colisa a écrit le 05/01/2013 à 07h56: |
| | OUh làlà Vous en avez écrites des choses! et parfois avec beaucoup d'animosité
Faut pas interpréter les propos des autres sans demander clairement ce qu'il en est, on peut pas deviner le fond de la pensée d'autrui!
Lorsqu'on se sent agressé, avant de répondre par l'agression, mieux vaut demander un éclaircissement de la situation
Puis quand bien même on est réellement agressé, c'est qu'un forum, hein!
Ya des choses intéressantes, mais tellement d'incompréhension mutuelle, que ça tourne en eau de boudin... C'est bien triste... |
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colisa a écrit le 05/01/2013 à 07h56: |
| | Sur la notion d'égoïsme, je rejoins assez la vision de Florestan.
Moi, petite cavalière dans mon coin, j'achète un cheval parce que c'est beau, c'est intéressant, c'est fort et puissant, ça peut me porter, ça fait des câlins...
J'achète un chien, un chat un oiseau pour les mêmes raisons : en résumé pour ME faire plaisir.
La personne qui va sauver un animal, elle pense le faire pour l'animal (boucherie par exemple), elle le fait par compassion, mais si on résume les choses de manière caricaturale, elle le fait pour ne plus être triste. Donc dans un sens, on peut dire qu'elle le fait pour elle.
En ce sens, l'humain fait toujours les choses pour lui, pour assouvir un but, combler un manque, sa propre conscience, etc.
On peut résumer ça par de l'égoïsme, si on veut ; après le mot a une connotation négative, et donc ça va choquer certain(e)s. Mais la réalité est là.
Suivant ce raisonnement, alors oui, avoir un cheval est un acte égoïste, ou on peut dire dirigé vers soi (et pas uniquement vers le cheval, comme on préfère le croire).
A partir de là, chaque humain raisonne différemment, et je dirais qu'il n'y a pas une vérité vraie, concernant le respect de l'animal qu'on a.
Mes juments ne me demandent rien, et surement pas de leur grimper sur le dos. Elles s'exécutent de bonne grâce, et tant mieux.
Mais il reste que c'est moi qui décide tout pour elles, telles un dictateur. Là où elles vivent, ce qu'elles mangent, les compagnons de pré, l'activité, leur sexualité...
J'ai choisi en fonction de leur bien-être, mais aussi selon mes besoins égoïstes à moi, en faisant des compromis qui m'arrangent moi.
Globalement, dans mon cas, j'impose quelques heures de monte régulièrement, en fonction de mes envies à moi (et mon temps libre surtout).
Ce totalitarisme, je l'assume pleinement, parce que je peux mettre en balance la qualité de vie que j'impose et le travail que je demande.
Tous les matins je me lève, je vais au boulot (qui est assez chiant), je travaille, je paye des impots, des factures, j'ai du stress à savoir si je peux tout assumer, bref, une vie d'humain normal. ça me permet de leur offrir une vie sympa, et en contrepartie, je demande de monter dessus, et je vais aller jusqu'à faire de la compétition, pour mon plaisir.
En fait, le confort que j'apporte contre-balance sans aucun doute, à mes yeux du moins, tout le travail que j'impose, et le fait de décider de leur vie.
Il n'empêche, que dans tout ce que je fais, j'agis pour moi : assurer le bien être pour ma conscience, et utiliser le cheval pour mon plaisir (partage de complicité au sol ou monté).
C'est pour ça qu'en étant consciente de ça, même si c'est souvent très tentant, je ne me sens pas le droit de juger la relation des autres cavaliers avec leur cheval, et même ceux qui font de la compet à haut niveau.
J'aurais tendance à me dire que le cheval n'a rien demandé, et surtout pas de s'user prématurément (quoique, quand on voit certains cavaliers de loisir qui vont faire leur balade dominicale galop plein cul sur un cheval au dos creux, hein). Mais sans connaitre toutes les données, et surtout sans côtoyer le cheval au quotidien dans son univers, je trouve ça très risqué de critiquer le cavalier de haut niveau.
J'aurais tendance à me fier à l’œil du cheval, qui est révélateur de son état intérieur... |
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Je pense que sur le point de vue égoïste on sera jamais d'accord. Je suis d'accord pour appliquer ce que vous pensez à quasi l'ensemble de la population.
Mais je pense que si l'homme était en plein dans l'égoïsme, il ne supporterait pas la frustration, la confrontation aux autres (que ce soit animaux humains ou non-humains). Donc je dirai que se mettre en relation avec un animal n'a à peu de choses près rien d'égoïste. Sauf quand la relation est inexistante et qu'il y'a conflit en permanence... ce qui est assez courant
et dans ce cas, on sert davantage son intérêt que celui qui nous fait mettre en coopération... et de ce fait, il est évident que l'autre en face ne va pas continuer
colisa a écrit le 05/01/2013 à 08h25: |
| | Je reviens donc sur le fait d'imposer les choses au travail.
ça ne me pose aucun problème de conscience pour ma part, tant que je ne vire pas dans la violence.
Ya bien d'autres moyens d'arriver à ses fins...
Ce qui m'amène au renforcement négatif ou positif.
On avait déjà eu cette discussion sur un autre forum. Une amie avait dit très justement que si on avait appelé ça renforcement choucroute ou renforcement cassoulet, ça n'aurait pas autant fait d'émules chez les dresseurs (au sens large) lol
Souvent, ceux qui prônent le RP parlent de perte de motivation, cheval lobotomisé, souffrance, etc. avec un RN.
Je pense que si le RN consiste à taper avec une cravache (en faisant mal), ou à utiliser des éperons en les enfonçant dans la chair, oui, pour sûr, il peut y avoir souffrance.
Mais si on regarde ce que les chuchotteurs font : des gestes, et un stick qui tapotte (et éventuellement une fois ça a tapoté plus fort). Ben quand même, niveau douleur, ya pire!
On les intimide, je dirais oui, au départ, on peut pas dire le contraire, puisque un tapotement léger peut aboutir sur quelque chose de plus sévère (qui est loin d'être nécessaire selon le cheval).
Moi, ça ne me pose pas de pb, puisque comme déjà expliqué, je décide tout pour elles. et donc j'impose.
Après, je vais pour ma conscience, parce que humaine, essayer de le faire le plus soft possible.
Après, oui, je suis d'accord, le RP amène plus de motivation de la part du cheval, et c'est pour ça justement que je limite son utilisation : trop de motivation, souvent, et généralement de l'excitation (vu sur plein de vidéos sur le net de personnes qui clicquent, chez des copines, et sur ma jument, mais je n'ai pas insisté dans le temps, ça ne m'intéresse pas).
C'est une arme extrêmement puissante, qu'il faut manier avec précaution, et pour ma part, je n'ai pas envie d'en être tributaire, donc je limite fortement son usage. C'est mon choix, mais je peux comprendre que d'autres l'utilisent plus.
Enfin, je sais plus où j'ai lu que les chuchotteurs imposaient et ne laissaient pas le cheval le choix, en punissant les erreurs lors de l'apprentissage.
Ya rien de plus faux, du moins chez les bons.
Je donne exemple pour apprendre à faire bouger les hanches :
- je pars d'un langage corporel neutre. Je veux bouger la hanche, je me penche légèrement vers celle ci. je lève le stick et je tapote dans l'air. Si rien ne bouge, que le cheval ne tente rien, je vais augmenter le stimulus en tapotant la hanche. Si rien ne bouge, je vais tapoter plus fort, et ainsi de suite jusqu'à avoir une réponse.
- J'arrive à un stimulus qui est désagréable pour le cheval, assez pour qu'il cherche à s'en débarrasser. il peut trouver directement, ou bien se tromper : il avance, il recule, il bouge les hanches dans le mauvais sens, il latte... à ce moment, je ne vais surtout pas augmenter la pression (ce qui le punirait, alors qu'il est en train de chercher), et je laisse faire, il va esquisser à un moment une bonne réponse (ça peut être simplement un report de poids sur l'autre postérieur). Là, j'arrête le stimulus. Le cheval a compris.
- pour aider le cheval à trouver, j'ai pensé au préalable de mettre la tête légèrement vers moi, parce que physiquement, ça sera plus simple pour lui de trouver.
Donc au final, il a eu la possibilité d'essayer, de se tromper, de chercher et de trouver.
Pour ma part, je trouve qu'on est loin d'imposer directement de bouger les hanches, on a demandé au cheval de réfléchir, et c'est lui qui a trouvé, et c'est pour ça qu'il va apprendre activement, et non s'habituer à un mouvement sans réfléchir.
Si on regarde de vraiment près, on trouve des choses très logiques chez les chuchotteurs, et surtout très pédagogiques pour le cheval, avec un ordre précis des choses à faire qui permettent au cheval de comprendre la suite des exoss. L'humain doit apprendre à trouver le bon moment pour faire les choses, et ça c'est essentiel.
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Je dirai presque que le but n'est pas d'avoir des problèmes de conscience ou non... car chacun se met tellement à des niveaux différents qu'on en finit pas.
Le tout est de savoir qu'est ce qui convient le mieux au cheval et qu'est ce qui permet à la fois de le respecter et de lui demander de la bonne façon.
Le but n'est donc pas d'opposer le RP et le RN en disant que l'un est bien et l'autre mauvais... Mais de savoir pourquoi on utilise le RN dans cette situation et le RP dans une autre et voir si il est possible de changer ça car il y'a toujours un impact sur le cheval qu'il soit positif ou négatif.
Pour moi la performance et les gestes précis découlent de façon naturelle et logique d'une bonne relation avec son animal. Donc ce n'est pas l'important, l'important c'est ce qui est fait avant tout ça !
Je dirai que justement pour toi des gestes et un stick n'ont pas de connotations "violentes" mais on ne peut se fier à l'oeil et aux représentations de l'humain car tout est configuré et planifié en fonction de nos apprentissages, expériences de vie, la manière dont on nous en a parlé...etc
Ce qui n'était pas choquant avant, l'est aujourd'hui... donc je dirai que si ça se trouve les éperons sont peut être aussi "violents" qu'un stick... qu'en sait on ?
Il faut toujours partir de ce postulat: on ne sait pas l'impact, et il faut essayer de le comprendre de le voir. Et pour cela on a besoin de l'expression du cheval pour pouvoir mesurer au maximum l'impact de ceci. Mais si le but de la méthode est d'éteindre toutes autres réponses du cheval que celle de la bonne réponse, alors clairement on ne sera pas en mesure de savoir si oui ou non cela a pu être "violent" pour lui.
Dans ton exemple sur le déplacement des hanches, je dirai que le stick est largement en trop.
Pour moi, à partir du moment où on augmente l'intensité du stimulus, c'est qu'il y'a une incompréhension naissante qui va soit mener au conflit, soit à l'abnégation d'un des deux communicants.
Je rajouterai qu'au moment où tu vois que le stimulus commence à être désagréable pour le cheval, il est très rare de voir quelqu'un arrêté de stimuler (ou du moins diminuer l'intensité) pour que le cheval cherche. J'ai toujours vu une augmentation de la pression. Ce qui pour moi est insensé et ne permet pas au cheval d'apprendre.
Je pense qu'on peut avoir une gestuelle propositionnelle et une gestuelle directive.
J'essaye donc au maximum de jongler avec ces deux principes. La gestuelle propositionnelle arrive dans les moments de choix, d'envie..etc.
La gestuelle directive n'arrive que dans les moments où elle se défoule (et encore, ça devient de plus en plus rare maintenant) et où je dois avoir une dynamique corporelle très importante !
Pour moi, intimider n'est pas bénéfique pour la relation, nous avons déjà totalement le contrôle sur beaucoup de vie, ça sert à rien de forcer pour obtenir.
Si le cheval ne veut pas, c'est toujours pour une raison même futile... et pour moi, c'est une question de plus à traiter: pourquoi mon cheval ne veut pas ?
Souvent si le cheval ne veut pas, l'humain le prend personnellement et le constitue comme un problème à régler. Tout comme toutes ces phases de test, de crise d'ado, d'adulescent, d'adulte vieillissant..etc. Il y'a des tests et crises partout quand on ne va pas dans le sens du cheval, ça paraît évident.
Urane va sur ces 5 ans, j'attends toujours sa crise d'adolescence
Et quand ça va mal entre nous, qu'elle ne veut pas faire le compromis que je demande, ce n'est pas un problème qui émane d'elle mais de moi.
C'est très souvent l'homme qui n'est pas clair avec lui même, qui ne se respecte pas ou autre.
Je ne suis pas partisane de mettre le cheval dans l'inconfort pour obtenir l’obéissance. Un exemple: mettre sur le cercle est un inconfort par rapport à l'immobilité où on fout la paix au cheval. Mais si un jour, on a besoin que ce soit agréable pour le cheval d'être sur un cercle... il y aura une incohérence
C'est toujours une question que je me suis posée: il y'a toujours à un moment ce qui présenté comme inconfortable devra être utilisé par la suite comme exercice ou moyen.
Par contre, je suis d'accord avec toi, tout est logique et dicté dans les chuchoteurs... peut être même trop car parfois y'a même pas besoin de réfléchir: il suffit d'acheter les DVDs.
Et je rebondis ainsi sur l'apport de l'éducation positive qui est pour moi très complexe à appréhender et à décortiquer car ça demande de bien comprendre les capacités d'apprentissage de l'espèce, de savoir en fonction de ces capacités comment proposer les exercices, d'anticiper largement les réactions de l'animal et donc de comprendre les conséquences de nos actes sur celui ci, de devoir se forcer à réfléchir et non plus l'animal à agir notamment dans le cas du "ça marche pas"..etc.
Je dirai que le tout positif dans le monde du cheval (et que dans celui ci), ce n'est pas possible au vu de tous les préjugés existant, mais je pense qu'au vu des avancées dans ce domaine, il faut s'y pencher par forcément pour adopter mais simplement pour mieux comprendre son animal.
Bon, j'ai jeté mes idées sans construction (pas bien