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Enfant de 8 ans : insolente, au secours !
Posté le 01/03/2016 à 11h20
mouffu
Posté le 01/03/2016 à 11h20
Je peux pas m'empêcher de me retrouver dans cette petite quand elle vous interdit d'avoir d'autres enfants.
Je pense qu'elle s'est sentie abandonnée, et qu'elle a une peur invraisemblable de l'abandon.
Comme elle ne sait pas forcément comment l'exprimer, et qu'elle a été longtemps la "copine de maman", elle ne doit pas s'autoriser à pleurer, et réagis donc avec violence à chaque contrariété.
Il est possible qu'elle ait vu pleuré sa maman, le fait qu'elle voit les adultes qui faisaient son cadre et équilibre être aussi loin l'und e l'autre n'est pas pour aider.
Ce que je ressens, en te lisant, c'ets une enfant en insécurité totale, il faut absolument la remettre à sa place de petite fille et l'apprivoiser de nouveau.
Il faut absolument valoriser ses réussites, et punir ces bêtises fermement, un peu comme on le ferait avec un poulain: récompenser souvent(par des mots, des gestes ect pas du matériel forcément), et lorsque vous êtes fâchés à cause d'une bêtise, punir tout de suite mais ne pas garder de rancoeur. Une fois la punition finie, c'est finit! et on explique pourquoi on a agit de telle façon.
J'ai travaillé en école maternelle, et j'ai eu des cas similaires (le secteur dans lequel j'étais était très très dur socialement parlant), des enfants très intelligents qu'on prenait pour sa poupée, son copain, qu'on laissait dans des coins. C'était des cas très difficiles à gérer, car ils faisaient tout pour se faire remarquer, au début, je ne supportais pas ces mômes. Mais avec l'expérience, j'ai compris ce qu'il se passait par leur tête, j'ai beaucoup parlé avec eux, et ils exprimaient avec des actes et des gestes une sorte d'abandon terrible dans lequel ils étaient. Lorsque je voyais les parents, j'entendais dire "ha mais faut le punir, il est infernal, il est comme ci, comme ça" mais jamais un mot gentil ou encourageant pour l'enfant. Je pense essentiellement au cas de I. un petit gamin que j'ai eu un an dans ma classe.
Le papa le battait, la maman était dépassée, son intit', le directeur, l'appelait le poison. Il perdait lui aussi patience.
Certes, le petit I. était un élément perturbateur, il avait une façon de vous regarder comme s'il était insolent, mais en réalité, c'était plutôt "de toutes les façons, tu ne feras jamais pire que ce que je vis à la maison".
I. était intelligent, à 3ans, il savait lire tous les prénoms de ses petits camarades, mais aussi d'autres mots, il cherchait à se faire remarquer pour avoir des compliments.
Lorsqu'il devenait violent, il gardait toujours une sorte de sourire figé, on le punissait, il souriait toujours. C'était étrange, avec l'expérience, j'ai finis par comprendre que ce petit garçon souhaitait qu'on s'occupe de lui, comme d'un petit garçon, et qu'on le valorise lui aussi, qu'on lui prouve qu'on était fier de lui.
A chaque punition, j'ai commencé à discuter avec lui, lui demander ce qu'il avait dans la tête, pourquoi il faisait ça. Puis, je lui expliquais mes raisons de le punir, je n'hésitais pas à lui dire que je le savais intelligent, et qu'il comprendrait mes raisons.
Au fur et à mesure, I. a commencé à se poser, j'acceptais les câlins avec lui pour le récompenser d'une attitude gentille, d'un geste positif qu'il aurait fait avec les autres ou d'un travail scolaire bien fait, alors que je suis très peu tactile. J'ai fais aussi en sortes de valoriser son travail, en insistant devant toute la classe auprès du directeur "Regardez monsieur, le petit I. a fait un très beau travail, c'est très bien, je suis fière de lui"
Juste le fait de dire "je suis fière de toi", semblait comme un pansement, et il cherchait par la suite à toujours m'aider, porter pour moi des choses, ranger avant même que je ne fasse la demande le coin jeux ect.
J'ai pris sur moi d'aller voir la maman et de lui dire que son fils était intelligent, qu'il fallait encourager sa curiosité. Elle ne comprenait pas qu'il essaye de lire les journaux, de comprendre comment fonctionnait un ordinateur, je lui ai rappelé son âge, et je lui ai dis cash "votre fils est très intelligent, si je devais en avoir un, c'est exactement ce genre de petit que je voudrai, il faut en être fière car il pourra aller loin"
ça a pris un moment, mais au bout du compte, j'ai finis par voir surgir dans les yeux de cette maman, une étincelle de fierté, un sourire de joie en regardant son petit garçon.
L'année suivante? Le petit I. est entré en moyenne section, il a passé l'été à essayer de lire des mots dans les revues qu'il trouvait, et j'ai bien dis à la maîtresse comment fonctionnait l'enfant (en fait, comment fonctionnait chaque enfant, et ce n'était pas le seul cas).
LE petit I. n'a jamais posé de soucis depuis.
Je peux citer bien des cas, comme le petit Manu que sa maman habillait comme une poupée et critiquait ouvertement, le petit Gaby, coincé par une mère trop protectrice dans un stade bébé, il ne parlait pas, la petite S., dont la mère encore adolescente traînait comme un boulet (alors que l'enfant est adorable).
Bref, avant j'aurai dis je pense: " ba une baffe et au lit, faut leur faire comprendre le respect à ces gamins!"
Maintenant, je dirai que chaque punition doit être expliquée, même aux plus petits, la fermeté, les limites mais la douceur sont des clé essentielles pour qu'un enfant se sente en sécurité, et aussi la valorisation des bons comportements, ainsi, il peut comprendre ce qu'on attend de lui.
J'étais pourtant la plus ferme de l'école, je ne laissais rien passer, et pourtant, les gamins m'adoraient et je n'ai jamais eu le moindre soucis de discipline dans les classes où j'étais. :)