Les chevaux hypersensibles : partage

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Dovahkiin

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Les chevaux hypersensibles : partage
Posté le 22/11/2020 à 17h45

Bonjour à tous !

J’ouvre ce sujet pour qu’on puisse partager nos expériences concernant nos chevaux hypersensibles ! Ca serait super intéressant de parler de nos compagnons « à fleur de peau »
Je ne sais pas comment être plus claire ni si le terme de « sensible » est adéquat mais peut-être qu’en lisant la suite vous comprendrez mieux la situation et vous pourrez retrouver des similarités avec votre propre vécu.

D’abord quelques mots pour présenter le bonhomme :
- 8 ans, holsteiner, ensemble depuis bientôt 3 ans ½ (quasi 6 mois de DP, puis 3 ans en tant que proprio)
- En pension pré/box : dehors toute la journée à l’herbe (foin à volonté en hiver), rentré la nuit (contraire en été)
- A jour niveau véto / ostéo / dentiste, pas de problèmes de santé à signaler
- Matériel vérifié, monté sans enrênements et en mors simple
- Balade/travail peut se faire seul ou avec d’autres chevaux
- Travaillé en général 4-5 fois par semaine en proposant chaque fois une séance différente (par ex alternance dressage, balade, TAP, cavaletti,…) Les séances sont plutôt courtes (je demande peu et récompense bcp) et je chauffe un bon moment avant, puis après.
- On prend chaque semaine des cours (dressage et cavaletti) donc suivi régulier par des pros

Voilà l’histoire, je suis parfois désemparée face au loustic qui présente 3 traits de personnalité qui peuvent se révéler compliqués à gérer :
1) Il est joueur, tant avec les autres chevaux qu’avec les humains. Par exemple, il prend tout dans la bouche, sait défaire les nœuds, enlever son licol, il a toujours le réflexe de toucher les fils électriques à sa portée. Il sait aussi soulever la barre anti-recul du van avec ses postérieurs, donc autant dire qu’il ne faut jamais oublier de mettre la goupille ! Bref, il peut donc se montrer assez exubérant au naturel.

2) Il est ultra sensible face à certains événements extérieurs. Il peut sauter en l’air pour un bruit de scratch, parce que je renifle (super le nez qui coule en permanence dès qu’il fait un peu froid...), parce que des oiseaux font du bruit dans un buisson à côté de la carrière, parce que qqn qui était assis au bord de la carrière se lève, et j’en passe.
Paradoxalement, il peut être de marbre dans des situations qui seraient stressantes pour un cheval normal. Par exemple on a pu bosser sans souci alors que des ouvriers réparaient le toit du manège et se déplaçaient donc en-dessus de lui tout en jetant les vieilles plaques dans le manège… On n’est pas tellement axé compétition mais quand on y va, il est plutôt calme et à l’écoute, idem quand on va dans un endroit qu’il ne connaît pas (ça nous arrive par exemple d’aller monter à l’extérieur des écuries)

3) Il est très susceptible. S’il estime que mes actions ne lui conviennent pas il le fait savoir illico. Bref, il faut le vouvoyer.

Ces 3 traits le font réagir de la même manière. Qu’il soit d’humeur joyeuse, qu’il y ait qqch dans son environnement qui ne lui convient pas ou que j’aie eu une action un peu maladroite, il va exploser. Et c’est donc parti pour du youplaboum, soit gros galop avec suite de sauts explosifs à chaque foulée.

Comme je ne suis pas une casse-cou, je deviens hyper vigilante et anticipe tout ce qui pourrait provoquer une réaction de sa part. J’en arrive à rouspéter après les oiseaux qui font trop de bruit dans le buisson . Mais la plupart du temps, je me contente d’adapter mes demandes à la situation. Donc suivant les conditions, un simple tour de galop dans la carrière m’est impossible car je n’ose pas le lui demander si les conditions ne sont pas « bonnes ».

La situation n’a pas changé avec les années, pas d’améliorations mais pas non plus d’aggravations. C’est pour ça que parfois, comme aujourd’hui, je me sens désemparée. Et je me pose sans arrêt mille questions tout en culpabilisant.

Je tiens à préciser qu’autrement on s’entend bien, je suis très attachée à lui. Il est super au travail au sol et aux soins (il aime d’ailleurs beaucoup qu’on s’occupe de lui) et quand il ne pète pas en l’air il est vraiment cool au travail car on sent (mais peut-être que j’interprète mal) qu’il est curieux de nature et qu’il a envie d’apprendre.

Désolée pour le pavé ! ça serait cool si vous pouviez partager vos histoires, vos galères, vos techniques, vos avis pour qu’on puisse échanger sur l’hypersensibilité de nos chevaux !

Tornade76690

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Posté le 23/11/2020 à 17h48

La mienne aussi est une hypersensible : une véritable éponge à émotions (comme tous les chevaux), sauf que tout ce qu'elle absorbe, elle le fait ressortir puissance 1000 et explose. Enfin je devrais plutôt en parler au passé car on a énormément amélioré les choses.

La première étape, ça a été de résoudre les soucis de douleur physique (angle palmaire négatif donc tendinite et desmites dites chroniques aux deux antérieurs mais plus aucune trace depuis ; douleurs d'estomac résolues en adaptant l'alimentation ; suivi autant que de besoin en ostéo énergétique).

La deuxième étape, ça a été de me faire suivre par une sophrologue du sport, je suis passée par Sophro-cavalier et Stellar Horse, je recommande les deux. Ca m'a donné plein de techniques pour gérer mon propre stress, même dans la vie de tous les jours, pour gérer les situations compliquées à cheval, les moments spécifiques de ma vie équestre (balade, concours...) et pour gérer le stress de ma jument. Comme je gère mieux mes émotions, ma jument se porte bien mieux elle aussi.

La troisième étape, ça a été de lui offrir un mode de vie adapté : dehors le plus possible, herbe et/ou foin en très grande quantité et des contacts sociaux avec un super pote avec qui ça se passe bien.

La dernière étape, ça a été de prendre contact avec un moniteur formé au classique mais aussi en éthologique. Il est formé Andy Booth mais la Cense ça aurait été pareil. Ca m'a permis de vraiment comprendre comment pense un cheval, comment il voit le monde, comment il interagit avec et du coup, comment agir sur ma jument pour obtenir ce que je veux. C'est très carré, ce qui me convient bien, et très clair pour le cheval, ce qui semble bien convenir à ma jument.

Avec tout ça, j'ai clairement baissé son niveau de stress global et elle me reconnait vraiment comme sa référente, même si elle est quand même parfaitement manipulable par n'importe qui. Disons qu'elle me fait vraiment confiance. Par exemple, pour le niveau de stress global, un truc qui la faisait surréagir, c'était les coups de feu en période de chasse. Elle s'en rendait limite malade à galoper dans tous les sens, se mettre en nage, même si les copains autour d'elle restaient calmes. Aujourd'hui c'est fini, elle relève la tête, pointe les oreilles et retourne à ses occupations quelques secondes après. Pourtant, je n'ai jamais travaillé à la désensibilisation aux coups de feu en particulier, juste ça ne l'affecte plus comme avant. Et quand un truc la fait réagir, elle se planque derrière moi. Pas plus tard qu'hier, j'étais sur la carrière, je venais de terminer mon échauffement en travail à pied au licol étho, je m'apprêtais à le lui retirer pour mettre le bridon. Donc j'étais collée à son encolure. Pile à ce moment là, un couple d'ami est passé le long de la carrière mais caché par une grange, avec leur boxer et leur bulldog français qui ont joué dans les feuilles donc gros bruits de feuilles séchées remuées. Ma jument à fait un bond des quatre pieds en même temps en se positionnant derrière mon dos et s'est figée derrière moi. Dans ces cas là, j'ai zéro réactions et zéro émotions et je continue mon truc comme si de rien n'était et elle se détend dans la seconde. J'ai pu retirer le licol, le poser sur un chandelier, passer les rênes, lui donner le mors, passer la têtière, rondelle de carotte, boucler la sous-gorge et la muserolle et aller au montoir que j'ai fait rênes longues sans qu'elle ne bouge.

En fait, je ne travaille rien spécifiquement mais je garde en tête que je dois être "froide" et sans émotions négatives et qu'elle doit répondre au code toujours, en tout temps et partout. Ces deux point combinés font que tout coule de source et tout devient facile. Les points que je travaille spécifiquement sont des points liés à une rééducation, c'est-à-dire à de mauvaises réactions apprises auparavant, dans mon "ancienne vie équestre".

Et je vous rejoins, ça la rend super intéressante et super légère à monter : un effleurement, une pensée, elle réagit. Je m'en suis encore plus rendu compte avant-hier : je rencontrais des difficultés au galop à droite, elle pinçait les oreilles, fouillait de la queue, faisait des foulées postérieurs joint... Je ne comprenais pas, galop à gauche super, à droite je fais attention à mes mains, à ne pas tirer dessus, à ne pas m'accrocher avec mes talons ou mes mollets... Je me suis gratté la tête, d'autant plus qu'avec mon coach (indépendant pas à domicile), ça se passe bien. Et j'ai compris : à main droite, elle se couche donc je compense inconsciemment en plantant mon genou droit dans l'avancée de quartier. Je repars au galop à droite en veillant à décoller le genou et miracle, une jument qui galope bien et même plus couchée dans ses virages... Comme quoi, ça tient à rien.

J'ai plein de codes à la voix, au poids du corps, à la place des mains, des mollets, elle est super fine et en plus de ça, super volontaire, elle est vraiment mignonne. Mais avant d'arriver à ça, ça a été des années d'errance, de galères, de peur, d'incompréhension. En fait, elle m'a obligée à tout remettre en question, à balancer aux orties mes idées toutes faites et les "on a toujours fait comme ça" qu'on me rabâchait à longueur de temps. Il y a des moments où je me suis sentie super seule à bidouiller mes trucs dans mon coin avec des réflexions des pros qui m'entouraient qui faisaient tout pour me dissuader et me faire culpabiliser (il faut ferrer, il faut nourrir au céréales, un cheval de sport ça vit au box, casse lui la gu**le, elle se fout de toi, arrête la sophro et fais toi violence...).

Aujourd'hui je ne regrette rien, si ce n'est de l'avoir involontairement et par ignorance fait souffrir, mais elle n'a pas l'air de trop m'en vouloir. On a une super relation et surtout, je vois qu'elle arrive à vivre sa vie de cheval sans moi, elle est bien, mais elle accepte aussi de faire des ronds dans le sable et de sauter par-dessus des bouts de bois colorés sans rechigner et en restant zen. Et moi, j'ai le cœur qui pétille à chaque fois que je la retrouve aux écuries et ça fait un bien fou !

La toute dernière étape, ce sera de réussir à me faire confiance et à croire en ce que je sais faire pour qu'elle accepte de me suivre dans mes délires de concours.

Dovahkiin

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Posté le 23/11/2020 à 19h29

evergreen67 : cool tous les progrès que vous avez faits ! Après le trot, il y en a pleins pour te dire que c’est une allure facile à bosser, moi je trouve pas. Rien n’est facile à bosser à cheval
Tu entends quoi par bourrin ? Le mien réagit toujours dans le mouvement en avant de 2 façons différentes. Monté, il explose. A pied si je le perds c’est « je ferme les yeux et j’avance tout droit » (au pas heureusement...) il est là physiquement mais plus mentalement. Pour le reconnecter c’est toute une histoire après…

tekesuta : oui je vois ce que tu veux dire ! En fait je vais donner l’exemple de l’apprentissage du gué, du passage d’un ruisseau et de la bâche.
Chacun à sa manière de faire, mais quand on travaille qqch de nouveau, je commence toujours par le faire à pied. Le gué n’a posé aucun souci. La 1ère fois qu’il l’a vu, je le lui ai montré à pied, en entrant dedans (heureusement qu’on était en été parce que les bottes mouillées c’est toujours sympa…) Après, les gués c’est plutôt cool : c’est une surface d’eau stagnante donc pas de bruit de courant et le sol est stabilisé donc plus sécure pour eux. J’imagine que dans sa tête ça ne lui a pas amené d’émotions négatives et qu’il en a retiré du plaisir. Le gué ça peut être vu comme un jeu, en plus il a pu y boire donc ça a passé comme une lettre à la poste.
Ça a été par contre plus dur pour l’apprentissage du passage d’une rivière en balade. Là, il y avait le cadre (chemin nouveau), le bruit du courant, l’accès un peu en pente, le sol (quelques cailloux). Clairement ça l’a mis mal à l’aise, d’où le côté « j’arrive plus gérer mes émotions ». Et j’avais surtout l’impression que dans sa tête il ne voyait vraiment pas la finalité de la chose : « pourquoi tu veux que je traverse ce truc qui fait du bruit ? Qu’est-ce que ça m’apporte d’autre à part un gros malaise ? » Après j’ai peut-être fait l’erreur de ne pas y aller à pied mais avec un autre cheval. Et pour le coup, même si ce dernier passait la rivière sans souci, le mien en avait rien à faire, donc il ne s’est pas calqué sur l’autre. On y est retourné, moi à pied et une connaissance dessus « pour au cas où » (on sait jamais, j’aurais pas voulu y aller seule, le lâcher et qu’il rentre à l’écurie au grand galop en traversant des routes ou qu’il aille se perdre je sais pas où, trop dangereux ). Le but c’était qu’il y aille sans pression et surtout qu’il ne s’en mette pas lui-même. On y a donc été à la cool en étant pas pressé. J’ai l’impression que du moment où il a su gérer son trop plein d’émotions et s’adapter aux conditions, il a vu que la rivière pouvait lui procurer des sensations positives : il pouvait y boire, y tremper ses pieds et donc se rafraîchir. Depuis, chaque fois qu’on la passe il s’arrête de lui-même en plein milieu pour boire un ptit coup.
Enfin, la bâche a été l’exercice qui a causé le plus de problème, peut-être parce qu’il ne retire rien de positif de l’exercice (à part des félicitations bien sûr). Au début, chaque fois qu’il s’en approchait, son premier réflexe après l’avoir reniflée c’était de la prendre avec les dents. Mais bien entendu ce bobet se faisait peur à cause du bruit et tout était à recommencer.

Après ce pavé (désolée...) , en fait ce que je voulais dire c’est que plus ils trouvent du sens à ce qu’ils font et plus leurs émotions sont faciles à gérer pour eux comme pour nous. Le pire pour eux c’est d’être dans des situations émotionnelles fortes auxquelles ils n’arrivent pas à en retirer du positif.
Bon après ça reste mon interprétation…

sab46 : surtout ne t’en veux pas et laisse-toi le temps d’aller mieux. Si tu le sens pas, le pire c’est de se forcer…

quiebro : Effectivement c’est un sacré numéro… Je te rejoins pr les couvertures et couvre-reins qui conviennent pas pour x raisons (des vraies princesses au petit pois…). Idem pour le côté « je teste les limites au cas où il y aurait une petite chance… » C’est vrai que cet aspect peut franchement user
Ça a été concluant pour toi la CA ? Ou remarques banales ? J’arrive pas à me faire une opinion sur ce sujet…

leif : C’est clair au final on a l’impression qu’ils sont au courant de nos émotions avant nous… Impossible de faire semblant avec eux…

tornade76690 : super tout ce que tu as mis en place, ça porte ses fruits, génial. Et tout à fait d’accord avec les étapes que tu as citées. La sophrologie t’a vraiment aidée ? C’est un vrai plus à ton sens ?

Est-ce que vous avez remarqué que vos chevaux étaient aussi sensibles aux saisons ?
Pour moi ça ne loupe pas, chaque année, on a un clash qui coïncide avec la baisse des températures, c’est systématique… Sans compter que l’automne peut aussi lui peser sur le physique (les bobos tombent toujours en automne : cette année ça a été une réaction au vaccin de la grippe )

Tekesuta

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Posté le 23/11/2020 à 20h03

dovahkiin D'accord oui je vois mieux ce que tu veux dire avec ces explications ! (pour le coup j'ai rigolé au fait de prendre la bâche entre les dents et qu'il se fasse peur )
J'ai de la "chance", de ce côté-là (à ce jour), le mien me fait une confiance aveugle... puis je transforme tout en jeu, aussi. Le jeu de "toucher", le jeu de "poser le pied quelque part"...

Par contre effectivement il y veut un intérêt derrière les exercices, et surtout, il s'ennuie à une vitesse folle. Et quand il s'ennuie, il se braque très vite. Mais c'est drôle parce que du coup, les choses "simples", pas stimulantes physiquement/mentalement, ça ne lui plaît pas du tout, il se braque, s'agace, du coup, pas moyen de faire quoi que ce soit ! Les choses compliquées ? Ah oui, il adore et il en redemande ! Genre hier je bossais l'individualité des pieds, il était en mode "... c'est nul. Non mais c'est nul." Bah oui quoi, avancer un pied, l'autre, reculer... c'est pas fou ! Et bon, il commence à monter en pression, donc j'arrête et je lui propose qu'on fasse un peu des allures (jamais sous pression les allures, hein : le but c'est qu'il évacue ce qu'il a besoin d'évacuer, mais dans le calme. Donc en gros on reprend un travail différent, mais dans l'action, avant c'était tout l'inverse, mais aujourd'hui c'est ce qui lui convient) : et là, le regard pétillant, les oreilles pointées vers moi... on s'est retrouvés à bosser les changements de pied par aspiration. Le truc bien difficile hein, mais teeellement plus marrant

(d'ailleurs j'ai plus d'idée d'exo là ! Alaide )

Tornade76690

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Posté le 23/11/2020 à 20h22

dovahkiin la sophrologie ça a vraiment été un très gros plus pour moi, mais vraiment. Mais je suis une grande sensible hyper stressée, enfin plus précisément je suis haut potentiel, un zèbre quoi, donc je perçois beaucoup de choses de façon très brutale, j'ai du mal à prendre du recul, j'ai du mal avec la pression, le conflit, je garde beaucoup et je finis par exploser de façon assez violente, pas en geste ou en bruit mais avec les mots. Je peux être très acerbe et mettre le doigt pile là où ça fait mal quand on me pousse dans mes retranchements, mais toujours avec un calme apparent et la tempête au fond de moi.

La sophrologie m'a aidée à gérer tout ça parce que ma jument m'y a obligée. Je dois poser mes valises avant d'aller la voir, sinon on fait des trucs tout pourri...

Et du coup, dans ma vie de tous les jours, ça m'a aidée aussi : je ressasse moins et moins longtemps, j'accepte petit à petit de lâcher prise et de ne pas tout contrôler tout le temps, je dors mieux, j'arrive petit à petit à m'auto féliciter...

Ma jument c'est ma thérapie. Je savoure chaque petit moment avec elle et je ne pourrai jamais assez la remercier de tout ce qu'elle me donne. On a mis du temps à se trouver, il nous a fallu presque 9 ans mais je n'ai jamais lâché le morceau, même quand j'étais au plus bas.

C'est bête hein, mais elle m'a poussée hors de ma zone de confort et m'a blessée dans mon égo au début et je pense que c'est aussi pour ça que je me suis accrochée, je ne pouvais pas abandonner.

On a un lien particulier, elle est très éduquée donc elle répond très bien aux sollicitations de mon coach ou de la personne chez qui elle est en pension, mais entre nous deux, il y a un truc en plus. Ça fait cucul la praline ou club du grand galop de dire ça mais elle a fait des choses qui m'ont mis les larmes aux yeux. Mon plus joli souvenir avec elle, c'est en février dernier. Ça faisait environ 2 semaine qu'elle était en convalescence suite à un accident finalement plus impressionnant que grave mais où elle avait eu beaucoup de chance (elle s'était perforé la face interne de la cuisse avec le manche d'une fourche oubliée au marcheur). Je passais tous les soirs après le boulot, les mercredis, samedis et dimanche entiers pour nettoyer les plaies, marcher en main, la faire brouter, la panser, la masser, nettoyer son box, faire les pieds, des bisous, l'occuper... Je me rappelle très précisément, ce soir là, je venais de finir tous les soins, le massage de 20 minutes à l'Equissage, un gros pansage, les pieds, le box était propre, elle avait eu des carottes, des bisous... J'étais placée en face d'elle qui était à l'attache devant le box, je m'apprêtais à la rentrer et je gagatais en lui disant des trucs du genre "C'est qui la plus toute belle des toutes belles, c'est ma toute belle à moi" gnagnagna... A ce moment là, elle a posé son menton sur mon épaule droite, m'a tirée vers elle et m'a "tenue" entre sa tête et l'encolure. Ca a duré quelques secondes pendant lesquelles j'ai arrêté de respirer et quand elle a arrêté, je me suis mise à pleurer. Je sais pas, j'ai eu le sentiment qu'elle me disait merci.

C'est ça que je recherche, cette relation, ce petit moment qu'elle a bien voulu m'accorder.

Evergreen67

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Posté le 23/11/2020 à 21h06

quiebro13 Je t'avoue qu'un cheval comme ça je n'arriverais sans doute pas à gérer et à continuer en gardant la motivation, donc bravo à toi ^^
La mienne est tout le contraire, très gentille et mignonne. Elle cherche toujours à bien faire :) du coup on lui pardonne vite ses réactions disproportionnées.

Evergreen67

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Posté le 23/11/2020 à 21h15

dovahkiin

Quand je dis bourrin, c'est que lorsqu'elle stress elle déconnecte le cerveau. Plus aucune légèreté dans ses réponses, au contraire elle pousse contre, envahi ma bulle, etc...
un peu bipolaire comme comportement car lorsqu'elle est avec moi, je peux la faire bouger limite par la force de mes pensées ^^

Quiebro13

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Posté le 23/11/2020 à 21h57

evergreen67

Je te rassure moi non plus je ne gère pas

J'ai arrêté de le monter/ m'en occuper/le voir pendant 1 an ... je ne pouvais plus me le voir en peinture ça plus une prof qui me dit beaucoup que c'est de la faute, que je devrai le prendre tel qu'il est, que j'ai qu'à passer outre... saturation totale !

Le mois dernier j'étais à deux doigts de le vendre

Ma Dp été aussi au fond du trou, elle avait quelques soucis perso et il lui en mettait plein la tronche quand elle venait se changer les idées aux écuries

J'ai décidé de retourner prendre des cours en club parce que j'en étais au stade où je me demandais même si j'avais encore envie ne serait ce que de monter à cheval et de me faire plaisir !
Bah oui et puis je suis même capable de monter un autre cheval pas trop mal et le faire plaisir
Entendre une autre coach me remotiver et me dire que je n'étais pas nulle m'a fait du bien

J'ai pu remonter Ungaro une fois et me faire plaisir avec lui à voir si ça dure

Quiebro13

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Posté le 23/11/2020 à 22h12

dovahkiin

Ah ben c'est très simple il refuse de communiquer avec qui que ce soit ...

J'en ai été contente pour mon chat mais alors le cheval le gros relou qui ne veut rien lâcher

J'ai eu quelques brides lors de séance d'ostéopathie qui m'ont aiguillé sur certaines pistes et franchement oui ça m'a aidé mais je peux dire que ce soit des com à proprement parler

Quiebro13

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Posté le 23/11/2020 à 22h15

malavita

Moi je suis plutôt comme le shet

A un moment il avait peur des scratch du tapis de selle à faire des bonds , et moi en mode blasée qui continue mon affaire ...

Ça pour le coup je pense que ça a aidé je ne m'affole pas

Mais dessus j'ai un peu le problème d'être calme, calme, calme, et puis au bout d'un moment la moutarde me monte au nez et j'ai envie de le massacrer ... (chose que je ne fais pas bien entendu )

La prof avec qui je reprends des cours me connaissait ado, j'avais 12 ans de moi et j'étais complètement explosive et très impulsive elle a été agréablement surprise de me voir calme, patiente et zen ... il m'aura au moins appris ça ... Mais j'ai quand même mes limites sans lui en coller une je peux mettre un coup de talon pour lui signifier qu'au bout d'un moment ça va bien 2 mins sa connerie ... mais c'est souvent pire ...

Ma prof me dit toujours restes à ta place il finira par rentrer dans le moule sauf que je m'épuise et moralement et physiquement

Édité par quiebro13 le 23-11-2020 à 22h30



Malavita

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Posté le 23/11/2020 à 22h23

quiebro13
Tu m'étonnes que tu t'épuises...
Excellente la comparaison avec mon shet', j'imagine bien...

Lockeia

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Posté le 23/11/2020 à 22h33

dovahkiin La mienne ne rentre dans l'eau que si je suis à pied devant ou si elle suit un autre cheval sinon c'est pas envisageable pour elle, les nouvelles textures (genre bidet ou bache) ça l'inquiète énormément aussi, elle n'intègre pas que ce n'est pas dangereux, je passe mon temps à la désensibiliser.

evergreen67 Ma jument a l'air très proche de la tienne en comportement, quand elle a peur c'est un dragon mais le reste du temps elle est très douce, je peux absolument tout faire en soins.

Elle a disjoncté il y a 2 jours à l'attache, une stagiaire est venue me chercher en catastrophe parce qu'elle ne savait pas quoi faire, je ne sais pas ce qui lui a fait peur mais heureusement elle ne fait qu'1m40. Par contre elle respecte globalement mon espace si elle a peur, elle se met à me tourner autour en ronflant.

quiebro13 J'ai suivit pas mal de ton histoire et franchement chapeau parce qu'il a l'air tellement compliqué et surtout émotionnellement parlant ! La mienne est un agneau comparé au tien !

Quiebro13

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Posté le 23/11/2020 à 23h34

lockeia

Il est infecte

Du coup quand je lis que ce sont les chevaux les plus intéressant et que l'on a de la chance je ne sais pas si je dois rire ou pleurer

C'est usant... parce qu'un amateur son but c'est de se faire plaisir et d'avoir une chouette relation avec son cheval
Puis un pro ne se prendrai jamais la tête avec un cheval aussi compliqué pour certes des moyens sympa mais pas extraordinaires...

Après c'est sûr que de celui je m'en souviendrai jusqu'à la fin de ma vie !

Tekesuta

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Posté le 24/11/2020 à 00h44

quiebro13 Personnellement je n'ai pas des objectifs concours ou autre mais aller au plus loin, et apprendre le plus possible dans la communication et l'échange qu'on peut avoir avec un cheval. Dans les grandes lignes, quand on regarde le rapport avec les Indiens,... c'est ça qui me fait vibrer. Je compte bouger, aussi loin que je puisse aller, pour rencontrer différents professionnels qui pourraient m'amener de plus en plus loin. Alors oui pour moi mon cheval est une chance. Et pourtant j'en ai chié, j'ai fini à l'hôpital, j'ai cru un autre jour que je ne me relèverai pas. Je suis peut être un peu masochiste mais sincèrement il m'a appris comme jamais, comme personne, et il continue. Il va aussi beaucoup mieux dans sa tête (passif pas très cool)

Après je comprends quand les objectifs ne conviennent pas, c'est sûr que c'est complètement différent, que c'en devient pénible. C'est sûr que si j'avais des objectifs de compétition ah bah j'aurais pleuré d'avoir un cheval pareil ^^ bon de base je voulais en faire un peu, mais il a chamboulé ma vie, ma vision des choses... et je suis le flow, on ira là où il veut qu'on aille. Peut être que l'an prochain on ira briller sur les pistes ! Peut-être qu'on fera autre chose.

Quiebro13

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Posté le 24/11/2020 à 00h55

tekesuta

C'est même pas une histoire de concours au final.
Tu vois un truc bête pendant des années je posais ma selle dessus et je partais en balade, on allait galoper dehors, c'était zéro prise de tête et je me régalais autant voir bien plus que d'aller dérouler une reprise de dressage ou faire un appuyer.

Sauf que bah ça lui a pété et les balades sont devenues compliquées tout comme le reste.

En fait avec Eva (sa Dp) on ne peut même pas venir en se disant " aller on se fait un truc cool genre petite séance à pied sur des trucs qu'il connaît par c?ur " ce jour là il a décidé que non ... et tu n'en tires rien du tout. Alors qu'un autre jour on va prendre un cours en se disant que l'on va régler les problèmes et ce jour là il fait tout parfaitement sans aucun efforts ... et là tu dis qu'il te prend vraiment pour une conne

J'avais des objectifs concours en l'achetant je n'en plus aucun maintenant je m'en fou je voudrai juste pouvoir avoir ne serait ce qu'une relation apaisée rien de plus.

Tu sais quoi même le coller dans un pré pour de la retraite ce sera prise de tête parce qu'il est infecte aussi avec les autres chevaux et que l'on m'appellerait toutes les 5 mins pour me dire que ça ne va pas

Tekesuta

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Posté le 24/11/2020 à 01h06

quiebro13 Ah oui donc c'est pas un comportement qu'il a de base. C'est dingue cette dégradation, je comprends mieux pourquoi ça t'est difficile... l'aspect neurologique a été écarté ?
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