Avant de poursuivre la traduction du texte posté (il y a plusieurs jours...
) par Camille/Scam636, je vous ai traduit un commentaire publié par Andrea sur facebook, https://www.facebook.com/TheLaminitisSite/.
C'est un commentaire complet qui regroupe des informations sur la fourbure d'origine endocrine et sa gestion, informations intéressantes qui je pense devrait être connues par tout propriétaire.
Mots clés dans ce commentaire: poids corporel, fourbure, SME, DPID*, insuline, rehabilitation, réalignement, alimentation, sucres, analyse fourrage.
*DPID (Dysfonctionnement de la Pars Intermedia de la glande pituitaire), anciennement appelé Maladie de Cushing- Le terme « Cushing » n’est plus approprié, désormais, car les recherches récentes ont montré que la maladie chez le cheval n’était pas similaire au Cushing chez le chien et l’homme et que donc pour le cheval, l’appelation DPID était plus appropriée (en anglais : PPID –Pituitary Pars Intermedia Dysfonction).
Je voulais également vous dire que les informations données par Andrea sur le site web The Laminitis Site, ou sur facebook The Laminitis Site, sont des informations issues des dernières recherches sur la fourbure, le DPID, le SME..etc.
Voici le commentaire d'Andrea Jones:
L’estimation régulière de l’état corporel est importante pour prévenir un surpoids ou une perte de poids chez les chevaux et poneys. C’est quelque chose que tous les propriétaires devraient être capables de faire. Tester si on sent les côtes n’est pas suffisant car un cheval peut avoir les côtes visibles mais montrer un excès de graisse au niveau de l’encolure (chignon) et des « quartiers ».
Vous trouverez à l’adresse du lien ci-dessous beaucoup de bons conseils, expliquant comment determiner si votre cheval a de l’embonpoint et ce que vous pouvez faire.
The Fat Horse Slim guide from the Blue Cross:
https://www.bluecross.org.uk/sites/default/files/downloads/fat-horse-slim.pdf
En ce moment avec l’herbe qui pousse, ces informations sont particulièrement importantes- les chevaux-poneys qui sont en surpoids sont plus à risque de faire un SME (Syndrome Métabolique Equin) et de développer une fourbure d’origine endocrine et aussi éventuellement un DPID (Dysfonctionnement de la Pars Intermedia de la glande pituitaire*) *DPID, anciennement appelé Maladie de Cushing- Le terme « Cushing » n’est plus approprié car les recherches récentes ont montré que la maladie chez le cheval n’était pas similaire au Cushing chez le chien et l’homme et que donc pour le cheval, l’appelation DPID était plus appropriée (en anglais : PPID –Pituitary Pars Intermedia Dysfonction).
La fourbure d’origine endocrine arrive souvent lentement- entre le moment où vous voyez les signes de boiterie, des changements se sont déjà produits au niveau du pied. Même si les chevaux peuvent souvent revenir à des pieds sains tel qu’ils étaient avant la fourbure, à condition d’agir immédiatement pour identifier et traiter la cause de la fourbure et réaligner et soutenir correctement les pieds, la prévention est préférable (il est préférable de prévenir plutôt que de guérir).
Ci-dessous quelques commentaires sur le guide d’estimation du poids (lien ci-dessus) et des informations supplémentaires
Le SME implique une obésité ou un dépôt de graisses au niveau de zones particulières (chignon, épaules, croupe à la base de la queue), une dysrégulation de l’insuline et un haut risque de fourbure.
Quand on parle de score (grade) corporel et de fourbure, il peut être important de distinguer les chevaux avec DPID (et SME) et ceux qui ont seulement un SME. Certains chevaux avec DPID prennent difficilement du poids et donc ces chevaux peuvent ne pas avoir besoin d’être maintenus à un poids en dessous du grade 3- parlez à votre vétérinaire.
Dans l’idéal, un cheval ne devrait pas être amené à développer une fourbure chronique- si un cheval a eu une fourbure une première fois, la cause devrait être identifiée (SME ou DPID avec SME ) et éliminée/gérée, de plus si il y a DPID, traité (prascend), et les pieds (phalanges) devraient être réalignés complètement et correctement soutenus/protégés. Vous ne laissez pas la fourbure continuer- vous l’arrêtez, corrigez les dégâts et empêchez que cela se reproduise à nouveau !
La fourbure d’origine endocrine n’a rien à voir avec les sucres/glucides provoquant une fermentation bactérienne et la production d’endotoxines dans le gros intestin- cela correspond à la fourbure due à une infection systémique (sepsie) qui est rare. Environ 90% des fourbures sont d’origine endocrine (ceci inclut les fourbures associées au pâturage)- cela se produit lorsqu’un cheval qui a un problème hormonal sous-jacent (SME/DPID), mange beaucoup de sucres et/ou d’amidon (dans l’herbe, céréales, granulés…). Quand le sucre passe dans le sang (les sucres sont « digérés » en molécules simples de glucose ; ce dernier est absorbé au niveau de l’intestin grêle et passe dans le sang), les niveaux d’insuline sanguin augmentent, et ces hauts niveaux d’insuline affectent les pieds provoquant un étirement et un affaiblissement du système lamellaire jusqu’à ce que, sous l’effet du poids du cheval, la 3ème phalange et la boîte cornée perdent leur alignement correct, c'est-à-dire il y a rotation de la 3ème phalange et/ ou descente (mais la boite cornée et la 3ème phalange peuvent être réalignées- voir ci-dessous).
Une alimentation pauvre en sucres/amidon et riche en fibres, qui apporte les quantités requises en protéines, minéraux, oligo-éléments, vitamines et acides gras essentiels est importante, avec un contrôle au niveau de l’apport énergétique pour permettre une perte, un maintien ou un gain de poids selon les besoins.
Restreindre l’apport énergétique est préférable à la restriction de l’apport en quantité d’aliments- De sorte, choisir des aliments et du fourrage pauvre en énergie (c'est-à-dire en sucres totaux ).
S’il y a eu une rotation de la 3ème phalange- ce qui sous-entend rotation dorsale et /ou palmaire- la rotation doit être corrigée an réalignant le sabot et la phalange aussitôt que possible (ASAP= As Soon As Possible=aussitôt que possible)- Consulter
http://www.thelaminitissite.org/articles/laminitis-and-the-feet
Les chevaux ne doivent pas faire d’exercice ou même seulement marcher alors qu’ils ont une rotation (mais on ne devrait pas les laisser longtemps avec une rotation ! il faut réaligner la phalange et la boîte cornée ASAP)- consulter
http://www.thelaminitissite.org/articles/movement-good-or-bad
Pour un cheval qui est remis à l’herbe après avoir perdu du poids, le mieux serait de lui mettre un panier/muselière de pâturage et d’augmenter très progressivement le temps d’accès à l’herbe. Il a été montré que les chevaux s’adaptent rapidement à de courtes périodes de pâturage et peuvent manger une quantité surprenante d’herbe s’ils ne sont pas restreints. Si vous associez le port du panier à une sortie à l’herbe, les chevaux habituellement apprennent très vite que mettre leur muselière amène à de bonnes choses (tant que la muselière est présentée et attachée correctement)- consulter
http://www.thelaminitissite.org/m.html
Pour un cheval qui a eu une fourbure, le taux d’insuline sanguin à jeun devrait être contrôlée et guider un retour au pâturage (Attention, toutefois, le dosage de l’insuline donne souvent de faux négatifs). Consulter
http://www.thelaminitissite.org/articles/testing-insulin
Ce ne sont pas les gelées qui sont dangereuses pour les chevaux atteints de fourbure, ce sont les journées ensoleillé avec des nuits froides qui s’accompagnent de gelées, car les sucres seront produits (par photosynthèse grâce au soleil au cours de la journée) et seront stockés par l’herbe, plutôt que d’être utilisés pour sa croissance
(pour expliquer :en effet, l’herbe utilise les sucres produits la journée par photosynthèse grâce au soleil, pour croître la nuit; la quantité de sucres produits atteint un pic en fin de journée entre 16 et 18h et diminue progressivement tout au long de la nuit pour atteindre un minimum aux heures matinales entre 4h et 8h du matin; mais lorsque les températures de la nuit descendent en dessous de 4°C, dans ce cas l’herbe ne grandit pas et emmagasine les sucres produits la journée -les journées ensoleillées, le jour et froides, la nuit, sont fréquentes au début du printemps et de l’automne). Et par rapport à ce qui a été dit, si l'on veut avoir un foin pauvre en sucres, outre le choix des graminées (éviter le ray grass par exemple), il faut faucher l'herbe aux heures matinales (8h).. Avec ce type de temps (journée ensoleillée- température froide (autour de 4°C) la nuit), ne pas mettre à l’herbe les chevaux fourbus ou sujets à la fourbure mais attendre que le temps soit nuageux/pluvieux avec des nuits chaudes.
Bien qu’un cheval maigre, ou tout du moins en sous-poids aura souvent une meilleure sensibilité au niveau de son insuline qu’un cheval en sur-poids, obèse, vous ne pouvez pas compter sur cela- beaucoup de chevaux avec DPID sont en sous-poids et ont une dysrégulation au niveau de leur insuline, donc sont à risque de développer une fourbure. Tester les taux d’insuline aidera à déterminer s’il est sans danger pour un cheval de brouter –un test oral (The Laminitis Site ne recommande pas le test après ingestion de glucose) devrait donner une bonne idée de comment votre cheval gère le sucre dans son alimentation, ou un tester l’insuline à jeun 6 heures après que votre cheval ait mangé son foin habituel ou de l’herbe – consulter
http://www.thelaminitissite.org/articles/testing-insulin
La poussée d’herbe en automne est particulièrement dangereuse car les hormones sur-produites dans le cas d’un DPID, montrent un taux encore plus élevé durant cette période- Suspectez la possibilité d’un DPID chez les chevaux qui font une fourbure en automne.
Le fourrage devrait être analysé pour déterminer les taux ESC (ethanol soluble carbohydrates = sucres solubles dans l’alcool), WSC (wather soluble carbohydrates= sucres solubles dans l’eau ) et l’amidon. The Laminitis site recommande Equi-Analytical aux USA pour l’analyse de fourrage- certaines sociétés comme par exemple ForagePlus au Royaume-Uni, envoie des échantillons à Equi-Analytical pour tester le taux d’ESC, ou vous pouvez envoyer vos échantillons vous-mêmes, accompagnés d’une licence d’importation si vous vivez en dehors des USA. Demander l’analyse « 603 Trainer » recommandée par le groupe ECIR (Equine Cushing and Insulin Resistance group- site web et facebook)
http://equi-analytical.com/standard-analytical-services/
Pour plus d’informations sur la fourbure, le SME et le DPID, consulter
http://www.thelaminitissite.org/articles/laminitis-ems-or-ppid-start-here
Voilà, bonne lecture