Comme Tolstoï, je ne voulais plus participer à ce genre de débats, mais finalement je réponds à l'invitation de Florestan... me voici
Déjà je t'admire, Tolstoï pour ce résumé parfait
En effet, j'ai travaillé avec une mono étho et tout ce que vous décrivez est vraiment bien loin de ce que je connais.
Pour avoir échangé avec Erell et me sentir plus proche de sa sensibilité aujourd'hui (renforcement positif), j'ai tout de même envie de défendre des choses apprises par une mono chucho et qui me servent encore aujourd'hui. Pourquoi vouloir à tout prix caser les gentils d'un côté et les méchants chuchos de l'autre?
Comme je l'ai déjà dit, il y a des brutasses en classique, on ne dit pas que tout le classique est pourri.
Il y a de tout dans tous les courants, je pense que sur ce point nous serons tous d'accord.
Rejeter les chuchoteurs parce qu'il y a du renforcement négatif, alors il ne faut pas focaliser sur eux, et dans ce cas rejeter 98% des équitants tous courants confondus.
Mes chevaux n'ont pas été éteints ou lobotomisés, et j'invite à la maison qui le souhaite à venir le constater. Encore que pour pouvoir juger, il faudrait les avoir connus avant leur arrivée chez moi.
Tolstoï a magnifiquement synthétisé le fond du problème : vous pensez que parce qu'on a un coach Parelli ou Booth ou Roberts, on fait forcément ce que vous avez vu et détesté en vidéo, c'est à dire des montées en phase rapides et brutales, de l'inconfort marqué.
Or, ce n'est pas le cas hors show, dans un travail de suivi avec des chevaux de particuliers qui veulent jouer le jeu.
Face à un cheval qui ne comprend pas ma demande, je ne vais pas monter en phases, je vais tenter de mieux me faire comprendre. En revanche, mon cheval me grimpe sur les pieds, me bouscule ou me mord, oui, c'est phase 4 direct, mais je crois, comme tout le monde, non?
Pour reprendre l'exemple de la fameuse et controversée désensibilisation, j'ai appris dans cette méthode Parelli, non pas une soumission du cheval à l'objet de ses peurs jusqu'à ce qu'il ne bouge plus, submergé de stress et d'endorphines.
Non, j'ai appris une méthode approche-retrait : on approche de l'objet de peur en restant toujours en deça de la réaction de fuite ou de peur, je n'ai jamais interdit ou sanctionné la fuite (partant du principe où c'est moi qui n'avais pas su déceler à temps la limite à ne pas dépasser). Au fur et à mesure la peur diminue et disparait. Et oui, cela peut être très rapide.
Toujours dans cette optique de désensibilisation/habituation (je pense que les chuchos appellent désensibilisation avec certains protocoles qui sont en réalité ce que vous appelez de l'habituation), j'ai appris à disséquer chaque problème parce que c'est plus facile de régler plusieurs petits bouts plutôt que s'attaquer à un gros.
Je vais mettre un autre exemple de ceci : on avait un cheval qui embarquait très bien en van, mais ne voulait plus en redescendre : il fallait démonter le bat flanc pour lui permettre de faire demi tour, super pratique
Vous avez déjà dû voir en vidéo des séances de travail sur l'embarquement: on met le cheval dans l'inconfort tant qu'il n'est pas dedans et confort dedans, c'est en effet source de stress.
Voici comment ma mono a opéré avec ce cheval : décomposer chaque élément du van :
- monter sur un grand plot, en redescendre en marche avant puis marche arrière : pas de soucis, cet élément seul ne stresse pas le cheval
- puis passer dans un couloir étroit, idem, pas de soucis
- puis passer sous quelque chose (pour travailler sur le plafond) : pas de soucis
- puis passer sous quelque chose dans un couloir étroit (donc plus sombre) : pas de soucis
- ensuite elle a réuni les éléments deux par deux puis tous ensemble
Au final : un cheval serein et confiant qui monte et descend du van sans aucun problème. Durée de ce travail : 4 séances.
Va-t-on lui reprocher d'avoir été trop rapide? si tout cela a été sans stress, où est le problème?
J'ai assisté à ce travail, pas une seule fois une transpiration, des naseaux dilatés, le blanc de l'oeil visible. Au contraire, des oreilles pointées, une application, et il savait réclamer son bout de pomme à chaque étape franchie, dès qu'il sentait la satisfaction de par sa réussite.
Alors me direz-vous : oui, mais ça, c'est juste du bon sens!
Eh oui... ce qui reviendrait à dire que même chez les chuchos il puisse y en avoir

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Pour quelqu'un qui voulait pas venir, j'ai pas fait dans le léger, désolée