Ma philosophie équestre

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Valombre

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Ma philosophie équestre
Posté le 07/01/2012 à 11h51

Il y a un sommaire plus bas !

Introduction


Ayant un peu de temps devant moi, j'ai décidé (d'enfin) faire ce post. Tout d'abord petite introduction question/réponse :

Quoi ? : Il serra un recueil des mes réflexions et pensées équestres. Ce que certains font sur un blog (que j'ai déjà fait sur un blog), mais que je pense plus intéressant à faire ici ! J'y aborderais donc tout un tas de sujets, où j'exposerais MA façon de faire et voir les choses que je soumettrais à VOTRE discussion/critique/observation !

Pourquoi ? : Tout d'abord pour progresser. A cheval on n'a jamais fini d'apprendre, de progresser, de se remettre en question. Et discuter avec d'autres équestrants, s'exposer aux autres est un des nombreux moyens pour y parvenir ! Ensuite pour livrer un point de vue que je pense trop peu répandu, et certaines approches peut être un peu oubliées.
Exposer enfin certaines difficultés auxquelles j'ai été confronté et comment je les ai résolues, peut être un moyen d'aider certaines personnes.

Qui ? : Cavalier depuis maintenant 12 ans et récent propriétaire d'un jeune 4 ans, je suis un passionné de chevaux, d'équitation, de lecture et de sellerie. J'ai appris à monter avec un élève de Jean d'Orgeix (Lingot sur ce forum) qui m'a enseigné, bien au delà d'une méthode, une "façon d'être" à cheval : il m'a appris à chercher, à être curieux, à vouloir comprendre, me cultiver, me renseigner.
Façon d'être que j'applique depuis. Je lis énormément, monte autant à cheval que possible. Parce qu'on a beaucoup à apprendre de tout le monde : il y a toujours quelque chose à retenir de tel ou tel auteur ou enseignant. Et pour trouver ces petits trucs, il faut chercher.
Il faut aussi se poser des questions à cheval, se demander ce qu'on y fait, pourquoi est-ce que telle action à telle conséquence, se demander ce que cette action va avoir comme impact sur le cheval; et toujours se remettre en question.
De part mes racines et mon goût du sport (2 ans de compétition à ski, 1 ans de compétition natation, classé en golf pendant plusieurs années, foot junior en club...) m'ont amené naturellement à être avant tout cavalier d'obstacle. Néanmoins, comme vous le verrez plus tard, je considère que la basse école en dressage est la base de tout travail à cheval et doit être parfaitement enseigné à n'importe quel équidé destiné à l'équitation. Et qu'un cheval d'obstacle gagne beaucoup à être progressivement mis à la haute école. Tout comme un cheval de dressage gagne aussi beaucoup à être mis un minimum sur les barres. Le cheval se pense de façon globale, avant de se penser d'un point de vue particulier à la discipline pratiquée.

Pourquoi "philosophie équestre" ? : Pourquoi philosophie et pas méthode ? L'expérience prouve que le mot "méthode" dérange. De plus, mon point de vue est que l'équitation est d'abord un esprit, une façon d'être et de savoir être, avant que d'être de la technique et des gestes. C'est donc une "philosophie de vie", appliquée à une discipline.
Pourquoi équestre ? Parce que l'équitation commence avec le cheval, et la relation avec le cheval commence à pied. Il y a énormément de choses qui se passent dès l'instant où on commence à s'approcher du cheval dans son box ou au pré, beaucoup de choses à comprendre, et à ne pas rater ! Encore une fois, avant de penser cavalier, il faut penser "homme de cheval", dans sa globalité.

Voilà pour le premier billet. Les suivants porteront sur un ensemble de sujets divers et variés, allant du travail à pied aux techniques particulières à l'obstacle, en passant par le dressage en basse école et toutes les relations avec le cheval au box, au pré, autour de la nourriture, le respect de l'homme, les sorties en concours, ...
Ils seront dans la mesure du possible agrémenté de médias, photos, vidéos quand cela est possible, schémas pour les exercices.

J'essaierais d'en faire 1 ou 2 par semaine minimum, mais je ne garantie rien

Au départ il y en aura probablement bien plus ! Le suivant cette après-midi sur mes références équestres !

Sommaire

Culture Equestre

Mes inspirations équestres : p3, p8, p11

Technique équestre

L'incurvation "d'Orgeix", l'équilibrage, le rassembler, posts et réponses variés : p4,5,6

Le Calme : p13

La Rigueur : p17

Technique de l'Obstacle


Vidéos

Bosty et Cosma, vainqueurs du petit GP de Bâle 2012 : p4

Marco Kutscher et Cornet Obolensky, vainqueurs du GP de Zurich 2012 : p8

Marco Kutscher et Satisfaction FRH, 2ème du GP de Paderborn 2011 : p8

Bosty et Myrtille Paulois, 1ers GP de Bâle 2012 : p8
Bosty et Jovis de Ravle, 1ers Vitesse 145 Bâle 2012 : p8

Marco Kutscher et Satisfaction FRH, 1ers du GP de Goteborg : p16

Olivier Guillon et Lord de Theize, JEM 2010 Lexington : p17

Alexis Gautier et Helios de la Cour, 1ers GP Auvers 2012 : p17

Liens

Si vous voulez suivre les aventures de mon grand poney, c'est par là : https://www.chevalannonce.com/forums-4380026-valombre-et-son-poney

Si vous voulez plus d'infos sur la méthode d'orgeix, c'est ici : https://www.chevalannonce.com/forums-4223805-pour-les-cavaliers-issus-de-la-methode-d-orgeix

Mon sellier : http://www.antares-sellier.com
Mes écuries : http://www.ecuries-fidelis.fr

Cliquez pour voir l'image   

Edité par valombre le 27-04-2012 à 19h02

Magdu84

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Posté le 28/02/2012 à 09h27

Je dirais pas "force" mais contrainte. Ca va de soi qu'aucun cheval ne va se mettre dans l'effort "gratuitement", en tous cas pas en début de dressage...
En appliquant une contrainte, on installe un cadre et on dresse le cheval à se placer à l'intérieur de ce cadre.
Quand j'ajuste mes rênes, je les tends PRESQUE à l'horizontale, mais pas jusque là, comme ma cloture, lol, et j''attends que mon cheval se tende, lui, à ce moment là je rends juste ce qu'il faut pour diminuer la contrainte tout en gardant le contact. Sans contact, le cheval est dans le vide donc on finit par perdre la connexion entre l'arrière et l'avant main (la transmission de la force propulsive selon Steinbrecht)

Bref

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Posté le 28/02/2012 à 09h33

c'est la justement , ou c'est le plus dur , garder le cheval sur la main , dés qu'il cede ,

et , a ce moment la , on a le sens inverse , de ceux qui disent mon cheval tire , j'ai du poids dans les mains , on a la sensation que le cheval nous amene , ( explication difficile à l'écrit )

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Posté le 05/03/2012 à 19h46

Bonjour à tous !

Désolé si je n'ai toujours pas répondu, j'étais en vadrouille au pays des poneys (en particulier le miens, faut bien s'en occuper un peu, clinique, nouvelle maison, tout ça).

Ca m'a donné l'occasion de monter à cheval, mais je n'avais du coup pas vraiment d'accès à internet, mais ne croyez pas que je vous ai oublié !

Je promets (enfin) le billet sur la rigueur, quelques réflexions de mes montes des jours derniers ET la réponse à vos posts :)

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Posté le 07/03/2012 à 16h19

En attendant que je prenne du temps pour moi, petit retour en arrière avec un cavalier que j'apprécie beaucoup pour la façon dont il intègre l'approche "sentimentale" française avec un peu de rigueur technique allemande dans son système de monte :


Nathaliewood

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Posté le 07/03/2012 à 21h16

Allez hop,je viens t'ennuyer,cette mini vidéo je l'ai déjà montré,O.Guillon sur un étalon HN(qui a démarré à 4 ans dans les écuries ou j'étais avant)...on dira...."un peu" allemand...humhum..
https://www.youtube.com/watch?v=NpGQZPWyfTw


Meme cheval passé a T.Anciaume...il y a des différences troublantes,meme si on ne peut clairement comparer tout à fait,puisque la première est une vidéo de paddock,l'autre d'un tour.
https://www.youtube.com/watch?NR=1&v=Ev5Djnqv2Uo&feature=endscreen

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Posté le 07/03/2012 à 23h27


nathaliewood a écrit le 27/02/2012 à 18h38:



Pour le début,vu que là j'ai pu avoir un vrai coatching,je te dirais que ce que tu expliques est évident.
Seulement le concept m'apparait toujours comme relativement différent....meme si ça se joue a peu.Cette rene interieure que tu ne vois pas et que moi je vois bien,j'ai pigé son sens samedi,et elle met le cheval dans la jambe interieure(entre autre et c'est incroyable de redecouvrir un truc que je suis sensée connaitre depuis 20 ans).Donc derrière se cache un couloir de jambe.La aussi les principes divergent.....

Là on est (en partie) d'accord : il y a bel et bien une histoire de jambes derrière. Et c'est encore toute une histoire. Et, bien entendu, le cavalier est un ensemble, qui agit avec l'ensemble de ses aides à des moments précis et tout doit être logique par rapport au reste.
Je ne vois par contre pas bien ce que tu veux dire par "mettre le cheval dans la jambe intérieure". Pour moi, l'idée dans l'incurvation, c'est d'obtenir l'abaissement plus ou moins prononcé de la hanche intérieur, sans que l'arrière main dérape (même légèrement, auquel cas on perd absolument tout). Ce qui permet de régler instantanément et en contournant toute tentative de résistance éventuelle (de manière indirecte, donc plus souple, plus légère), DANS LA COURBE, l'équilibrage que l'on souhaite avoir en SORTIE de courbe. La jambe intérieure, au départ, agit, certes, ponctuellement et surtout pas continuellement, pour "appeler" la hanche interne, mais plus le dressage avance, plus ça vient tout seul et plus cette action de jambe interne "disparaît".


nathaliewood a écrit le 27/02/2012 à 18h38:

Pourquoi crois tu que personne ne se soucie de l'equilibre et de la foulée,ne sois pas aussi égocentrique,au stage il y avait plus d'une 30aine de cavaliers,je n'ai pas vu un seul cavalier ne pas etre attentif,chacun à son niveau(et par exemple le mien vu que je suis une brêle en cso),à ces principes...

Je veux bien débattre, c'est même tout l'objet du post, mais débattons correctement sur ce que j'ai VRAIMENT dit, à savoir que beaucoup de cavaliers amateurs en France se soucient PLUS du ressenti, du mouvement en avant et du "laisser faire le cheval" que du réglage technique de l'équilibrage et de la foulée. Je n'ai absolument pas dit "personne ne s'en soucie" : je trouve juste que ça arrive, à titre tout à fait personnel, trop bas dans la liste. Que le sentiment c'est très important, que la mécanisation du réflexe du cheval c'est primordial, mais qu'on a tendance, beaucoup, à "trop" (encore une fois, à mon sens) les faire passer AVANT l'apprentissage de la mécanique du cheval et des actions techniques.
Combien de fois ai-je entendu "Prend un bon galop dans ta courbe et ta foulée viendra bien", par exemple... Pourquoi pas oui, mais concrètement : si le cheval n'est pas mécanisé, déjà, c'est un peu du pifomètre. Ensuite, oui ok, mais si on n'a pas, TECHNIQUEMENT, fixé ce qu'était un "bon galop", c'est assez... flou quand même.


nathaliewood a écrit le 27/02/2012 à 18h38:

Le contact varie et on doit etre là pour en ressentir toutes les variations et celle qu'on impose.Eh oui chui désolée ça c'est quand meme du ressenti.Honnetement si tu arrives a regler tes foulées au millimetre sur un isolé je te dis chapeau bas,y a aucun souci.En dernier exo fait par exemple sur une ligne en abord de trot,et repasser au trot dans la ligne,eh bien sur un "foirage" de ma part,qui ne saute jamais,au 2è passage je ne réussis pas la transition,mais en pensant "revenir" au trot,le cheval revient dans un galop extra,la foulée sort extra.Et donc ça m'a donné le sentiment d'une décroissante sans l'avoir effectivement cherchée.Comme quoi pour comprendre vraiment il faut la sensation.Et mon jeune cheval...ben il a aussi besoin de la sensation du saut pour etre bien et se caler.

Mais BIEN SUR que le ressenti c'est HYPER important ! C'est effectivement bien beau de vouloir régler sa foulée mais si on n'est pas capable de "sentir" l'équilibrage de son cheval, son amplitude, pour pouvoir régler ensuite ce qu'il y a à régler, on ne fait rien. Je suis le premier à la dire. La technique est cependant nécessaire pour pouvoir expliquer ce ressenti, et surtout réagir correctement et REGULIEREMENT par rapport à ce ressenti. (et c'est là que le coach et l'oeil extérieur deviennent importants : mettre des mots, des explications, sur ce qu'on ressent).


nathaliewood a écrit le 27/02/2012 à 18h38:

Bref,comme je n'ai pas envie que tu reiteres,le c'est MON post tralala,je m'esquive

Heum.

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Posté le 07/03/2012 à 23h49


magdu84 a écrit le 27/02/2012 à 19h08:
Nico, je suis sure qu'il y a désaccord uniquement sur la définition des mots.

Probablement. Cependant, sur un forum, tu ne penses pas que les mots, le choix des mots pour bien comprendre l'idée qu'il y a derrière, surtout quand on parle de quelque chose d'aussi fin que l'équitation, c'est pas le truc le PLUS important ? Je ne fais pas chier juste pour faire chier hein, c'est juste que je trouve qu'il faut faire super gaffe, justement, aux mots, quand on échange des idées, qu'on essaie de faire comprendre quelque chose, en particulier sur un forum où on n'a pas les expressions, les mimiques, ou un cheval à portée de main pour soutenir nos explications !


magdu84 a écrit le 27/02/2012 à 19h08:

Loin de moi l'idée de me comparer à ces grands comme Navet, Ehning, Kustcher, Beerbaum, sans oublier les grandes références en complet, MAIS je monte avec des rênes "tendues" ou "ajustées" si tu préfères EXACTEMENT de la même façon qu'eux.
J'ai regardé plusieurs fois le reportage de Navet et pour moi c'est la définition de "rêne tendue". La rêne n'est pas à l'horizontale, certes, la tension n'est pas maximale, mais le contact n'est jamais perdu (la main suit la bouche et la bouche suit la main). C'est ça pour moi une rêne tendue.
Le seul moment où la rêne passe à l'horizontale, c'est quand le cheval sort de la main et ce n'est pas du tout souhaitable, mais c'est inévitable, nul n'est parfait...

Alors effectivement, expliqué comme ça, ce n'est qu'un jeu sur le mots. Mais, encore une fois, c'est super hyper méga important les mots Je préfère en effet "ajustées", encore faut il le définir (ce que tu as très bien fait !)
"TENSION" définition : "Traction exercée sur une substance souple (la bouche du cheval ?)ou élastique, état qui en résulte".
"TENDRE" définition : Soumettre quelque chose à une traction, le tirer de telle sorte qu'il devienne droit, qu'il s'allonge au maximum, qu'il occupe un plus grand espace

Vois tu pourquoi j'ai de très fortes réticences à employer l'image de la rêne tendue quand il s'agit d'expliquer et/ou de faire de la pédagogie ?


magdu84 a écrit le 27/02/2012 à 19h08:

Mes clotures, celle en corde et l'autre en ruban derrière, sont elles tendues ou non ?



Ben, d'après la définition de "tendre" (oui je suis casse couille avec mes définitions, mais c'est super important les mots !) ci-dessus, non : elles ne sont pas "DROITES". Elles sont flottantes. Légèrement, certes, mais flottantes quand même.

Pour moi, mes clotures sont tendues, il y a bien une tension.
Mais si on se place aux 2 extrémités des piquets, on peut augmenter la tension, il y a encore de la marge, elle n'étaient pas tendues à fond.
Donc oui, il peut y avoir des degrés de tension.

La seule différence c'est que c'est l'état musculaire du cheval qui va déterminer l'intensité de la tension, et non une force passive comme pour les piquets. D'ailleurs que demande-t-on ? la tension de la ligne du dessus (c'est-à-dire comme l'a dit Navet, une connexion entre l'arrière et l'avant main)[/quote]
Et pour ce que tu décris, je préfère parler de "contact".

Oui pour la tension de la ligne du dessus, mais pas que : la tension de la ligne du dessus, vient non pas dans la tension de la rêne, mais de la contraction des abdominaux (ce que certains appelleront la tension de la ligne du dessous, perso je trouve ça inutilement plus compliqué que : contracter les abdominaux, CF le profession cavalier avec Nicolas Delmotte) et du RELACHEMENT d'un certain nombre de muscle dans la moitié avant du cheval.

Pour conclure, je citerais ce très cher Cl Christian CARDE : "Pas besoin que le fil soit tendu pour que le courant passe"

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Posté le 07/03/2012 à 23h53


nathaliewood a écrit le 07/03/2012 à 21h16:
Allez hop,je viens t'ennuyer,cette mini vidéo je l'ai déjà montré,O.Guillon sur un étalon HN(qui a démarré à 4 ans dans les écuries ou j'étais avant)...on dira...."un peu" allemand...humhum..
https://www.youtube.com/watch?v=NpGQZPWyfTw

Oui, un peu allemand. Je suis en effet moyennement d'accord avec les passages où il ferme un peu trop fort le cheval.
Néanmoins (outre le fait que ce n'est pas parce qu'on aime un cavalier qu'on aime TOUT chez le cavalier), j'observerais juste un truc : a CHAQUE fois qu'Olivier va un peu "fort" dans la fermeture du cheval, il ne le fait que sur quelques foulées et ouvres instantanément l'attitude du cheval après en lui redonnant sa liberté musculaire.

Il pourrait très certainement le faire en enfermant moins le cheval, c'est vrai. Néanmoins ce n'est pas du bête bas et rond enfermé, il y a un travail, certes subtile, mais présent derrière.


nathaliewood a écrit le 07/03/2012 à 21h16:

Meme cheval passé a T.Anciaume...il y a des différences troublantes,meme si on ne peut clairement comparer tout à fait,puisque la première est une vidéo de paddock,l'autre d'un tour.
https://www.youtube.com/watch?NR=1&v=Ev5Djnqv2Uo&feature=endscreen

Tu l'as dit toi même, c'est très difficile à comparer. Mais j'aime beaucoup Timothée aussi

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Posté le 12/03/2012 à 23h07

Tenez, petit cadeau d'un édito de Sports Equestres vraiment TRES bien écrit et avec lequel je suis TOTALEMENT en phase :

Magdu84

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Posté le 13/03/2012 à 13h19


valombre a écrit le 07/03/2012 à 23h49:


Oui pour la tension de la ligne du dessus, mais pas que : la tension de la ligne du dessus, vient non pas dans la tension de la rêne, mais de la contraction des abdominaux (ce que certains appelleront la tension de la ligne du dessous, perso je trouve ça inutilement plus compliqué que : contracter les abdominaux, CF le profession cavalier avec Nicolas Delmotte) et du RELACHEMENT d'un certain nombre de muscle dans la moitié avant du cheval.


PLutot que tension des abdos, je parlerais de gainage.

Et je n'ai pas voulu dire que la tension des rênes donnait la tension de la ligne du dessus mais juste un cadre. Le cheval se tend (se gaine) de façon autonome à l'intérieur de ce cadre (cadre physique qui après dressage devient cadre moral...). Evidemment le gainage fait appel à un état musculaire global du cheval, même si le rachis reste la clé de voute...(c'est d'ailleurs à ce niveau essentiellement que l'ostéo décèle les faiblesses)

Enfin, quand j'ajuste mes rênes, le cheval ressent une tension, cette fameuse force d'extension. S'il résiste il transforme la tension en traction. S'il cède, la tension devient juste un contact : la force d'extension disparait TANT que l'équilibre est maintenu mais le cadre est toujours là, au bout du fil avec une sorte de vibration imperceptible chez le couple bien avancé...Pour moi, cet état ne peut pas être représenté par une rêne "flottante".
Comment définir cette rêne ni tendue à l'horizontale, ni flottante ?

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Posté le 13/03/2012 à 13h25


magdu84 a écrit le 13/03/2012 à 13h19:


PLutot que tension des abdos, je parlerais de gainage.

Et je n'ai pas voulu dire que la tension des rênes donnait la tension de la ligne du dessus mais juste un cadre. Le cheval se tend (se gaine) de façon autonome à l'intérieur de ce cadre (cadre physique qui après dressage devient cadre moral...). Evidemment le gainage fait appel à un état musculaire global du cheval, même si le rachis reste la clé de voute...(c'est d'ailleurs à ce niveau essentiellement que l'ostéo décèle les faiblesses)

Enfin, quand j'ajuste mes rênes, le cheval ressent une tension, cette fameuse force d'extension. S'il résiste il transforme la tension en traction. S'il cède, la tension devient juste un contact : la force d'extension disparait TANT que l'équilibre est maintenu mais le cadre est toujours là, au bout du fil avec une sorte de vibration imperceptible chez le couple bien avancé...Pour moi, cet état ne peut pas être représenté par une rêne "flottante".
Comment définir cette rêne ni tendue à l'horizontale, ni flottante ?


Bonne question...
Pour ma part, je préfère la qualifier via le rôle de la main : mise en place de la barrière des mains, apprendre au cheval à suivre la main, obtention de la décontraction et contact sans tension. Ces bases là posées, la recherche de l'efficacité et de la discrétion vont naturellement amener le cavalier à trouver cet état où la main, via la rêne à sa longueur adaptée (qui varie en fonction de la l'attitude du cheval, d'où la nécessité de savoir jouer constamment sur sa longueur de rêne), pose le cadre que le cheval respecte et suit.

EDIT : Bien sur que la clé de voute est le rachis. Celà dit, un bon ostéo ne se contentera pas QUE du rachis. Il ira chercher partout. Et equestrement parlant, je trouve ça dangeureux de porter trop son attention dessus, étant donné que le déplacement du rachis dépend beaucoup du déplacement d'autres parties du corps du cheval. Et qu'à trop se focaliser sur le dos, il y a un risque de "délaisser" le reste, et de finalement obtenir l'effet inverse (cf la quantité de chevaux musclés à l'envers qu'on voit défiler).

Edité par valombre le 13-03-2012 à 13h32



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Posté le 21/04/2012 à 18h43

En attendant le billet sur la rigueur, une petite vidéo du vainqueur du Grand National d'Auvers (encore lui) :





Edité par valombre le 21-04-2012 à 19h02



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Posté le 25/04/2012 à 22h00

SOMMAIRE EN PREMIÈRE PAGE !

A venir demain (promis promis promis) : la rigueur.

A venir la semaine prochaine : l'obstacle, les bases, l'apprendre au cheval, et quelques exercices dont le winkler

Valombre

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Posté le 27/04/2012 à 18h57

La Rigueur

Bien... Puisqu'on est sur un forum quand même, les mots sont importants.

Et puis, c'est important d'être bien compris !

Alors ouvrons le Larousse... Plusieurs définitions de la rigueur. Celle qui nous intéresse, la troisième :


Citation :
Caractère de quelqu'un, de quelque chose qui se distingue par une exactitude, une logique, une précision parfaites : Rigueur d'une argumentation


Voilà, c'est fini !

Non c'est pas vrai. La rigueur, ça cheval c'est ça : l'exactitude, la logique, la précision parfaite.

C'est important d'être rigoureux dans ce qu'on fait avec un cheval ! Pourquoi ? La raison est simple : les chevaux ne parlent pas le français (ou l'anglais, ou l'allemand, vous aurez compris l'idée) ! C'est donc à nous de parler cheval... Ou tout du moins, de parler une langue qu'ils peuvent comprendre.

Or, c'est un peu comme vous. Si un coup on vous dit que "WHITE" c'est blanc, et que le coup suivant on vous dit que "WHITE" c'est pas tout à fait blanc, et la fois d'après que "WHITE" c'est gris, puis celle d'après que "WHITE" c'est crème, et qu'à chaque fois on vous refait le coup... ca va quand même être vachement long pour apprendre cette nouvelle langue bizarre que l'autre gugusse essaie de m'apprendre là, non ?

Et ben pour les chevaux, c'est pareil. La rigueur LA PLUS INFLEXIBLE est nécessaire pour ETRE COMPRIS par les chevaux, sans doute et sans faute possible. Et d'éviter les incompréhensions, les incohérences et leurs conséquences : des chevaux qui progressent lentement, qui ne comprennent pas, n'exécutent pas les exercices, ou pire, qui ont des réactions d'incompréhension : peur, crainte, angoisse, stress, morsures, coups qui partent dans le cas d'un cheval un peu dominant.

Et ces réactions SONT NORMALES dans le monde du cheval ! Ce qu'il ne comprend pas, ne connaît pas, n'est pas clair, est une potentielle menace : elle créée donc de la peur, de l'angoisse, de la fuite ou de la violence pour éliminer la potentielle menace.

Donc, la rigueur. Ok, on sait ce que c'est. Mais comment l'appliquer à cheval ?

Très simplement : c'est le CAVALIER qui décide de TOUT. Il le décide A L'AVANCE, et ce qu'il a décidé et demandé au cheval DOIT ETRE ACCOMPLI.

Quelques exemples d'application :

-Quand on est au travail, on est au travail. Le cheval doit donc écouter le cavalier. Son attention doit porter sur le cavalier. Ça rejoint l'idée du calme : un cheval distrait n'est pas "calme" par rapport au travail. Le travail, comme le souligne si bien Eric Navet, ne sera pas productif comme il le devrait. Ça implique trois autres choses : Créer des temps de pauses fréquents (pour ne pas braquer le cheval, c'est comme nous, 4h de cours sans pause, c'est bien plus chiant que 4h avec une pause toutes les 30 minutes non ?). Et savoir bien démarquer les temps de pauses et les temps de travail (par exemple, en demandant au cheval l'immobilité PARFAITE, et la cession de nuque pendant 5s, de façon SYSTEMATIQUE au début et à la fin de chaque phase de travail. Comme ça, le cheval va comprendre qu'entre deux cessions de nuques longues, il est au travail. Ça entend aussi de vraiment LAISSER LE CHEVAL TRANQUILLE quand il est en pause : on est rênes longues, s'il veut faire le tour de la carrière à pied, il le fait, s'il veut rester immobile, il le fait, s'il veut se gratter, il le fait, que la pause soit un moment ATTENDU). Mais, dans ce cas, on établit un contrat avec le cheval : Je te donne des pauses SI tu travaille bien. Il ne faut donc JAMAIS permettre au cheval de se déconcentrer, de perdre son attention. Et si ça arrive, lui expliquer le contrat (en le "remettant" au travail, par le même rituel). Ainsi, en appliquant le "Demander souvent, exiger peu, récompenser beaucoup" d'Etienne Beudant en parallèle, on peut se servir, plusieurs dizaines de fois par séance, de la pause comme récompense (une pause, comme une "phase de travail", ça peut durer quelques secondes, quelques minutes à peine...). Et on créé des chevaux qui, progressivement, savent que le travail, si on fait bien, c'est pas si désagréable que ça...

-Quand on a décidé de quelque chose, le cheval doit l'accomplir, tout le temps : par exemple, les courbes. Quelque soit la discipline, c'est quand même mieux d'avoir un cheval qui tourne équilibré, le poids à l'extérieur, qui réengage le postérieur, qui s'incurve, non ? Et bien, dans les phases de travail, quand on fait un tournant, une courbe, on doit SYSTEMATIQUEMENT demander au cheval l'incurvation et le report de poids sur l'épaule extérieure. TOUT LE TEMPS ! Ce qui a plusieurs avantages : d'abord, ça permet de muscler le cheval "naturellement". Ensuite, on améliore progressivement son équilibrage naturel. Enfin, au fur et à mesure, on va obtenir un cheval qui se rééquilibre TOUT SEUL et PAR REFLEXE dans les tournants. Bah oui, si A CHAQUE FOIS qu'il a tourné on le lui a demandé comme ça, au bout de 30 000 tournants incurvé avec les poids à l'extérieur, ça va finir par devenir un réflexe ! 30 000 c'est beaucoup vous me direz... vraiment ? Dans une séance de 45 minutes, on tourne bien... allez, à la louche 150, 200 fois ? En montant son cheval 5 jours par semaine, 30 000 tournants, on les a faits en 40 semaines. Soit moins d'un ans. Imaginez... 30 000 exercices musculaires, 30 000 répétition d'un exercice... tout ça souplement et de façon totalement transparente et pour nous, et pour le cheval, tout ça dans la première année de travail du cheval... "Allez doucement, vous irez vite". A condition d'être rigoureux et donc... SYSTEMATIQUE.

Ce ne sont que deux illustrations de la chose. Mais la rigueur, c'est vraiment TOUT LE TEMPS : quand on aborde un obstacle, on ne PREND JAMAIS LA MAIN, on ne cale jamais, et on saute TOUJOURS en équilibre (donc, on ne laisse JAMAIS le cheval sauter en chargeant ! JAMAIS). Quand on nourrit, on ne laisse JAMAIS le cheval se jeter sur la bouffe comme si on n'était pas là. Quand on est à pied, on ne laisse JAMAIS le cheval nous marcher dessus.

Et ainsi de suite.

Et la rigueur, elle tient dans le JAMAIS : la règle, c'est la règle. Si une fois de temps en temps vous laissez le cheval vous marcher dessus, pourquoi devrait-il faire attention après tout ? Si une fois de temps en temps, vous le laissez ne PAS REPONDRE A LA JAMBE, pourquoi devrait-il être à l'écoute de vos aides ? Si vous le laissez une fois décider de charger, pourquoi n'essaierait-il pas à chaque fois, c'est tellement moins difficile que de se rassembler ?

Donc : Rigueur, rigueur rigueur. Décidez des choses à l'avance, décidez PRECISEMENT où vous passerez. Quand vous travaillez, CHAQUE SECONDE COMPTE. Parce que la pause vient vite...

En étant rigoureux, vous vous ferez facilement et rapidement comprendre de vos chevaux. Et tout ira plus aisément et plus souplement.

Plus légèrement, diraient certains...

Badmonster

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Posté le 27/04/2012 à 19h03

Tout à fait d'accord là dessus. C'est l'évidence et le bon sens même. Mais c'est comme tout, ce qui va sans dire va mieux en le disant !
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