| | Vous parlez du client mais le professionnel de la filiere enseignante? tout a été tiré vers le bas, comment voulez vous aligner en face de ça une qualité des cours?
une cavalerie digne de ce nom, des installations correctes ça coute tres cher.
pourquoi croyez vous que des CE ferment ou se retrouvent endettés alors qu'il y a plus de licenciés? c'est logique?
a votre avis, a quel prix s'est faite la démocratisation de l'equitation? au prix du chomage, de depots de bilan et de chevaux de reformes.
je trouve ça assez triste comme concept. |
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Salut, en tous cas, l'article a au moins le mérite d'ouvrir un débat très intéressant.
Ca m'intéresse de discuter de ce que tu as dit.
La logique serait : augmentation du nombre de licenciés, donc plus de moniteurs formés à la va vite parce que bien les former couterait plus cher, donc des salaires et des prestations au rabais... Bref une très mauvaise spirale pour le monde équestre.
Mais je ne comprends pas en quoi le fait d'avoir plus de licenciés empêcherait ceux qui ont des moyens conséquents de continuer à prendre des cours particuliers dans des installations haut de gamme ?
Même si on considère que les "nouveaux cavaliers" sont plutôt orientés en équitation de club et de loisir, ceux qui souhaitent se payer des services haut de gamme peuvent le faire non ?
Peut être qu'au fond, ce qui gêne vraiment, c'est que la majorité des cavaliers ne souhaite pas forcément faire de la compétition à haut niveau. Et donc que ça pousse le système à s'adapter aux désirs des pratiquants, désirs qui ne sont peut être pas en phase avec le fait d'avoir un très bon niveau équestre général.
Alors j'ai envie de dire 2 choses :
- 1 - Ceux qui souhaitent et qui peuvent pratiquer l'équitation en compétition, avec d'excellents profs, des installations très haut de gamme etc. peuvent continuer à le faire. Donc je trouve ça très dommage de les opposer aux autres. Chacun fait ce qu'il a envie de faire, avec ses moyens. Et je trouve ça très bien qu'on puisse venir monter à cheval avec des envies, des objectifs et des moyens très différents.
- 2 - Ce n'est jamais en accusant un public qu'on change les choses. Et ce n'est certainement pas comme ça qu'on crée un secteur économique qui fonctionne. A chaque fois qu'une entreprise s'est crue assez forte pour imposer ses services au lieu d'écouter les besoins et de proposer les meilleurs services pour y répondre, elle s'est plantée. Même les plus grandes entreprises internationales ne peuvent pas marcher si elles ne sont pas un minimum à l'écoute de leurs clients.
En équitation c'est la même chose. Si on veut imposer aux gens un niveau d'équitation dont ils se fichent ou qu'ils ne peuvent pas se payer, on ira dans le mur. Ce n'est pas aux cavaliers de s'adapter au système, c'est l'inverse.
Est ce que ça veut dire qu'on doit proposer de l'équitation au rabais ? Certainement pas.
Je prends la comparaison des sociétés parce qu'elle est très parlante : les sociétés qui cartonnent aujourd'hui ont su faire 2 choses :
- Comprendre les besoins de leur public. C'est facile à dire, mais pas à faire. Il faut beaucoup travailler pour capter son public.
- Leur proposer une expérience de service ou de produit qui les bluffe, et qui les rendra accro. Et quand elles y arrivent, le prix passe même si il est élevé. Il n'y a qu'à voir le Iphone. Beaucoup de gens en ont un, pourtant il coute 600€ pièce ! Mais l'expérience qu'il offre est tellement incroyable que les gens sont prêts à y mettre le prix.
Et bien je pense que si l'équitation ne sait pas écouter son public; Si elle ne sait pas se renouveler et améliorer sans cesse l'expérience qu'elle propose aux cavaliers; si elle reste figée sur une vision archaïque qui voudrait qu'on impose aux gens ce qui est bon ou pas pour eux; et si elle ne sait pas s'adapter à la nouvelle économie qui veut qu'on produise de l'excellence au meilleur prix (mais ça nécessite déja d'être capable de proposer l'excellence)... alors on continuera à voir des gens qui se plaignent pendant que le monde avance.
Si le niveau équestre baisse, c'est de la faute à un système professionnel qui n'est pas capable de proposer une expérience équestre qui donne envie à la majorité de devenir d'excellents cavaliers. C'est de la faute à un système qui pense que parce qu'on fait du nombre, il faut oublier de faire de la qualité. Et ce n'est certainement pas de la faute des gens à qui il est inutile de vouloir imposer une idée de ce qui devrait être bon pour eux. Il savent ce qui est bon pour eux, et ils sauront le reconnaître si on leur propose.
Mais faire ce travail d'adaptation, d'innovation, de remise en question, de changement de repères etc. c'est très difficile. Et c'est vrai que c'est bien plus simple de se dire pour les uns : on fait du nombre mais alors faisons "cheap", et pour les autres de dire : quelle catastrophe, regardez dans quelle niveau de misère on mène le système !
Il faudrait plutôt se dire qu'avoir de nouveaux cavaliers et un nouveau public est une chance. Et qu'il faudrait travailler dur pour leur proposer un système qui leur donne envie de progresser, qui leur donne envie de devenir de bons cavaliers, qui les pousse à ne pas regarder les prix parce que l'expérience qu'on leur permet de vivre est exceptionnelle !
Et si on y arrive, tout le monde sera gagnant : l'économie, le niveau, les cavaliers... Et je pense même que c'est comme cela qu'on fait venir les médias et les sponsors.