C'est rigolo parce que j'avais envie depuis quelques jours de poster un sujet de ce genre, certes, il aurait été beaucoup moins technique.
Mais en effet je m'intéresse au travail par le positif.
Ma jument qui était molle en carrière et qui paddockait, appelait les copains, voulait se rouler, bref, qui donnait tous les signes d'inconfort en carrière, j'ai utilisé uniquement du positif : seaux de bouffe dans la carrière, bouts de carotte en plus dans mes poches, pauses brouting en carrière, caresses, voix, micro-séances,...
J'ai préféré ça que lui mettre une doudoune quand elle voulait sortir. En quelques séances, elle a retenu, et ô joie le jour où elle a refusé de sortir de la carrière (trooop bien la carrière-cantine-où-on-fatigue-pas-trop)

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Le seul truc "négatif" que j'ai utilisé : lui demander ce qui pouvait représenter un effort (transition montante) au niveau de la sortie pour plutôt faire les pauses au fond de la carrière. Mais ces efforts-là, je les aurais demandés, simplement j'ai choisi l'endroit, ce qui me permettait en plus de récompenser cet effort plus loin.
Je crois sincèrement qu'on peut avoir du tout positif avec les chevaux, même pour le respect. Ma jument sait que lorsque je demande un arrêt, si elle le fait bien, elle a un truc, ça la rend très attentive à mes demandes. Si je trouve qu'elle s'approche trop de mes pieds quand elle voit un fantôme, je la fais tourner pour la remettre à la bonne place (sans me fâcher) et elle n'a son bout de pomme que lorsqu'elle est à la bonne place. Plus ça va, plus elle est top, quand je sens qu'elle risque d'empiéter sur mon espace, il suffit que je demande un arrêt + petit reculer + récompense.
Je n'ai pas tout lu de ce post encore, mais à un moment donné Erell parle de renforcement négatif inévitable pour amener sa pouliche là où elle ne veut pas.
Ben hier, j'ai eu la chance de pouvoir opérer autrement pour le même motif : la jument de mon mari était terrorisée par le bruit, la musique en concours.
Dans le même temps, c'est une jument qui ne supporte pas d'être seule, ça la panique.
Je me suis servie d'un problème pour en régler un autre : mon mari est monté sur le hongre qui lui n'a peur de rien, et est parti en direction de la piste (et donc du bruit), moi je la tenais en main, direct elle s'est mis le nez dans sa queue et a suivi : c'est elle qui voulait!!! bien sûr j'ai récompensé son immense courage
Elle a vu que les haut parleurs ne mordaient pas et j'ai pu la laisser brouter à côté même sans son pote.
Autre exemple lié au respect : avec la jument de mon mari, je m'installe à côté d'elle avec un bout de pomme dans la main. Bien sûr, elle commence à vouloir chercher, pas super délicate. Je voulais établir un code avec elle où elle puisse me faire un truc sympa et rigolo pour moi et qui me donne une occas de lui filer un p'tit truc à bouffer sans dire que c'est complètement gratos. J'ai répété un truc tout bête "fais-moi un p'tit truc gentil", elle a essayé plusieurs choses, notamment un gros coup de nez dans le ventre, je n'ai rien fait d'autre que continuer à répéter ma phrase idiote. Au bout de quelques minutes, elle a collé son gros nez tout doux contre le mien sans bouger, j'ai éclaté de rire et donné la pomme.
A la seconde même c'était intégré, je n'ai qu'à répéter ma phrase et on se fait un câlin de nez!
Maintenant elle sait comment quémander de manière efficace

Donc la punition négative fonctionne!
Je pense que tout est possible mais cela demande beaucoup de stratégie.
Après mon déjà gros pavé je serais heureuse de débattre encore avec vous, et notamment sur la notion de travail-contrainte : le travail (monté ou non) est-il toujours vécu comme une contrainte, ce qui impliquerait systématiquement du négatif? personnellement je ne crois pas. J'y ai cru pendant longtemps et un stage en communication intuitive a commencé à bouger mes convictions. L'observation de mes chevaux me conforte dans mon idée.
J'ai honte de ce pavé , me suis enflammée sur ce coup-là