Equitation éthologique ?

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Frederique3560

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Equitation éthologique ?
Posté le 25/11/2011 à 23h36

Ce post n'a pas pour but t'entamer une nouvelle discussion opposant "équitation classique" et "équitation éthologique dite équitation naturelle",
(d'ailleurs comment l'équitation pourrait-elle être "naturelle" ?),
Je ne souhaite pas participer à une discussion stérile entre ''pour" ou "contre" , merci de ne pas transformer ce post en un échange de propos contradictoires sans fin, le but n'est pas de faire changer d'avis les uns ou les autres, juste d'apporter quelques éléments de réflexion à chacun !

Je tiens à partager cette publication pour la justesse et la qualité du propos, ceux qui liront en tireront chacun à leur niveau et selon leur sensibilité, leurs conclusions personnelles.

Si j'avais eu les compétences pour exprimer ce qui est dit dans cet article, je l'aurais fait moi même, depuis longtemps!

J'évite toujours de prendre parti sur les pratiques dites de "l'éthologie" parce que je sais bien que ceux qui adhèrent à cette "mode", le font en toute sincérité et dans le but d'évoluer vers une meilleure équitation !
Mon point de vue depuis toujours est que l'éthologie est une aide précieuse en équitation , mais l'équitation éthologique est pour moi une illusion qui a pour seule réalité de générer des sommes considérables à quelques "gourous" ... un bon filon commercial parmi tant d'autres et des milliers de cavaliers ou amoureux des chevaux qui tentent de mieux faire ... ( je n'entrerai pas dans une polémique là-dessus).

Je sais bien que ce post va blesser les certitudes de certains, je respecte tous les points de vue, merci de répondre avec courtoisie et d'avoir des échanges cordiaux entre vous.
Je ne sais pas encore si je participerai à la discussion si elle s'installe, car j'ai déjà dit l'essentiel de ma pensée ici .

Merci



Unité de Recherche en éthologie

Le 6 septembre 2003

Pour la sauvegarde des cavaliers et des chevaux,
Pour la sauvegarde de l’équitation française,
Soyons clairs…

Les éthologues de notre station de recherche, saturés par le battage médiatique autour d’une pseudo-éthologie et inquiétés par l’adhésion de la Fédération Française d’Equitation et de nombreux cavaliers à cet endoctrinement, se mobilisent pour remettre les choses au point. Notre vocation première est de faire de la recherche et de la diffuser et non de rentrer dans des polémiques couvrant des intérêts commerciaux certains, mais alors que la Fédération Française d’Equitation officialise ces pratiques, trop c’est trop, et nous ne pouvons plus laisser dire et faire n’importe quoi sans réagir.
Tout d’abord, le discours et les pratiques des chuchoteurs, nouveaux maîtres et autres bonimenteurs ne sont en aucun cas de l’éthologie.
L’éthologie est la biologie comparée du comportement animal. C’est une science qui demande des connaissances approfondies en biologie animale, en génétique, en neurophysiologie. De plus on ne peut pas faire de l’éthologie sur une seule espèce : on ne comprendra rien au comportement d’un cheval ou de tout autre animal si on n’a pas déjà une connaissance en éthologie fondamentale et sur l’évolution des comportements liée à l’évolution du vivant. On ne peut comprendre les oiseaux que si on sait comment fonctionnent les poissons et les reptiles; pour comprendre les mammifères, il faut savoir comment fonctionnent les reptiles et les oiseaux…
Je doute fort que la génération spontanée de nouveaux maîtres en éthologie équine ait ce genre de connaissances ! On est à peu près dans le même rapport qu’entre le rebouteux et le médecin ostéopathe !
De plus, l’expression « équitation éthologique » ne veut rien dire : l’éthologie est une science d’observation, pas d’intervention sur l’animal.
Si encore leur pseudo-éthologie était sérieuse … mais ils propagent les erreurs les plus extravagantes avec un aplomb extraordinaire !
En voici quelques exemples (hélas) non exhaustifs :

Tous insistent sur le modèle prédateur/proie du rapport homme/cheval.

•Heureusement, la vie d’un cheval, même dans la nature, ne consiste pas à être une proie permanente et les « programmes anti-prédateurs » de fuite ou de défense n’ont pas l’occasion de fonctionner très souvent. Pour ce qui est du prédateur, nous voyons ces manipulateurs à peu près en permanence dans des attitudes de primate chasseur, poursuivant le cheval en agitant un bâton à l’extrémité duquel est noué un morceau de bâche en plastique noir, piétiner, et autres grimaces que nous connaissons bien en primatologie dans les confrontations entre mâles. Le bâton lui-même est un morceau de tube métallique laqué blanc, coiffé d’un bouchon en caoutchouc à chaque extrémité, qui a été mis à la mode par Parelli sous le nom de « carot stick », le bâton carotte, parce qu’il s’en sert parfois pour caresser le cheval. En bref, ils ont réinventé la cravache de dressage…
Notons enfin que « prédateur » n’est pas non plus un statut, mais une activité vitale, la prédation, obligatoire pour les carnivores, et facultative pour les omnivores comme l’homme (chasseur-cueilleur). Celui-ci peut très bien adopter un comportement « cueilleur » et s’insérer dans la vie sociale du cheval qu’il faut bien entendu connaître, et non interpréter, ce qui n’est pas le cas général.

Tous prêtent au cheval une organisation sociale de type humain, et parlent de « chef », de « dominant qui dirige », de « leader ou de jument qui conduit la harde », et autres fantaisies de livres pour enfants…

• Ils ignorent que la structure sociale des chevaux est une structure de petit harem en réseau (c’est-à-dire où tout le monde surveille tout le monde) d’une dizaine d’individus, poulains compris, où chacun garde son autonomie et son indépendance, et non une structure pyramidale avec un chef (où tout le monde surveille un individu : le chef). Il n’y a pas de chef chez les chevaux (rappelons qu’un chef est celui qui organise l’activité des autres, un dominant est celui qui est prioritaire dans l’accès aux biens de consommation, et un leader, celui dont l’activité paraît intéressante aux autres qui ont, pour cette raison, tendance à l’imiter sans qu’il y soit pour rien). Les règles à respecter sont de ne pas s’écarter du groupe ( l’étalon étant chargé de ramener les égarés par le herding, qui est une activité de sécurité et non une activité de chef), de respecter l’espace personnel et la priorité d’accès aux biens de consommation de ceux qui sont au-dessus dans la hiérarchie de dominance et de faire respecter les prérogatives correspondant à son propre rang par ceux qui sont en dessous. Donc, dans le groupe, personne ne dirige personne ; cela n’empêche pas un fonctionnement cohérent du groupe basé sur l’imitation sociale, l’aspiration sociale, la phobie de s’écarter et le respect de la hiérarchie de dominance, qui entraînent une auto-organisation permanente sans avoir besoin de « diriger ».

Ils ignorent qu’il existe différents types d’agressivité et pas seulement celle du prédateur (que eux même utilisent en permanence sous l’appellation « méthode douce »):

• Outre l’agressivité de prédation il y a aussi l’agressivité défensive, l’agressivité de compétition sociale et l’agressivité de dérivation d’angoisse ou d’irritabilité. Elles ont des fonctions fort différentes et n’ont en commun que de mobiliser l’axe H.H.A. (hypothalamus/hypophyse/Adreno-cortical) que l’on appelle souvent « l ‘axe du mal » parce que cette mobilisation trop longue, trop violente ou trop souvent répétée est à l’origine de nombreuses pathologies.

Ils ignorent que la « soumission » obtenue par les méthode du type « join-up » est en fait une aliénation pathologique connue sous le nom de syndrome de Klüver-Bucy :

• Cette pathologie est provoquée par les mises en fuite et les blocages répétés du join-up et des pratiques assimilées. Ces inhibitions de l’action cohérente du cheval entraînent une très forte activation de l’axe H.H.A. qui aboutit à « shooter » l’animal par ses propres endorphines et entraînent des lésions des noyaux amygdaliens latéraux du cerveau limbique (le cerveau des émotions) par la libération de radicaux libres provenant de mécanismes oxydatifs exagérés. Les animaux ainsi traités « manifestent une soumission extraordinaire. Ceux qui étaient sauvages et avaient peur de l’homme se sont apprivoisés et n’ont montré ni peur ni agressivité ».

Ils ignorent que le niveau de développement du cerveau du cheval, pratiquement dépourvu de cellules au niveau du néocortex associatif, ne lui permet pas de « comprendre » au sens humain du mot.

• Le cheval n’atteint pas le niveau de la « décentration » qui permet à l’homme de se voir et de se mettre à la place de l’autre. Il reste à un niveau égocentrique et sensori_moteur : il perçoit des sensations et il y répond en fonction des programmes propres à l’espèce, de son tempérament, de son vécu et de ses émotions. « Comprendre » n’existe pas dans le cerveau d’un cheval : il ressent et réagit puis apprend en fonction du résultat de son action qui active soit le circuit de la récompense (M.F.B.), soit le circuit de la punition (P.V.S.). Les centres de décision de l’action restent, chez le cheval, à l’étage émotif du cerveau puisqu’il ne possède pas l’étage logique dont l’homme dispose.

Ils ignorent que tout débourrage rapide fait nécessairement appel à l’inhibition conditionnée, qui mobilise le système PVS et l’axe HHA dont nous avons parlé pour la « soumission ».

• Le cheval « shooté » aux endorphines se laisse évidemment monter… et la méthode paraît douce car il n’y a pas de violence apparente. Toutes les pratiques qui visent à immobiliser rapidement le cheval rentrent dans cette catégorie et certaines basculent franchement du coté de la maltraitance.
• Les méthodes réellement douces font appel à « l'habituation » qui est un mécanisme physiologique de désensibilisation sensorielle progressive et non de blocage moteur. Elle a l’inconvénient d’être lente (au minimum quinze jours à trois semaines) car elle repose sur un grand nombre de répétitions des stimuli avec une intensité faible au départ puis progressivement croissante.

Ils ignorent qu’un cheval adulte ne joue plus et que les « jeux » pratiqués ne le sont que pour l’homme…

• La fonction du jeu, uniquement chez les jeunes, est de roder les programmes d’actions qui seront utiles plus tard chez l’adulte. Chez celui-ci, les programmes « ouverts » du jeu se referment et les comportements qui ressemblent tellement à du jeu ne sont plus que des fonctions d’évacuation des tensions.

Ils ignorent que les agressions et les blocages répétés qu’ils font subir en permanence à leur cheval provoquent obligatoirement à plus où moins long terme des séquelles variées.

• Nous avons filmé une jument prise de coliques pendant les manipulations effectuées comme « démonstration » par un intervenant connu et apprécié du public. Voici quelques séquelles possibles liées au stress de l’inhibition de l’action, relevées dans diverses publications scientifiques :
- diminution du flux sanguin dans des zones du cerveau participant à la motivation et à la décision.
- La corticostérone produite entraîne des morts cellulaires dans l’hippocampe, partie du cerveau impliquée dans la mémoire et l’apprentissage.
- L’accoutumance aux endorphines produites entrave la prolifération des cellules granulaires du même hippocampe.
- Troubles de l’attention, de l’anticipation et de la prise de décision.
- Troubles du sommeil.
- Syndrome de résignation, syndrome de Klüver-Bucy.
- Ulcération gastrique, fréquente chez les trotteurs.
- Micro-hémorragies intestinales se traduisant par des coliques.
- Tics variés (tic aérophagique, tic à l’ours, hyperkinésie).
- Baisse importante des défenses immunitaires (hyper sensibilité aux maladies banales, au parasitisme, etc…;)
- Etc…

Ils ignorent que la vision n’est pas le sens de référence du cheval, mais que c’est toujours à l’olfaction que le cheval se réfère en dernier ressort.

• La position latérale des yeux lui donne une vision panoramique étendue, mais pas de vision binoculaire donnant la vision du relief. Il ne possède pas de fovéa sur laquelle l’oeil humain centre les images à l’aide des muscles oculo-moteurs. Ses cellules ganglionaires sensibles sont concentrées sur une étroite ligne naso-temporale, et le sens du relief est provoqué par le déplacement de l’image le long de cette ligne, l’oeil restant relativement fixe. Pour percevoir le relief, il faut donc que l’objet soit en mouvement par rapport au cheval ou que lui-même se déplace par rapport à l’objet. Cela est particulièrement important pour la perception du relief d’un obstacle et l’on voit bien que, dans un saut de pied ferme, soit il saute avec une très grande marge de sécurité, soit il passe carrément à travers. D’autres caractères, comme la forme non sphérique de la cornée et un nombre d’aires visuelles dans le cerveau plus réduit que nous, le spécialise dans la détection très fine du moindre mouvement. Mais, par ailleurs, il essayera toujours de vérifier ce qu’il a vu en allant sentir, l’olfaction restant son sens de référence. L’audition, elle, par la position des oreilles, indique vers quoi le cheval porte son attention, et les deux oreilles tournées vers l’arrière, mais non plaquées, indiquent qu’il porte son attention vers ses sensations corporelles, par exemple lorsque nous utilisons une action des aides.

Ils ignorent que faire faire demi-tour à un cheval sur la piste, tête vers l’extérieur, en lui barrant le passage, constitue une agression caractérisée (un chien de chasse fait ainsi changer de direction l'animal qu'il poursuit) provoquant fuite et stress.

• De récents enregistrements au cardio-fréquencemètre effectués dans notre station sur le changement de main par aspiration vers l’intérieur et par barrage et demi-tour par l’extérieur, ont montré que la première méthode, pour un cheval donné, maintenait le rythme cardiaque aux environs de 130 pulsations et entraînait même une baisse de plusieurs points pendant le mouvement. Au contraire, la seconde méthode entraîne un pic brutal de fréquence qui monte aux environs de 200 pulsations. Il en est de même pour les pratiques du genre join-up qui entraîne, non plus un pic, mais un large palier durable à cette fréquence très élevée.



CONCLUSION
Nous arrêterons là cette énumération, car on pourrait écrire un livre entier avec ce qu’ils ignorent et enseignent néanmoins avec aplomb, sans aucune qualification ou avec des diplômes auto-créés au dépend de ceux qui ont passé du temps à obtenir un B.E.
L’analyse éthologique des écrits, des discours et des pratiques sur le terrain de chacun d’eux qui a été entreprise par notre station de recherche fait ressortir que :
- Tous sont des manipulateurs efficaces de chevaux (et pas seulement de chevaux !), se préoccupant peu du bien fondé de leur discours ou de leur pratique du moment qu’ils obtiennent des résultats rapides et, de préférence spectaculaires, ce que Georges Charpak appelle « l’effet Barnum ».
- Ils utilisent des méthodes qui n’ont rien de nouveau puisqu’elles sont utilisées depuis des décennies dans le dressage des chevaux de cirque que nous avons étudié dès les années soixante. Elles sont basées sur des conditionnements de type S et sur des inhibitions conditionnées qui ont pour résultat de « robotiser » le cheval, ce qui est utile pour le spectacle mais mène à une impasse en ce qui concerne l’équitation classique.
- Leurs écrits et leurs discours, particulièrement adroits, sont très plaisants et correspondent très bien au discours que les cavaliers, déçus de la pédagogie actuelle, sont heureux d’entendre. Les mots respect , confiance, accord du cheval, etc. reviennent sans cesse alors qu’il faudrait parler d’aliénation.
- Car, malheureusement, leur pratique ne correspond jamais au discours qui l’accompagne. Cette pratique est d’autant plus dangereuse que la violence qu’elle utilise n’est pas une violence visible de l’extérieur. Elle s’apparente plutôt à ce qu’on connaît chez l’homme sous le nom de « lavage de cerveau ». Nous avons vu et enregistré un cheval faire une colique et un autre s’arrêter en sueur, la verge pendante, ce qui signe un taux élevé d’endorphine dans le sang.
Les méthodes classiques de débourrage avec travail à la longe suivi de travail aux longues rênes, avant tout travail monté, exécuté en prenant du temps (en moyenne un mois), et le travail monté correctement pratiqué selon les principes de l’Ecole Française sont certainement plus douces.
Il est certain que la pédagogie et la pratique dans l’Ecole Française nécessiteraient un dépoussiérage utilisant les connaissances récentes en éthologie scientifique, en neurophysiologie (isopraxie, neurones miroirs…;), en biomécanique, etc. si nous souhaitons que l’objectif, dans notre pays, ne s’oriente pas uniquement vers une équitation de tout terrain, sans selle et sans embouchure, … et avec un grand chapeau !



Ce document a été rédigé par :
Jean-Claude Barrey, éthologue, Directeur de la Station de Recherche, chargé de cours en éthologie pour la formation continue T.A.C. à Paris VI, intervenant pendant cinq années consécutives en éthologie équine à l’ENE pour la formation des élèves instructeurs, intervenant dans plusieurs circonscriptions des Haras Nationaux et dans des établissement d’enseignement aux métiers du cheval, ancien cavalier de dressage de 2ème catégorie, juge de dressage membre du CFJD.
Nadège Miklas, Doctorat en Biologie du comportement à Paris XIII.

Flocav

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Equitation éthologique ?
Posté le 06/12/2011 à 19h18

@Frederique3560: ça me fait rire le coupe des guêtre à l'envers et des moniteurs qui ne voient pas les boiteries... on a du bosser dans les même endroits!

Le problème avec "l'éthologie" proposée par la FFE, c'est qu'il s'agit en fait des 7 jeux de Parelli. Je ne critique pas, car cette "méthode" est très utile, mais ce qui me gêne c'est d'appeler ça de l'éthologie. Moi j'appelle ça du travail à pied pour éduquer le cheval.

J'ai bossé dans un club associatif au pays basque où une monitrice (la fille du patron) fraîchement diplômée a créée des "stages d’éthologie". J'ai d'abord été intéressée. J'ai donc regardé avec attention... 15 minutes plus tard j'ai fait demi tour dépitée.
Faire baisser la tête au cheval est devenu "se pendre à la longe" (littéralement!), et faire reculer le cheval avec une vibration sur la longe est devenu "mettre des grands coups secs dans le licol".
Résultat, après une heure des chevaux trempés de sueur les yeux hors de la tête... ah la belle harmonie!
J'espère que cette monitrice (ex rugby-girl) est une exception, mais il est clair que durant sa formation on n'a pas su lui apprendre ce qu'était l'éthologie (ni le respect du cheval par ailleurs!)

Comme tu le disais Frederique3560, le problème est que si l'on veut faire les choses "bien" il faut passer par des stages ou des cours particuliers. J'aimerai passer le monitorat, mais je ne trouve aucun club sérieux. Cela me déprime, mais je commence à me demander si il est possible de passer le monitorat si l'on est pas dans le moule!

Jmb33800

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Posté le 06/12/2011 à 21h03

Comme tu le disais Frederique3560, le problème est que si l'on veut faire les choses "bien" il faut passer par des stages ou des cours particuliers. J'aimerai passer le monitorat, mais je ne trouve aucun club sérieux. Cela me déprime, mais je commence à me demander si il est possible de passer le monitorat si l'on est pas dans le moule![/quote]

On forme plus des animateurs que des "moniteurs"
Si tu veux apprendre le métier c'est malheureusement pas par la formation bpjeps que tu vas le faire. Même si certains centres de formations sont sérieux Je crois qu'il y a un "moule" et que si t'en sors trop ...
Nivèlement par le bas comme d'hab en France. On a tellement voulu démocratiser l'équitation qu'aujourd'hui le public ne la reconnait pratiquement plus comme un sport. Nous sommes la 3ieme fédération en nombre de licenciés en France et combien de fois voit on des sports hippiques à la télé hors chaine spécialisée.
Merci la pub "le cheval c'est trop génial" comme image simpliste et pas sportive du tout on fait pas mieux.

Frederique3560

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Posté le 06/12/2011 à 22h00

Déjà , le 1er pb c'est que pas mal d' écoles qui permettent de passer le monitorat recrutent "au carnet de chèque" des parents ... il y a bien des aides possibles pour certains cas ou des contrat aidés, mais les jeunes qui doivent s’orienter et que l'on inscrit dans ces centres "parce qu'il faut choisir un métier et qu'il aiment les chevaux" sont surtout sélectionnés parce que leurs parents peuvent financer le cursus : pas de galop exigé mais 1 niveau, test de cross niveau E2 pour l'option Equitation qui est la plus difficile ! et selon les spécialités niveau galop 5 suffit !
Et quand on voit que les BP JEPS mention tourisme équestre ne peuvent faire passer les galops que jusqu'au 4 mais enseigner jusqu'au galop 7 ...
Si c'est pas tirer le niveau par le bas, j'ai rien compris alors !

je connais plusieurs "jeunes" qui sont en cours de formation , l'enseignant référent ne se déplace même pas sur leur lieu de stage car c'est trop loin, ce sont les maîtres de stage qui vont au centre de formation ! et les élèves se gardent bien de trop signaler les problèmes, car il leur faut absolument une entreprise , avec tout ce qui va avec (logement, facilités de transport ...) , donc avant de demander à changer il faut prendre ça en compte ... difficile d'être exigent sur la qualité dans certaines zones où il n'y a pas trop de structures pour le nb de postulants ...



Euterpe94

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Posté le 07/12/2011 à 00h07

Sérieux Flocav? Les 7 jeux Parelli au programme? Ah non-non, c'est pas de l'éthologie mais plutôt de l'étho-magie!
J'étais très contente d'entendre parler de cette réforme mais maintenant je suis deg'


J'avais entendu que très peu de titulaires du bpjeps enseignaient. Ils font quoi les autres après?

Flocav

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Posté le 07/12/2011 à 00h39

Et oui, en fait le programme éthologie du BPJEPS c'est le programme du haras de la cense. Je pense qu'ils ont du énormément profiter de la mode "étho" et que la FFE s'est dit qu'il y avait là un filon à exploiter.
Enfin, c'est ce que j'ai pu constater avec la "super-monitrice" citée plus haut, je ne sais pas si il s'agit réellement du programme BPJEPS ou si cela dépendait de son centre de formation.
En tout cas une chose est sure, que ce soit pour les "savoirs" ou la formation des moniteurs c'est du 100% La Cense (donc Parelli). En même temps c'est la "méthode" la plus structurée et la plus facile à transmettre, ce ne sont que 7 exercices au sol.

Euterpe94

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Posté le 07/12/2011 à 01h10

Oulah, tu vas t'attirer les foudres, toi!

Un pro-Parelli ne dira jamais faire de la Cense et inversement et valable avec tous les autres.

On va te sortir "Que c'est réducteur ce que tu dis!"

Ramboderetz

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Posté le 07/12/2011 à 08h59


flocav a écrit le 06/12/2011 à 10h21:
Bonjour,
Je n'ai pas lu les 14 pages de ce post, mais je voulais apporter mon avis, et particulièrement sur la formation des moniteurs.

Il ne faut pas oublier que si "l'équitation éthologique" a tant de succès, c'est d'abord parce que la grande majorité des centre équestres ne proposent rien d'autre que monter 1 heure puis rentrer à la maison. J'ai même connu des clubs où le cavalier ne pouvait même pas brosser son cheval! (heureusement, c'est assez rare)

J'ai fait un apprentissage de 2 ans avec un vrai "homme de cheval", de l'ancienne génération de moniteurs. Je peux vous assurer qu'il n'y a rien de comparable avec les BPJEPS d'aujourd'hui! J'ai appris à travailler un cheval sans jamais utiliser d'enrênements (si c'est possible, il suffit d'y passer un peu plus de temps), observer les chevaux en liberté qui vivaient en groupe, embarquer un cheval "difficile" (ou plutôt rendu difficile)...

Bref tout ça pour vous dire que cette mode de "l'éthologie" est avant tout née d'un manque de considération de la relation homme/cheval dans les centre équestres.
Je ne critique pas les moniteurs car ils n'y peuvent rien, on ne leur à rien appris! Le programme et le niveau des nouveaux moniteurs me fait peur, car on assiste à un appauvrissement catastrophique de l'équitation (et je sais de quoi je parle, je suis en plein dedans! )

Ce qui est dit dans ce post devrait être la base de travail de tout moniteur, et les cours théoriques d'éthologie (la vraie, celle qui apporte des connaissances sur les capacités cognitives et biologiques du cheval) devraient faire partie du programme des galops.

D'ailleurs, pourquoi les vrais éthologues ne font-ils pas une pétition à l'attention de la FFE, pour attirer l'attention sur les dérives de "l'équitation éthologique"? Moi je signe!
Cela permettrait d'informer les cavaliers (et les moniteurs!).


Bien dit Flocav !
C'est juste navrant que sur de nombreux posts on en vienne à la conclusion que nos moniteurs ne sont plus vraiment des moniteurs (pour la majorité, heureusement il reste encore une minorité)
Mais aujourd'hui, l'instruction, comme on l'a connu par le passé, ne serait peut etre pas tolérée par la clientèle ! (trop contraignant pour toutes ces méga stars, que nous cotoyons sans meme le savoir dis donc )

Atoll

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Posté le 07/12/2011 à 14h15

je sais que pendant ma formation monitorat je vais fermer ma bouche pendant 1 an pour avoir ce fichu papier.Ensuite je prendrais des cours sous forme de stages chez des cavaliers pro ou des BEES 2°.
Y'a que comme ça que l'on progresse, car effectivement les moniteurs d’aujourd’hui ça fait un peu peur au niveau enseignement et cavaliers!!

Gabardan

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Posté le 07/12/2011 à 14h27

Salut atoll ,
Le problème de l'enseignement en France est loin d'etre nouveau , il a été dénoncé et combattu il y a plus de 30 ans par Jean D'Orgeix et , malgré la methode civile et sportive qu'il proposait , rien n'a changé .
Jean .

Jmb33800

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Posté le 07/12/2011 à 14h46


gabardan a écrit le 07/12/2011 à 14h27:
Salut atoll ,
Le problème de l'enseignement en France est loin d'etre nouveau , il a été dénoncé et combattu il y a plus de 30 ans par Jean D'Orgeix et , malgré la methode civile et sportive qu'il proposait , rien n'a changé .
Jean .

Jmb33800

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Posté le 07/12/2011 à 14h49


jmb33800 a écrit le 07/12/2011 à 14h46:


J'ai bossé avec lui, donc je connais un peu.
Mais au dela de sa methode, souvent décriée, son discours heurtait déjà les sensibilités du monde équestre.

Atoll

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Posté le 07/12/2011 à 17h13

je sais que j'ai eu du bol dans mes profs, entre écuyer de saumur et cavaliers pro de CCE, dont 1 qui s'inspire de d'orgeix (koris vieules).
Du coup quand j'ai voulut remonter en "club" je suis tombée de haut quand j'ai vu le niveau et les conneries qu'ils débitent....(pas tous hein heureusement mais j'ai vu plus de "mauvais" que de bons )

Frederique3560

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Posté le 07/12/2011 à 17h26

Heureusement au milieu de tout ça il y a des personnes qui même avec un "simple" BESS 1 ont un vrai sens du cheval ... j'ai eu la chance d'en croiser quelques un (pas de quoi utiliser tous les doigts d'1 seule main pour les compter ...)

Je pense que si le niveau équestre demandé était un peu plus élevé , déjà cela assurerait au minimum que celui qui enseigne ait lui même le niveau de ce qu'il doit faire apprendre ...

Si on lit les compétences que la formation BPJEPS valide , j'ai plus l'impression d'y voir des fonctions d'initiation et d'animation que d'enseignement ...

Certes , il n'y a rien de dévalorisant à cet enseignement là , au contraire, beaucoup de choses très motivantes peuvent être proposées , mais à ce moment là que l'on fasse un distinguo et que selon le niveau de formation que e moniteur a on sache quel est le niveau d'enseignement que l'on peut espérer : un docteur généraliste n'est pas chirurgien ni un dentiste , et pourtant tous ont fait la même 1ère année de formation en médecine ...

L'équitation est suffisamment "large" dans ses approches et ses disciplines pour que chacun y trouve son bonheur , pourvu qu'il trouve la bonne personne pour le guider .. .

Jmb33800

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Equitation éthologique ?
Posté le 07/12/2011 à 17h55

Au dela de la formation, avec ses qualités et ses défauts, rien n'mpèche un élève moniteur de lire , de continuer à se former aprés le diplome, ce n'est pas non plus le saint Graal. Question de génération peut être, mais je me souviens que pendant ma formation je lisais aussi beaucoup, j'ai lu les classiques Baucher, Lhotte,Daure, D'Orgeix etc, j'allais voir travailler des pros, je faisais des stages, on allait à l'ENE aussi pendant le cursus, et on travailler beaucoup à cheval, peut-être un peu moins pédagogues, mais cavaliers c'est sur.
On avait pas internet pour se renseigner, il fallait aller à la pèche et les anciens n'étaient pas trés prolixes en conseils, donc on été plus habitués à l'effort de recherche et de travail. La formation n'était pas accessible à tout le monde non plus, il fallait déjà un bon niveau, avoir tourné en compétition et trouver un maitre de formation, qui d'ailleurs choisissait ses futurs élèves, en fait on décidait pas vraiment, on nous le proposait et pas l'inverse. Donc l'état d'esprit était différent, on rêvait de devenir celui qu'on appelait "Maître de manège".
J'ai un peu l'impression qu'aujourd'hui devenir moniteur est le plan B de beaucoup de jeunes n'ayant pas trop le gout des études. D'ailleurs la durée moyenne d'activité est de 3 ans.

Frederique3560

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Equitation éthologique ?
Posté le 07/12/2011 à 20h12

et oui hélas ... car "avant" on choisissait un métier en fonction de nos résultats scolaires et si possible dans un domaine qui nous plaisait , ou qui pouvait nous plaire, mais surtout un métier pour gagner sa vie !

Aujourd'hui pas question de "forcer" un peu les choses , il faut laisser le choix ! alors qu'un gamin rêve de travailler avec les chevaux c'est bien joli , mais on sait très bien que former des animateurs d'activités équestres n'est pas raisonnable et ne peut laisser espérer que donner du travail pendant les vacances scolaires et dans quelques rares grosses structures ... quand aux centaines de nouveaux BPJEPS qui arrivent sur le marché chaque année ... compte tenu du rallongement de la durée du travail , vu qu'ils ne trouvaient déjà pas d'emploi , je ne vois pas comment il pourrait y avoir du travail pour tous même si quelques nouveaux créneaux comme les cours particuliers à domicile et l'éthologie (encore elle !) se développent ...

On pourrait faire la même remarque pour d'autres formations à la mode comme toiletteur canin ou maître chien ... j'habite en zone plutôt rurale et chaque année de nouveaux salons de toilettage ouvrent alors que ceux d'il il y 1/2 ans ferment ...

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