tagada a écrit le 17/08/2011 à 15h05: |
|  | Ok donc ben je me lance.
Je commence les questions au plus bas niveau.
Premier problème : comment tout simplement démarrer?
Quels seraient les premiers excercices concrets que vous conseilleriez pour initier, sensibiliser un cavalier plus ou moins débutant (disons à l'aise aux trois allures) à cette équitation dans sa forme la plus traditionnelle?
Dans le sens : quels sont les premiers objectifs qu'il doit se fixer et pour quels résultats?
A quoi le rendreriez-vous le plus attentif au début?
Je sais c'est vague pour démarrer mais je reprends un peu l'idée des posts intitulés "pour les nuls" que nous tenions avant sur le forum.
Car sauf votre respect, parfois vous partez tous dans de grandes tirades théoriques et nous pauvres ignorants, à un stade cavalièrement honteusement inférieur, on y voit juste un magnifique flou artisique et une gueguerre des grands mots.
Donc imaginez que vous avez en face de vous un cavalier néophyte qui rencontrerait juste ce problème : "qu'est ce que je dois rechercher? Comment commencer?", cavalier que vous cherchez à faire évoluer donc à qui vous voulez donner les meilleures bases, qu'on puisse... (non faut que je sois honnête)... que JE puisse suivre. |
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Salut à tous et désolé pour ceux qui attendaient une réponse plus rapide mais je n'ai guère eu le temps ces derniers jours.
La première chose à rechercher c'est avant tout l'économie de moyens, l'absence de force et être lié au cheval. En clair la première chose à acquérir est la position.
En équitation Française, le cavalier doit être assis sur un trépieds composé des deux ischions et du périné. Les jambes descendues et moelleusement adhérentes par leurs souplesses, le genoux ne devant se serrer qu'en cas d'écart ou de désordre. Le talon descendu par le seul poids de la jambe, le pied parallèle au cheval. Le rein doit être légèrement cambré (comme dans la stature debout et contrairement à la manière Allemande qui exige un dos droit) et souple afin d'amortir les ondulations du dos du cheval et ainsi rester parfaitement assis dans la selle (le terme assis n'est pas le plus approprié puisqu'ainsi on se retrouve debout sur un tonneau et non assis sur une chaise). Les épaules ouvertes et descendues, les coudes au corps, les bras pliés de telle manière qu'ils se retrouvent dans le prolongement des rênes. Les poignets arrondis de telle sorte que l'on imagine tenir une chandelle dans chaque main. Les doigts sont semi ouvert pour pouvoir pianoter délicatement sur les rênes, celles-ci étant maintenues par le pouce et l'index. La tête droite, le cavalier regardant devant soi entre les oreilles de son cheval. Une impression générale de souplesse et de tonicité doit se dégager restant exempt de raideur.
Voici les conseils de quelques écuyers de la manière Française:
La Guérinière; "La grâce est un si grand ornement pour un cavalier, et en même temps un si grand acheminement à la science, que tout ceux qui veulent devenir homme de cheval, doivent, avant toutes choses, employer le temps nécessaire pour acquérir cette qualité. J'entends par grâce un air d'aisance et de liberté qu'il faut conserver dans une posture droite et libre, soit pour se tenir et s'affermir à cheval quand il le faut,soit pour se relâcher à propos, en gardant autant qu'on le peut, dans tous les mouvements que fait un cheval, ce juste équilibre qui dépend du contrepoids du corps bien observé, et que les mouvements du cavalier soient si subtils, qu'ils servent plus à embellir son assiette qu'à paraître aider son cheval"
Baucher; "Dans tous les déplacements, on enseignera à l'élève à ne pas avoir recours, pour diriger, aux forces qui maintiennent à cheval, et vice-versa, à ne pas employer, pour s'y maintenir, celles qui dirigent"
et
"chaque partie du corps doit reposer sur celle qui lui est directement inférieure."
Oliveira; "Ce n'est qu'avec une bonne position et l'aisance à cheval, que le cavalier réussira à fixer sa main et à ne pas tirer."
et
"Seul le cavalier qui possède une bonne position peut obtenir du cheval un travail correct"
Voilà déjà une première piste de travail pour tous ceux qui souhaitent aller vers cette équitation car parvenir à avoir cette position aux trois allures, sans forcer, c'est avoir l'indépendance des aides et les moyens d'avancer vers l'harmonie et l'entente avec votre cheval.
Je précise qu'il s'agit de la position pour le dressage. La position c'est plus de 50% de la réussite en dressage et c'est aussi, à un certain stade, ce qui conditionne l'échec ou la réussite d'un exercice.
Pour ceux qui souhaitent un visuel je les invite à regarder les photos du maître Oliveira, de son fils Joao, de Philippe Karl ou encore de Dany Lahaye.