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La désensbilisation n'existe pas.
Posté le 17/04/2012 à 11h28
Alors.
La première chose, c'est que je suis persuadée qu'il y a des chevaux qui vivent très bien la désensibilisation. J'ai un 'froid' à la maison qui va s'écclater dès le départ parce qu'il n'a peur de rien, du moment qu'il n'est pas surpris. Mais j'ai un vieux poulain qui a probablement été travaillé en équitation éthologique, ne fut-ce que pour le premier degré de la cense. Et... Ben je crois qu'elle aurait été beaucoup moins inquiète si ça n'avait pas été le cas. Par contre, aucun des deux n'ont été manipulés dans leur plus jeune âge. Mais l'un a attéris à 4 ans chez moi, calme, à peine débourrés et manipulé le minimum, l'autre a été en club, manipulé vite et pratique à 10 ans, puis chez des particulier qui l'ont gavé de carottes (au moins elle a moins peur de l'homme) mais qui ont probablement pratiqué un peu d'étho avec.
Pour vos problèmes de langage, petite minute savante-j'me-la-pète-sans-raison, ça s'appelle du méta langage ou langage spécialisé. Et Larousse n'a pas pour vocation de le définir, puisqu'à ce stade, c'est un langage qui touche au scientifique. [Oui, oui, je suis à la page 11-12.]
Pour le reste, cet élargissement est une dérive, une utilisation impropre. Ou alors, il apartient à l'auteur de préciser le sens dans lequel il utilise un mot, et de le repréciser à chaque fois. Exemple du jour : engagement n'est pas impulsion.
Et quand on mets en évidence une syllabe comme « dé-sensibiliser », il faut faire référence au sens étymologique, qui est souvent dérivé au sens actuel (et pitié, Larousse, c'est pas une référence. Robert, à la limite, mais PAS Larousse). Donc, oui, désensibliser, c'est enlever toute sensibilité au sens étymologique et, plus que probablement, scientifique (oui, faut que je vérifie, je manque de références sérieuses -autre qu'un dictionnaire grand public, s'entend).
J'ajouterai qu'à mes yeux, il n'exitse pas d'environnement neutre pour le cheval. C'est son pré, son environnement, un endroit qu'il connait. Ailleurs, c'est un environnement inconnu, point. Le neutre n'existe pas.
Concernant l'exemple du balon de la pré et de la ju qui en a pris définitivement peur... C'est une question de vitesse. Il aurait fallu les y mettre en contact individuellement. Ou limiter le champ d'action du balon dans un premier temps, etc. C'était une tentative d'habituation, certes, mais absolument pas progressive. Fallait s'attendre à ce que ça crame.
Mais j'ajoute qu'il y a une différence majeure (je vais faire hurler, tant pis) entre habituation et désensibilisation : la désensibilisation ne diminue pas la peur, elle n'en diminue que les manifestations (comme un enrênement, grossièrement. Du coup, pareil, je ne dirais pas qu'il n'est pas utile pour parvenir à ses fins, mais, personnellement, je le refuse). J'en ai la preuve à la maison, un cheval désensibilisé a toujours peur. Il a juste compris que son cavaliers/meneur/etc. voulait qu'il n'affiche plus sa peur. Laissez-le en totale autonomie, il en aura toujours peur. L'habituation habitue le cheval à ses stimulis en autonomie. Il ne s'y intéressera peut-être jamais, c'est que ça ne l'intrigue pas, ça ne le perturbe pas, il n'en a pas peur, point.
Quant à la question du 'si je lui balance le balon, il se barre quand même'. Mais forcément ! Mais la peur ne réside pas dans le balon, mais dans l'objet qui, brusquement, rapidement, franchis san bulle sans qu'il ne s'y attende.
Sinon, concernant la pratique de l'équitation éthologique elle-même, j'épouse la vision d'Erell. La pratique commerciale de cette équitation ouvre la porte aux gens qui veulent un « tout, tout de suite, rapidement, avec des résultats visibles ». Je ne dis pas qu'elle est pratiquée dans l'esprit initial des grands maîtres. Mais je l'ai vu pratiquée par des diplômés de la Cense et Parelli, qui enseignent cette méthode et qui délivrent des diplômes reconnus par les maisons-mère. Et leurs pratiques correspondent à cette que décrit Erell.
Après, ce que je peux admettre, pour avoir discuté avec une pratiquante de cette équitation, qui enseigne elle aussi, c'est que les démonstrations (qui étaient des cours, chez des particuliers, où notre visite n'était pas prévue) allaient beaucoup trop rapidement et que, pratiqué de cette façon, c'était normal que cela paraisse d'une violence insoutenable à mes yeux. Elle m'a aussi dit qu'il y avait un état d'esprit derrière qui m'était imperméable, visiblement -sans animosité aucune, hein, c'était une conversation courtoise où elle m'expliquait que je faisais, semble-t-il, partie des gens pour qui cette pratique resterait obscure tant que je serai incapable de la comprendre plus en profondeur, parce que ma sensibilité est bloquée par la violence de cette aliénation.
J'ai vu de la désensiblisation au stick. Ben il y a des moments de stress, de fuite, etc. qui sont contrpôlés avec la pression du licol étho et les conditionnements vu dans les apprentissages précédents (respects, pas arracher la longe des mains, etc.). Et c'est là que j'estime qu'il y a violence. Parce que même si le cheval fini par comprendre qu'il ne doit pas manifester sa peur, on lui retire toute possibilité d'autonomie et on risque de heurter sa sensilité (parce que même les grands font des erreurs. Et qu'enseigner des méthodes aussi cohercissives à des particuliers lambda, c'est juste un crime.
Autre chose. On ne sensiblise pas un cheval par l'accentuation des aides. C'est en le mettant dans des conditions où il pourra facilement réaliser l'exercice, en le demandant au moment où il sera naturellement incluné à le faire et en le systématisant par la répétition que l'on sensiblise. En accentuant l'aide, on apprend juste au cheval à réagir avec plus de stimulation. (Je nuance, tout de même. Il est vrai qu'en utilisant l'anticipation, on peut re-sensiblisé le cheval à de plus petites demandes. Mais c'est devoir opérer un retour en arrière.)
Illustration : j'ai un cheval froid aux jambes à la maison. Il n'était pas sensible à la base, mais, mal guidés (premier cheval, manque d'esprit critique et de culture équestre), nous l'avons rendu encore moins sensible. Il n'était plus possible de le sensibiliser par un stimulus plus prononcé (d'ailleurs, dans ce cas précis, la technique a juste eu des effets inverses). Il a fallu procéder autrement et, avec le recul, j'affirme qu'il aurait été beaucoup plus facile/malin et moins douloureux pour la bestiole de s'attacher directement à la première méthode (au paragraphe précédent, même si l'explication est sommaire).
Piouf. Voilà, j'dois avoir pris ce qui m'intéressais sur les 18 pages et concentré ma réponse là. Il est possible que je réponde à la page 5 aussi, mais, normalement, j'ai tout lu, donc j'ai tenté de faire attention à la progression du débat. Là !
Et désolée pour la tartiiiineuh.
Edit : Et désolée pour les coquilles, je relirai plus tard, là, mes yeux vont pas survivre --'.