Je viens également apporter ma pierre à l'édifice bien que ce sujet me mette assez mal à l'aise (et que je ne suis pas sûre de revenir). Et après avoir lu ce post, je rejoins Badmonster et Alecto sur ce qu'elles ont dit précédemment.
Déjà je tiens à commencer en disant que je n'ai jamais été victime de viol conjugal, je pourrais donc pas me porter sur ce sujet. Cependant, la culture du viol, le consentement, je connais un peu même si je n'ai que 19 ans.
J'ai été très tôt exposée à des remarques sur mon corps, des hommes trouvaient (et trouvent toujours) pertinent de parler de mon physique comme bon leur semble et de me parler comme si je n'étais qu'un objet.
Je me faisais déjà harceler sexuellement à mes 14 ans alors que je vivais dans une petite ville. Des mecs de 50 ans venaient m'accoster et me parler de ce qu'ils aimeraient me faire pendant que j'attendais le car et ne me lâchaient pas tant que je ne rentrais pas dans le bus ou qu'un ami arrivait.
Alors j'aurais pu dire non, c'est vrai, mais à cet âge là, face à des adultes, je n'osais rien à dire, je me contentais d'être mal à l'aise, d'avoir peur et de la fermer.
Je suis contente et rassurée de lire que certaines femmes ici n'ont jamais été exposé au harcèlement ou pires, mais ça ne veut pas dire que certaines ne le vivent pas. Je ne suis pas victime de racisme puisque je suis blanche, cependant ça ne veut en aucun cas dire que les personnes racisées ne sont pas victimes de discrimination. (Je ne me rappelle plus pseudo mais j'ai eu le sentiment que le fait de ne pas vivre ces oppresions décridibilisait les femmes qui en ont été victimes, mais peut être ai je mal lu ou compris.)
Je trouve ça trop simple de dire que c'est aux femmes de dire non, alors que c'est aux hommes d'être plus respectueux (et humains).
Je me rappelle d'une soirée où avec des amies nous parlions de certaines expériences par rapport aux harcèlements (entre autres) justement. Quand nos potes mecs nous ont entendu parler, les premières remarques étaient "oui mais vous étiez habillées comment aussi ?" "c'est sûre si tu rentres à minuit c'est normal que ça t'arrive, faut pas être étonnée" "de toute façon maintenant on peut plus venir draguer des filles sans que ça crie au "men are trash" ". Je trouve que ça en dit long. C'est trop facile de remettre la faute sur le dos des victimes alors que le problème ne vient pas de nous.
De plus, je trouve que nous vivons dans une société qui protège les agresseurs/violeurs. Il me semble avoir lu que seulement 1% des violeurs sont condamnés (j'essaierais de retrouver l'article qui en parle, je me trompe peut-être, je n'y connais rien en droit).
Des hommes comme Harvey Weinstein, Polanski ou Woody Allen continue de faire carrière et sont même soutenus alors que tout le monde est au courant de leurs accusations. (C'est peut être un autre débat).
Quand une femme porte plainte, (et encore elles ne sont même pas 10% d'après la CVS) sa parole est souvent mise en doute et la première chose qu'on entend c'est que c'est peut être une fausse accusation alors que cela ne concerne que 2% des plaintes déposées. Bien souvent, le parti de l'agresseur est majoritairement soutenu.
C'est d'ailleurs sûrement dû à ça que les femmes qui ont été une fois victimes n'osent pas prendre la parole et minimisent bien trop souvent ce qui a pu se passer.
Par rapport à la vidéo partagée, honnêtement je ne l'ai même pas regardé puisque je sais déjà à quoi m'attendre.
Je trouve ça trop facile de dire ça sur youtube en voulant se donner une image de mec "woke" qui se remet en question, qui essaie de faire son mea culpa alors qu'il a blessé des femmes. Qu'il garde sa fausse culpabilité pour lui. Il se fait passer pour une victime alors qu'il ne l'est pas. Ce sont les femmes qu'il a heurté qui vont conserver des séquelles psychologiques de ce qui leur ait arrivé, pas lui.
Le gars est même félicité pour son introspection, à quel moment c'est normal ?? Un hastag à même été lancé suite à sa video : #jaieteunvioleur. (Déjà, qu'ils parlent au présent mais bref).
D'ailleurs, une autre chose qui me dérange (mais qui a déjà été dites il me semble) est que ce soit un homme qui en parle et surtout soit écouté pour ça, alors que les femmes en parlent depuis des années. Ce qui me fait aussi penser à la fameuse phrase "ça pourrait être ta soeur/fille/mère/copine", donc nous, femmes, ne méritons pas d'être respecté sans être associée à un homme ?
Enfin bref, il est tard et je commence à m'éterniser sur un sujet où il y a encore tant de choses à dire et je suis même pas sûre que mon commentaire soit utile.

Je m'excuse si j'ai été maladroite et pour les fautes.