Pour moi il y a deux problématiques qui se mélangent les pinceaux: une équitation de loisir accessible à tous et celle sans parler d'élite, de cavalier souhaitant progresser et monter juste.
Le problème a mon sens c'est que ces deux populations sont mêlées dans leur enseignement, on pratique sous les conseils d'un BPJEPS dont la formation laisse à désirer dans un cours à 10 pour une heure de son temps. Pour augmenter le niveau il faudrait une cavalerie adaptée, un enseignant bien formé et un nombre réduit, mais celà engendre un coût non négligeable, et que faire des nombreuses personnes qui montent pour se faire plaisir une heure par semaine sans objectif de progression?
Je vais prendre un exemple, j'ai une amie franco_allemande qui a monté son centre-équestre cette année, elle a changé la cavalerie, viré tous les réformés et vieux chevaux, mis énormément de sous dans une bonne cavalerie dressée (poneys adaptés aux enfants, chevaux de bon niveau, etc..). Mais elle s'apperçoit, outre le fait que son entreprise est un gouffre financier, que ses clients ne recherchent en majorité pas à progresser. Elle enseigne comme on le lui a appris en allemagne, commencer par les bases, ne pas se lancer dans le deux pistes sans avoir des transitions bonnes ce qui est dur à obtenir, être à l'aise sur le plat avant de sauter... Résultat elle a perdu des clients qui s'ennuient, ce qu'ils veulent c'est sauter, faire un semblant de cession, etc... Et au fond qu'y-a-t-il de mal à celà? Le soucis c'est que ces personnes dont l'heure d'équitation par semaine est un échappatoir au quotidien, qui n'ont pas le goût de l'effort dans leur cours d'équitation car c'est leur seul moment détente de la semaine partagent le même enseignement et la même cavalerie que celles qui cherchent la progression et ont de réels objectifs, alors que ce sont deux problématiques différentes...
Au fond il y a un problème de gestion de masse, car si une élite avec des moyens financiers, des relations et leurs propres chevaux peut encore se distinguer, le reste des cavaliers est représenté sous forme d'une masse indiscernable alors qu'il y a des objectifs sous-jacents bien distincts.
J'en terminerai par une digression en soulignant le fait que je trouve qu'il ressort de pas mal de propos une offense au cavalier et cheval de loisir par rapport à une élite riche. Je trouve d'une part qu'il n'y a rien d'offensant à faire du loisir, et d'autre part qu'il ne faudrait pas oublier que c'est pas parce qu'un cheval a été payé 30000 euros du fait de ses qualités et de sa génétique qu'il va être plus facile... Il y aura les mêmes soucis de caractères, de débourrage difficiles etc que pour n'importe quel cheval... on peut être riche et bon cavalier, et même sympathique