ramboderetz : c'est juste qu'à l'écrit, on peut prendre un peu plus le temps de calmer les nerfs.
Bon. J'ai tout de même cherché quelques trucs sur Caprilli, en dehors de ce que nous connaissons tous: son travail sur la position en équilibre sur les obstacles.
Je suis tombée sur
cette page de Dan Gilmore en anglais, qui explique la vision de Caprilli, et le pourquoi-du-comment de sa méthode. Je n'ai pas encore tout lu et malgré mon niveau d'anglais, je ne comprends pas 100% du texte. Mais j'ai saisi l'essentiel.
La première chose essentielle est que Caprilli parle de l'équitation militaire, et donc de l'éducation du cheval et du soldat. Voilà un extrait du site:
Citation :
One of Caprilli's initial complaints about the existing system of military equitation employed by the Italian Cavalry Arm was it's very "High School" nature. In the field, a cavalryman had to do four things with his horse:
1.) Move forwards and backwards,
2.) Turn right and left,
3.) Travel cross country and pass obstacles, and
4.) Handle weapons and fight from the back of a horse.
L'une des plaintes de Caprilli au sujet de l'équitation militaire existante et utilisée par l'armée, était qu'elle était très "Haute école". En campagne, le cavalier doit réaliser 4 choses avec son cheval:
1 - Aller en avant et en retrait [ou arrière ?]
2- Tourner à gauche et à droite
3- Traverser en campagne et passer des obstacles
4 - Manier des armes et se battre du haut d'un cheval
C'est LA, pour moi, toute l'explication de sa pensée, et ce pourquoi il estime que le cheval n'a pas besoin de voir son équilibre modifié.
C'est un militaire. Il dresse des chevaux militaires. Ils doivent être opérationnnels, faciles à manier, avec le pied sûr. Baucher, Guérinière, Henriquet et j'en passe... sont des écuyers de manège. Ils n'ont pas à dresser des chevaux pour aller sur le champ de bataille, le contexte n'est donc pas le même.
Ce qui serait intéressant, c'est de voir le travail de Luraschi, qui utilise ses chevaux dans de nombreuses situations.
Pour reprendre le travail que j'ai pu effectuer et/ou voir à la Garde: lorsque j'ai appris à utiliser mon cheval sur le terrain, on ne m'a jamais emmerdé avec la position de la tête de mon cheval, car il faut que je sois disponible pour toute situation qui peut arriver (ce que décrit Caprilli, en gros). Même si c'est un passant qui vient poser une question ou des vendeurs de tours-eiffel à dégager. On reste en alerte, et le cheval doit, lui, apprendre à garder son équilibre naturel et stable, afin de ne pas faire patinoire sur chaque pavé, de descendre trois marches lorsqu'on est bloqués au bout d'une rue, ou ce genre de petits obstacles citadins.
C'est évident que pour ces situations, il est inutile de chercher à modifier l'équilibre du cheval et en extérieur, lorsque j'ai monté des chevaux jeunes en patrouille, je les travaillais de telle manière qu'ils puissent garder d'eux-même leur équilibre. Notamment par le balancier de leur tête. Pourquoi? Parce que le cavalier est un poids supplémentaire qui peut modifier leur position, comme pour nous un sac à dos chargé nous fait nous courber pour porter son poids.
J'en ai fais l'expérience chez ce jeune: il a glissé un peu bêtement, car tête trop basse - comme dans la nature - et déséquilibre sur les épaules. Un cheval plus ancien ne se fait plus avoir et cherche de lui-même une position qui va l'aider.
A la chasse à courre, il en est de même: je garde les rênes ajustées de telle manière que le cheval puisse garder son équilibre naturel selon les obstacles qu'il rencontrera.
Donc sur le cheval militaire et son équilibre: je suis d'accord avec Caprilli. Car on parle d'une utilisation en extérieur, d'un cheval qui n'est pas dans un manège. Le confort n'est pas le même, et l'utilisation du cheval, encore moins.
Caprilli écrit encore:
Citation :
"A horse can make much better use of its impulses, instincts and natural balance if it is required to perform natural work in the field and not the artificial work of the manege.
Un cheval a une meilleure utilisation de son impulsion, de ses instincts et de son équilibre naturel lorsqu'il effectue un travail naturel sur le champs de bataille, et non un travail artificiel dans un manège.
D'ailleurs l'auteur de la page web développe:
Citation :
Anything that did not promote and develop these four basic goals was considered a waste of time and resources(and by 'resources' Caprilli meant 'horses' and 'soldiers') that burdened both horses and riders with superfluous requirements that had no practical application in the field.
Tout ce qui ne promeut ou ne développe pas ces quatre points de base sont considérés comme une perte de temps et de ressources, qui [j'ai pas compris le mot ^^] le cheval et le cavalier avec des choses superflues, qui ne sont pas nécessaire sur le champs de bataille
Et ça, c'est évident. On s'en fout du saut d'école pendant une bataille....
(le reste du texte parle de sa position en équilibre, je vais donc cesser là le développement)
Je vais à présent regarder un peu du côté de Beudant. Car bon, comparer l'équitation militaire et l'équitation de manège, c'est comparer le Mud Day et le stage commando de St Cyr. Ca n'a rien à voir.