Coucou à tous !
Je vous remercie de prendre de mes nouvelles cela me touche beaucoup, tout va bien pour moi (physiquement du moins... mentalement c'est moyen..) je suis bien rentrée.
Comment vous dire.
Je n'ai pas les mots, je précise que je ne suis pas du tout du genre "grande sensible", mais alors là ce que j'ai vécu, ce que j'ai vue restera gravé et m'a clairement traumatisé.
Les larmes ont du mal à quitter mes yeux depuis.
Déjà lors du debrief avant le débart, qui est toujours un peu stressant lors de cette course normal on est sur un trail de Haute montagne très technique, et bien cette année j'ai bien senti le doute chez le speaker, eux même n'était pas rassuré.
Enfin bref sans rentrer dans les détails j'ai vécu un enfer sérieusement.
La pointe d'Angolon tout d'abord, 2000m d'altitude, la nuit, sous des trombes d'eau, extrêmement technique même par temps sec , tu descends à 1m du vide (à gauche et à droite) en rappel avec une corde en marche arrière (gentiment installé par un bénévole) sur 300-400m puis après plus de corde tu te démerde , comme c'était boueux et bien tu glisses sur plusieurs mettre en essayant de t'accrocher à ce que tu peux (donc à rien car ya rien que de l'herbe et des pierres plates) ,, pour vous donner une idée l'herbe était aplatis par la pluie, c'est donc comme si tu marchais sur une bâche pleine de savon , et en priant de ne pas tomber dans le vide à 1m de toi.
J'ai vue des coureurs chuter lourdement et glisser sur des centaines de mettre en criant , dans la nuit noir d'un coup tu ne vois plus leur frontal, franchement ça choque.
Je suis moi même tomber tellement de fois que je ne les ai plus compté, et je me suis prise une grosse pierre dans le sacrum. À chaud ça allait à peu près ça ne m'aurais pas arrêté mais à froid aujourd'hui ouille...
Une descente de l'enfer où il s'est passé un drame : 4 coureurs ont gravement chuté dans le vide , un mort et 2 en état grave (trauma crânien et multiples fractures).
Hélitreuillage impossible à cause des conditions climatiques...en plus.
Le pire pour moi était au col de Bostan. Toujours de nuit.
J'étais seule , je montais à plus de 2500m d'altitude, sous une pluie de grésil violente, et un vent... indescriptible.
J'ai cru avoir vécu le pire lors de mon ultra dans le Jura il y a 2 ans mais en fait non, ce n'était rien à côté de ce que j'ai vécu là, cauchemardesque... Je n'ai jamais vue ça de ma vie.
Plus je montais plus j'étais transit de froid et je me surprenais même à me dire "putain mais je vais vraiment mourir là" je n'ai jamais penser ça de ma vie..et là j'y croyais vraiment j'ai eu extrêmement peur , j'avais tellement froid je n'ai jamais ressenti ce froid comme ça c'est un froid différent de ce qu'on peut imaginer, très flippant et tu sens que c'est pas normal , j'ai vraiment frôler l'hypothermie..
Arrivée tout en haut du col de Bostan toujours cette tempête de grésille, ce froid ce vent , et un brouillard affreux, j'arrive sur les névés , on savait qu'il y aurait de la neige mais j'étais tellement glacée il m'était impossible de mettre les crampons impossible de fermer les doigts tout simplement (je n'ai même pas pu manger d'ailleurs sur toute la partie de Bostan je ne pouvais plus bouger les mains), le balisage avait disparu en partie, à cause de ce vent violent. Je ne voyais rien j'ai cru me perdre et la moindre seconde immobile à essayer de trouver la balise me frigorifiait encore plus il ne fallait pas que je reste immobile sinon c'était mort..
Je suis tombée sur un coureur qui pensait être perdu , il avait perdu sa lucidité. On a réussis, ensemble, à trouver les balises petit à petit dans les névés pleins de trou et de crevasses que l'on voyait au dernier moment à cause du grésille et du brouillard, hyper dangereux...
Puis on s'est retrouvé à 4 (moi et 3 mec) et on a réussi à descendre cette longue descente dans les névés avec des chutes hyper violentes pour tout le monde mais sans grosse casse .
Puis on a rejoint enfin la forêt dans des sentiers qui n'en étaient plus... C'étaient des torrents de boue indescriptible..chute chute chute en permanence..
Et on a rejoint la base de vie du Crêt sous une tente, à 4h05 du matin, après 45km et 3800m d+ .
J'ai mangé et j'étais prête à repartir (mes 3 compères abandonnaient là), au moment où je décide de repartir avec un mec, les bénévoles nous stop.
Ils nous font attendre 30min avant de nous annoncer que la course était arrêtée.
À ce moment là on ne savait pas qu'il y avait eu autant d'accident même si tout le monde s'en doutait que ça allait être dramatique de toute façon.
J'étais 2ème féminine.
Nous avons été rapatrié en navette à Samoëns vers 6h du matin. Et les organisateurs sont partis chercher un à un les autres coureurs qui étaient entre les ravitos pour les stopper et les ramener. Secourir les blessés etc etc...
Il y a donc 1 mort , deux blessés grave et 17 autres blessées, notamment des hypothermies et des traumatismes suite à des chutes.
Je suis bouleversée plus mentalement que physiquement mais je vais m'en remettre et je me suis inscrite tout de suite sur un autre ultra en juillet pour passer à autre chose.
D'avance dsl pour les fautes d'orthographe je suis un peu secouée par tout ça je tenais à vous faire un petit récit quand même.
Encore Merci à vous d'avoir penser à moi
