Attention pavé inside
Je ne suis pas très calée techniquement parlant mais je vais quand même expliquer ce que m'évoque ce post et vos avis (donc pas de grande envolée sur les questions purement techniques, juste mes impressions

)
Un cavalier a dit "Les enrênements ne sont utiles qu’à ceux qui peuvent s’en passer” ...j'aurais tendance à le penser, avec une nuance quand même, qui est qu'ils sont le plus souvent utiles à ces cavaliers (ceux qui sont capables de s'en passer) sutout pour gagner du temps (et donc en gagner par une contrainte plus importante)...on rentre donc dans des enjeux financiers, en tous cas en ce qui concerne les pros (le temps c'est de l'argent, et dans ce milieu le temps coûte cher).
Une fois ça admit, concernant CES cavaliers, le débat, à mon sens, serait plutôt sur la limite à accepter pour gagner du temps (pour des pros, l'emploi ponctuel ET doux, plus dans le versant "effet psychologique" ou "effet barrière", d'enrênements me semble raisonnable étant donné les enjeux...même si j'admire plus les gens qui savent s'en passer et prendre le temps de faire sans

).
Maintenant pour les autres, le soucis est, si on reprend la phrase du début que, par définition, on ne devrait pas s'en servir...et ce, à mon avis, même encadrés (le moniteur ne dirige pas totalement notre main

).
Le "tact équestre" s'acquiert progressivement et sans artifices.
Je prends un exemple perso (c'est pas un enrênement mais l'idée est là) : dans mon nouveau club, un cheval tjs monté en pelham (tout nouveau moniteur du club, pas d'accord avec ça mais qui attend pour "s'imposer") que j'ai monté pour la 1ère fois la semaine dernière (je n'avais jamais utilisé un pelham).
A priori j'ai pas une main trop dure et j'étais encadrée, mais j'ai tout de même des retards pour rendre, un manque énorme de précision, de connaissances et de tact bien entendu! certes le cheval n'avait pas l'air trop perturbé (encore que je ne le connaissais pas) MAIS, sans même parler du cheval (parce que ça parrait évident que dans l'idéal je ne devrait pas le monter en pelham puisque j'estime ne pas avoir le tact nécessaire pour en faire autre chose qu'une contrainte..si tant est que ça puisse être autre chose) où est l'avantage pour moi???

à part me faire croire que j'arrivais à le placer sans trop de pb, croire que ma monte lui évitait de trop chauffer, croire que mes demandes étaient correctes...oui et sans pehlam? ben sans, j'en sais rien!!
Donc à mon sens,
dans un contexte d'apprentissage pour le cavalier, ça fausse tout! (c'est surement en partie avec cette mode qu'on voit aujourd'hui un bon paquet de cavaliers "galop 10 000" qui...disons ne font pas des étincelles à cheval).
Enfin
dans un contexte d'apprentissage du cheval, de "dressage", la grande excuse des clubs pour les gogues fixes par exemple, est de permettre à des chevaux montés par tous niveaux de ne pas être travaillés à l'envers (pour ce que j'en ai vu, c'est loin d'être tjs réussi et surtout c'est le plus souvent pour "contenir" des chevaux un peu vifs

).
A partir du moment où on monte sur un cheval dont on est responsable (donc pas dans le contexte club) et que l'on souhaite faire travailler, c'est de notre responsabilité, sans parler de valorisation, que notre travail ne lui entraine pas de douleurs, de déplacements articulaires etc et c'est donc de notre responsabilité de le muscler correctement, au moins en fonction du travail qu'on lui demande (et ça encore plus pour un cheval en box ou même paddock, qui ne peut donc pas se muscler naturellement de part sa vie au pré).
Pour ça il faut déjà des connaissances et une compréhension des excercices, de l'anatomie et de la biomécanique du cheval.
Et, même avec ces connaissances, si on a pas le niveau suffisant pour travailler le cheval dans ce sens, on est alors tentés d'utiliser des aides artificielles...qu'on ne sait pas tjs employer.
Alors qu'est ce qui est le mieux..."mal" travailler son cheval, du moins pas aussi bien qu'on le voudrait et s'en rendre compte ou le travailler avec enrênements et risquer d'avoir l'illlusion de bien le travailler même quand ce n'est pas le cas?
Pour conclure je dirais que je pense que les gens qui ne savent pas parfaitement s'en servir ne devrait pas utiliser d'enrênements (maintenant le soucis étant que tous ceux qui s'en servent croient savoir s'en servir

).
Après les particuliers qui savent s'en servir, qui seraient capables de faire sans, mais veulent gagner du temps c'est encore une autre question (mais c'est franchement pas les plus nombreux).
Le travail du cheval devrait se faire dans la limite des exercices qui ne lui sont pas nefastes sans enrênements...le but étant d'augmenter cette limite avec le boulot (du cheval et du cavalier).
Pour moi les enrênements c'est un peu comme les thérapies comportementales, ça peut soulager les symptomes (ce qui parfois peut être utile c'est vrai...tjs dans la mesure où on est bien surs de ce qu'on fait) mais ça résout pas le fond du pb
ps : bravo si quelqu'un a eu le courage de tout lire