Loup en bretagne

 Répondre au sujet
Page(s) : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Auteur
20170 vues - 293 réponses - 0 j'aime - 26 abonnés

Gobi

Membre ELITE Argent
  

Trust : 336  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 8951
Loup en bretagne
Posté le 08/05/2022 à 22h18

Tam89

Membre ELITE Or
  

Trust : 72  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12441
0 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 08h38

esss

Qu'est ce que tu appelles avoir un chien de protection pour te protéger des humains ?

Lanamour

Membre VIP
 

Trust : -  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 4321
15 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 09h22

mel312 Tu fais allusion à un futur hypothétique, qui n'existe donc pas, et nulle part dans le monde, un futur où les loups nous mangeraient (on parle pas d'un vélociraptor hein), pour appliquer un principe de précaution consistant en l'éradication d'une espèce.

C'est chaud quand même.

J'habite en campagne, je ne vois absolument aucun inconvénient à ce que les loups se baladent à proximité. D'abord parce que statistiquement ma fille et moi on a plus de chance de mourir dans un accident de voiture ou tirées par un chasseur (qu'on voit passer tous les week-ends devant nos fenêtres et on a l'impression d'être à la guerre tellement ça tire dans tous les sens à coté de chez nous). Ensuite, je suis plus hyper inquiète par la présence inconsidérée des sangliers (et les chasseurs sont aussi responsables de la présence et de la démultiplication des sangliers grâce au nourrissage). Enfin, ma maison est clôturée, bien clôturée, je suis prête à bien électrifier s'il le faut, et accepter le risque qu'un des animaux de la maison soit victime de ses balades nocturnes, parce que c'est un risque nécessaire pour la préservation d'un animal qui est là parfaitement naturellement.

Pour ce qui est des agriculteurs bah je lis religieusement les propos de joual qui s'y connaît infiniment mieux que quiconque étant éleveur mais ayant également une fine connaissance de la question des chiens de protection.

J'ai trouvé tout à fait passionnant que tu mettes en perspective la tristesse des éleveurs de perdre leurs bêtes, bêtes qui partent à l'abattoir à la sortie. Je n'avais jamais pensé à cette analogie et au côté incongru du discours.

Ma famille est du trou du cul des Pyrénées. Le chien de protection t'en avait dans TOUTES les familles à une époque dans le village de ma grand mère. On parle du début du XXème et même des années 80. Mes grands parents n'étaient pas vraiment éleveurs, ils avaient des animaux de ferme parce que c'était la vie dans les montagnes et campagne profonde, fallait bien se nourrir. J'ai toujours connu chez eux des chiens de troupeau et un chien de protection, un patou. C'est des modes de vie ancestraux qu'on a totalement perdu et auquel il va falloir revenir dans des régions où il y aura de fortes de densité de loups et de faible densité de population, l'un étant corrélé à l'autre.

Pour ceux qui comme vivent dans des régions de passage du loup, avec peu de forêt, une grande densité humaine, bah pas de risque, ils ne font que passer. Ils grapilleront un chat par là (ça permettra aux gens d'arrêter de laisser leur chat divaguer et buter des oiseaux, et ça régulera les chats pas castrés, laissés moitié à l'abandon dont les asso ne savent plus que faire). On survivra qu'on se rassure.

Après si le trip des gens c'est de laisser leurs enfants de 3 ans dans la forêt seul, effectivement y a un risque. Mais bon manifestement ces gens là ils tenaient pas trop à la base au môme.

Argamelle

Membre ELITE Bronze
 

Trust : 1301  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 6847
3 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 09h35

Il est pas impossible d'ailleurs que cela fasse réduire le risque d'attaques de sanglier pour les riverains du loup. Parce que ça disperserait naturellement les hardes, plus efficacement que la chasse. D'ailleurs à Yellowstone ça a eu un effet sur tous les ongulés, élans compris, qui sont bien plus gros et plus dangereux qu'un sanglier

Faudrait voir si tu as plus de chance de te faire attaquer par un sanglier ou un loup. Je pense qu'on aura jamais la réponse car il est sans doute impossible de réunir les mêmes conditions pour la comparaison (densité maxi, saisonnalité, cohabitation...) et puis comparer un herbivore et un carnivore ça n'a aucun sens

Joual

Membre ELITE Argent
 

Trust : 588  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 8391
8 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 09h57

Ce qui est sur c'est que le loup est présent en France depuis 30 ans et qu'aucune attaque sur humain n'est à déplorer.
De plus c'est un animal très peureux et qui se cache beaucoup.
Autant des lynx, avec un peu de chance, c'est observable, autant le loup faut s'accrocher. Il va privilégier la fuite en général.

lanamour
Merci c'est gentil

Ta dernière intervention sur l'enfant de 3 ans laissés seuls m'a fait beaucoup rire.
Loup ou pas, à quel moment tu laisses un enfant seul en forêt.
Perso c'est pas le loup qui me ferait le plus peur.

Et pour ceux qui ont peur pour nos chiens.
À un moment, en sortant en balade à la campagne ou en forêt, on prend un risque.
Et il n'y a pas que le loup. Les sangliers font des dégâts, poupipou a failli perdre son chien d'une morsure de vipère aspic.
Une cliente a vu sa chienne se faire défoncer par maman lynx.
Sans compter les blaireaux, les insectes, les ragondins, certains oiseaux ...
C'est le jeu quand on traverse une zone où des animaux sauvages vivent.
À nous d'être consciencieux et de faire attention en évitant certaines zones à certaines périodes de l'année ou à certaines heures de la journée.
Le loup ne sera qu'une variable de plus à prendre en compte.

Mais avant qu'une meute trouve plus facile de tuer un chien et son humain que d'aller chasser, le gibier sera devenue une denrée rare.

Gobi

Membre ELITE Argent
  

Trust : 336  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 8951
9 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h01

Je trouve que l'argument de l'éleveur qui abat ses bêtes alors qui devrait pas pleurer pour un animal (ou plusieurs) mangé par un prédateur naturel ne correspond pas à la réalité du rapport de l'éleveur aux animaux qu'il élève. Je travaille à temps partiel dans une ferme depuis 8 mois, ferme d'élevage ovin et caprin à vocation laitière avec un troupeau de bébés arrivés en mars. Nous savons tous que les animaux seront réformés à un moment ou à une autre, que cette réforme passera le plus possible par des particuliers mais faut pas se leurrer certaines finiront à l'abattoir, les bébés pareils, certains seront la relève de l'élevage (ou d'un autre élevage), si possible ils partiront chez des particuliers mais certains finiront dans nos assiettes. Ca n'empêche pas l'attention et l'affection pour ces animaux, ça n'empêche pas le respect et ça n'empêche la détresse face à une mort non prévue (accident, maladie ou prédation). La plupart des éleveurs de mon entourage cherchent le respect y compris jusqu'à l’abattage et la préparation des carcasses. Nous sommes des prédateurs ce n'est pas pour ça que les éleveurs considèrent leurs animaux comme des machines ou uniquement des sources de profits.

Si je prends mon vécu (élevage vivrier), tous les ans mes poules couvent, j'en profite pour renouveler mon cheptel, tous les ans j'abats certaines volailles pour nourrir ma famille et éviter la surpopulation dans mon poulailler mais je le fais en conscience et avec une volonté de respecter au mieux mes animaux. Quand je suis confrontée à un poussin mort accidentellement (ça m'est arrivé 2 fois en 16 ans), je suis touchée, quand je suis confrontée à la prédation je culpabilise de ne pas avoir mieux protégé mes animaux (et je m'adapte sans demander la mise à mort des prédateurs ni ponctuelle ni systématique), quand j'ai un poussin blessé (première fois cette année) je le soigne de mon mieux.

je trouve que caricaturer la position de l'autre (éleveur ou défenseur du loup) n'est aps constructif pour trouver ensemble des fonctionnements durables et positifs. Je pense aussi que ce sujet (comme d'une autre manière la crise covid) nous renvoie à notre rapport à la mort et à la vie et en ce sens fait appel très fort à nos peurs surtout dans un monde où on fait tout pour tenir la mort à l'écart de nous.

Je conseille le film "nous la mangerons c'est la moindre des choses", attention certaines images peuvent être choquantes et le regard est orienté uniquement sur le rapport de l'éleveur à la mort de ses animaux (le reste n'est perceptible que dans les textes, pas dans les images), mais il montre tout le travail d'une "jeune" éleveuse pour construire un accompagnement de ses animaux vers la mort. On y découvre un abattoir avec un fonctionnement inhabituel, permettant aux éleveurs qui le souhaitent d'être présents jusqu'au bout, on voit aussi une gestion des carcasses (mort non souhaitée) laissant une place aux charognards.

Édité par gobi le 06-10-2022 à 10h07



Lanamour

Membre VIP
 

Trust : -  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 4321
7 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h10

gobi mais je ne pense ps que l'éleveur n'aime pas ses bêtes, bien au contraire. Je suis entourée d'éleveurs et je constate qu'ils respectent leurs animaux.

Mais en quoi est ce plus difficile d'envoyer à l'abattoir ou avoir de la prédation? C'est hypocrite que de faire une différence, c'est la même chose sauf que dans le premier cas l'animal a permis à un autre animal de survivre, de nourrir ses petits. Ça a infiniment plus de sens que d'engraisser charal pour que Bernadette se fasse un steak haché degueulasse sur le pouce non?

Je ne comprends ps pourquoi l'éleveur s'émeut donc plus d'une prédation que d'envoyer à l'abattoir. Et pourtant il chiale pas des heures quand le camion est parti.

Gobi

Membre ELITE Argent
  

Trust : 336  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 8951
2 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h15

lanamour
Pour moi, c'est la violence d'être confronté à une mort pour laquelle on ne s'est pas préparé, à la vue et à la gestion d'une carcasse abîmée, à l'acte d’abréger les souffrances d'un animal encore vivant mais non sauvable. Peu d'éleveur mettent à mort eux-même leurs animaux et sont confrontés à ces instants ou à la gestion d'une carcasse. C'est aussi pour ma part la culpabilité de n'avoir pas su protéger mes animaux (pour moi c'est le deal avec les animaux que j'élève, j'en bénéficie (oeufs, viande voire lait) mais mon rôle est de les protéger au mieux (respect de leurs besoins naturels, protection maladie/prédation) le temps de leur vie.

Tonya

Membre ELITE Or
  

Trust : 279  (?)


  Mon site internet
  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 11418
1 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h27

lanamour la mort à l’abattoir n’est pas la même que celle résultant d’une prédation.

A l’abattoir/maison, l’animal est étourdi puis saigné. Quand il est mort, on sort les plumes ou le cuir…etc.

Lors d’une prédation, pour faire court, il commence à être bouffé alors qu’il est encore vivant. Souvent par le bide/les tripes et les cuisses.

Joual

Membre ELITE Argent
 

Trust : 588  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 8391
1 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h27

gobi

Mais c'est aussi ça l'élevage.
Moi j' ai des pertes tous les ans. Chez les moutons (qui sont le cible privilégiée du loup), les pertes c'est légion. C'est un animal fragile qui une fois malade est impossible à soigner.
Des carcasse on en a mini une par mois.
Et des animaux dont je doit abréger les souffrances aussi.
Bien sûr que c'est dur mais en travaillant avec le vivant on sait à quoi s'attendre.

L'élevage aseptisé où tu ne vois aucun cadavre, c'est utopique et ça n'existe pas vraiment.
Avoir des animaux c'est être confronté à la mort.

Tam89

Membre ELITE Or
  

Trust : 72  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12441
6 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h34

gobi

A partir du moment où t'as des animaux, éleveurs ou pas t'es forcément confronté à ce genre de mort.
A la gestion d'un cadavre ou autre faut arrêter de croire que les éleveurs sont de pauvres petites choses fragiles qui supportent mal de voir un animal mort.

Oui ça les embête, et c'est surtout pour l'exploitation que ça les embête, soit ça fait un animal de moins pour l'abattage, soit un animal de moins pour la production.

Et pour ceux qui disent que l'abattoir c'est mieux parce qu'ils sont étourdi, les animaux sentent la mort en montant dans le camion, et ils ont le stress déjà à partir de là, alors le côté plus sympa de l'abattoir on repassera.

Joual

Membre ELITE Argent
 

Trust : 588  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 8391
9 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h37

tonya

Désolé mais non.
L'abattoir c'est un moment de stress et de souffrance intense pour l'animal.
Ça n'a rien d'une mort douce et sans douleur.
Entre le transport, l'attente, l'enfermement, l'impossibilité de répondre à ses besoins primaires, c'est loin d'être une sinécure.
Et on ne parle pas de l'acte en lui même qui peut être, trop souvent d'une violence sans nom.

La seule mort douce et sans violence a lieu sur le lieu de vie de l'animal, auprès des siens et fait par son humain de référence dans un contexte habituel.
Enlever n'importe lequel de ces éléments et ça sera du stress.
Mais le nombre d'animaux tués dans ces conditions c'est clairement anecdotique.

On ne peut pas dire : mort en abattoir = mort sans souffrance et mort par prédation*= violence extrême.
Les deux sont d'une violence inouïe et provoquent souffrance et stress pour les animaux.
*Excepté si l'animal est un lynx auquel cas la prédation et la mise à mort se font sans bruit, sans cri et sans violence.

Liteulorce

Membre ELITE Bronze

Trust : 67  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 6275
1 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 10h56

Oui, et puis ... à un moment donné alors que les animaux sont habitués à déchiffrer nos intentions ,quand on les fait monter dans le camion.. Faut pas me faire croire qu'ils croient partir en vacance.

Je pense qu'il y à effectivement une part de frustration dans le fait de découvrir un animal prédaté. Peut -être un relent de l'élevage en "bon père de famille"

Tonya

Membre ELITE Or
  

Trust : 279  (?)


  Mon site internet
  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 11418
1 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 11h03

joual où tu as vu que je disais que l’abattoir était une mort « délicate »???

Et excuse, encore notre divergence, mais une mort par prédation est bien plus agressive, violente et tout ce que tu veux qu’un voyage vers l’abattoir.

Tam89

Membre ELITE Or
  

Trust : 72  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 12441
2 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 11h14

tonya

Elle est tout aussi violente, mais bien plus rapide par prédation que par abattoirs.

Et puis la prédation c'est la nature, personne ne s'offusque du chat qui joue avec une souris avant de la manger, pourtant je suis pas sûr que la souris le vive bien, mais c'est la nature.

Bah là c'est pareil en fait ...

Argamelle

Membre ELITE Bronze
 

Trust : 1301  (?)



  M'écrire un MP

Genre : 
Messages : 6847
6 j'aime    
Loup en bretagne
Posté le 06/10/2022 à 11h21

tonya Beuh, pour le coup, pas sûre que la prédation soit moins violente que l'abattoir

Il suffit de passer à côté, t'es même pas concerné que t'es à moitié malade, et je suis loin d'être chochotte

Sans compter les trajets en camion qui durent des heures dans des conditions pourries
Page(s) : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Loup en bretagne
 Répondre au sujet