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moncoeurm
alors non aucun poids sur le mors ni dans les rênes.
Grâce aux préalables... je t'explique
L'effet d'ensemble est une des dernières leçons apprises au cheval en fin de dressage en haute école classique.
Donc tu imagines bien que cela s'adresse à un cheval très bien mis et un cavalier suffisamment avancé techniquement et avec un grand tact.
En équitation classique, on apprend au cheval a ne jamais franchir la main. c'est à dire à accepter un contact subtil, vivant et permanent avec la main pour dialoguer. Jamais ici il n'est question de tension ni d'appui, ni de poids. On fait souvent référence à des images comme "tenir un oiseau ou un oeuf dans la main", "tenir la main d'un enfant", "les rênes comme des fils de soie", pour faire comprendre au cavalier qu'il faut être présent mais avec énormément de subtilité, de finesse, de délicatesse, sans traction ni tension excessive sur les rênes...
Et le cheval apprend qu'il ne doit jamais traverser ce contact, s'appuyer, aller au delà de cette douce présence. La main est délicate avec sa bouche et on exige donc de lui la même délicatesse avec la main.
Par ailleurs, en équitation classique on apprend aussi au cheval a toujours se porter en avant à la demande des jambes/de l'assiette. Tu as du entendre cette expression "le souffle de la botte, le poids des rênes". cela signifie que l'on apprend au cheval à répondre à la plus infime demande de la jambe/assiette en se portant en avant, à être à l'écoute de la moindre indication des rênes dont l'intensité ne dépasserait pas le poids même des rênes.
Il s'agit d'avoir d'un côté un cheval hyper respectueux de la main et des jambes, attentif et réactif à des aides d'une grande finesse, et de l'autre un cavalier capable d'avoir cette précision et ce délicat dosage discret des actions.
Une fois cela acquis; l'effet d'ensemble est accessible.
Les mains restent alors fixes sur les rênes, sans agir et sans non plus s'ouvrir (ce qui donnerait au cheval la validation d'aller vers l'avant), et les jambes donnent l'indication d'aller en avant.
le cheval respectant la barrière de la main (donc ne venant jamais forcer le passage ou mettre du poids en basculant sur les épaules), il fléchit donc ses hanches pour s'assoir plus (se rassemble +++), se redresse pour comprimer son énergie verticalement et s'immobilise entres les mains et les jambes dans un équilibre parfait et en toute légèreté.
L'effet d'ensemble est un exercice puissant qui stoppe net les chevaux quasiment quelle que soit l'allure.
Pour être encore plus précise sur cet effet, normalement, il s'exécute sur la touche de l'éperon. Mais encore un fois, il faut savoir qu'en équitation classique, l'usage de l'éperon est très différent de l'usage que l'on voit assez couramment. L'éperon n'est pas fait pour mettre en avant le cheval, ni préciser la demande des jambes. En fait, il est fait pour indiquer au cheval la contraction de ses abdos.
La contraction abdominale permet l'abaissement des hanches, ce qui donne au cheval rassembler, équilibre, verticalisation de l'énergie.
Dans l'apprentissage de l'éperon, appelée "mise à l'éperon", on apprend au cheval à ne pas avancer au contact de l'éperon, mais à contracter ses abdos sans avancer. Cet apprentissage se déroule à l'arrêt, dans el calme et avec beaucoup de délicatesse. Une fois formé, le cheval distingue donc l'action de la jambe pour produire de l'impulsion, et le contact de l'éperon pour contracter la ceinture abdominale.
L'effet d'ensemble c'est donc bien une opposition des aides mains/jambes mais sans action véritable de la main et avec un cheval parfaitement mis aux aides classiques pour effectuer un rassembler intense dans un équilibre et une légèreté absolues.
Dans la lecture des maitres anciens, il faut se méfier des mots employés qui n'avaient pas toujours le même sens à l'époque et à notre époque. Le style de langage était différent. Ainsi "l'attaque de l'éperon" correspond à une touche vive et furtive, "la touche de l'éperon" correspond à un contact progressif et nuancé.. la "destruction des résistances" signifie qu'il ne faut pas laisser s'installer les contractions (en ayant des aides discontinues, vibrantes, ne permettant pas au cheval de construire des appuis et des déséquilibres)... "châtier" ne signifie pas qu'il faille leur casser la figure mais plutôt relever immédiatement les fautes en signifiant ce qui ne va pas clairement, sans brutalité mais avec fermeté....
Bref... même si tout n'est pas toujours rose et à prendre dans l'équitation du passé, il y a énormément de choses très justes, très subtiles, pleines de tact et de respect malgré un vocabulaire qui n'a pas toujours le même sens en 2021
