmer un petit saddle fitting en mai, il est nettement temps qu'on fasse revérifier tout un peu plus sérieusement. Faudra aussi probablement que je lui trouve des chaussures pour les postérieurs parce que c'est bien bien rocailleux quand même.

Et comme cette fois ci, j'étais bien chill même lorsqu'on faisait du hors piste, une petite photo de n'oreilles !