cavaliereseule
Citation :
couagga d'accord, à quelles approches pensez vous ? Si ça ne vous dérange pas de le répondre.
Toutes les approches reposants sur un stimuli désagréable en vue d’obtenir le comportement souhaité.
Par exemple faire reculer un cheval jusqu’à ce qu’il en ait marre pour obtenir de lui l’immobilité est un conditionnement primaire basé sur un renforcement négatif en vue d’obtenir un comportement souhaité. Ce genre d’approche base la relation sur le fait que l’intervenant est un emmerdeur
si on ne fait pas ce qu’il veut.
Priver le cheval de quelque chose ou lui causer une douleur (même petite et furtive) fait encore de l’intervenant un emmerdeur…
Ce type d’interaction dans l’apprentissage fait partie de la nature. On retrouve tous ces comportements ou ces situations dans les interactions avec l’environnement (éthologiquement parlant). La différence est qu’en situation naturelle ces apprentissages par conditionnement font partie de la vie, comme anecdotiques au milieu de toutes les autres formes de développement des compétences d'un individu, alors qu'en situation d’équitation c’est artificiel, provoqué par le seul désir de l’homme qui souhaite utiliser l’animal pour son plaisir personnel. Chacun choisie donc la base relationnelle sur laquelle il souhaite interagir avec son cheval.. Plus ou moins béhavioriste ou cognitiviste, sans toujours le savoir
Le conditionnement (le behaviorisme pur) ne cherche pas de logique entre le stimuli (R+, R-, P-, P+) et la réponse souhaitée. On ne fait pas appel aux compétences cognitives larges de l’apprenant (sa réflexion, son raisonnement, ses propositions, son initiative, sa créativité, sa logique, son avis). On fait uniquement appel à sa mémoire associative que l’on exploite majoritairement sur la base de l’évitement des choses désagréables (R-,P-, P+).
Le cognitivisme est un apprentissage qui ne repose pas sur les conditionnements R-, P-, P+. On cherche à faire appel aux compétences de l’individu. Sa réponse n’est pas souhaitée comme un réflexe d’obéissance sans logique mais comme la compréhension d’une situation, la recherche d’une proposition comportementale logique par rapport à la question posée et on utilise avec parcimonie le R+. Le processus d’acquisition est donc bien plus long puisqu’il repose intégralement sur la compréhension de l’apprenant et sa bonne volonté. Pour le demandeur c’est aussi plus compliqué car il faut avoir un message clair, une stratégie précise et beaucoup de patience. La pédagogie est le principal enjeu. C'est plus du dialogue que du conditionnement.
Par exemple pour apprendre au cheval l’immobilité, on organise un environnement propice à ça ou on guette les moments d’immobilité spontanée, on associe des mots, on utilise le ton de la voix, on encourage et récompense l’immobilité. Au lieu de punir la mobilité par de la mobilité. On cherche à ce que le cheval accepte d’être immobile par envie et non pour éviter les ennuis.
Par exemple encore, pour prendre le pied d’un cheval l’approche behavioriste dira qu’il faut presser la châtaigne pour faire lever le pied dont on se saisit. L’approche cognitiviste profitera qu’un pas en avant du cheval pour saisir le pied. Dans le premier cas on peut ou pas récompenser et associer un mot. Dans le second on associera un mot et récompensera. Dans le premier cas on prend le pied du cheval pour qu’il le lève, dans le second on lui demande de le donner.
Cognitivement parlant, pour le cheval, et pour n’importe quel apprenant, le fait d’apprendre une chose sous la menace d’une contrainte (même si on reste bien loin des coups ou de la brutalité) est bien différent dans l’intérêt qu’on lui porte que d’apprendre cette même chose sans aucune menace.
L’approche cognitive est opportuniste et met à profit des situations naturelles.
Le socio-constructivisme va plus loin en faisant de l’apprenant un acteur pédagogique de son propre apprentissage. On est dans la participation à l’acquisition du savoir.
Un bon pédagogue saura donc faire apprendre une chose lui permettant d’arriver à ses fins en même temps que l’apprenant aura le sentiment d’arriver lui-même à ses fins. C’est gagnant/gagnant. On peut utiliser ce principe avec les chevaux. On créant des situations et des intérêts qui sont à son avantage tout en servant nos désirs. Cela impliquant évidemment de proposer une séquence pédagogique afin de transformer l’opportunisme en apprentissage conscient et consenti.
J’ai trouvé ces définitions simples sur le net, qui je trouve, résume bien les différences :
- apprendre c’est transmettre des savoirs, en renforçant des comportements (le béhaviorisme);
- apprendre c’est traiter de l’information, par les mécanismes mentaux internes constitutifs de la pensée et de l’action (le cognitivisme).
- apprendre c’est construire des images de la réalité dans des situations d’action (le constructivisme);
- apprendre c’est échanger du sens, dans des rapports sociaux (le socio-constructiviste).